SailorFuku est un jeu de mode où tu incarnes une jeune lycéenne, dans la ville de SailorCity, au Japon.
Rencontre d'autres joueuses, évolue dans ta carrière et drague les personnages de ton choix !

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    le 05/10/2013 à 20:18

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    Modifié le 15/05/2014

    1ère chronique , je ne sais pas du tout si je la finirais mais on verra bien ce que ca donne :3

     

    Les textes écrits viennent de moi, donc j'vous prierais de pas les prendre, ou les diffuser sans mon autorisation. 

    Merci de votre compréhension '-'

     

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    « Once upon a time, you and me.

    Prologue

     

    Dans chaque être se trouve ce sentiment qui ne demeure que pour cette personne : Je parle ici de l'amour. Eh oui, toujours présent avec ses milliards d'individus qui en sont victimes. Si inévitable, indéniable, on l'a tous ressenti ne serait ce qu'un court instant et pour ma part, j'ai aimé deux fois et demi jusqu'à maintenant. Ma première fois, c'était un garçon que je ne connaissais pas, le « et demi » est pour ce petit animal de la forêt qui m'avait adopté - mais ça ne compte pas vraiment donc il ne vaut que la moitié -, le dernier... était mon plus grand amour. Et tandis que certains le cherchent et que d'autres l'espèrent, il y a ceux qui se font bousculer par celui-ci : j'en faisais donc partie. « Bousculer » dans tous les sens du terme, car il est arrivé sans que je m'y attende, mais aussi, parce qu'il m'avait vraiment bousculé : notre première rencontre. Sauf qu'à ce moment, jamais je n'aurais cru qu'on allait se recroiser à nouveau pour devenir ce que tout le monde appelle « être amoureux ». Ma troisième fois, c'était lui.

     

     

     


      Chapitre 1.

      Pain in the past darkness. 


     

    Il était une fois, moi, fille à la bouillie de races asiatiques. J'étais venu au monde l'année où la société acceptait mieux les étrangers même si ça ne l'était pas totalement. De mes yeux bridés on pouvait donc reconnaître mes origines tandis qu'à mon prénom, on aurait dû mal à y croire que j'étais une fille. Nai, prononcé « Naye » , composé de trois lettres dont une consomme et deux voyelles est mon prénom. On le penchait toujours pour l'appartenance masculine lorsqu'on l'entendait la première fois, c'est pourquoi souvent on me traitait comme tel. Alors au fil du temps je m'y suis habitué, par y être habité, et j'ai finis par avoir le mental d'un garçon dans un corps féminin. Malgré cela, j'avais eu droit à une enfance non trop compliquée, enfin, je veux plutôt dire qu'il y avait bien pire comme situation que la mienne. Je me devais donc de vivre ma vie avant que la mort vienne me la retirer. En fait, la seule chose que j'avais aimé changer aurait été mes relations sociales, en particulier avec mes parents, mon père plus précisément, avec qui nous devions former une « famille » avec ma mère. Père qui n'était présent que par obligation, un peu comme si nous étions une option dans sa vie : lié par le sang et par le mariage, mais principalement lié par l'argent que ma mère gagnait pour subvenir à nos besoins.


    Elle travaillait de nuit en tant que caissière dans un supermarché et mon père lui, contrairement aux stéréotypes étiquetés sur les hommes ou femmes, était homme au foyer, s'occupant des tâches ménagères et des repas. Nous vivions ainsi dans une résidence typique de la région, coin plutôt calme et agréable, à 120 km du centre-ville. En fait, nous ne vivions pas vraiment ensemble, je vivais plutôt seule, enfin, j'avais cette impression. Certes mon géniteur restait à la maison, de quoi me plaignais-je ? Mais nous n'avons jamais été proches, jamais affectueux l'un envers l'autre, les rares fois où il me parlait longuement c'est lorsqu'il n'en pouvait plus et s'en prenait à moi. Parfois, je recevais des coups au visage, me laissant quelques bleues au passage, le plus souvent c'étaient des objets, tout ce qui lui tombait sous la main : bouteille, CD, cintre, ou alors c'étaient des mots jetés en pleine figure, qui à l'époque, faisait beaucoup plus mal que la violence physique qu'il me faisait subir. Des phrases comme ça , j'y avait droit lorsque je commettais une erreur, même minime. En fait, tout ce que je faisais et qui n'était pas parfait pour lui était une bonne excuse pour s'énerver, puis il me crachait ces mots remplis de haine : « T'es qu'une erreur de la vie, on a jamais voulu de toi ! Pourquoi tu es née ? » ou encore «  T'es stupide ? Je t'avais dit de faire comme ca, tu sers à rien ! Qu'est ce que tu vas faire de ta vie ? Va crever ! ». Si je devais choisir l'une d'elles pour les subir chaque jour, je préférais de loin lorsqu'il me jetait simplement dehors en me gueulant « Dégage , je veux plus te voir ! », et moi je revenais après quelques heures lorsqu'il s'était calmé. En général, c'était plutôt vers la tombée de la nuit lorsqu'il faisait assez sombre.


