SailorFuku est un jeu de mode où tu incarnes une jeune lycéenne, dans la ville de SailorCity, au Japon.
Rencontre d'autres joueuses, évolue dans ta carrière et drague les personnages de ton choix !

    Informations

    Présidente :
    Am3thyste
    Activité :
    0 connectée(s)
    12 membres
    194 messages postés
    Date de création :
    le 17/11/2013 à 10:13

    Présentation
    Modifié le 27/01/2014

     11

    - Hé, Beau gosse !

    Je sortis de mes pensées et regardais Stan.

    - Qu'est ce qu'il s'est passé ?

    Je le regardais interloqué, ne comprenant pas ce qu'il voulait dire.

    - Bah oui, quand t'étais enfant ! C'est quoi ton histoire ?

    Je le regardais abasourdi.

    - Euh, tu veux savoir quoi ?

    -Tout, jusqu'au jour de notre rencontre. Je veux connaître ta vie entière.

    Je réfléchis quelques secondes avant de lui répondre.

    - Ma vie n'est pas passionnante, tu sais. J'ai toujours été un solitaire. Le monde ne m’intéressait pas. Même mes propres parents n'ont pas réussi à me faire aimer quoi que ce soit ; je n'ai même pas réussi à les aimer. Ce n'est pas faute d'avoir essayé mais je n'avais même pas la moindre affection pour eux. Ils m'étaient indifférents. Eux m'aimaient, je le sais, ma mère me le répétait sans cesse. Mais pour une raison que j'ignore, ce sentiment n'existe pas chez moi. Je n'ai jamais apprécié personne, je te l'ai déjà dit. Le mot ami m'était inconnu et même inutile. Dans ce monde je n'avais besoin que de moi. A l'école, les autres me dévisageaient, mais dans un sens j'aimais ça, car je me suis toujours senti au dessus de tout et de tout le monde. Leurs regards étaient une forme de crainte. Étant fils unique, mes parents m'avaient légué tous ce qu'ils possédaient. Ils me l'avaient d'ailleurs précisé de nombreuses fois, en me répétant que j'étais le joyau de leur vie. Dans ma tête d'enfant ce don n'était rien d'autre qu'un leurre pour me forcer à les aimer, mais rien à faire ; mon regard et mon cœur étaient vides. Quelques années plus tard, à mes douze ans ils moururent dans un accident de voiture. Le jour où l'on m'a annoncé cette tragédie, j'ai d'abord pensé que ça allait être ce choc qui allait me persuader que je les avais toujours aimé. Cependant, pendant plusieurs jours j'ai attendu la tristesse, la colère, la rancœur ou même le regret ; mais rien! J'étais toujours vide. Aucune larme n'avait coulée. C'était anormal, je le savais et pourtant je ne pouvais rien y faire. J'étais un mur de glace impénétrable. Peu à peu, j'ai commencé à détester le monde, ce monde pourri et inutile rempli d'être insignifiants. Dans ce monde, personne n'avait d'importance et ne devait me parler. Et pourtant toi, tu es la, moqueur. Tu es le seul être que j'apprécie, que je considère comme mon égal. Comme je te l'ai déjà dit j'ai toujours été seul, mais je crois que nous pourrons être deux contre le monde.

     

    12

    Pour toute réponse il m'offrit un sourire éclatant avant de me dire :

    - C'est donc ça que tu cachais ? Pourquoi m'avoir tout dit maintenant ?

    - Tu sais Stan, je suis loin d'être stupide, et tu ne l'es pas non plus. J'ai décidé de tout te dire maintenant parce que je n'ai pas de raison de te cacher la vérité. Pendant longtemps je me suis méfié de tout, mais je n'ai aucune raison de me méfié de toi. Nous sommes deux, je suis un inconnu du monde, toi, tu n'es connu que par tes conquêtes. Je n'ai rien à craindre. Tu veux rester avec moi, je ne te cacherai pas les vérités qui te concernent, même si ce n'est qu'en partie.
    - J'ai vraiment bien fait de rester avec toi. Alors désormais nous sommes deux.
    - Alors, c'est bon ? Nous sommes le tout dont tu me parlais ? Lui demandais-je moqueur.

    Il me regarda, d'abord surpris, puis il sourit. - Non, pas encore. Mais ça va venir. Il sortit de la pièce et se dirigeait vers ma chambre. Je l'arrêtais, en lui tirant la manche de son sweet.

    - Euh, tu vas pas partir comme ça ! Moi je ne connais pas encore ton histoire...

    Il se tourna pour me regarder, son regard était noir, ses traits étaient crispés ; mais il me rétorqua :

    - Y a rien à dire à ce sujet.

    Il continuait de marcher. Sans se retourner. Je fronçais les sourcils.

    - Et c'est tout ?! Tu vas rien me dire ?!

    - J't'ai dis qu'il y avait rien à raconter ! S'emporta t-il.

    C'était la première fois que je le voyais en colère. Où était son problème ? Je ne faisais que lui poser une question. Qu'avait-il à cacher si précieusement ? Je me dirigeais à grands pas dans ma chambre. Stan était assis sur mon lit, le regard lointain, presque vide. Il devait sans doute réfléchir.

