SailorFuku est un jeu de mode où tu incarnes une jeune lycéenne, dans la ville de SailorCity, au Japon.
Rencontre d'autres joueuses, évolue dans ta carrière et drague les personnages de ton choix !

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    le 29/09/2013 à 18:36

    Présentation
    Modifié le 16/11/2013

    Salut, j'ai crée ce club parce que
    j'ai écrit une histoire et j'avais envie de voir si elle ne plaisait qu'à moi.
    Régulièrement  je mettrai ma nouvelle page.
    Je donnerai aussi des explications si le besoin s'en fait sentir. 
    Bonne lecture... 

     

    1
    A la recherche de sensations inconnues
     

    Les yeux ouverts, j'me demandais ce que j'attendais pour bouger. Peut-être que j'attendais qu'il se passe quelque chose, ou que je meure d'une façon aussi stupide que risible, j'savais pas pourquoi j'me levais pas. Ou plutôt... Pourquoi j'me lèverais? Pour vivre un jour semblable au précédent, sans nouveautés, sans surprises. Vivre le même jour toute ma vie pour ensuite voir mes cheveux blanchir et mourir après? Dans ce cas-ci je ne voyais pas vraiment l'intérêt de me lever. Malgré ça, je voulais que ma réflexion soit fausse, je ne voulais pas de cette vie. Je me décidais donc à me lever et sortir de chez moi...

    Je marchais- je n'savais pas pour aller où ni pourquoi mais- j'aimais marcher. Personne ne me parlais, j'étais tranquille. Et je pouvais réfléchir calmement. En commençant par moi et ma vie, moi, l'antipathique, l'ennuyeux et ennuyé aux yeux du monde,le défaitiste,le misanthrope, le silencieux, l'inamical, le désintéressé,l'égoïste, l'insensible et le solitaire; je subissais la vie. Mais à quoi bon la vivre pleinement ? Je n'avais aucun but, ni personne sur qui compter et rendre fière. J'étais le seul pilier de ma vie, mon seul repère. Beaucoup pensent que la solitude est un fardeau et une tragédie: je ne suis pas de cette avis, je ne suis pas mal avec elle. Elle m'aide à me rendre compte de qui est la personne la plus importante de ma vie. Oui. C'est vrai, je n'étais pas malheureux comme ça. Mais je voulais plus, oui, c'est ça que je voulais, je voulais des sensations humaines. En me sortant de ma rêverie je m’aperçus que j'avais débouché sur une clairière. Elle était illuminée par l'éclat du soleil, les arbres aux alentours étaient jaunis par la saison, bien que certains étaient d'un vert anis. L'herbe était fraîche, assez pour me procurer des frissons lorsque je m'y assis, mais ça ne me gênait pas. L'endroit semblait désert. Seul le bruit du vent- venant hérisser ma peau- me parcourrait les oreilles. Si personne ne connaissait cet endroit je n'allais pas m'en plaindre, ainsi personne ne pourrait m'y gêner. Je me reposais donc en pensant aux années d'inactivitées que j'avais entassées. Pourquoi avais-je attendu tant de temps pour me rendre compte que ma vie était insignifiante, inutile même. Dans le silence je laissais échapper un rire; qui pouvait me garantir qu'aujourd'hui ma vie allait changer. Moi même, je savais qu'il n'en serait pas ainsi. Je n'étais pas assez naïf pour croire que ma vie différerais d'hier rien que parce que je l'avais décidé. Je me trouvais soudain stupide d'avoir pensé pouvoir changer par volonté. La volonté ne réalisait jamais rien. Je le savais. Et pourtant...      

     

    2

    Lorsque j'ouvris les yeux, la nuit était déjà tombée. La lune m'éclairait juste assez pour que je puisse sortir du bois, et rentrer chez moi. Je m'arrêtais dans un supermarché de nuit pour acheter quelque chose à boire, mais je n'aimais pas ces endroits. Rien que la voix, le regard et le sourire des caissières m'énervaient, ils étaient emplis d'affection, de joie de sentiments. Je détestais tous ces gens, ils étaient tous pareils . Sur le chemin, je songeai à ce que pouvait bien signifier le mot «Vivre»: sortir de la routine, de l'ennuie et vaincre la lassitude.

