Informations
- Présidente :
- celia_souris
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- 11 messages postés
- Date de création :
- le 30/07/2014 à 01:57
Présentation
SALUUUUUT ! Ici on va parlez des couples fairy tail ♥ (personnellement je préfère natsu et lucy *Q*)
Les règles sont siiimple dans mon club :
--> Pas le droit aux insultes et autres sinon vous etes viré !
--> on peut faire des debats il y a pas de probleme
--> etc etc xD
Et surtout AMUSER VOUUUUUS XD
Faite un dessin si vous voulez sa ferait tres plaisir, bien sur faite des dessin des couples que vous aimez et presenter les sur le site !!! BISOUS
Comme vous me demander, une annexe de fiction
Magnolia s'étendait au bord de la mer scintillante, dont le grondement monotone des vagues montait du lointain. Le soleil se levait à peine sur la ville, l'enveloppant d'une splendide lueur orangée qui transperçait les masses cotonneuses et ondoyantes de la voute céleste. Un calme déroutant s'emparait des lieux ; on n'entendait que le bruissement des feuilles dansant au gré du vent se joindre aux sonates gazouillantes des oiseaux, le suintement doucereux du fleuve qui serpentait à travers la ville, le chant lointain de bestioles bavardes. Ce silence enivrant envahissait l'air comme un venin, se faufilant à travers les rues sinueuses de Magnolia. Une belle journée s'annonçait pourtant encore, immuablement identique aux précédentes pour les célèbres mages de Fairy Tail. Le concert discordant qui y régnait contrastait le calme plat de l'extérieur. Ses membres se prélassaient comme à leur habitude autour de longues rangées de tables, buvaient, riaient, trinquaient, se bagarraient, se moquaient les uns des autres ; les meubles parcouraient la pièce, les objets volaient dans tous les sens, les chopes s'élevaient avec des cris enthousiastes et percutaient le bois dans un concerto de sons assourdissants. Au sein de ce vacarme, Lucy les observait avec exaspération. Décidément, aucun d'eux ne serait jamais sérieux.
Elle soupira. Cela faisait une semaine entière qu'elle restait clouée à la guilde avec son loyer à payer. Les missions les plus faciles avaient toutes été prises, et il ne restait sur le panneau des missions que quelques affiches hasardeuses qu'elle n'espérait même pas pouvoir accomplir seule. Tout le monde était occupé ou parti, et la guilde était presque vide. Et comble de tout, cela ne suffisait même pas pour obtenir un petit moment de calme et de détente. Les quelques mages présents ne s'embarrassaient pas de demi-mesures pour rendre l'atmosphère aussi festive que lorsque leurs compagnons étaient là. Régnait ainsi en permanence un boucan de tous les diables que personne n'essayait de réfréner, et qui accablait la pauvre mage qui rêvait d'un peu de tranquillité. Malgré sa quasi-inactivité en tant que mage, cette semaine avait été éprouvante pour elle. Elle avait dû négocier avec la propriétaire de son loyer pour avoir un sursis de quelques semaines, ce qui n'avait pas été sans mal, aider Mirajane à ranger les archives de la guilde, faire une mission d'un jour à peine avec Erza qui s'était soldée par l'absence totale de récompense à cause des dégâts causés par sa coéquipière, laquelle était partie dans la foulée pour une mission de rang S, et d'autres petites tâches sans grand intérêt mais qui avaient suffi à achever sa fatigue. Sans compter l'inquiétude qu'elle se faisait pour un certain idiot qui était parti depuis bien plus longtemps que prévu, pour une mission qui pourtant semblait difficile. Cela faisait au moins quatre ou cinq jours que Natsu et Happy auraient dû être de retour, et le comportement du Dragon Slayer avant de partir n'avait pas été sans lui causer quelques soucis. C'était la première fois qu'il refusait sa compagnie, sous prétexte qu'il avait besoin de la totalité de la récompense. Elle n'avait pas vraiment apprécié son refus, mais elle pouvait comprendre qu'il eût envie d'un peu solitude, même si cette attitude ne lui ressemblait pas. Ils étaient donc partis seuls malgré l'apparente difficulté du travail qui leur était demandé d'accomplir, et ils n'avaient plus montré signe de vie depuis plus d'une semaine. Même Gray semblait s'en inquiéter, car il ne s'était même pas battu avec qui que ce soit depuis qu'il était rentré la veille, et qu'il s'était empressé de demander ce que « cet imbécile de crétin enflammé » foutait en s'apercevant qu'il n'était toujours pas revenu.
