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L'hiver avait pris ses quartiers sur Avalon. La neige et le givre faisaient scintiller l'île d'une manière presque irréelle. Depuis son promontoire, Eirlys pouvait voir le paysage s'étendre sous ses pieds. Elle se situait au sommet de l'unique montagne d'Avalon, et était adossée à l'un des dolmens formant l'autel sacrificiel de la Prêtresse. Eirlys aimait beaucoup cet endroit, d'une part parce qu'il était très isolé, et d'autre part parce qu'il y régnait un sentiment de quiétude à peine brisé par le chant des oiseaux. De là où elle était, elle pouvait apercevoir le château d'Avalon, une gigantesque bâtisse construite au milieu d'un lac et simplement relié au reste de l'île par un pont fait de marbre et d'albâtre.

Le château était splendide, et son image reflétée dans le lac lui procurait une aura mystique et merveilleuse. Le lac le protégeait de toute attaque extérieure, ainsi le château ne pouvait subir les injures du temps et resterait à jamais tel que Vivianne, la dame du lac, l'avait laissé. L'édifice comptait un nombre impressionnant de tours et de tourelles, toutes faites de marbre et d'or, et permettant de loger tous les pèlerins, fées et autres créatures vivant sur Avalon. Le château comptait aussi un nombre important de jardins suspendus, tous plus magnifiques les uns que les autres, et permettant aux fées d'y trouver refuge. La cour du château était elle même magnifique, sans cesse parcourue par des licornes et des ondins, venus demander audience à la reine Morgane.

Abîmée dans sa contemplation, Eirlys n'entendit pas les bruits de pas derrière elle.

« Encore à flâner! Retourne de suite au château, la reine te demande. » lui cria Dilwen, l'une des prêtresse au service de Cerydwen.

« Que me veut-elle? »

« Je ne sais, dépêche toi un peu, ne la fait pas attendre! »

Arrachée malgré elle à sa contemplation, Eirlys pris la direction du château. Elle savait qu'elle aurait dû se dépêcher, mais elle ne résistait jamais à l'envie irrépressible de faire attendre sa tante. Elle ne pouvait s'empêcher de marcher tranquillement, tout en regardant les magnifiques paysages d'Avalon. Le givre faisait étinceler les arbres tels des diamants et les rendait encore plus beau. Quelques oiseaux osaient encore sortir dans le froid de l'hiver, et venaient se poser sur ces géants de l'hiver pour chanter doucement. Jamais Avalon n'avait connus d'atmosphère aussi magique que pendant l'hiver.

Abîmée dans ses pensées, Eirlys pensa à son père. Lui et la reine Morgane était frère, mais jamais Eirlys n'avait eu le bonheur de le connaître. Celui ci était mort peu avant sa naissance, ici, Avalon, et sa mère , morte de chagrin, avait préférée se donner la mort plutôt que de vivre sans lui. Eirlys ne savait ne ses parents que ce que sa tante avait bien voulu lui révéler. Elle se retrouvait donc sous la bonne garde de sa tante, qui faisait tout pour faire d'elle une magicienne hors pair. Elle avait beau se trouver douée dans ce domaine, il ne la fascinait pas autant que le maniement de l'épée. Malgré tous les efforts de sa tante pour l'en empêcher, Eirlys adorait combattre. Elle était d'ailleurs la meilleure tacticienne et la meilleure bretteur que l'île ai jamais connu. Eirlys savait au plus profond d'elle même, et sans savoir pourquoi, que ce don lui venait de son père. Mais malgré toutes ses questions, sa tante refusait toujours obstinément de lui répondre où éludait savamment toutes ses interrogations. La seule chose qu'Eirlys avait réussi à apprendre sur son père, c'est qu'il lui avait légué ses magnifiques cheveux noirs bouclés et ses yeux d'un bleu luminescent.  

Eirlys continua son chemin parmis la végétation givrée. Tout en marchant, elle jouait avec le médaillon qu'elle porte toujours autour de son cou. Ce médaillon représentait une épée avec des ailes, dans l'épée était fiché un saphir, le plus beau et le plus pur qu'Eirlys ait jamais vu. Abîmée dans ses pensées elle ne remarqua pas qu'elle était déjà aux portes du château. Elle qui espérait faire patienter sa tante, c'était raté, elle avait regagné le château plus vite qu'elle ne l'avait jamais fait. Résignée, elle décida donc de se rendre directement à la salle du trône, avant d'être arrêtée par Dilwen.

-"Vous ne pouvez décemment pas aller rejoindre votre tante dans cet accoutrement! Enfin regardez vous, vous êtes maculée de terre et vos vêtements ne respirant pas la première fraîcheur! Allez vous laver et vous vêtir correctement!"

Eirlys décida, pour une fois, de ne pas relever et d'aller se changer. Il est vrai qu'avec le froid de l'hiver, un bon bain chaud ne lui ferait pas de mal. Elle rejoignit les naïades et autres créatures aquatiques dans la salle des bains, une fois là bas, elle se lava, frotta, jusqu'à ce que la terre et la crasse soient désincrustées de ses pores. Elle emprunta ensuite des couloirs tortueux et un labirinthe de corridors pour regagner se chambre. Sur le chemin, elle croisa plusieurs personnes de sa connaissances, dryades, fées,... et en profita pour les saluer. Bien qu'elle soit la nièce de la reine, elle se fondait parfaitement parmis les visiteurs et les domestiques du château; elle avait toujours su se fondre dans son environnement.

Une fois arrivée dans sa chambre, elle se changea rapidement et couru jusqu'à la salle du trône. Là, sa tante l'attendait, majestueuse dans son trône d'argent et de diamant. Sa tante, Morgane, était abolument splendide. Ses cheveux blonds cascadaient sur ses épaules et ses traits étaient fin. Ses yeux verts luisaient d'une lueur mystique quand elle ressentait de vives émotions et ses lèvres se pinçaient en une moue absolument ravissante. Bien que Morgane fut sa tante, Eirlys n'avait jamais décelé l moindre ressemblance. Là ou elle était quelconque, prête à se fondre dans le décor, sa tante n'était que port altier et grandeur.

Je tiens à signaler (un peu en retard je sais) aux modératrice que parfois, c'est Miikan qui s'occupe de ma sailor