    J'arrivai aux alentours de vingt-trois heures quarante-cinq. J'ouvris le frigo, je le refermai après avoir remarqué que je n'avais pas faim. Je m'assis sur le sofa -en attendant sûrement que quelque chose m'arrive, mais non-. Ma vie était d'une monotonie flagrante.

    Un mois s'était écroulé depuis que j'avais découvert la clairière, mais le mot écroulé n'était pas tout à fait exact, car ça aurait signifier que le temps a filé; je dirais plutôt que le temps a passé, bien trop lentement à mon goût ; Cependant le temps a passé.

    Arriver à la clairière était chose simple désormais, en m'allongeant, j'avais pour habitude de regarder longuement le ciel, de contempler les nuages filant, guidés par le vent. Mais aujourd'hui, mes yeux se portèrent sur la végétation. Les arbres étaient à présent tous jaunes, certains perdaient même leurs feuilles. Les troncs étaient robustes et hauts.

    Brusquement, je sortis de ma rêverie. Je venais d'entendre un bruit de pas dans les alentours. C'était étrange, en un mois c'était le seul son humain que j'entendais ici. Je fis le silence complet, toujours sur mes gardes. Et j'aperçus le responsable de ce bruit. Il avançait, la tête vers le ciel, ne semblant pas préoccupé de ce qui l'entourait. Il avait les mains dans les poches de son jean, un sweat sûrement trop léger pour la saison, des cheveux châtains ébouriffés et un corps fin mais bien bâti. Ne paraissant pas remarquer ma présence, il continuait de marcher en regardant vers le haut. Lorsque je me mis debout il daigna baisser les yeux vers moi. D'abord surpris, il s'arrêta, puis dans un élan de naturel, il me sourit, laissant apparaître de petites pommettes. Un sourire apparemment franc, mais qui avait le don de m'agacer. D'une voix trop amicale à mon goût il prit la parole: «

    -Salut... dit-il avec un sourire en coin en s’asseyant dans l'herbe, près de moi.

    -Salut, répondis-je froidement pour qu'il comprenne qu'il n'était pas le bienvenu.»

    Je m'allongeai dans l'herbe, préférant l'ignorer. Tant qu'il ne parlait pas il ne pouvait pas être très embêtant. Alors que je regardais les nuages je le vis sortir quelque chose de sa poche arrière de son jean. Un paquet de cigarettes.

     

     

     3

    -Tu fumes ?! Demandais-je, surpris.

    Certes, cette question stupide m'avait échappée, mais je ne voyais pas ce gars là fumer.

    -Non, rétorqua t-il avec son sourire en coin, pas encore du moins.

    Il ouvrit le paquet et m'en tendit une, d'abord hésitant je ne bougeais pas, puis après quelques secondes de réflexion j'en saisis une.

    -Prêt ? Me lança t-il d'air de défi.

    Je ne lui répondis pas, préférant juste lui demander son briquet.

    Il alluma la sienne, inspira un grand coup puis toussa violemment. Après quelques bouffées ce fut à mon tour de tester le fameux bâton de cancer. Dès la première bouffée, je sentis la fumée embaumée mes poumons, une sensation désagréable. La quinte de toux qui suivit ne m'étonna pas, et les rires du gars en face de moi non plus. Inexpérimentés, nos inspirations étaient douloureuses, mais peu à peu elles devinrent plus régulières. Je chérissais le silence, mais ce gars m'intriguait, assez pour briser ce silence si précieux.

    -T'es qui au fait, et qu'est ce que tu fais ici ? Demandais-je, curieux et d'une voix assez agressive, en inspirant une bouffée de cigarette.

    Son sourire naquit sur ses lèvres, et me répondis après une inspiration:

    -J'm'appelle Stan,et euh, bah je marchais et j'suis arrivé ici et toi beau gosse ?

    Il avait trouvé cette endroit de la même façon que moi. Qu'il me demande mon nom ne me plaisait pas, je ne donne pas mon nom aux parfaits inconnus, mais qu'il me nomme de ce sobriquet me dérangeait davantage.

    -M'appelle pas comme ça ! M'exclamais-je agacé.

