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- Date de création :
- le 10/06/2014 à 19:31
Présentation
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Prologue.
i just wanna be by your side.
"Je te le promet."
Des frissons parcourent tout mon corps en entendant ces mots. Je peux sentir mes joues se rosir au contact du froid, et les flocons de neige se déposer sur mes cheveux. Mes pieds s'enfouissent dans cette nappe blanche à chaque pas de plus que je fais et mes mains se blottissent dans des poches bien chaudes. Il me manque. Il me manque plus que tout au monde. Je nous vois encore grimper aux arbres comme on le faisait si bien, ou courir dans la forêt bien dense. Maintenant, il est parti et tout ce que je peux ressentir c'est ce vide dans mon ventre. Il m'a abandonné. La douleur ne cesse de s'intensifier chaque secondes et pourtant je dois faire comme si de rien n'était. Comme si tous ces souvenirs ne sont qu'illusion. Comme si il n'avait jamais existé. Comme si Alexander Andrew Anderson n'avait jamais existé. Je laisse mes mains s'échapper de mes poches en essayant de trouver une différence à chacun des arbres. Une mèche s'échappe lentement de ma queue de cheval et je fais demi-tour.
"La prochaine fois, tiens tes promesses."
Chapitre 1.
i miss you.
Alex.
Son nom me revient sans crier gare et des milliers de souvenirs avec lui: l'odeur de ses cheveux, ses posées sur sa guitare, des mots doux chuchotés à mon oreille, sa façon de me regarder, la façon dont il prenait dans ses bras. Je revois encore son sourire radieux, ses yeux bleus océan et ses cheveux dans lesquels on voudrait y plonger les mains pendant des heures. Je me rappelle de tout ça et ça me fais peur.
J'ai peur.
J'ai peur qu'il me manque trop.
Je me souviens de tout mais surtout d'une chose. Il était dos à moi, les bras croisés derrière la tête, regardant par la fenêtre. Il n'osait pas se retourner, sûrement pour que je ne le vois pas pleurer, et moi je n'osais pas m'approcher de lui ou le prendre dans mes bras. Je restais stoïque, les bras croisés sur la poitrine d'un air sévère. J'avais peur qu'il se brise en mille morceaux juste au contact de ma peau. J'avais peur de le détruire plus qu'il ne l'était déjà. Aujourd'hui c'est pour moi que j'ai peur. Il faut croire que les rôles se sont inversés.
"Promet-moi que tu ne le referas plus jamais", avais-je fini par dire.
À cet instant précis, j'ai tout de suite regretté mes mots. Je me répétais quelques phrases dans ma tête, pour finalement me dire qu'il valait mieux que je la ferme. J'avais cette envie de devenir invisible tellement j'étais mal à l'aise.
Puis, sans que je m'y attendes, il m'a répondu:
"Je peux rien te promettre ..."
Cette phrase m'a fait comme un poignard dans le cœur. Ça me faisait mal de le voir comme ça et pourtant je ne pouvais rien y faire. Je ne pouvais pas l'aider. J'avais l'impression de le voir mort devant moi et d'être impuissante.
"Bien sûr que tu peux. Fais-le au moins pour moi ..."
Il s'est alors tourné vers moi et m'a regardé d'un air triste. Il pleurait. Je voulais le prendre dans mes bras et lui dire que tout irait bien mais ça aurait été un mensonge. Et il le savait lui aussi. Alors, il a soupiré lâchement et s'est approché de moi. Je gardais mes bras croisés sur ma poitrine et nos visages étaient bientôt à moins de dix centimètres l'un de l'autre. Il a plongé ses yeux dans les miens avec un léger sourire.
"Je te le promet."
Ce sont les mots que je garde en mémoire depuis tout ce temps. Les même mots qui trottent dans ma tête à chaque seconde de plus que je passe sans lui. Ses derniers mots.
Puis peu de temps après, je l'ai laissé seul. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Je sais juste que c'est probablement la pire erreur de toute ma vie.