Elle soupira de nouveau. Le pire dans tout ça, c'était qu'elle ne savait même pas pourquoi elle l'avait laissé s'en aller. Elle avait pourtant senti que quelque chose n'allait pas, et ce long retard ne faisait qu'aiguiller ses réflexions dans ce sens. Le comportement qu'avait eu Natsu avant de partir n'était pas ordinaire, et elle était loin d'être la seule à l'avoir remarqué. En dehors de son refus catégorique pour qu'elle vienne avec lui, il avait semblé relativement effacé et distant par rapport aux autres. Rien d'excessivement alarmant, mais tout de même, cela lui suffisait pour se poser un certain nombre de questions.
Elle détourna le regard du maelström de chaises et de tables volantes, et croisa celui de Mirajane, qui lui adressa un franc sourire. La mage stellaire songea furtivement qu'elle savait peut-être quelque chose à propos du net retard de Natsu. Préférant s'en assurer, elle se leva en prenant soin d'éviter quelques projectiles solitaires et s'approcha du comptoir.
– Dis, Mira-chan, tu sais quand est-ce que Natsu revient de sa mission ? Ça fait tout de même plus d'une semaine qu'il est parti.
– Je ne sais pas, répondit-elle avec un sourire. Pourquoi tu ne l'as pas accompagné en fait ? Vous ne formiez pas une équipe tous les deux ?
– Et bien...
Lucy fut coupée par un crissement strident qui la fit sursauter. La porte s'était ouverte à la volée.
– Je suis de retour, fit la voix de Natsu.
– Aye...
Les brouhahas se turent. En entendant la petite voix enrouée de Happy et avec quelle placidité Natsu s'était annoncé, les mages avaient instantanément cessé leur bagarre pour se tourner vers les deux retardataires. À la fois rassurée qu'il soit enfin là et furieuse pour l'avoir inquiétée, Lucy pivota sur ses talons et s'exclama sur un ton réprobateur :
– Natsu ! Qu'est-ce que tu f...
Elle s'interrompit lorsque son regard croisa celui de Happy. Le chagrin et la détresse qu'elle y lut l'ébranla. Ses pupilles agitées par l'émotion lui donnaient l'impression que des larmes allaient en surgir d'une seconde à l'autre. Elle s'empressa de s'intéresser à son partenaire, et elle ne put retenir un hoquet de stupeur. Debout sur le seuil à côté de son compagnon, une main pressée contre ses abdominaux, les vêtements déchirés et teintés d'une vive couleur écarlate, Natsu leur adressait un sourire éclatant malgré son état plus que déplorable. Ses cheveux étaient noirs de terre et de sang, son corps entier constellé de profondes entailles sanguinolentes, et autour de son torse s'enroulait un bandage maladroit fabriqué avec ses propres vêtements. Le sang s'écoulait à travers le tissu autrefois immaculé, se mêlait à la sueur avant de s'égoutter sur le sol avec un clapotement sinistre.
Son sourire se mua rapidement en grimace, tandis qu'il prenait appui sur la porte pour se maintenir sur ses pieds. Paniquée, Mirajane se débarrassa du verre qu'elle essuyait pour se précipiter vers lui.
– Natsu ! Ça va ?
La voix et la présence douce et rassurante de Mirajane le firent hésiter. Ses pensées virevoltèrent dans son esprit tandis qu'il la fixait avec un regard vide, l'air absent. Pendant un instant, il voulut tout lui raconter, lui confier tous ses secrets, aussi précieux étaient-ils, lui dévoiler le moindre de ses tourments, lui crier à l'aide. Il s'en voulut dans la seconde qui suivit. Il ne les impliquerait pas, il se l'était juré.
Remarquant l'insistance du regard de Mirajane posé sur lui suite à son court silence, il s'empressa de répondre d'une voix détachée :
– Ouais.