    -Pourquoi ? Me demanda t-il en s'allongeant, Moi j'aime bien.

    Ce Stan m'exaspérait. Mais je préférais l'ignorer que de déboucher dans un débat inutile.

    -Pff, T'as qu'à faire comme tu veux.

    -C'est ce que j'ai toujours fait. Répliqua t-il avec son fameux sourire en coin.

    Après quelques minutes de silence il prit la parole.

    - Tu fais quoi de ta vie ? T'as une copine ?

    - Non ! Répondis-je dégoûté. Et, euh, toi te, t'en a une ?

    - Calme, beau gosse, t'as pas besoin de parler comme ça tu sais !

    Qu'il remarque mes hésitations et mon manque d'aise m'embêtait mais il me répondit aussitôt.

    -Ce que je fais ? Je.. survis si j'puis dire, et, euh.. Non j'ai pas d'copine non, les femmes ne m’intéressent pas.

    Je méditais ses paroles,il ne s'intéressait donc pas au monde qui l'entourait, les gens n'avait pas d'importance pour lui. Cette idée me plaisait beaucoup.

    En tournant le visage, je remarquais qu'il soutenait mon regard d'un air entendu. Je répétais ses paroles, et je compris leurs sens. J'étais néanmoins plus déçu qu'étonné. Je pensais qu'il était aussi désintéressé par la population que je l'étais, mais non, il avait juste un chemin différent. Ce qui voulait dire qu'il croyait à toutes ses bêtises de couples. Écœurant. Je voulais en avoir le cœur net.

    -Pff, donc tu crois en l'amour hein ! Répliquais-je avec un sourire figé et une mine écœurée.

    -Non, pour moi il n'existe pas et n'existera jamais,les gens ne m’intéressent pas mais je crois aux plaisirs corporels, me dit t-il tout à fait sérieusement.

    Sa réponse était intéressante.

    Stan était vraiment étrange, assez étrange pour que je puisse l'apprécier. Je me mis à rire. Pourrais-je supporter quelqu'un d'autre que moi? Oui, c'est possible, ou du moins, je le garderais à l'essaie.

     

     

     

    4

    -Dans ce cas là, quelle est la différence, que ce soit une femme ou un homme ? Lui demandais-je assez perdu.

    -La différence ? Réfléchis t-il en levant les yeux aux ciel, les sensations ressenties sont différentes. En couchant avec des femmes il y a des sensations agréables mais, mais ce qu'il y a de plus avec un homme c'est : la douleur. Cette douleur qui te brise mais qui te rend ardent en même temps. C'est puissant.

    J'étais complètement ahuri, il n'était vraiment pas normal.

    -Un sado-maso? Génial ! M'exclamais-je avec un regard mi désespéré mi étonné.

    -C'est fort possible, mais cette douleur n'est pas désagréable. Me répondit-il avec son sourire habituel et un clin d’œil. Tu devrais essayer.

    Il se moquait de moi, il essayait de me m’énerver et de me déstabiliser, je l'savais, il ne fallait pas que je réponde,et pourtant:

    -Rêve ! Lui dis-je avec un regard froid.

    Il se mit à rire.

    Stan avait donc beaucoup d'aventures. Je n'avais jamais pensé à ça comme une nécessité, ni même un besoin important. Les gens m'étaient trop indifférents pour que je songe à de tels choses.

    -A quoi tu penses ? S'enquit Stan, en me regardant fixement avec son sourire en coin.

    -Ça t'regarde pas ! Lui répondis-je gêné, et sourcils froncés.

    Toujours avec son sourire il me dit :

    -Comme tu veux, beau gosse, en haussant les épaules.

    Nous continuâmes à parler de choses et d'autres, jusqu'à ce qu'il me dise après avoir réfléchis une bonne minute:

    -C'est bon pour aujourd'hui beau gosse j'ai posé assez de questions.

    A vrai dire, c'était la seule personne avec qui parler n'était pas une tâche mais une chose aussi banal que respirer.

    En regardant le paysage et le ciel je m'aperçus que le croissant de lune était déjà présent.

     

     

    5

    -Quelle heure est-il ? Demandais-je en relevant mon torse.