    Je savais qu'à cette heure, tout ce qui pouvait m'éviter les torpeurs de sa colère était la télévision. Il regardait toujours la même chose, à la même heure, ce qui ne me déplaisait pas. Il pouvait oublier que j'existais, jusqu'à même oublier sa propre existence, et moi je me glissais tranquillement dans mes draps afin de pouvoir rejoindre mon monde. Ce monde à moi, appelé par le rêve : mon refuge, mon coffre à peines et de douleurs, de mes sentiments que jamais je n'oserais dévoiler. Puis j'enfermais dans ce monde, tout ce qui a pu me faire mal, tout ce qui a su me faire briser de l'intérieur pour les effacer de mon être. Or, une seule phrase persistait et ne voulait se laisser emprisonner dans l'oublie. En y réfléchissant, c'était vrai au fond, il avait raison... Pourquoi j'étais née ? Cette question je me la posais souvent mais finalement je n'y prêtais pas tant d'attention que ça. Je n'étais qu'une gosse, et un gosse se devait de rêver, jouer, apprendre, et grandir, c'est ce que font tous les gosses après tout. Rêver. A quoi rêve donc un enfant ? D'un poney ? D'avoir pleins de jouets ? Nous avions tellement de rêves à accomplir. Et le mien ? Je ne m'en souviens pas à vrai dire.. Par contre, je sais que j'ai appris mais aussi grandis. C'était grâce à cette personne que ma perception du monde s'était élargi plus vite que les autres enfants de mon âge, que j'avais beaucoup appris à ses côtés, et par dessus tout, à développer et découvrir mes premiers sentiments.


    J'avais alors 8 ans lorsque j'ai rencontré mon premier amour.

     



     Chapitre 2. 

      In the silence, I began to redraw my steps in yours.

     

     


    J'étais encore qu'à l'école primaire et lui devait avoir deux ou trois ans de plus que moi. Il me semblait l'avoir déjà vu à plusieurs reprises sortir du collège, à trois pâtés de maisons de la mienne. Mon école lui, était situé au nord-est du sien, peut-être à 3-5 minutes à pieds. Lorsque je m'y rendais, je voyais les autres enfants tenir la main de leurs parents en sautillant de joie. Je me demandais alors si c'était la joie d'aller apprendre, de retrouver ces copains, ou bien de tenir la main de leurs semblables les accompagnant qui les rendait ainsi. Puis par déduction, la troisième proposition me semblait la plus juste. S'en suivait par ailleurs une autre question : Mais quel genre de sentiments pouvait on éprouver? Était ce si agréable? Je les voyais rire, sourire ensemble, jusqu'à qu'ils s'aperçoivent de ma présence, lançant discrètement des coups d’œil vers moi, petits comme grands, et chuchotant des mots que je doutais en connaître le sens : La petite fille « sans parents » .

    Dans ces moments, je fixais la paume de ma main par réflexe, qui restait incontestablement vide, sans une autre pour la guider. Finalement j'avais compris que je ne le saurais pas, quand soudain une tout autre sensation surgissait en moi. C'était différent, totalement différent des larges sourires accrochés aux visages des autres enfants, je me sentais... Mal. J'avais mal. J'étais abandonnée, délaissée. Je me mettais ensuite à penser que j'aurais aimé trouver une excuse pour que mes propres parents puissent ressembler aux autres. La probabilité de me perdre, me faire kidnapper ou me faire percuter par une voiture? Non, ça n'aurait pas marché, certainement pas sur eux. Mon père m'aurait simplement ignoré et ma mère m'aurait répété sa phrase frénétique : « Arrête tes caprices et agit comme une grande fille, tu n'as plus 3 ans! Je suis fatiguée et trop occupée, tu peux le comprendre ça? Bien sûr que non, tu ne connais pas encore ça ! Va jouer, fais ce que tu veux mais m'emmerde plus quand j'essaye de me reposer ! ». C'était ainsi, tout le temps : « Je n'ai pas le temps », « Tu es grande maintenant», finalement j'ai fini par ne plus insister, la réponse était toujours la même.

    C'est là qu'il est apparu devant moi. Marchant au bout de la rue, le regard droit fixé vers l'horizon le laissant révéler une assurance presque écrasante, sa fine allure, ses rayons de soleil capturés par ses cheveux et ondulant par le vent, sa gestuelle si harmonieuse et habile comme si ses pas savaient exactement où le mener sans une once d'hésitation. Il avait réussi à exercer sur moi en quelque sorte une forme de fascination, mes yeux n'arrivaient toujours pas à se détacher de sa forme jusqu'à qu'elle s'estompe de ma vue. En reprenant peu à peu mes esprits, j'ai pu remarquer que je n'étais pas la seule à qui sa venue ne laissait pas indifférente, l'atmosphère était partagée par deux sentiments : La répugnance et l'attraction. D'un côté, quelques parents simulant du dégoût avec leurs bouches et bafouant de bribes phrases à leurs gosses : « Ne t'approche pas de lui chéri, c'est un délinquant, un mauvais garçon. » puis s'adressant à d'autres adultes « J'ai entendu dire qu'il a été renvoyé de son école il y a plusieurs jours.. Quels parents incompétents il doit avoir ! » . Et d'un autre, son charme involontaire semblant fonctionner sur un groupe de filles probablement de mon école, qui fixaient eux aussi la même direction où il avait disparu plus tôt, tout en commentant entre elles, stimulant au passage leurs hormones métamorphosées en cris aigus et petits sautillements successifs sur place. Pourtant, rien ne lui faisait hausser un sourcil pour montrer une quelconque irritation ou même sachant capter son attention. Il continuait son chemin, insouciant, sans rater un pas ni vaciller ne serait ce que légèrement, sans se préoccuper de ce qu'on pouvait dire sur lui.