La jeune femme hocha la tête face au sourire crispé qu'il lui offrait. Même si cela n'avait duré qu'un bref instant, son regard s'était perdu dans la profondeur du sien, et elle s'était sentie engloutie par le terrible sentiment de détresse qu'elle y avait vu, malgré l'impassibilité de son expression. C'était comme s'il avait hésité à lui avouer quelque chose d'important, quelque chose qui le tourmentait. Elle réprima cette sensation du mieux qu'elle le put et se contenta d'un sourire qu'elle voulut rassurant. Inquiets, les autres accoururent aussitôt, dont Gray et Lucy qui furent les premiers à les rejoindre. Cette dernière s'arrêta à côté de Mirajane et s'enquit de demander sur un ton qui trahissait un soupçon de panique :
– Que t'est-il arrivé ?!
– Rien de spécial, nia-t-il sans quitter son sourire. La mission a été un peu plus compliquée que prévu, c'est tout.
La jeune fille ne fut pas vraiment satisfaite par sa réponse, mais ne fit aucune remarque. Elle voulut reporter son attention sur Happy, mais remarqua avec stupeur qu'il n'était déjà plus là. Il y avait quelque chose de louche dans toute cette histoire, et elle aurait voulu que Natsu lui en fasse part. Mais elle savait qu'il était inutile d'exiger des précisions qu'il ne lui donnerait pas. Elle garda donc le silence, non sans se demander comment l'impétueux Dragon Slayer avait pu finir dans un tel état. Légèrement en retrait, Gray se posait les mêmes questions, l'air absorbé par l'expression souriante de son rival. Il savait d'expérience qu'il en fallait beaucoup pour parvenir à le blesser aussi sérieusement. La mission avait dû être sacrément compliquée. Mais malgré ses blessures, il ne lui semblait pas si souffrant que ça, au plus grand soulagement de tous, et du sien. Ainsi débarrassé de son inquiétude, il s'empressa d'esquisser un sourire moqueur en déclarant :
– Bah alors ? T'es même pas capable d'effectuer une petite mission de rien du tout seul ?
Natsu rassembla ses forces et se redressa d'un bond. Les sourcils froncés d'irritation, une veine battant sur sa tempe, il colla son front contre celui de Gray avant de répliquer :
– Pardon ?! Tu veux te battre, le frigo ?!
– J't'attends, micro-onde défectueux !
– Caleçon sur pattes !
– Cheminée moisie !
– Pervers !
– Crétin !
– Abruti !
Tandis que Natsu et Gray se foudroyaient du regard en se crachant des insultes toutes plus originales les unes que les autres, Lucy et Mirajane soupirèrent à la fois d'exaspération et de soulagement, tandis que les autres commençaient peu à peu à vaquer à leurs occupations respectives. Natsu réagissait comme d'habitude et ne semblait pas souffrir de ses blessures, du moins en apparence. Tout ceci ne semblait pas être aussi grave que ce qu'elles s'étaient imaginé, même s'il allait sans conteste avoir besoin de soins et de repos.
– T'es vraiment nase, Natsu, reprit Gray sur un ton supérieur.
– Répète ça un peu, s'pèce de...
Un hoquet obscurcit sa voix, l'interrompant brutalement dans sa phrase. Ses traits se durcirent, se creusèrent dans une expression de douleur intense. Il se retint instinctivement sur Gray en s'agrippant à ses vêtements, et inclina la tête en se mordant la lèvre inférieure, une main compressée sur son torse douloureux. Ses doigts se resserrèrent brutalement sur son rival lorsqu'un liquide brûlant vint emplir sa bouche. Il sentit ses membres s'affaiblir, ses forces l'abandonner peu à peu. La pression qu'il exerçait sur Gray se relâcha totalement tandis que ses jambes se dérobaient sous leur propre poids.
Le mage de glace réagit juste à temps. Il le retint de justesse par les épaules avant qu'il ne s'effondre et posa un genou à terre.
– Ohé, Natsu !