    -Une heure et demie, me répondit-il naturellement.

    -Le temps passe vite, m'exclamais-je en me relevant.

    -C'est variable, blagua t-il avec son sourire de marque, t'es fatigué ?

    -Non, pourquoi ? M'informais-je, sur mes gardes.

    C'était vrai, je ne ressentais pas la fatigue, mais je me méfiais de ce que pouvait cacher ses questions.

    -On va boire ?! Me lâcha t-il en souriant avec un air de défi.

    L'idée ne me déplaisait pas, c'est moi qui voulais des sensations humaines après tout, j'étais assez intelligent pour refuser si l'envie m'en prenais mais je voulais y aller. Et même, pourquoi pas, m'amuser... Je n'avais pratiquement jamais songer sérieusement à la signification de ce mot. Aujourd'hui était peut-être l'occasion de connaître cette sensation.

    -OK, pourquoi pas ?

    A ces mots, il sourit et se releva. Nous sortîmes du bois, assez difficilement en vue de la nuit sombre. A la sortie du bois, nous arrivâmes dans la rue qui, malgré l'heure était pleine de vie. Je marchais à côté de Stan qui semblait perdu dans ses pensées, je préférais penser à autre chose, sa vie m'importait peu. Je restais avec lui pour... Pour quoi d'ailleurs ? Sûrement pour vivre. Oui, c'était sûrement pour ça. Pour avoir des sensations humaines, il fallait qu'il soit là pour ça. Soudain je fronçais les sourcils. J'avais besoin de lui, je ne pouvais plus me satisfaire que de moi-même, j'avais besoin de lui pour une chose simple que je ne pouvais pas faire seul : Vivre.

    Je ne pouvais plus être le solitaire, cette idée même  m'agaçais. Stan m'avait enlevé une part de ma personnalité, il m'avait dérobé ma solitude. Dire que j'étais avec lui de mon plein gré et que j'avais moi-même décidé de ma condition actuelle était plus juste mais j'aurais préféré être marqué au fer plutôt que le lui avouer.

    Brusquement Stan s'arrêta puis me dit:

    - C'est ici...

     

     

    6

    L'endroit était bruyant, sur l'enseigne, il était écrit en gros: « Cannabitch ». En un peu plus petit, en dessous à droite étaient écrit: Sexe, alcool et tatouages. Ce n'était vraiment pas mon élément. Mais je ne pouvais décemment pas partir comme ça.

    Stan me regardait, et je devais sûrement avoir une mine réticente car il me dit:

    - On est pas obligé d'y aller tu sais !

    Il avait toujours son sourire en coin terriblement agaçant, que je traduisais ici comme une moquerie.

    - Non, on y va ! Répondis-je, avec peut-être trop d'entrain et un ton agressif.

    Il rit, j'avançai donc dans le club. L'atmosphère était lourde. Une forte odeur de tabac -qui ne me déplaisait plus- embaumait l'air. Mélangée à d'autres odeurs qui m'étaient inconnues.

    On se faufilait jusqu'au bar où nous nous assîmes en attendant de choisir.

    - Alors, beau gosse, on prend de l'eau plate !? Me cria Stan, moqueur, pour couvrir le son de la musique.

    Il m'agaçait terriblement, mais... je commençais à l'apprécier, un peu trop même, ce qui m'énervait davantage.

    Je réfléchis rapidement aux boissons alcoolisées que je connaissais pour ne pas perdre la face. Malheureusement mes connaissances en la matière étaient très limitées, je dis donc le premier mot qui me vint à l'esprit:

    - Pff, non ! J'vais prendre euh, une Vodka.

    En vue de son sourire qui s'élargissait j'avais fait un bon choix, je n'avais pas perdu la face... Ou du moins pas encore. Parce qu'il faudrait le boire ce verre.

    - Pas d'problème, j'prends la même. Me répondit-il en se retournant vers le barman. Mets nous deux Vodkas ! Lui cria t-il.

    Il les déposa devant nous, je saisis le mien avant Stan :

    - Prêt ? Lui criais-je d'un air de défi.

    Il éclata d'un rire franc et saisis son verre. Nous le bûmes cul-sec.

