Pourquoi suis-je aussi faible ?
Moi, Sarah, j'ai 17 ans, ma meilleure amie s'appelle Alice. Nous nous connaissons depuis toute petite, je l'ai rencontrée lorsque j'avais 3 ans. J'aime son grand-frère depuis le début du lycée mais je n'ai jamais osé lui en parlé, j'ai peur de sa réaction donc, comme une lâche, j'ai toujours fuit, encore, encore et encore...
Une jeune fille est une fleur, es-tu encore un bourgeon ou as-tu déjà éclos ?
Je m'appelle Théo, et je suis mort il y a bien longtemps. On m'a renvoyé dans le monde des vivants pour suivre de jeunes personnes et les convaincre de ne pas vouloir mourir, comme ça a été mon cas. Je ne veux plus qu'aucun autre être humain commette la même erreur que moi. Ce que j'ai fait est impardonnable, une personne à donner sa vie pour moi et tout ce que j'ai trouvé à faire c'est d'achever la mienne...
Tu étais le seul que je n'ai jamais aimé, pourquoi je ne m'en suis rendue compte que lorsque tu n'étais plus là ?
À cette époque, je m'appelais Sophie, je n'étais alors qu'au lycée et je ne voulais déséspérement plus être seule, j'ai fini par réussir à me trouver une amie. Enfin, c'est ce que je croyais, tout ça n'avait été qu'illusion et mensonge. Quand j'ai appris la vérité, je suis tombée dans le plus profond des gouffres, je pensais ne jamais pouvoir remonter à la surface mais, lui, il a cru en moi et je ne saurai jamais pourquoi...
Avons-nous toujours si peur de la vérité ?
Ces jours paisibles, ces jours heureux, je ne les oublierais jamais. Après la mort commence une nouvelle vie, n'est-ce pas ce que vous m'aviez dit ? En attendant la mienne, je profiterais des jours qu'il me reste même si je sais qu'à la fin, tout s'arrêtera parce que :
"Nous tombons, tout simplement..."
Mes journées sont ordinaires, toujours les mêmes, je ressens aussi ce sentiment, il est permanent. Aujourd'hui, comme chaque jours, je vais à l'école avec Alice, et son frère nous accompagne. Malgré le fait qu'on soit en hiver et qu'il fasse froid, nous ne nous dépêchons pas puisque nous avons encore du temps, et puis, ça me permet de rester plus longtemps avec celui que j'aime, mais ça, ni lui ni sa sœur ne le sait. Aux portes de l'établissement, les autres filles viennent à notre rencontre ou plutôt, à celle de la personne qui m'accompagne. Nous venons seulement d'arriver au lycée et un garçon vient déjà demander à parler seul à seul à ma meilleure amie, ça semble être une déclaration. Je devrais être habituer à ce qui est en train d'arriver, je le savais, je savais qu'Alice était génial mais à chaque moment j'espère toujours pouvoir la rattraper, ne serait-ce qu'un petit peu, je voudrais pouvoir apercevoir au moins une infime partie de son monde qui à l'air si différent et si éloigné du miens...
Tiens, je viens juste de remarquer que le frère de ma meilleure amie est toujours là, et il me regarde, je ne sais pas quoi faire ni quoi dire, alors je décide simplement de me taire, comme toutes les fois précédentes où de simples mots auraient sûrement pu changer quelque chose entre lui et moi. Je ne reviens dans la réalité que lorsque celui-ci me souffle ces paroles :
« C'est la première fois que nous sommes côte à côté sans qu'il y ait ma sœur près de nous...».
Je me tourne vers lui, assez surprise de ce qu'il vient de dire, son visage montre une expression de tristesse, je baisse la tête et m'enfuie, encore une fois, je pouvais lui demander ce qui n'allait pas mais je ne l'ai pas fait. Je pars en courant, le plus loin possible et ne m'arrête qu'après cinq minutes. Je ne suis qu'une idiote qui n'est même pas capable de supporter de regarder le visage d'une personne triste. Mes larmes commencent à couler avant même que je ne m'en rende compte. Si minable, si pathétique, si pitoyable, ça me fait mal de l'admettre mais ses termes me décrivent tellement bien, franchement... Ma seule et meilleure amie est exceptionnelle, moi, je n'ai pas le droit de me tenir à côté d'elle, je ne suis... qu'un boulet qui hésite pour réaliser une action... C'en est assez, je ne peux plus supporter le fait d'être toujours si indécise, quoiqu'il se passe aujourd'hui, je lui dirai !
Elle est là, à m'attendre ; et elle me lance : « Où étais-tu ? J'étais si inquiète ! J'ai cru qu'il t'était arrivé une bricole. »
Cette occasion ne se présente qu'en fin de journée, lorsque tout le monde est parti. Je la vois, dans la salle de classe, tout compte fait, je n'y arrive pas, il m'est impossible d'être honnête envers elle.
Hey
Hey
Hey