    Dès lors j'ai voulu être comme lui, être quelqu'un certain de lui-même. Je voulais le montrer, mentalement mais aussi physiquement. Je voulais leur montrer que je n'allais plus me laisser abattre par si peu, qu'il en fallait beaucoup plus pour m'atteindre. J'allais surtout leur faire comprendre que j'étais devenu grande à présent, puisqu'ils n'attendaient que ça, je n'avais plus besoin d'eux, de leur amour presque utopique ni de leur protection contrefaite.

    J'ai donc serrée fort mon poing qui s'était aligné à mon corps, puis avançait sans reculer jusqu'à la porte de mon école avant de l'ouvrir d'un pas confirmé pour y entrer : Mon premier pas dans une nouvelle vie avec un nouveau moi.

     


     Chapitre 3.

     

    [En pause]

     


       « Nai Heeworth.

      Chapitre 1.

      La lettre mystérieuse.

    « Occludo ! », prononçait à voix basse la personne qui venait d'entrer dans la pièce.

    Un bruit de rideaux se faisait entendre, laissant s'introduire les rayons du soleil qui le faisait grimacer et tirer par la suite sa couette pour recouvrir sa tête. Elle s'approcha du lit dans lequel il se reposait puis le secoua doucement.

    «  Il est temps de se lever » murmura-t-elle.

    « - Nhh.. Laisse moi dormir encore ... »

    « Allons donc, réveilles-toi », haussa-t-elle d'un ton tout en retirant sa couette d'un geste brusque de la main.

    Cette dernière action laissait alors apparaître le dos frêle et peu musclé du jeune garçon. Il était allongé sur le ventre et ne portait qu'un boxer sur lui.

    A la vue de celui-ci, elle s'exclama :

    « Tu t'es encore endormi en sous-vêtements, tu n'as pas froid comme ça? Je t'avais dit de mettre un pyjama ! »

    «  - Mmm, Grand-mère... », marmonna-il dans son sommeil éveillé puis finit par remettre la couette à sa position initiale. Soudain, il la baissa un peu pour dévoiler son visage avant de plisser ses yeux sous l'effet aveuglante de la lumière, puis bâilla rapidement, la main couvrant sa bouche béante.

    « Je sais que tu n'as pas vu un corps d'homme depuis quelques temps mais au point de faire du voyeurisme chez ton petit-fils... » lâcha-t-il en passant sa main dans ses cheveux d'un ton moqueur.

    En réponse, la vieille dame lui donna une tape sur le dos, mais pas assez forte pour lui arracher un petit cri de douleur.

    « Aie ! » simula-t-il tout de même.

    « - Ne dis pas de sottises ! » grogna-t-elle.

    Elle sortit de sa poche une baguette, recula d'un pas du lit avant de réciter une formule.

    « Iacio ! » qui projeta la couette hors du lit et la laissa stagner dans les airs.

    Il se redressa précipitamment et se frotta machinalement le bras, surpris par de mauvais frissons, lançant un regard dur à sa grand-mère.

    « - Pourquoi tu utilises ta baguette ? Tu sais bien que je supporte pas ça. Tu as des mains Grand-mère, tu peux très bien faire sans magie » grommela-t-il sans trop montrer son irritation passagère. Elle abaissa alors sa baguette qui fit tomber la couette vers le bas du lit et la rangea.

    « - Pardonne-moi mon petit puppy mais je n'ai pas pu m'en empêcher. Cela fait bien trop longtemps que je n'ai pas utilisé ma baguette. La pauvre, elle se fait vieille tout comme moi, puis nous avons besoin d'aide pour entretenir la maison. », répondit-elle d'un air réprimandé.

    « - Nous avons déjà parlé de tout ça Grand-mère.. S'il te plaît, évitons ce sujet de conversation. Puis nous n'avons pas besoin d'aide, je peux tout faire tout seul. »

    Soudain, une phrase tilta dans ses pensées et il enchaîna :

    «  D'ailleurs, pourquoi viens-tu me réveiller aujourd'hui ? Je me lève toujours par moi-même. » dit-il tout en récupérant lentement sa couette pour se couvrir à nouveau le corps.

    « Oui oui je sais mon petit puppy, mais j'avais hâte de t'annoncer la nouvelle ! »

    Il releva le menton pour mieux la fixer du regard.

    « - Une nouvelle ? Quoi donc ? Tu as retrouvé ton amulette ? » finit-il par dire d'un sourire narquois.

    « Amulette ? Quelle Amulette ? .. Ah oui mais non, c'est bien mieux! » Dit-elle avec excitation.

    «  Ben dis moi Grand-mère, de quoi s'agit il? » demanda-t-il, piqué par la curiosité.

    « Tu as... reçu ta lettre pour Poudlard ! N'est ce pas merveilleux ?! » renchérit la bonne vieille femme.

    En entendant le mot « Poudlard », son visage se pétrifia, le sang qui coulait dans son cœur semblait avoir perdu le cours de son chemin comme s'il avait cessé de l'alimenter, le coupant de tout battements par la même occasion et manquant de l'étouffer. C'était assez brutal comme réveil, mais il savait qu'un jour cette foutue lettre allait arriver. Après tout, il était bel et bien un sorcier. Mais il se demandait pourquoi, « pourquoi aujourd'hui » ? Ne pouvait il pas y échapper ? Il avait tant attardé mentalement ce moment.. Tandis que sa grand-mère avait l'air si heureuse.