"Je reviens tout à l'heure, fais pas de bêtises.", avais-je fini par lui dire avant de refermer la porte d'entrée derrière moi.
Cette phrase voulait tout dire. C'était le genre de phrase qui signifiait "évite de te suicider avant mon retour s'il te plaît". J'ai bien vite regretté qu'elle soit sortie de ma bouche.
En sortant, j'ai descendu un peu mon short histoire de le remettre bien en place et je suis partie vers le parc. J'avais besoin de me changer les idées et de penser à autre chose. De changer d'air. L'atmosphère un peu froide qu'il y avait entre Alex et moi me rendait mal à l'aise, je voulais tout oublier. Je voulais m'asseoir sur un banc tranquillement et réfléchir à autre chose, regarder les enfants jouer ou peut être même marcher jusqu'à en avoir des crampes. J'aurais pu tout faire à ce moment là, sauf repenser à mon meilleur ami. Je souffrais de le voir souffrir et je me sentais lâche. Je l'avais laissé pour me balader dans un parc, juste quand il avait besoin de moi. J'ai été égoïste et je le savais, mais je ne pouvais pas me résoudre à retourner le voir maintenant. Je voulais attendre. Alors, je me suis assise sur un banc tranquillement et j'ai réfléchis à autre chose. Comme je le voulais.
Je suis rentrée chez lui dans la soirée. Il faisait déjà presque nuit mais la chaleur de l'été était toujours présente. J'ai remis quelques mèches de cheveux en place puis je suis rentrée, sans toquer. Il n'était plus dans le salon, alors je suis montée dans sa chambre. Il n'y était pas non plus. Sa mère n'était pas encore rentrée de son travail et son frère dormait chez un de ses amis ce soir là, alors je devais me débrouiller pour le trouver.
"Alex je suis rentrée."
Pas de réponse. Ma gorge commençait à se serrer, et je me sentais paniquer. Je m'attendais au pire. Des scénarios plus fous les uns que les autres traversaient mon esprit, et j'ai finalement pris la peine d'aller voir dans chaque pièce. Je l'ai retrouvé dans la salle de bains. Mes doigts se crispaient sur la poignée de la porte et l'eau submergeait mes yeux. Tout mon monde s'était effondré en quelques secondes. La fille que j'ai pu être avant avait disparu et personne ne se souvenait d'elle.
Je mordais ma lèvres presque à en saigner. Ça faisait mal. Non pas ma bouche qui commençait sérieusement à morfler, mais de le voir comme ça. Il était allongé par terre, inerte. Comme mort. Je n'osais pas m'approcher mais j'ai attrapé le bout de papier qui était posé au bord du lavabo. Il était plié en quatre, et j'ai immédiatement reconnu son écriture.
"Sky, je sais que tu me pardonnera sûrement jamais mais je n'avais pas d'autre choix. J'en ai marre de d..."
Ma vue s'est brouillée à cause des larmes qui perlaient sur ma joue. Je savais que je n'avais pas la force de lire la suite. En une seule phrase, j'avais compris ce qu'il avait fait. Alors j'ai replié ce bout de papier pour le mettre dans ma poche et je me suis agenouillée devant lui en lui caressant la joue.
"Pardonnes moi Alex, je ... j'aurais pas du te laisser ..."
Je n'ai pas appelé les urgences. Je savais qu'il était déjà trop tard pour lui. Il était déjà parti loin. Je lui ai déposé un baiser sur le front et j'ai sorti mon portable. Mes doigts tremblaient et j'arrivais à peine à voir ce que je faisais. Matthew est la première personne que j'ai appelé. Il a répondu au bout de deux sonneries, ce qui m'a parut beaucoup trop long.
"Ouaip?"
Entendre sa voix m'a fait paniquer encore plus. Aucuns son n'arrivaient à sortir de ma voix, il a même du demander deux ou trois fois si j'étais encore au bout du fil avant que je réponde.
"Matthew rentre vite s'il te plaît ... Alex …"
Chapitre 2.
summertime sadness.