    - Stan, qu'est-ce qu'il s'est passé ?

    Après une courte minute il ouvrit le dialogue, avec l'esprit las et les yeux à moitié vides.

    - Pourquoi ? Pourquoi t'intéresses-tu à ça ?

    - Je veux savoir de quelles émotions tu es fait,j'veux connaître ta vie. J'vois pas en quoi c'est un problème ! Mais tu sais, j'vais pas insister. J'pourrais le faire, en argumentant sur le fait que moi je t'ai raconté la mienne, mais j'le ferais pas ! J'ai pas cinq ans ! J'suis au dessus de ça ! M'emportais-je.

    Pendant une dizaine de minutes, nous restâmes immobiles, ne sachant pas quoi faire ; ne sachant pas quoi dire, ou du moins pour ma part. Stan, lui, avait toujours le regard lointain mais moins vide qu'auparavant. Il pesait le pour et le contre de cette histoire, ou peut-être n'était-ce qu'une impression; après tout, que savais-je de ses pensées... Rien, strictement rien.

     

     

     13

    Je m'allongeai sur mon lit et allumai ma cigarette. En la fumant, je ne pensais à rien. Je ne voulais pas réfléchir. Cinq minutes s'étaient écoulées et ma cigarette était consumée.

    - Ma vie ne diffère pas de la tienne. Commença Stan. Sauf en un seul point : J'avais ma raison de vivre. Une seule personne m'importait, Adam. Mon frère. Contrairement à toi, moi, je haïssais mes parents. Mon père était violent. Ma mère taisait chaque fait de mon père. C'était ma routine, en rentrant j'entendais des cris, je voyais mon frère terrorisé. J'étais totalement impuissant, inutile, insignifiant. Adam était ma seule raison d'exister. Je devais le sortir de cette merde. C'était le but de ma vie. Mon père n'avait aucun scrupule à nous infliger le même sort qu'à ma mère.

    Soudain, il releva son sweat pour me montrer son dos. En dessous de son omoplate gauche se trouvait plusieurs cicatrices, rondes et assez anciennes mais qui resteraient jusqu'à la fin de sa vie.

    - Mon père me brûlait avec ses cigares. Je ne pourrai jamais me débarrasser de ça. La seule chose que j'étais en mesure de faire c'était sourire devant les gens. Esquisser un sourire hypocrite pour que le monde croît que j'allais bien. Peu de temps après, j'ai décidé de partir avec Adam. Loin du danger, loin de la peur, loin d'eux. La vie en a décidé autrement : mon père nous a surpris avec nos sacs. Il a frappé Adam. Il a frappé Adam. Il a frappé Adam.

    Sur son visage naissait un sentiment qui m'était inconnu, la tristesse ou était-ce la rancœur ou la rage. Il avait le corps crispé et les poings serrés.
    - J'ai réussi à sortir de la maison avec lui.Continua t-il. Il avait le visage ensanglanté. Il ne parlait plus, mais il respirait. Il était vivant, mais j'ignorais pour combien de temps encore. Je le portais jusqu'à l'hôpital le plus proche. Sur le chemin, je le vis bouger ses lèvres, et j'entendis : « Vis, Stan. Ne meurs pas, fais ça pour moi. Vis et ne meurs pas avant d'être heureux. » Ses mots étaient clairs, il savait qu'il n'allait pas survivre. Je n'avais plus d'espoir. Les chirurgiens n'ont rien pu faire. A ce moment là, j'étais seul. Je pris de l'argent caché chez moi, mon sac et désertais le monde. J'étais vide. Les seules pensées qui trônait dans mon esprit étaient les paroles de Adam. C'est à ce moment là, que j'ai commencé à coucher. Ma solitude était présente à chaque instant. Seul, avec un verre d'alcool. Je cherchais un corps avec qui passer la nuit, sans connaître son nom, ni ses intentions.C'était une symphonie sans fin. Je voulais que ces gens, ou plutôt ces hommes me fassent oublier mon enfer personnel. Mais un orgasme ne dure pas éternellement. Et je me retrouvais toujours seul, avec mon fidèle verre d'alcool. Plus tard, alors que les paroles d'Adam résonnaient toujours dans ma tête, j'ai essayé de comprendre leur sens. Étais-je heureux ? Non, j'étais plus malheureux que jamais. Je mentais à Adam, alors que je ne devais pas. Alors j'ai cherché le bonheur. Je devais être heureux, ne serait-ce que pour lui. En fait, à la clairière, ton attitude m'a fait rester mais ce n'est pas tout. Tu lui ressembles étrangement. Pour moi c'est évident. Je serai heureux avec toi. Tu voulais savoir de quoi je suis fait, et bien voilà. Je suis fait de haine, de passion, de solitude, de tristesse et d'espoir.

     

    14

    Stan était fort. Plus fort que je ne le serai jamais. Pendant que moi j'étais un morceau de vide sans émotion, lui, était mon opposé, il avait vécu bon nombre de sentiments et il y avait survécu ; avec un sourire.

    - Donc, pendant tout le temps où tu es resté avec moi, tu continuais d'esquisser ton sourire hypocrite ?