    Il se laissa tomber en arrière puis enfonçait sa tête sur l'oreiller, tournant sa face contre celui-ci. Tout d'un coup, un poids pesait sur son lit puis une main caressait délicatement ses cheveux.

    « Mon poussin... Je sais parfaitement que tu ne veux pas y aller, parce que tu as horreur de la magie mais... Réfléchis-y avant de rejeter la proposition. C'est une chance d'y être, crois ta Grand-mère, je suis plus que fière d'être une sorcière et d'avoir été inscrit à Poudlard. C'est aussi là-bas que j'ai rencontré ton grand père, et que de cet amour naquis ta mère.

    Mon petit-fils... n'oublie pas qui tu es réellement. Tu ne pourras pas le nier éternellement. Puis, tu sais... J'aimerais tellement pouvoir t'apprendre tout ce que je sais. J'ai toujours rêvé de faire ça avec toi, mon petit Nai. »

    Tandis qu'il resserra plus fort le coussin entre ses bras, elle attendit quelques instants puis laissa échapper un soupir brièvement. Elle extirpa une lettre de sa poche et la déposa sur la table de nuit près du lit, finit par se lever pour s'en aller et fermer la porte de sa chambre après avoir glissé un dernier mot:

    «  Descends quand tu auras fini de te préparer, je vais faire le petit déjeuner. J'ai déposé la lettre sur ta table de nuit... Ne refuse pas trop vite Nai. »

    Nai n'avait pas entendu ces dernières phrases, il était préoccupé. Le mot « mère » résonnait dans sa tête à tel point qu'il se le répétait pensivement.

    « - Maman... » se disait-il intérieurement.

    Soudain, il repensa au mot « rêve ». C'était donc le rêve de sa grand-mère?

    Sa chère grand-mère... Elle qui est une personne merveilleuse et exceptionnelle. Il faisait tout pour elle juste pour lui faire plaisir, voir toujours et encore son sourire qui avait pour effet sur lui d'être le plus chaleureux au monde et de réchauffer son cœur. Jamais il n'aurait hésité, mais.. Cette fois c'était différent. Le doute l'avait envahis, pourtant jadis bien décidé à ne pas y mettre les pieds dans cette école. Il pensait longtemps, se demandant si, peut-être qu'avec le temps, le blocage se serait amoindrit. Il songea alors à tout à l'heure, quant aux frissons éventuels qui lui venaient, il se confirma que c'était bien moins détestable que les autres fois où elle avait tenté d'user de sa magie lorsqu'il était présent. Elle qui clamait toujours sa fierté d'être sorcière, toutefois pour lui, elle avait arrêté, du moins elle évitait de la pratiquer devant lui. Il l'avait su depuis plus d'un an qu'il réagissait à la magie tel une maladie infectieuse, cette « chose » anormal qui l'irritait, mais au fil des mois, le faisait simplement rouspéter et l'avait habitué aux quelques frissons.

    « C'était son rêve.. Je faisais partie de son rêve » chuchota-t-il à part.

    Après une bonne demie-heure à y réfléchir, il sortit de son lit, se dirigea vers son armoire pour en choisir un bas et haut à tout hasard, enfila son tee-shirt basique et son jeans délavé du dimanche à l'instar d'un pantalon propre et bien repassé de la semaine, puis se coiffa d'un prompt coup de main, sortit de sa chambre en prenant soin de fermer la porte pour par la suite dévaler les escaliers. Il traversa le grand salon puis atterrit dans la salle à manger. La grand-mère était dans la cuisine qui était ouverte sur celle-ci ; c'était une belle cuisine américaine dominée par des tons blancs et beiges. Il s'adressa alors à la vieille personne.

    «  Désolé Grand-mère, je suis là! Je t'ai fait attendre, tu as mangé sans moi? »

    « - Non non, je t'attendais » dit-elle avec un léger sourire.

    Il la regarda, intrigué un moment puis vint s'asseoir à la table où reposait deux assiettes vides, de la confiture, du sirop d'érable, une carafe de jus d'orange ainsi qu'une théière. Elle le rejoignit quelques instants après avec un plateau contenant une assiette remplie de pancakes et un bol de chocolat chaud.

    Des pancakes comme il les aime. Nai se sentait toujours gêné de négliger cette part de besogne, seulement il n'avait jamais réussi à faire de la bonne cuisine. C'était toujours un repas raté qu'il finissait par avoir pour dîner. Cependant, il avait déjà pensé à prendre des cours mais sortir du château pour s'aventurer dans la ville située à 10 km, était quelque chose qu'il redoutait énormément, alors il abandonna cette idée et se faisait à l'autre, que sa grand-mère puisse lui concocter tous les jours ses repas.

    Elle s'était avancée vers la table pour poser l'assiette de pancakes, puis le bol de chocolat chaud devant Nai, et s'assit à son tour sur la chaise en face du jeune garçon. Ils mangeaient en silence, avec pour seul bruit de fond les piaillements des oiseaux de l'extérieur. Mais soudain, elle rompit le silence en s'adressant à lui d'une voix paisible.

    « Tu as réfléchis ?.. »

    Il releva la tête pour voir la personne qui venait de parler.

    « - Hun.... oui. »

    Elle fixait dès lors son assiette et jouait avec sa fourchette, saisie d'anxiété. Nai avait continué à la regarder, il voyait que cela la chagrinait, il ne voulait pas la décevoir, il l'aimait tellement sa grand-mère. Voir son visage se renfermer était dur à supporter, il voulait revoir son sourire, maintenant, tout de suite.