Sa voix fut rejointe par celle des autres, qui accoururent à ses côtés. Dans les bras de Gray, Natsu suffoquait en crachotant de douleur, les muscles tendus, le corps secoué de légers spasmes auxquels s'ajoutaient quelques gémissements étouffés. Lorsque Lucy eut le loisir de voir ce qui causait toute cette agitation, elle ne put réprimer le frisson d'épouvante qui lui glaça l'échine. Ses jambes refusèrent de faire le moindre mouvement tant la scène qui se déroulait sous ses yeux lui semblait irréelle et insensée. Son ami gisait là, couvert de sang, les traits tirés par ses suffocations, souffrait dans les bras de son rival de toujours. Horrifié, ce dernier serrait le corps de Natsu d'une façon qu'il ne voulait pas si violente. Il sentit un liquide chaud se répandre sur ses mains, et il desserra aussitôt son étreinte. Il dégagea l'une d'elles et la contempla avec horreur. Elle était entièrement couverte de sang. Il reporta son regard sur son rival, dont l'état semblait n'aller qu'en s'aggravant, sans pouvoir détacher les yeux de son visage ainsi rongé par la douleur. Il se sentit impuissant et désemparé comme jamais. Il fut incapable d'esquisser le moindre autre geste, jusqu'à ce qu'une voix grave ne retentisse derrière lui :
– Que se passe-t-il ?! Qu'avez-vous encore...
Le maître venait de faire irruption, alerté par le bruit qui l'empêchait de se concentrer sur ses paperasses déjà passablement ennuyeuses. Il s'arrêta net lorsqu'il vit Natsu suffoquer dans les bras d'un Gray couvert de sang. Craignant le pire, il accourut à son chevet et ordonna :
– Laissez-moi voir ça !
Il s'accroupit à son côté, et retira le bandage maladroit que Natsu s'était fait lui-même. Les spectateurs stupéfaits portèrent une main à leur bouche, horrifiés par l'odeur nauséabonde qui avait soudainement envahi l'air et par l'apparente souffrance de leur ami si mal en point. Entre ses abdominaux s'était creusée une effroyable crevasse, autour de laquelle pendouillaient des morceaux de peau violacés qui se gonflaient au rythme effréné de sa respiration. Le sang s'en écoulait en filons écarlates, qui se propageaient et s'étalaient sur tout le torse.
Un accès de douleur agita le corps de Natsu lorsque Makarov tâta la plaie du bout des doigts afin de découvrir quelle en était l'origine. La chair avait été transpercée avec une netteté incroyable, mais continuait de se dissoudre peu à peu, rongée par quelque chose dont il ne connaissait pas la nature. Impossible ! Songea-t-il. Cette chose... ça ne serait quand même pas... ? Il se figea, craignant le pire.
Tout le temps que dura son inspection, Gray ne put détacher les yeux de son rival qu'il serrait par les épaules, totalement paralysé. Sa poitrine se soulevait en vifs mouvements brusques au rythme de ses inspirations étouffées, entre lesquelles ses traits se contractaient de douleur de temps à autre, les dents serrées. Ses paupières s'entrouvraient parfois, signe qu'il tentait de toutes ses forces de résister à l'inconscience, et le mage de glace se voyait alors confronté à deux pupilles inexpressives, vidées de toute lucidité, qui disparaissaient l'instant d'après alors qu'un nouvel accès de douleur s'emparait de son ami. Englouti par une panique qu'il tentait vainement de dissimuler, il serrait le corps de Natsu de plus en plus fort, au fur et à mesure que son état s'aggravait. Il le sentit se déraidir légèrement, et il détacha enfin le regard du Dragon Slayer pour les poser sur le maître.
Ce dernier avait retiré ses doigts de la plaie, et contemplait avec horreur le visage crispé par la douleur de Natsu. Il sentit l'angoisse lui serrer le cœur. C'était arrivé plus tôt qu'il ne le croyait. Le destin de Natsu, de son propre fils, était en marche. Un destin sombre et escarpé. Le chemin de sa vie, de ce pour quoi il était né. Et il ne pouvait rien faire pour l'aider. Ni lui, ni personne d'autre. Le moment était venu pour lui de prendre un chemin différent des autres Dragon Slayers, le chemin qui faisait de lui un mage distinct de tout autre. Au fond de lui, il ne pourrait pas l'accepter. Pourquoi Natsu ne pourrait-il pas vivre sans se préoccuper de ce qui faisait de lui un mage en dehors de toute catégorie ? Pourquoi ne pourrait-il pas vivre à leurs côtés pour toujours, loin de toute cette souffrance ? C'était son fils autant que tous les autres, alors pourquoi devrait-il accepter cette fatalité ? Ça n'avait aucun sens. Et pourtant, il n'avait pas le choix. Il savait déjà quelle serait la réaction de Natsu. Et il devrait alors respecter ses choix, quoi qu'il décide.