    -Le jour où on s'est rencontré, mon sourire a changé. Toi, tu ne peux pas le voir mais moi je le sais. Ça ne signifie pas que mon sourire est parfaitement sincère, car, j'aurais à jamais ma rancœur, mais tous les sourires que tu m'as vu arborer étaient on-ne-peut-plus vrais.

    - Et, où sont tes parents aujourd'hui ?

    - Je ne le saurai jamais. Après être parti je n'ai plus eu d'écho d'eux. Et je n'en veux pas d'ailleurs.


    Après ce jour, je ne lui reparlais plus de son enfance. Cependant une partie de sa vie m'avait ébranlé. Le bonheur. Il cherchait le bonheur. Moi je n'y avais jamais pensé, jusqu'à ce jour. L'être humain était voué à l'insatisfaction. Je ne faisais pas exception à la règle. J'avais cherché des sensations, puis les avais procurées. Mais, ça n'était toujours pas assez, l'alcool n'avait plus le même effet qu'au premier soir. Stan et moi commencions à nous glisser dans une routine désagréable. Je voulais désormais plus. Je voulais être heureux, et, vraisemblablement, il n'y avait qu'avec lui que je pouvais réaliser cette tâche.

    Le soir même, au Can', je réfléchissais aux moyens d'accentuer les sensations de ma vie, de nos vies.

    - Qu'est ce qu'il t'arrive, beau gosse ?

    - Euh, bah, rien ! Pourquoi ?

    - A cette heure ci tu devrais déjà être bourré et danser avec des parfaits inconnus ! Qu'est ce qu'il y a ? Tu te lasses déjà de la bouteille ? Me demanda t-il, amusé.

    Avant même de pouvoir lui répondre il renchérit :

    - Je sais ce qu'il te faut, beau gosse. T'as de l'argent sur toi ?

    Je regardais Stan avec insistance, en essayant de trouver ce qu'il avait en tête, sans succès.

    - Euh, ouais, pourquoi ?

    - Viens avec moi et pose pas de questions.

     

     15

    Ne voulant pas argumenter plus longtemps, je le suivis. Nous nous dirigeâmes au fond du club. Dans un coin plutôt désert pour un endroit aussi fréquenté. Devant l'entrée d'une porte, deux personnes étaient assises, et riaient, mais, étrangement, elles n'avaient pas l'air totalement conscientes. Avant de passer la porte, Stan s'adressa à l'une des deux :
    - Il est là aujourd'hui ?

    Lentement, elles nous balayèrent du regard, avec des yeux émerveillés par toutes choses.

    - Ouais, il est là mais il va bientôt repartir. Nous dîmes l'une d'elles avant de regarder ses mains et de s'esclaffer.

    Je ne comprenais vraiment pas. Qui était ce il ? Et ou allions-nous ? Stan, au fil des jours, m'avait rendu curieux.

    - Beau gosse, tu viens ou tu m'attends ici ?

    Je ne lui répondis pas, mais le suivis.

    Il y avait une dizaine de personnes dans cette salle, je suivais toujours Stan qui allait au fond de la pièce. Un homme habillé en noir discutait avec deux autres hommes, apparemment, c'était le il qu'on cherchait.

    Stan s'approcha de lui et ouvrit le dialogue :

    - T'es enfin là ! Faut que j'aide ce gars là, il fait peine à voir.

    L'homme en noir avait un air froid et méchant, pourtant, Stan lui parlait et souriait comme s'ils avaient partagé leur vie. Il avait encore beaucoup de secrets pour moi. Quelques minutes après, il revint vers moi avec un petit sachet blanc.
    - C'est quoi ça ?

    Comme à son habitude, il sourit.

    - Viens, on sort d'ici, oh, ça, c'est... de la poudre.

    Il avait toujours son sourire moqueur qui le rendait impénétrable à la vue de chaque être, mais c'était évident, il se fichait de moi. Je le suivit cependant, cherchant tout de même à connaître ses plans.
    - On va à la clairière, continua Stan, ça fait longtemps.
    J’acquiesçais. Je marchais à côté de lui. Un vent- bien trop léger pour la saison- caressait nos cheveux, ma peau s’irisait, tandis que nos pas s'enchaînaient. C'était une nuit sans nuages, avec peu d'étoiles et une pleine lune ; une nuit parfaite. Quelques brises fraîches vinrent nous effleurer. Nous voyions à quelques pas d'ici, notre clairière. Soudain, je m'arrêtai et étouffai un cri. Je manquai de tomber. Stan, se retourna pour m'observer, interloqué.
    Je ne pouvais pas y croire.
    C'était impossible...

     

    16

    - Tu veux me droguer !!? M'époumonais-je.
    Je le regardais avec insistance. J'étais crispé et déterminé à obtenir une réponse au plus vite.

    - Oui.