    «  C'est bon... Tu as gagné, j'irais. J'irais à Poudlard Grand-mère alors ne fais plus cette tête. » , finit-il par dire en soupirant.

    Son expression avait changé, elle arborait à présent un large sourire qui l'illuminait et dont il rendit le sourire timidement à son tour. Elle sauta de sa chaise pour se précipiter vers lui, le pris dans ses bras et s'écria, toute joyeuse :

    « - Oh mon petit puppy ! Tu verras, tu me remercieras plus tard ! Je t'apprendrais pleins de choses quand tu sauras manier ta baguette ! »

    Sous sa trop forte étreinte, il répondit avec difficulté :

    « - Oui Grand-mère mais, je ne sais pas... Tu sais que bloque toujours avec la magie. Et qu'en sera t-il des autres sorciers qui exerceront près de moi ? Ma réaction ser- »

    Il se stoppa suite au desserrement des bras de sa grand-mère qui la regarda avec attention.

    «  - En effet.. C'est un problème qui ne peut pas se résoudre en un claquement de doigts. »

    Elle réfléchit un petit moment et soudain, quelque chose semblait lui avoir traversé l'esprit.

    « Je sais ! J'ai une vieille amie qui est toujours dans le corps enseignant de Poudlard. Je lui en parlerais, elle pourra sûrement trouver une solution pour que tu puisses étudier sans soucis. »

    Sa proposition n'avait pas l'air très convaincante mais il était trop tard pour reculer, il hésita et répondit :

    « Seulement sous cette condition, sinon je refuse d'y aller. »

    Elle sourit à nouveau et hocha la tête de haut en bas en signe de réponse. Elle n'avait pas finie son assiette mais allait débarrasser et son thé bouillant dans l'évier, ravie par ce qui venait d'arriver.

    « - Laisse Grand-mère, je vais le faire. Va te reposer plutôt », l'interrompit le garçon.

    « - Rho, j'ai peut-être passé l'âge de courir mais je peux toujours faire ça. » maugréa-t-elle gentiment.

    Il la rattrapa et prit ce qu'elle avait entre les mains.

    «  - Je me doute mais je ne voudrais pas abîmer tes si jolies mains ! » insista-t-il en esquissant un sourire.

    « - Toujours à faire ton charmeur dis-donc » rigola-t-elle tout en ébouriffant ses cheveux.

    Il déplaça sa tête pour esquiver son acte qu'il trouvait désagréable, remis ses cheveux en place - malgré qu'ils n'étaient pas coiffés - d'un revers de la main et posa ce qu'il avait de l'autre dans l'évier en grommelant un «  Grr, Grand-mère ! » qui fit de nouveau rire celle-ci.

    « - N'en fais pas trop. Mh, je peux appeler Prue pour nous aider un peu, quand dis tu ? Cela fait longtemps qu'on ne la pas revue, je suis sûr qu'elle serait ravie de te revoir mon petit Nai. »

    Prue était à son ancien souvenir celle qui s'occupait de la maison, de lui et d'autres tâches diverses. C'était une domestique à proprement parler mais elle n'en avait jamais vraiment été une.

    Elle savait tout faire et bien faire, mais surtout, c'était une moldue, une humaine sans pouvoir magique. Elle ne savait rien pour sa famille, famille qui était issue d'un monde totalement différent du sien.

     

    Nai l'aimait bien, en fait il l'aimait plus que bien, il l'aimait tout court, il en était sûrement amoureux. Du moins, il supposait l'être. Il lui arrivait toujours des maladresses lorsqu'il la voyait, feignant de se faire humilier et se montrer tête-en-l'air, mais à sa grande joie, elle en riait de bon cœur.

    Prue était une jeune fille qui devait sûrement avoir la vingtaine, c'était une étudiante brillante lorsqu'elle n'était pas la domestique de maison. Il savait qu'elle faisait ça pour s'en sortir et devenir indépendante, ne disant rien à ses parents pour ne pas les inquiéter -ou bien étais ce parce que c'était un métier dont on ne pouvait pas vanter les mérites- . Et malgré la pile de travail qui l'attendait, elle n'avait pas perdu de sa fraîcheur : mignonne, des formes là où il fallait, les cheveux châtains clairs, les yeux d'un vert menthe et une corpulence affinée, on ne pouvait pas concevoir que la demoiselle ne puisse pas avoir de prétendants.

    Les deux avaient toujours été proches, elle s'occupait souvent de lui lorsqu'elle avait fini ses tâches dans la maison. Elle lui racontait des histoires, ses préférées étant dans l'univers du fantastique, sur les créatures magiques et le monde enchanteur. Elle aimait rêver et le partageait volontiers avec le jeune garçon. Elle l'aidait aussi à s'instruire et lui cultivait un amour grandissant qu'il gardait encore pour les animaux – ou bien était ce pour elle ?... - . Il conservait ce lien précieusement, prétextant lier ces deux personnes qui n'avaient rien en commun.

    Cela faisait un tour d'un cadran de saisons que la famille n'avait pas fait appel à ses services, or, celui-ci ne l'avait pas oublié, maintes fois il pensait au futur lui qu'il allait devenir afin de lui prouver qu'il avait enfin grandis et qu'elle pouvait voir en lui un homme charmant et non le petit garçon qu'il était. Oui, il était devenu grand, il avait tout simplement changé. A l'époque, l'enfant qu'il était, s'était pris d'affection pour la « servante » d' un amour tendre et innocent. Dorénavant, il était un jeune homme , -bien qu'il n'est toujours pas sa majorité-, attirant et sûr de lui, et comptait bientôt piétiner l'image qu'il reflétait encore dans la mémoire de la jolie Prue.