Il s'interrompit dans ses réflexions. Tous les mages avaient remarqué son expression soudaine de confusion et d'inquiétude, et le considéraient d'un air grave, attendant une explication que Lucy s'enquit de demander :
– Qu'y a-t-il, Master ?
Makarov hésita. Gray et Lucy, ainsi qu'Erza, côtoyaient Natsu plus que n'importe qui d'autre. Devait-il le leur dire ? Non. Dans la mesure où il n'était sûr de rien, il ne devait pas les inquiéter davantage. Tout dépendait maintenant de la décision que prendrait Natsu. Pour le moment, il leur mentirait.
– Rien. Occupe-toi de lui, Mira-chan.
– Oui.
Makarov se leva, mal à l'aise. Il demeura immobile quelques secondes, en observant distraitement Gray soulever délicatement le corps de Natsu avant de suivre Mirajane jusqu'à l'infirmerie. Si c'était vraiment ce à quoi il pensait, il avait du souci à se faire. Mais pas de conclusions hâtives. Avant d'avertir qui que ce soit, il fallait connaître les intentions de Natsu à ce sujet. Lucy l'observa brièvement, soucieuse. Puis elle s'approcha de l'endroit exact où Natsu était allongé quelques secondes plus tôt, reconnaissable grâce à l'imposante flaque de sang qu'il y avait laissée. Elle ramassa le morceau de tissu imbibé de sang qui lui avait servi de bandage et le serra dans sa main sans en détacher le regard, les muscles tendus par l'inquiétude et la peur. La souffrance de son ami lui avait labouré la poitrine et serré le cœur, si fort qu'elle avait cru qu'il allait imploser. Elle avait ressenti sa douleur par tous ses sens, en même temps que la peur s'était emparée d'elle, implacable. Elle était incapable de prévoir ce qui allait se passer. Natsu était vraiment dans un sale état, et rien ne pouvait lui affirmer que tout irait bien pour lui. Elle leva brusquement le nez lorsqu'elle entendit le maître sortir pour rejoindre ses appartements. Elle fixa la porte par laquelle il venait de passer, suspicieuse. Elle avait très bien compris que quelque chose n'allait pas, et elle n'était pas la seule. Elle avait la nette impression qu'il savait très bien ce qui était arrivé à Natsu, ou du moins dans les grandes lignes, et qu'il leur cachait quelque chose d'important. Elle avait un mauvais pressentiment. Un très mauvais pressentiment. Elle ne chercha toutefois pas à obtenir la moindre information de la part du maître de guilde. Question obstination, il n'était pas si loin de Natsu lui-même, et elle était persuadée qu'il ne lui dirait rien avant qu'il ne se décide à partager ses informations avec eux.
Elle se contenta donc de suivre Gray et Mirajane jusqu'à l'infirmerie, sous le regard inquiet de bon nombre de mages. Le mage de glace posa doucement son ami sur le lit, sans détacher les yeux de son visage aux traits creusés par sa lancinante souffrance. Il se recula pour laisser Mirajane s'occuper de le soigner, s'adossa contre le mur et baissa les yeux sur ses pieds, les bras croisés, ruminant son inquiétude. Lucy s'assit sur une chaise au chevet de Natsu, les poings serrés sur ses genoux. Mirajane posa tendrement une main sur son épaule pour la rassurer, geste auquel la mage stellaire tenta de répondre avec un pâle sourire. Elle regarda son amie panser ses blessures, et les traits de Natsu se détendirent, prirent rapidement une expression sereine et apaisée. Il semblait simplement endormi lorsque Mirajane se redressa en s'essuyant le front. Gray et Lucy levèrent le nez lorsqu'elle déclara :
– Il est hors de danger, ne vous inquiétez pas.
Le visage des deux amis s'illumina de soulagement. Gray regretta aussitôt sa réaction et répliqua sur un ton hargneux en décroisant les bras :
– Comme si je m'inquiétais pour cet abruti !