    A cet instant, la réaction de Stan me déconcerta. Il avait tout d'abord commencé par sourire, puis, progressivement, son sourire se fana et perdit son éclat. Ses sourcils se froncèrent et je parus lire de l'incertitude et de la désolation dans son regard, jusqu'à ce que je n'y vois plus rien de concret.
    - Oui... Oui, c'est ce que je veux faire, c'est ce que je voulais faire, avant, avant de réaliser que je ne devrais pas. Ça n'est pas une bonne chose. Tu ne dois pas faire ça.
    Je n'étais plus maître de la situation, à ce moment, je ne comprenais pas Stan, je ne comprenais pas ses intentions, ni même les réels effets de ce produit. Je revenais cependant à ce qu'il venait de dire.
    - Qu'est ce qu'il te prend !? Et qui es-tu pour m'interdire quoi que ce soit !?
    Je lui avais crié ces mots avec une colère qui me surprit. Il paraissait dépérir à chacune de mes paroles. Il leva lentement la tête et me regarda, avec une colère que je n'avais, jusqu'à ce jour, jamais encore vu, à mon égard, dans les yeux de Stan. Il reprit la parole, avec une voix roque et contrôlée.
    - Est-ce que toi t'as déjà goûté à ça !? Est-ce que toi tu sais ce que ça fait, ce que ça provoque ? Quand j'étais seul, moi j'y ai goûté. Je sais que ta vie paraît pas si nul pendant quelques heures, voire quelques jours. Mais c'est comme tout ou tout le monde : ça finit par partir et tu redeviens seul. Tu peux continuer ça autant que tu veux, tout ce que tu gagneras c'est une addiction aux rêves. Mais faut retourner à la réalité ! Faut se rendre compte de tout ce qu'il se passe autour ! La haine, la solitude, l'hypocrisie ou même la passion ; tout ça n'existe pas dans ce sachet ! Tout ce qu'il s'y trouve ce sont des rêves où tu n'es qu'à demi-conscient et des désirs de longévité de cet état second. Moi, je connais ça. Toi, non. J'ai agi, comme d'habitude, comme une personne irréfléchie qui ne se préoccupe jamais des conséquences. Je suis ton soldat, je ne peux pas te laisser faire ça, je ne veux pas te voir dans un état aussi déplorable que je l'étais. Je suis désolé. 

     

     17

    Pendant une longue minute nous restâmes muets.Il avait la tête baissée, tel une honteuse personne. Moi, je le regardais, intrigué, certes, mais également fasciné par cet être. J'avançai rapidement vers lui, pris son visage entre mes paumes et l'embrassai. Inexpérimenté, mon baiser était maladroit. Stan, lui, ne bronchait pas, mais me regardait avec des yeux grands ouverts. J'éloignais mes lèvres des siennes et les approchais de son oreille gauche pour lui chuchoter :

     

    «  Quand tu as commencé, tu étais seul, plus seul que n'importe qui d'autre. Désormais, nous sommes deux, je suis là et je le serai jusqu'à la fin. Tu es mon soldat et je suis le tien, je n'ai pas peur, je n'ai peur de rien, même pas de ce produit. »

     

    Je reculais pour le regarder. Je voyais un visage troublé, qui paraissait ne pas comprendre la situation ; les mots qui suivirent m'affirmèrent que c'était bien le cas :
    - Pour, pourquoi t'as fait ça ?
    - J'agis comme une personne irréfléchie.
    Je lui avais dit ces mots avec malice et un sourire que je ne cachais pas.
    - Mais autant te prévenir : j'espère que tu as savouré ce baiser parce que ce sera le dernier.
    Et, enfin, je le revus . Le Stan moqueur, joyeux, irréfléchi et agaçant.
    - Permets-moi d'en douter.
    Je lui lançais un regard amusé, puis baissais les yeux vers le petit sachet blanc.
    - Alors, tu m'fais goûter ?
    Il regarda à son tour le sachet et me demanda, incertain :
    - T'en veux vraiment, après le cri que t'as poussé ?
    - Ça doit pas être si horrible, et puis, tu me l'as interdit, et l'interdit excite l'envie.
    Il me lança son sourire en coin avant d'ajouter :
    - Bon bah je commence !

     

     

    18

    Stan me regardait avec insistance, puis il s'approcha de moi et examina mes yeux. Il sourit avant de me dire :
    - Ça commence, beau gosse, tes pupilles commencent à s'éclater.

    Je ne pouvais pas les voir, cependant, mes yeux commençaient à me piquer. Ma tête tournai atrocement, mais pour une raison inconnue, je souriais, non, je riais. Il n'y avait pourtant aucune raison qui justifiait ces rires, oui, tout, vraisemblablement aurait dû me déplaire dans cet état si étrange. Mais, je riais. Stan était dans le même état que moi. Je fis un pas pour m'approcher de lui, et m'affalais sur le gazon. Suite à ça, mes rires se multiplièrent. Stan se laissa tomber au sol et ris plus fort que moi. Une fois debout, on observa, émerveillés l'atmosphère qui nous entourait. Stan arracha de l'herbe puis la fit tomber au sol. Je reproduisais ses mouvements puis souris. Dans cet état, dans ce monde la peine n'existait pas, même si les dangers étaient bien réels, la peur du danger mourait à mesure que le temps passait. Mes jambes étaient lourdes. Je ne marchais plus droit. Je tombais sur Stan à plusieurs reprises. La succession d’événements n'avait plus de sens, je n'aurais pas su dire quels actes j'avais commis, quand, où ou à quelle heure.