Les trois premières semaines je ne suis plus sorti de chez moi. Je ne mangeais presque pas et l'image de mon meilleur ami mort dans la salle de bains me revenait sans cesse en tête. Mon père me disait souvent "si jamais un jour tu as peur ou tu te sens mal, penses à la chose la plus heureuse qu'il te soit arrivé. Puis, arranges toi pour avoir un câlin. Par n'importe qui, du moment que son corps est chaud et ses bras moelleux". Moi, j'ai trouvé mon réconfort dans les bras de Matthew. Il venait me voir tous les jours pour s'assurer que j'aille bien et que je mange assez pour rester en vie. Mais le seul problème était la partie "la chose la plus heureuse qu'il te soit arrivé". J'avais beau chercher, chaque souvenir heureux était avec Alex, ce qui empirait les choses. Je ne me sentais pas beaucoup mieux. Sans parler du fait que Matthew lui ressemble comme deux gouttes d'eau. Il me le rappelais sans cesse, mais je me sentais quand même bien avec lui. Il était le seul qui pouvait me comprendre et le voir me donner l'impression de passer du temps avec Alex.
Je me sentais un peu coupable de l'obliger à rester tout le temps avec moi pour me surveiller. Mais même après des milliers d'excuses, il me répétait qu'il aimait s'occuper de moi. Moi je me disais plutôt qu'il aimait pouvoir se dire que je dépendait de lui. Et c'est vrai, sans tout ce qu'il a fait, je serais sûrement morte.
En fait je le détestais. Je le détestais de lui ressembler autant, mais en même temps je ne pouvais pas lui en vouloir. C'était son frère jumeaux.
Je le détestais mais j'étais reconnaissante envers lui.
Un bout d'un mois, je suis sorti de chez moi pour la première fois. Mais pas franchement pour les bonnes raisons. Je me suis disputé avec Matthew.
"Je pense qu'aller voir un psy te ferais du bien", avait-il dit en s'asseyant sur le bord de mon grand lit.
Cette remarque m'avait quelque peu agacée et je voulais lui faire comprendre. Je n'avais pas l'intention d'aller voir un psychologue, surtout que je ne saurai pas quoi raconter.
"Est ce que tu es en train d'insinuer que je suis folle?"
Il se leva lentement pour se mettre face à moi. Je voyais Alex en lui. Tout chez lui me le rappelait. Mon regard s'est bien vite perdu dans ses cheveux. Je voulais les toucher, je voulais sentir leur odeur. Je voulais sentir Alex.
"Non, pas du tout, c'est pas ce que j'ai voulu dire.."
"Alors qu'est ce que tu as voulu dire?"
C'est con, mais je n'arrivais pas à m'énerver contre lui. Il m'avait en quelques sortes traité de folle et moi tout ce que je voyais c'était Alex et ses magnifiques cheveux blonds.
"Tu sors même plus de chez toi Sky ..."
"Et alors? Tu vas quand même pas me faire croire que t'en as quelque chose à foutre de moi! Avoue que tu reviens ici tous les jours juste par pitié ..."
Il passa lentement une main dans ses cheveux en soupirant. Putain qu'est ce que j'avais envie de l'embrasser! De sentir son souffle chaud dans mon cou. De pouvoir le serrer contre moi. Alex.
"Bien sûr que j'en ai quelque chose à foutre de toi! T'es mon amie. Et puis franchement, je t'aurais laissé crever chez toi si je t'aimais pas. Arrête de croire que t'es la seule à être affectée par sa mort parce que je le suis aussi. Il était mon frère! Il faudrait que t'apprenne à tourner la page maintenant. C'était peut être ton meilleur ami mais arrête de gâcher ta vie comme il l'a fait ..."
Il avait raison. Sur toute la ligne. J'étais en train de gâcher ma vie à vouloir rester dans le passé et à espérer qu'un jour il revienne. Mais bien sûr j'avais trop de fierté pour lui dire ça.
"Et bah t'aurais mieux fais de me laisser crever Matthew."