    La grand-mère de Nai n'avait jamais su un mot à propos du soit-disant amour à sens unique et secrète qu'il ressentait pour Prue. D'un autre côté, la jeune demoiselle qui l'avait épris était l'innocence incarnée. En effet, elle n'en savait strictement rien, et si... elle savait pour lui et ses pouvoirs ? Un sorcier amoureux d'elle ? Il n'osait imaginer sa réaction. A vrai dire, les moldues l'effrayaient, quoi qu'il n'y avait qu'elle qui savait l'adoucir. Ces douces mains caressant ses cheveux ou encore son dos, il adorait ces moments de tendresse qu'il préservait tant dans son esprit. En y pensant, elle l'avait rattaché au monde des humains, l'éloignant encore plus de son monde à lui. Elle était parvenue à créer chez lui un monde parallèle, celui où ils n'y avait ni humains ni sorciers, son monde imaginaire. Prue était devenue son fondement de la haine qu'il avait pour la magie.

    Prue la gentille moldue... C'était une bonne personne. Néanmoins, tous n'étaient pas comme elle et il persistait à penser qu'il ne restait plus qu'elle. Leur mauvais côté pouvant détruire, pareillement ou pire que la magie. C'est ce qu'il croyait fortement. Une sorte de magie invisible seulement provoqué par certains humains malveillants et qui agissait de l'intérieur pour tout faire pourrir. Hélas, cela était réciproque. Certains des moldues qui connaissaient l'existence d'un autre monde parallèle et celui des sorciers, maudissaient ces êtres considérés comme bizarres, dégoûtants. Et pour la jeune fille, il était dangereux de s'attarder dans le château tandis que d'antan, le père de Nai étant dans un état second, lui exposait sans bon sens la sorcellerie face à celle-ci. La famille Heeworth a malheureusement dû la renvoyer après avoir usé d'un sort pour lui faire oublier ce qu'elle avait pu voir d'anormal. Ils avaient tout de même gardés contact avec elle sachant Nai effondré par la nouvelle. De plus, la famille portait en elle une confiance quasi totale à la jeune enfant, seulement, ils ne pouvaient pas leur révéler ce qu'ils étaient vraiment.

    Finalement les adieux n'étaient pas si éprouvants, il restait toujours un semblant de chagrin chez Nai mais le petit se faisait consoler par sa tendre mère qu'il chérissait et dont il oublia assez vite les mauvais moments. Sa maman adorée...

     

    « - Maman...» , songea-t-il.

    Il secoua vivement la tête.

    « - Nai, poussin ? » interrogea-t-elle, inquiète.

    « - Hn ? Ah oui, si tu veux Grand-mère, cela fait longtemps qu'on ne l'a pas vu en effet.. » finit-il par répondre sans immense enthousiasme.

    « - Bien, dans ce cas je l’appellerais dans l'après-midi. J'ai hâte de la revoir parmi nous ! J'espère qu'elle n'a pas changé, cette adorable enfant. »

    Le dos tourné à sa Grand-mère, toujours près du lavabo, il pensait de nouveau à Prue. Mme Heeworth était quant à elle partie en sautillant, heureuse de la réponse qu'elle avait obtenue, pour se consacrer à son jardin botanique dans l'arrière-cour, sous une gigantesque véranda en verre teinté d'un bleu turquoise. Il continua à nettoyer la table de la salle à manger, fit la vaisselle et se retira dans ses appartements.

    Tout c'était passé trop vite. Pourtant, la décision qu'il avait au départ lorsqu'il s'apprêtait à manger était tout autre. Il était énervé contre lui-même. Non, en fait, il ne savait plus quoi en penser. Il avait juste un arrière goût amer sur la langue : sûrement le regret.

    La vieille dame était tout ce qu'il restait à Nai. Il n'y avait plus qu'elle qui comptait. Lui et sa grand-mère vivaient dans un assez grand château, le « Crystal Castle», c'était comme cela que les moldues l'appelait. Son nom était dû à la véranda qui, lorsque les rayons du soleil venaient se glisser sur les verres teintés, réfléchissaient des faisceaux lumineux à travers l'arrière-cour décorée de haies et de roses, embellissant la fontaine tel des milliers de cristaux de couleurs. C'était un magnifique spectacle que beaucoup aimait apercevoir depuis le seul trou entre les hautes haies qui entourait le château. Cela émerveillait Nai qui ne se lassait pas de contempler. . D'ailleurs, ce qui rendait celle-ci plus fascinante, c'était lorsqu'il savait pertinemment qu'il n' y avait aucun sortilège sous ce phénomène.

    Pour autant, ce n'était pas le cas pour les tâches ménagères. Nai s'y attaquait pour ne pas fatiguer sa « deuxième maman » mais cela était assez éprouvant pour lui de tout faire manuellement. Mais c'était un homme et il n'avait pas à se plaindre, d'ailleurs, il trouvait ça plus humain qu'utiliser la magie pour le faire à sa place. Parfois il terminait beaucoup plus tôt, et il en connaissait que trop bien la raison. La femme âgée se servait de charmes en cachette pour le soulager de toute cette charge en prenant soin d'échapper un reste de corvées pour qu'il ne s'aperçoive de rien, répondant à ses questionnements en balbutiant des «  Tu l'as déjà fait hier soir, je me souviens très bien ! ». Elle mentait, c'était évident mais elle était adorable.