    Le réveil ou plutôt le retour à la réalité fut rude, voire violent. À côté de moi, perdurait des tas de paquets de gâteaux, des chips et d'autres produits bourratifs. Je les jetais à terre et titubais jusqu'à la salle de bain où Stan y demeurait déjà. Lorsqu'il me vit, il fut d'abord surpris, mais me sourit ensuite.
    - T'as une sale tête, beau gosse. Regarde tes bras !
    Je m'exécutais, et y vit des tas d'entailles. J'étouffais un cri.
    - Co, comment j'me suis fait ça !
    - Tu t'es entaillé la peau avec une pierre assez pointu hier, t'as même tapé assez violemment dans un arbre, et plusieurs fois.
    - Pourquoi j'ai fait ça !? Exclamais-je.
    - Dans ce monde là, la peur du danger n'existe pas. On fait des choses insensées, illogiques et inutiles et qu'on aurait jamais fait en temps normal, et en plus de ça, on le fait avec le sourire. Regarde !
    Il souleva son haut et me montra une coupure qui commençait à cicatriser grâce à sa désinfection.
    En voyant ma petite mine, il me sourit avant de me dire :
    - Alors, beau gosse, ça t'a plu ?
    - C'est, c'était dingue, plus aucun contrôle de soi, plus aucune limite, c'est une liberté inconnue, un monde sans danger ; ou plutôt sans peur du danger, il y a encore tant de choses qui me sont inconnues...
    - T'as pas l'intention d'y renoncer maintenant toi, me dis t-il en souriant.
    - On ne peux pas y renoncer maintenant !
    Suite à ces mots, je pris mes affaires et allais me doucher. Étrangement j'étais plus lucide qu'après avoir pris de l'alcool. En m'habillant, je songeais désormais au tas de possibilités qui s'offraient à nous. Nous étions comme... invincible.

     

     

     19

    Stan était assis sur le sofa et fumait. J'allumais à mon tour une cigarette et lui demandais.
    - On va devoir retourner chez l'homme en noir...
    - Qui ? Luke ? Pourquoi ?
    - Luke ?
    J'étais assez surpris qu'il connaisse ce genre de personnes, et surtout qu'il parle d'eux sur un ton aussi nonchalant.
    - Ouais, il s'appelle Luke, c'est... un vieil ami.
    - Un vieil ami ? Oh... Je vois tu couches avec lui.
    - Couchais. Me corrigea t-il. Ce genre de gars ne sont pas bon à fréquenter.
    Sa réponse me fit esquisser un sourire.
    - Pourquoi ? Parce qu'ils respirent les ennuis ?
    - Je n'ai jamais eu peur des ennuis, beau gosse. Pour te répondre : on aura pas besoin d'aller le voir. On en a assez pour au moins deux mois. D'ailleurs, avec tout ce qu'on a pris on peut avoir des ennuis.
    Je lui lançais un sourire puis répliquais :
    - Je n'ai jamais eu peur des ennuis.
    Ça n'était, d'ailleurs, pas tout à fait vrai. Cependant, avec Stan, ma soif de danger s'accentuait, j'en devenais avide.

    C'est ainsi, que commença cette euphorie. Tous les soirs nous sortions, d'abord au Can' pour boire et avoir notre début de liberté, car malgré la drogue de Stan, les effets de l'alcool restaient puissants ; toujours la même adrénaline, toujours la même avidité, toujours les mêmes frissons d'excitation. Cette état déjà second, pouvait être accentué, amélioré. Nous ne tardâmes pas à l'expérimenter. Nous étions au summum de la liberté, un monde sans lois nous attendait. Le sexe n'était désormais plus une barrière infranchissable. C'était une sensation puissante, que je goûtai de nombreuses fois. Ma vie était enfin digne d'être vécue. Plus rien ne m'était impossible, ce mot n'avait d'ailleurs plus de signification pure.

    Stan et moi étions... Insaisissable.

     

    20

    Sans même m'en rendre compte, la fin de l'année arriva ; pour qu'une autre la remplace jusqu'à ce qu'elle meure à son tour. Pendant longtemps j'avais eu l'habitude d'ignorer ces jours qui ne m'inspiraient aucune réelle joie. C'était pour moi des jours banals, qui amenaient à la nuit et qui repasseraient de nouveau au jour. Cependant, Stan n'avait pas l'intention de me laisser dans cette état là.
    - Tiens, beau gosse !
    Il me tendait un petite boite noir, je le regardais d'abord interloqué, puis répondis d'un ton nonchalant :

    - Non, garde le ! J'en ai pas besoin. Je n'ai besoin de rien.
    Pour une raison qui m'échappait cette réponse le fit rire et il garda le cadeau.
    Les jours passaient, et étrangement je ne pensais qu'à une réelle chose, j'ignorais pourquoi cette pensée inondait mon esprit mais elle était bien là, présente, elle attendait une réponse à la question : Qu'aurais-je fait si Stan n'était pas arrivé dans ma vie ?
    Jour après jour j'y repensais, serais-je mort ? De suicide probablement, oui. Mon corps serait jeté dans la mer, ou peut-être aurais-je rependu ma cervelle sur le tapis ? Pourquoi cette idée ne m'effrayait-elle pas ? Peut-être parce que je n'avais jamais de reconnaissance sincère pour ma vie, je devais la vivre et attendre la mort. C'était ma destinée, jusqu'à la rencontre de Stan. Aurais-je essayé de réaliser quelque chose de ma vie, seul ? Avoir Stan à mes côtés contredisait toutes mes convictions sur les bienfaits de la solitude. Avais-je une forme de ressentiment à son égard ? Ces pensées trônaient dans tête et m’obsédaient de plus en plus, toutes les heures tous les jours du mois jusqu'à ce que...
    - Qu'est ce qu'il va pas, beau gosse ?
    Il me regardait, avec ses yeux ambres et comme à son habitude, moqueur. Oui, il souriait. Il souriait. Comme tous les jours depuis notre rencontre. Ce sourire qui faisait apparaître des fossettes. Ce sourire agaçant que j'apercevais nuit et jour. Ce sourire insupportable qui le rendait impénétrable. Ce sourire monstrueux qu'il affichait fièrement... 