Les deux jeunes filles eurent un sourire discret suite à sa réplique. Il refusait de l'admettre, mais il avait vraiment eu peur pour Natsu, elles le savaient très bien. Et il n'avait plus qu'une envie, foutre une raclée à celui qui avait osé l'inquiéter de la sorte. L'atmosphère était tout de même tendue lorsque Mirajane leur conseilla de le laisser se reposer. Ils opinèrent et reprirent leurs occupations non sans une certaine inquiétude, après avoir rassuré les autres au sujet de l'état de Natsu et de son rétablissement.
Dans un bureau désordonné où feuilles volantes, livres aux couvertures déchirées et autres paperasses administratives jonchaient le sol, Makarov songeait à ses récentes découvertes pour le moins alarmantes. Une main calée sous son menton, il faisait nerveusement rebondir un stylo sur la table, sans se préoccuper des trous qui venaient cribler le bois, et accessoirement de la lettre du conseil qu'il tachait d'encre noire. Il soupira à de nombreuses reprises au fil de sa réflexion, ne parvenant pas à faire de l'ordre dans ses pensées et ses émotions. Il en revenait toujours à la même conclusion : il ne pouvait rien décider tant qu'il ne saurait pas quelle serait la décision de Natsu. Ce qui l'irritait passablement. Au terme de quelques heures de réflexion intensive, il prit son courage à deux mains et se leva. Il rejoignit la chambre de Natsu, en espérant avoir l'occasion de discuter avec lui avant qu'il ne lui fasse part de sa décision, si toutefois il l'avait déjà prise.
Lorsqu'il ouvrit la porte, il fut surpris et soulagé de voir Natsu déjà réveillé. Affalé sur le lit, les mains derrière la tête, ce dernier contemplait le plafond avec un air songeur. Il savait déjà très bien ce qu'il devait faire. Sa décision était prise et irrévocable, mais passer à l'acte s'avérait beaucoup plus difficile que prévu. Il ruminait depuis une heure déjà, cherchant désespérément au fond de lui le courage et la détermination nécessaires pour agir. Il ne remarqua même pas l'entrée pourtant peu discrète de Makarov, qui l'observa quelques instants, immobile sur le seuil. Puis il s'approcha du lit et déclara afin de lui signaler sa présence :
– Tu es enfin réveillé.
Natsu sursauta presque en entendant la voix grave du maître de guilde. Il dégagea ses mains pour se redresser légèrement et se tourner vers son visiteur. Il lut immédiatement dans son regard une profonde inquiétude qui en disait long sur ce qu'il venait faire ici. Il soupira. Il allait devoir passer à l'action plus tôt que prévu. Ses lèvres s'entrouvrirent mais Makarov le devança :
– J'ai quelque chose à te dire.
Natsu le fixa, surpris. Puis il retira sa couverture et s'assit sur le lit. Ses traits s'assombrirent.
– Moi aussi.
L'appréhension de Makarov s'amplifia. Ses inquiétudes semblaient dangereusement se vérifier. Telle serait donc sa décision.
– Qu'y a-t-il ? L'invita-t-il à poursuivre.
– Je quitte Fairy Tail.
Sans l'ombre d'une émotion, il avait prononcé cette phrase empreinte de tristesse. Les mots, cruels et lourds de sens, ricochèrent en échos dans l'esprit de Makarov, sans qu'il ne parvienne à les ordonner correctement. Il s'était préparé à toutes les décisions possibles et inimaginables, mais aucune d'entre elles n'atteignait une telle ampleur.
– Qu'est-ce que tu racontes ? Demanda-t-il en ricanant légèrement. Tu es tombé sur la tête ou quoi ?
– Je suis on ne peut plus sérieux. Fairy Tail n'est plus une guilde à ma mesure.
– Qu'est-ce que c'est que ces conneries ?! Je suis conscient que ta situation n'est pas facile, mais tu ne pourras rien faire seul, Natsu !
Interloqué, le jeune homme ne répondit pas immédiatement. Il s'était douté qu'il comprendrait et qu'il serait au courant de tout. Mais il était hors de question de lui donner raison. Il s'était juré de ne laisser personne le détourner de son but, quelle que soit la douleur qu'il éprouverait à y résister. Poussé par cette résolution, il se leva de son lit et nia en bloc les affirmations de son interlocuteur trop informé :
– Tu racontes n'importe quoi, le vieux. Fairy Tail n'était pour moi qu'une étape. Elle est révolue à partir de maintenant.