    D'autres fois, elle tentait de le convaincre en répétant « Avec la magie, ça irait plus vite ! Pas que je l'utilise pour t'aider, non non hun, mais ça irait vraiment plus vite tu sais ? Tu pourras te consacrer sur d'autres occupations mon petit puppy. » Oui, adorablement maladroite aussi.

     

    De retour dans sa chambre, il chercha de quoi s'occuper pour ne plus penser à ce qu'il venait de dire. Il tourna en rond d'un pas pressant, s'asseyait puis se levait de son bureau, regardait par la fenêtre avant de se décider à s'affaler dans son lit défait tout en fermant les yeux. Lorsqu'il les ouvrit, son regard fut attiré par la lettre beige poussière. Il n'y avait pas prêté attention à cette fameuse lettre qui avait causé tout ce remue-ménage tôt dans la matinée.

    Il resta figé un instant à la fixer avant de la prendre de sa main.

    Il l'ouvrit puis commença à lire les premières lignes.

     

    « Cher Mr. Heeworth,

     

    Nous avons le plaisir et l'honneur de vous annoncer que vous avez été accepté à Poudlard, la prestigieuse école pour sorciers et sorcières [...] »

     

    Il s'arrêta dans sa lecture tandis qu'un frisson parcouru son échine.

    « - Je m'y plairais peut-être finalement... Je m'y ferais... », se disait-il à part d'un ton peu certain pour tenter de se persuader.

    Il lâcha la lettre qui tomba près de son corps, le bras las et parallèle à son buste, l'autre cachant ses yeux qui avait pour aspect de vouloir effacer sa réalité. Il se disait que c'était un mauvais rêve, un cauchemar, or en rouvrant les paupières, la lettre était toujours là, comme si elle le suivait.

    Il le prit entre les mains d'un mouvement énervé, la roula en boule avant de la balancer au loin dans la corbeille à papiers mais rata son tir qui le fit ricocher sur le mur et atterrir par terre sous la chaise de bureau.

    La vie de Nai allait être bouleversé, il le sentait, c'était un nouveau départ.

     


       « Divine Sinner of Kingdoms.

     Prologue.

    Bienvenue dans le monde d'OSGWARDIAN ! Un monde emplie de créatures magiques cohabitant avec des peuples aussi différents les uns que les autres, divisés dans les quatre contrées qui le forment : AZURICH au Sud où vivent généralement les peuples aquatiques tel que la fameuse tribu Aquallix, les petits Pizcissus ou encore les Amerianes, la contrée TERRAZELL du Nord dont plus de la moitié des terres appartiennent aux Ebeïnost, forgenains de toujours, OSKALIONNES à l'Est occupé par le clan des éléguerriers, les Artéphanes, ou bien les cultivores Meazyth, enfin, à l'Ouest redouté par tous, les Okartas dans la grande cité d'ARŒSS.

    Et bien qu'on ne reconnaisse que quatre contrées dans OSGWARDIAN, une dernière existe bel et bien mais est devenue insignifiante, trahie par les quatre autres à l'époque où régnait encore la paix grâce aux Divins Ogures de la lignée des Yrophet, la plus noble et la plus puissante parmi les cinq territoires et qui résidait dans la contrée d'ARPHIROS, située au centre.

    Ceci causa alors la perte du titre de la famille la plus puissante et entraîna par la suite l'oublie de son existence même. A côté, elle provoqua entre les quatre, une guerre interminable depuis maintenant des siècles, mené par la cité d' ARŒSS pour dominer OSGWARDIAN en tant que Divins. Quant au bout du milieu qui reste d'ARPHIROS, celle-ci se tient à l'écart et semble être neutre. Il faut dire que tandis qu'une majeure partie de la population n'ose s'impliquer en dehors de leurs domaines, certaines personnes décident de rejoindre des clans afin de combattre à leurs côtés ou pour le leurs. Malgré que ce monde soit dévasté par la haine et la violence, il demeurait encore une part d'amour et de paix quelque part à ARPHIROS. C'est ainsi que commence l'aventure de nos héros, Llois qui fera la rencontre d'Oneil et deviendront par la suite, inséparables. 

     

    Pour connaître la prononciation des noms avec un petit résumé :

    P.s : le «  ' » signifie que c'est prononcé rapidement

     

    Le monde :

    - OSGWARDIAN => Oss-gu'ar-di'an

     

    Les contrées :

    • AZURICH => A-zu-ri'che

    • TERRAZELL => Te-ra-zel

    • OSKALIONNES => Os-ka-li'one

    • ARŒSS => A-ro'ess

    • ARPHIROS => Ar-fi-ros

    Les peuples :

    • Aquallix => A-quoi-lix

    • Pizcissus => Pi'zis-suss

    • Amerianes => Amè-riane

    • Ebeïnost => É'bei-inoste

    • Artéphanes => Are-té-fane

    • Meazyth => Mei-zithe

    • Okartas => Okartass

    • Yrophet => I-ro-fè'te

     

    Autres :

    • Ogures => O-gu-re

    • Llois => Lo'iss

    • Oneil => O-nei'ye

    Divine Sinner of Kingdoms

     


    Chapitre 1.

     

    «  - Llois, dépêches-toi et va servir le client de la table quatre ! » hurlait le vieil homme en tablier derrière le comptoir.