     

     

     21

    Une colère irrationnelle s'empara de moi. Je fronçais les sourcils et mon corps était crispé.
    - Tu peux pas arrêter de sourire comme ça !?
    Mes mots étaient calmes, mais dit avec une certaine violence. J'avais le regard plissé. Stan avait ressenti l'aigreur de ma voix.
    Tout à fait sérieusement, il me répondit :
    - Et pourquoi je devrais arrêter de sourire ?
    Il ne souriait pas mais il était calme et détendu. Ça ne faisait qu'accentuer ma fureur insensée.
    - Tu veux pas pour une fois être honnête !? Tu es le seul dans ce monde à sourire tous les jours, sans raison. Pourquoi est-ce que tu souris !? Pourquoi tu ne veux pas te montrer réellement !? Tu continues d'esquisser ton sourire hypocrite hein !? T'as peur de quoi !? Ce genre de sourire forcé m’écœurent !
    Il ne semblait pas étonné, ou même choqué, il attendait simplement que j'arrête ma tirade. Après une courte minute, il prit la parole.
    - Ce sourire là, est la chose qui m'appartient réellement. Avec Adam, tu es le seul à l'avoir vu.
    Il s'arrêta quelques secondes, puis reprit :
    «Sais-tu quand est-ce que tu l'as vu pour la première fois ? C'était à la clairière, je me suis remémoré ce jour des dizaines et des dizaines de fois. Le tout premier sourire que tu m'as vu afficher, était le sourire de fausse courtoisie que je montrais à tout le monde par habitude, qui cachait de la rancœur et de la haine. Lorsqu'on a commencé à parler, mon sourire a changé, j'ai même commencé à rire. Ça m'a d'abord intrigué parce que je n'avais pas ris depuis très longtemps. Mais plus le temps passait plus je savais que c'était grâce à toi que ces rires et ces sourire renaissaient. Je sais parfaitement qu'habituellement, les gens ne sourient pas sans cesse, mais depuis que j'ai retrouvé ce sourire, je n'ai pas l'intention de l'abandonner. »
    Comme pour confirmer tout cela, il finit par un sourire.
    Je n'étais désormais plus en colère ni même crispé. Je souriais même avec lui, il avait raison. Pourquoi ne souririons-nous pas ?
     

     

    22


    En ce mois de février, les nuits étaient de plus en plus glaciales, pourtant, Stan ne semblait pas avoir le moindre problème avec le froid. Aucune température ne l'ébranlait. La neige arriva assez paisiblement, une nuit, où Stan et moi avions décidé de ne pas sortir. De ne rien faire même, seulement profiter du son de nos souffles, des battements de nos cœurs, des mouvements de nos muscles, sans télévision ou même nourriture. Profiter du silence...
    La veille, nous n'avions rien pris non plus, nous étions simplement partis à la clairière pour regarder la lune. Ronde, solitaire et pure. Nous avions passé notre nuit entière à regarder cette reine, si loin mais pourtant si grande. Une pluie d'étoiles l'accompagnait, certaines étaient scintillantes, d'autres minuscules et sombres. Stan avait semblé aussi satisfait que moi. Ces étoiles nous avaient enchantés ; nous les avions regardées, admirées, contemplées et même comptées. Nous nous étions ensuite intéressés au ciel. Ce ciel d'un bleu si sombre, qu'il aurait presque pu être noir. J'y avais plongé mon regard, peut-être avais-je voulu chercher de la lumière dans l'obscurité, je n'avais rien trouvé, seulement du bleu...


    Depuis ma plus tendre enfance, j'avais toujours apprécié la neige ; La neige est froide, la neige tombe et revient toujours, la neige ne meurt pas, la neige est sans défaut.
    Le lendemain, elle était encore présente. On arriva à la clairière qui était immaculée, personne n'y avait marché ; elle était belle. Enfant, j'avais souvent pris l'habitude de plonger mes mains dans la neige et d'attendre qu'elles durcissent sous le froid. J'avais besoin d'une sensation, violente ou non.
    Aujourd'hui, ce geste me semblait inutile. Je n'avais plus besoin de cette sensation désagréable qui me rendait pourtant humain. Stan m'avait donné les sensations qu'il me fallait. Je n'avais plus besoin de ça, certes, mais je mis cependant mes mains dans la neige. Je souris, lorsque que mes mains commencèrent à durcirent. Ce geste n'était désormais plus une nécessité mais un simple caprice.