    Ma gorge s’assécha, mais une sensation étrange parcouru ma peau. Je la sentais traverser chaque parcelle de mon corps. J'ignorais si c'était l'adrénaline, qui était sûrement dû à l'atmosphère dangereuse du club ou le goût de cette boisson mais je n'avais pas l'intention de renoncer à cette sensation.

    -J'en veux encore un ! Vociférais-je au barman.

    -Fais doucement, beau gosse ! Me conseilla t-il en souriant.

    -Pourquoi !? Me vexais-je, un poil trop agressif.

    Il sembla réfléchir une demi-seconde.

    -Ouais, t'as raison, éclate-toi beau gosse. Mets en moi un aussi, ordonna t-il au barman.

    Je bus le deuxième aussi rapidement que le premier. Le troisième suivit, la délicieuse sensation s'intensifiait à chaque verre. Je n'en étais que plus ravi. Je les buvais avec une avidité presque bestiale. Je n'comptais plus mes verres. J'en bus un énième puis, puis...

     

    7

    Je pouvais bouger mon corps, j'ouvris les yeux. Y avait-il un bruit assourdissant ? Non, c'était ma tête. Un boucan infernal y régnait. Pourquoi avais-je si mal ? Que s'était-il passé ? La symphonie de mon crâne m'empêchait de réfléchir rationnellement. Je me dirigeais, en titubant, dans la cuisine. Stan s'y trouvais nonchalamment assis, un bras derrière la tête l'autre tenant une cigarette. En me voyant il se redressa et me sourit.

    -P'tit dej' ? Me proposa t-il en me tendant sa cigarette.

    - Pourquoi j'ai si mal à la tête ? Demandais-je, confus, préférant éviter sa proposition.

    - Tu tiens vraiment mal d'alcool, beau gosse ! Me dit-il en riant. L'avantage c'est que ça t'fais beaucoup parler.

    Ça n'était pas possible ! Qu'avais-je bien pu lui dire ! Je me souvenais de certains fragments de la nuit précédente. J'avais bu,plusieurs verres, aux alentours de deux heures, je me souvins être parti dans les toilettes ; enfin je crois. Cette nuit était vraiment floue. Stan venait de dire que j'avais beaucoup parlé. Qu'avais-je dit ? Et, comment étais-je revenu chez moi ! Il fallait une réponse à toutes ces questions, et rapidement.

    -Il s'est passé quoi cette nuit ? Demandais-je un peu trop affolé.

    -Tu as bu pas mal de verres, tu t'amusais bien, mais à un moment tu t'es senti bizarre. Mais tu voulais continuer de boire. Peu de temps après t'es parti dans le bordel, alias les toilettes, mais elles étaient toutes prises par les couples en chaleur, t'es donc parti en dehors du club tu t'es assis par terre et, Miracle ! T'as pas vomi  ! Mais tu voulais pas t'arrêter là alors que t'étais déjà bien bourré. J'ai quand même réussi à te stopper. Tu m'as donné les clés en me dirigeant chez toi. J't'ai fais prendre une douche et tu m'as dit de rester et tu t'es endormi et nous voilà ! Résuma t-il avant de rajouter :

    -P'tit dej' en me retendant sa cigarette.

    Quelque chose était flou dans ce qu'il venait de me dire, je voulais l'éclairer.

    -Tu m'as fait prendre une douche ?

    - Tu sais beau gosse, j'ai vu suffisamment de gars nu pour ne plus être choqué. Me répondit-il l'air moqueur, et son sourire de marque.

    Je n'arrivais pas à le croire ! Il m'avait lavé, essuyé et même habillé ; j'ignorais si je lui devais ma gratitude ou être dégoûté, mais la réflexion qui suivit me fit prendre ma décision :

    - En plus, beau gosse, tu peux être fier de toi tu es bien un homme!

    - Ta gueule ! Lui criais-je en lui lançant une tasse qu'il évita de justesse.

    Il ne parlait plus, cependant il riait, de ce rire franc et joyeux mais à la fois agaçant.

    Je l'ignorais, il n'avait pas répondu à ma véritable question, pas complètement. Je me massais les tempes, pour tenter de soulager le vacarme de mon crâne, et lui dis, plus agacé par mon état que par lui :

    -Qu'est c'que j't'ai raconté ?