Je me redressai d'un bond et sortit de ma chambre avec un beau blond à mes trousses. Je ne savais pas exactement ce que je faisais. Je voulais juste éviter de continuer cette conversation avec lui. Alors je sentis une main attraper mon poignet. Je ne pris même pas la peine de me retourner.
"Pourquoi tu me détestes autant?"
Je me retirai de son étreinte et ouvrit la porte d'entrée en réfléchissant à ce que je pouvais lui répondre. C'est à ce moment là que je me suis rendu compte que je ne savais pas pourquoi je le détestais. Et quelques mots sont sortis de ma bouche sans prévenir.
"Parce que je suis amoureuse de lui."
Chapitre 3.
madness.
"Vous êtes atteinte de stress post-traumatique."
Je n'avais aucunes idées de ce que ces mots signifiaient mais je savais déjà que c'était pas une bonne nouvelle. Elle me regardait d'un air désolé, assise sur son fauteuil en cuir. Et moi je regardais le plafond, allongé sur une sorte de canapé en cuir lui aussi. Elle avait pitié de moi, ça se voyais dans ses yeux. Ça m'énervait qu'elle me regarde comme ça, mais je n'osais rien dire. J'étais là pour Matthew, et je savais qu'il m'en voudrai si je gâchais mon rendez-vous.
"Et qu'est ce que ça veut dire?"
"Ça veut dire que vous avez un trouble anxieux sévère, à cause d'une expérience traumatisante que vous avez vécu."
"N'importe quoi."
Je savais qu'elle avait totalement raison mais je pense que j'avais trop peur de l'avouer. Je ne vis plus depuis la mort de Alex. Je ne sors plus de chez moi. J'ai coupé les ponts avec quasiment tous mes amis et le seul qui m'aide dans tout ça c'est aussi le seul qui me fait souffrir à cause de sa ressemblance avec mon meilleur ami.
"Mademoiselle Lewis..."
"Je vais vous dire la vérité. La vérité c'est que j'ai peur de la routine et pourtant je suis en plein dedans. Tous les jours se ressemblent. Je me lève, je survis et Basta. Mon moteur n'existe plus. Mon meilleur ami n'existe plus. J'en arrive à un point où je me demande ce que je fais encore là. Personne ne m'attend à la maison. Je suis seule. La vérité c'est que j'ai perdu foi en tout. Rien ne s'arrangera. Personne nous surveille de là-haut pour veiller sur nous. Dieu et toutes ces choses c'est que des conneries qu'on nous fais bouffer depuis notre enfance. On est seuls. J'essaye d'y croire, vraiment. Mais je sature. Je pars en couilles. C'est quoi mon problème? Je suis sûre que même vous vous n'êtes pas fichue de me répondre."
Alors elle s'est levé pour poser son carnet de notes sur un bureau et m'a regardé longuement. Je ne savais pas ce qui m'avait pris de dire tout ça d'un coup. Pourtant je me sentais beaucoup mieux. J'en avais enfin parlé à quelqu'un depuis ce long mois et je me sentais vidée. Je n'avais plus toutes ces phrases qui me trottaient dans la tête.
"Votre problème, mademoiselle Lewis, c'est que vous oubliez un peu trop souvent que votre prénom signifie ciel. La séance est finie."
Chapitre 4.
living in a broken home alone.
Après ce jour-là, ma vision des choses commençait petit à petit à changer. Je crois que ma psychologue essayait de me faire passer un message dans ses mots mais il fallait enncore que je trouve ce qu'elle voulait dire. Je sortais de chez moi plus souvent et j'avais renoué avec quelques amis. Malgré ça je n'étais toujours pas prête à retourner au lycée. Matthew m'accompagnait souvent pour sortir et il m'emmenait parfois en soirée pour que je puisse "me changer les idées". Ça marchait et je pense que c'était déjà un bon début pour moi.
Il venait me chercher à dix-neuf heures précises. J'avais sorti ma robe fétiche. Je la trouvais magnifique mais je ne trouvais plus vraiment l'occasion de la mettre. La dernière fois que je l'avais mise c'était pour la fête d'anniversaire d'une de mes amies. Elle était blanche.