    Avant de sortir de la clairière, on profita pleinement de cette blancheur. Stan me parla même d'une idée de voyage qu'il avait eu. Pour moi, les destinations importait peu, visiter le monde n'avait jamais été une de mes ambitions. A dire vrai je n'en avais jamais réellement eues.
    Mais Stan et moi allions voyager...

     

     

     23

    Avec la neige et le froid de mars, notre routine avait changée. Nous profitions de la blancheur qui revenait jour après jour, avant de jouir de notre liberté.

    Je crois que j'étais heureux. J'aimais cette vie avec Stan.
    Nous étions à la clairière, à admirer le ciel.

    - Hé, beau gosse, un jour j'irai sur la lune. J'embrasserai cette sphère.
    Je ris alors avec vitalité. Il souriait, et pourtant ; j'avais le sentiment qu'il croyait ce qu'il disait. Il y croyait. J'avais envie d'y croire aussi. C'était idiot. Je m'étais toujours dit que les rêves n'étaient que des illusions, qu'on devait écraser avant qu'ils ne prennent trop de place. Cependant, à cette instant je rêvais avec lui.
    - On l'embrassera ensemble. Dis-je avec un sourire.
    Sans même m'en rendre compte, je m'endormis. Oui, parce qu'à mon réveil, Stan n'était pas avec moi. Il avait cependant laissé un mot pour moi : « Je n'ai pas osé te réveiller. Rejoins-moi dès que tu te lèves...
    PS : J'ai adoré le goût de tes lèvres... »

    Je relus ce message plusieurs fois, je pouvais imaginer ses rires en l'écrivant. J'étais troublé, mais je souriais. Il m'avait embrassé. Je fronçais les sourcils ; puis les détendirent et souris, ça n'était pas important...
    Je me levais et me dirigeais vers le club. De nombreuses sirènes de police retentissaient, je n'y faisais pas attention. J'avançais à quelques mètres du club ; jusqu'à ce que ma vue se brouille. Mes jambes tremblaient. J'avais le souffle court. Je ne regardais qu'une seule et unique chose. Une seule et unique personne. C'était lui. Allongé. Une énorme tâche pourpre imbibait son sweet blanc. Je courus vers lui. Il respirait laborieusement. Les pensées se bousculaient dans ma tête.
    - Qu-qu'est ce qui, qu'il s'est passé !?
    Un amas de policier était déjà dans le club, je ne m'en préoccupais pas. Une seule chose m'importait.
    -Stan ! Parle moi !
    - B-Beau gosse... T'es venu.
    - Il s'est passé quoi Stan !?
    - Ne... ne t'inquiète pas, ça va aller.
    Il était mal en point, il souffrait. Une douleur lacérante s'empara de moi. Ma gorge était en feu. Mes muscles étaient crispés et tendus. Pourquoi avais-je si mal ? Sans même m'en rendre compte, une goutte avait coulé sur la joue de Stan. Ça n'était pas la pluie, non, c'était une larme. Ma larme. Je pleurai. Stan, lui, malgré la douleur arrivait à esquisser son sourire. Non. Ce n'était pas CE sourire. Ce n'est pas le sourire que je voyais tous les jours. J'aurais tellement voulu voir ce sourire. Je n'avais le droit qu'à une pâle copie. J'aurais tout donné pour le voir heureux. Je voulais voir son visage heureux. Mes larmes coulaient, et des centaines d'autres les suivaient. C'était donc ça, la souffrance.
    - J-je vais appeler... De l'aide j-je. Dis-je entre deux sanglots.
    Alors que j'allais me lever, Stan me retint fermement. Je ne m'éloignerai pas de lui. Je ne bougeais plus. Je restais avec lui en pleurant.
    - Beau gosse...
    - Sam, articulais-je le souffle court, Je m'appelle Sam.
    Stan sourit laborieusement, ça n'était toujours pas ce que que je voulais, mais en ces circonstances c'était la meilleure chose que je pouvais avoir.
    - Sam ? J'aurais... juré que tu t'appelais... Karl.
    Je le serrais dans mes bras, fermement, comme si j'avais la crainte qu'il s'en aille.
    Il sourit, avant de me dire calmement :
    - C'est bon, Sam... Nous sommes.... un tout désormais, je le vois... dans tes yeux.

     

    24

    Deux heures. J'attendais depuis deux heures maintenant que Stan revienne. J'attendais, sans même savoir ce qu'il se passait dans le bloc opératoire. Lorsqu'il sera avec moi, je ne le laisserai plus seul. Jamais. Nous voyagerons, au bout du monde s'il le fallait. Je lui offrirai le monde. Je ne critiquerai plus jamais ses goûts. Je rirai avec lui, tout le temps. Je... Je ferai tout.
    Et s'il ne revenait pas ?
    Cette pensée me fit un choc. S'il ne revenait pas. S'il ne revenait pas. Survivrais-je ? Qu'allais je faire sans lui ? Il était mon tout. Sans lui je ne serais rien. A ce moment précis, tout ce que j'étais en mesure de faire, c'est espérer.
    Attendre, un signe, un mot, un son. J'attendais, depuis maintenant trois heures, le retour de mon soleil, de son sourire, de Stan.
    Un homme en tenue bleue recouverte par une blouse vint vers moi...
    - Est-ce bien vous qui avez accompagné Sta..
    Je ne lui laissais pas le temps de finir sa phrase.
    -Oui !