    Celui-ci se tournait instinctivement vers son interpellateur et répondit avec la même intonation mêlée à de l'agacement:

    « - Oui j'arrive, je prend d'abord la commande d'un client ! »

    Il s'orienta rapidement à sa position initiale pour faire face au client qui était assis, puis termina sa prise de commande avant de se diriger au comptoir où reposait une assiette chaude du délicieux Krumbrecht, plat typique de la ville -du moins de l'ancienne image- d'ALTES.

     

    Il prit alors le plat et l'amena à son destinataire d'un pas maladroit.

    « Voici votre commande Madame » dit-il poliment.

    En découvrant son plat, la femme avait l'air surprise mais Llois s'empressa de la questionner.

    « Quelque chose ne va pas Madame ? »

    Elle répondit, d'un air gênée :

    « - Eum.. Je suis désolé mais je n'avais pas commandé ça. »

    Le jeune garçon s'excusa, confus, et revient auprès du chef qui s'était adressé à lui peu de temps auparavant. C'est dans le coin de la cuisine du chef qu'il s'expliqua, avec un vieil homme irrité et pressé.

    « Je t'avais pourtant dit la table quatre ! » maugréa celui-ci en lui donnant une tape derrière sa tête.

    « La table près de la vitrine. Vas-y et n'oublie pas de présenter tes excuses pour l'attente. »

    Il acquiesça après avoir doucement caressé de sa main la partie qui venait de recevoir un coup en grimaçant.

    « - Oui P'pa. Je veux dire... Oui Chef. »

    Il le quitta à nouveau pour cette fois, emmener la commande à la bonne table, s'assurait d'être pardonné du client, tout cela sous l’œil bienveillant de son cher père.

    Parfois, pendant qu'il travaillait, il scrutait l'entrée alternant avec l'horloge accrochée au mur de la salle qui s'approchait dangereusement de midi, annonçant ainsi la fin de son service.

    Il l'avait l'impression que cela durait depuis trop longtemps et que l'heure s'amusait à le rendre fou mais soudain, la clochette retentit. Il fixa alors l'entrée d'où provenait ce son, disposant à servir un dessert. Il vit entrer la personne qu'il attendait, une jeune fille aux cheveux châtains ondulés apparue. Elle avait les yeux noisettes vifs et portait une robe à carreaux bleus vichy, usée mais qui semblait être entretenue.

     

    Lorsque son regard croisa la silhouette de Llois, la demoiselle arbora un sourire et se précipita vers lui le cœur remplie de joie, ravivant au passage ceux des autres personnes autour d'elle quand elle apparait. Cependant, cela n'atteignait aucunement celui du jeune homme qui à sa vue, soupira et lui balança le carnet de note accompagné du stylo en lâchant une phrase avant de s'apprêter à aller dans le couloir du fond:

    « Enfin, t'en as mis du temps Ivys.»

    Au même moment, elle rattrapa ses outils de travail et fit la moue en prenant un air peiné :

    «  Mais je suis à l'heure! Je suis même à l'avance de … 6 minutes ! »

    Elle désignait un bref instant l'horloge des yeux et le regarda.

    « Regarde ! »

    Llois s'en fichait pas mal, tout ce qu'il voulait c'était partir aussi vite que possible car il étouffait. Ça ne lui plaisait pas de faire le serveur mais il le faisait pour aider sa famille.

    Il ne daigna pas lever son regard sur la jeune fille, encore moins sur cette pendule agaçante qui l'avait nargué à plusieurs reprises, il partit simplement sans prendre la peine de lui répondre.

     
     
     


    Pour connaître la prononciation des noms avec un petit résumé :

    P.s : le «  ' » signifie que c'est prononcé rapidement

     

    Ville :

    - ALTES => Al-tè'ss

     

    Nourriture :

    • Krumbrecht => Kr'eum-brè'ch'te

     

    Personnages :

    • Ivys => I-vi'ss

     

     


    Chapitre 2.


    Ivys le regarda s'en aller, attristée. Elle savait pertinemment qu'il n'allait pas changer du jour au lendemain, elle aurait juste voulu le voir sourire rien qu'une fois mais lorsqu'elle essayait, ça ne faisait que l'énerver.

    Elle soupira à son tour et prit la relève du jeune homme en gardant sa bonne humeur tandis que Llois s'était engouffré dans le couloir qui menait à la réception. C'était un petit hall boisé dans des tons rouges-bruns, composé d'un comptoir sur lequel était posée une petite clochette avec quelques paperasses ainsi qu'un épais livre vert. Il était fermé de l'extérieur mais l'arrière donnait une ouverture sur un couloir qui joignait un ensemble de pièces constituant un petit chez soi et où logeait donc la famille de Llois. Quant au reste du hall d'accueil, il y avait un escalier à la droite du comptoir où en dessous se situait une porte. Il emprunta ce petit passage après l'avoir déverrouillé qui le conduisait encore dans un autre couloir, puis s'avança un peu pour atteindre une autre porte dont il abaissa la poignée pour pénétrer dans la chambre.

    C'était une petite chambre avec un lit douillet dans le coin près de la fenêtre, sa table de chevet à gauche de celui-ci, une armoire en face, ainsi qu'à l'opposé du lit se trouvait un bureau et une chaise. Elle n'était pas exceptionnelle et n'avait pas grand chose non plus mais elle était confortable, et cela lui suffisait amplement.

     

    Il chercha

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