Il posa la main sur la poignée de la porte et l'actionna, prêt à partir. La voix de Makarov l'interrompit dans son geste. Il avait perdu tout le sang-froid qu'il avait réussi à maintenir jusqu'alors.
– Je t'interdis de quitter cette chambre !
– Vous n'en avez pas le droit.
Les gonds grincèrent d'épuisement puis la porte se ferma d'un claquement sec. Makarov serra les poings tout en regardant Natsu sortir de la pièce. Son devoir en tant que maître de guilde était de ne pas retenir quiconque voudrait quitter la guilde. Mais en tant que père spirituel, il avait le devoir de l'en empêcher. Devait-il écouter son cœur où se fier à sa raison ? Au fond de lui, il savait que Natsu aurait fait ce choix, mais il avait toujours refusé de l'admettre. Il resta ainsi quelques interminables minutes avant de rejoindre son bureau. Il ne pouvait rien y faire. Il n'avait aucun droit de le retenir.
* * *
Plusieurs heures plus tard, Natsu retourna à l'infirmerie pour récupérer les affaires qu'il y avait laissées. Il s'assit sur le lit et fixa ses mains, les coudes calés contre ses cuisses, l'air soucieux. Il avait su garder son sang-froid face à Makarov, mais maintenant qu'il était de nouveau seul, il sentait sa détermination flancher peu à peu. Il essaya tant bien que mal de faire de l'ordre dans ses émotions et s'apprêta à se lever lorsque la porte s'entrouvrit, laissant apparaître dans son embrasure le visage inquiet de Mirajane. L'expression de cette dernière se mua rapidement en soulagement lorsqu'elle le vit de nouveau sur pieds.
– Natsu ! Tu devrais te reposer !
Sa voix l'extirpa de ses pensées. Il releva la tête et tourna vers elle un visage radieux. Il ne devait pas trahir son hésitation devant qui que ce soit. Il devait se montrer vif et dynamique, comme si rien ne s'était passé. Son corps lui faisait horriblement mal, mais maintenant que Makarov était au courant de ses intentions, il devait partir au plus vite avant qu'il ne puisse plus résister à la tentation de changer d'avis. Il s'enquit de rassurer Mirajane en levant un poing victorieux, un sourire resplendissant dessiné sur ses lèvres.
– Merci Mira, mais tout va bien maintenant ! Je me sens en pleine forme !
– Mais, quand même...
– Je t'assure ! Je soulèverais des montagnes !
Au plus grand soulagement de son interlocuteur, elle ne remarqua pas son attitude fallacieuse. La dernière chose qu'il devait faire, c'était bien de les inquiéter. Il était parfaitement conscient qu'il ne pourrait pas partir librement si ses amis finissaient par être au courant. Il fut soulagé de voir la jeune femme lui sourire tendrement, satisfaite par sa réaction énergique qui lui correspondait tout à fait.
– Bien ! Alors je cours prévenir les autres.
Tandis que Mirajane s'apprêtait à sortir, Natsu baissa de nouveau les yeux sur ses mains. Il pinça les lèvres, accablé à l'idée de se séparer des amis qui lui étaient si chers, de sa famille. Fairy Tail était son univers, son foyer, le lieu qui l'avait vu grandir et progresser, et qui le verrait partir pour toujours. C'était au-dessus de ses forces. Il ne pouvait partir comme ça, sans leur montrer à quel point il tenait à eux, à quel point il leur était reconnaissant. Il ouvrit la bouche, et murmura dans un souffle presque inaudible :
– Merci pour tout, Mira.
La jeune femme reporta brutalement son attention sur lui, et le fixa suspicieusement.
– Tu as dit quelque chose ?
Natsu reprit aussitôt ses esprits. Quel idiot il était. C'était bien la dernière chose qu'il devait lui dire. Non. Il ne devait même rien dire du tout. Il devait se forcer à agir de façon naturelle, résister à cette irrésistible envie de leur avouer tous les sentiments qu'il éprouvait pour eux et qui lui faisaient maintenant si mal. Jamais il ne lui avait paru aussi difficile de dissimuler ses émotions derrière le mur d'assurance et de détermination qu'il laissait toujours paraître. Pour la première fois de toute son existence, il éprouvait de la diffic