    Il me regarda, je fixais ses yeux noirs.
    -Je suis navré. Nous avons fait notre possible mais la plaie était large. Il avait déjà perdu énormément de sang et...
    Je ne l'écoutais plus. C'était inutile. Stan ne reviendrait pas. Il n'était plus là. Il ne serait plus là. Jamais. Stan était mort. Je n'arrivais même pas à mettre un sens à ses paroles. Je le savais pourtant : Plus l'espoir est grand, plus la déception est violente. Le chirurgien me regardait toujours attendant vraisemblablement une réponse. Mon corps était si crispé que je ne pouvais plus bouger.
    - Vous n'avez pas pu le sauver. Vous devriez aller vous pendre si vous ne pouvez pas faire quelque chose correctement.
    Mes mots étaient dits avec une telle méchanceté et une telle fureur que la douleur dans ma gorge revint. Je sortis de l'hôpital.Il me dégoûtait. Ils me dégoûtaient tous. Je les haïssais tous, tous autant qu'ils étaient. En rentrant, j'enfilais un de ses pulls. Je fermais les rideaux, les fenêtres et restais dans le noir. Près de moi, demeuraient quelques sachets blancs que nous avions pas utilisés.
    J'étais désormais... seul et détruit.

     

     

     25

    Le 17 Mars. Il était mort ce jour là. Nous étions le 3 Avril. J'avais compté les jours, en fonction des rayons qui traversaient les rideaux. Comment le soleil osait-il se montrer ? Il aurait dû pleuvoir après ce jour là ; et tous les jours qui suivirent. Mais non, le soleil montrait fièrement son sourire. J'avais d'abord commencé par haïr le monde, mes excès de colère avaient été fréquents. L'état de la maison dans laquelle je vivais pouvait en témoigner ; Toute la vaisselle était brisée, la télévision était cassé... Tout était détruit, sauf une chose : Le sofa. Nous y avons passé trop de temps pour qu'il meure entre mes bras. Désormais, la colère c'était un peu estompée. Elle laissa place au vide. Mon esprit et mon âme était vides. J'étais... à moitié mort. Je n'arrivais même pas à ressentir quelque chose de concret. Peut être les effets de la drogue. Sans ça, je serais sans doute mort.
    Je n'avais pas le droit de mourir. Ce n'est pas ce qu'il voulait. Pourtant, j'étais faible, physiquement ; je respirais mal, je ne mangeais pratiquement rien. Mentalement également. Étrangement, les pensées qui me revenaient ces jours-ci, étaient quelques phrases que j'avais apprises en littérature.
    "Si tous les autres mouraient mais que lui restait, je continuerais d'être ; si tout les autres survivaient mais que lui disparaissait, l'univers me deviendrai étranger."
    Des « Hauts de Hurlevent ».
    Cette phrase, je l'avais toujours méprisée. Désormais, je la comprenais mieux que quiconque. Ma vie n'avait été qu'une longue suite de paradoxes. Lui, était mon paradoxe. J'étais une coquille vide. Je n'avais plus rien. Aurais-je dû savoir que ça allait se terminer ainsi ? Il était parti, il me laissait seul. Mes maigres espoirs avaient disparus avec lui. J'avais toujours pensé que le bonheur n'existait pas. Il existe bel et bien. Mais il est trop court pour être savouré, et dans certains cas, on ne le remarque pas; et la chute peut être mortelle. J'étais tellement faible, il avait été mon support. Non, il n'était pas que ça. Il était la personne que je chérissais le plus et à jamais. Qu'allais-je faire désormais. Sans lui, sans ma raison de vivre, moi, seul avec ma faiblesse. J'étais impuissant et affaibli. Toutes mes pensées s'estompèrent, lentement, et, je, fermai les yeux.

     

     

    Explications: 

    Tout d'abord, j'aimerai dire à toutes celles qui me haïssent pour avoir fait mourir mon Stan, que dès que j'ai imaginé mon histoire, elle était telle que je vous l'ai envoyé. En l'écrivant, j'ai d'ailleurs hésité à le faire, mais je me suis dite que c'était comme ça que ça devait être, (oui moi aussi je me suis attachée à mon Stan). Et je tiens aussi à signalé que Titanic n'aurait pas eu un tel succès sans la mort de Jack (je n'ai évidemment pas la prétention de comparer mon oeuvre à Titanic). Ensuite, pour celle qui avaient un doute, j'ai parfaitement respecté le temps, c'est à dire que l'histoire commence en Septembre et qu'elle se finit en Avril, et ça se tient avec les nombreuses ellipses que j'ai faite. Vous l'aurez compris, au fur et à mesure de l'histoire on en apprend plus sur Stan et Sam, cependant, j'ai volontairement laissé inconnu leur âge et leur physique, on sait juste que Stan a les yeux ambres et les cheveux châtains. Je n'ai fait aucune page du point de vue de Stan, c'était voulu: Stan, comme vous l'avez remarqué, souriait très

    Discussions