    -Ah...Ça.

    En disant ces mots je vis son sourire s'élargir comme jamais.

     

    8

    - Tu sais pourquoi j't'aime bien ? Me demanda t-il assez sérieusement. Parce que t'es pas comme eux. Tu es marginal, rien ne t'importe, mais je savais qu'il y avait quelque chose au fond. J'en ai découvert une partie.

    J'essayais de me rappeler mes paroles avec insistance, mais rien à faire, il fallait que je l'écoute.

    - A la clairière, le premier regard que tu m'as lancé était froid, sans la moindre affection, et c'est uniquement pour cette raison que je suis resté. La réaction de nombreuses personnes aurait été de répondre à mon sourire, par simple politesse ; Mais toi, tu n'es pas comme ces gens, tu ne voulais pas de moi.Ta destinée était de rester seul, mais par simple plaisir égoïste j'ai changé la donne. Je savais que je pouvais tirer quelque chose de toi, à tes côtés, ma vie serait différente.Et cette nuit, tu m'as dit que je t'énervais... . Parce que tu commençais à bien trop m'apprécier, que tu n'as jamais aimé que toi et que ça t'agaçait que j'aie réussi à te faire quitter une partie de toi. Tu m'as même crié que ça ne serait plus jamais comme avant par ma faute. Quand tu m'as dit ça, plusieurs sentiments m'ont traversé : L'amusement, la honte, la joie, puis, l'espoir. Oui, pendant un moment j'ai espéré.Oui, parce que je sais qu'un jour nous serons une unité. Un tout. Peut-être demain, peut-être dans un an, mais je le sais, un jour nous serons un tout.

     

     9

    Il me regardait fixement, attendant sûrement que je dise quelque chose ; mais voilà ! Que répondre à cette tirade ? Je ne savais même pas comment réagir. J'ouvris la bouche, mais la refermais après avoir compris que je ne savais pas quoi dire. Stan avait remarqué mon manque d'aise. En se rasseyant, il reprit la parole avec son sourire :

    - Tu sais, y a rien à répondre ! Je tiens juste à t'informer de ce qui va arriver.

    - Pourquoi tu m'accordes tant d'importance, j'ai pas besoin de ça ! Répliquais-je en fronçant les sourcils.

    - Mais moi j'aurais besoin de toi.

    Ce genre de phrases me dégoûtaient. Je quittai donc la pièce et allais dans ma chambre.

    Je me servais de Stan, oui, c'était le but initial, mais lui ne voyait pas les choses dans ce sens. Il avait parlé d'un tout. Il voulait qu'on soit deux contre le monde. Quelles futilités ! Ça ne pouvait pas marcher. J'ai toujours aimé être seul, seul contre le monde, seul contre tous ces inconnus, tous ces hommes et ces femmes. J'ai vécu avec cette solitude. Qui était-il pour oser me parler ainsi.

    Mais, que se passerait-il si nous étions un tout, deux parts égales d'une unité ? On serait deux, deux imperturbables soldats dans cette lute contre ces gens.

    Sans m'en rendre compte, je matérialisais peu à peu ces images. Cette idée commençais même... à me plaire.

    Stan m'interrompit en entrant et s'assit sur mon bureau.

    - Sors d'ici, c'est ma chambre ! Lui lâchais-je le regard mauvais.
    - Beau gosse, faut qu't'achètes des œufs. Y a vraiment rien chez toi !

    - Casse-toi ! Lui criais-je en lui lançant un de mes coussins qu'il rattrapa aisément.

    - Même pas des pâtes ? Proposa t-il, moqueur.

    Je me levai donc dans le but de le faire sortir moi-même, il se dirigea alors rapidement vers la porte en souriant.

    - Du beurre ? J'suis sûr que je peux me contenter de beurre ! L'entendis-je rire derrière la porte.

    La question que je devais me poser était : « Pourquoi refusais-je de le garder avec moi et de l'apprécier ? ». Pourquoi en effet ? 

     

    10

    Un mois s'était écoulé depuis ma rencontre avec Stan, et, étrangement, le mot écoulé était approprié. Pour une raison que j'ignorais, Stan dormait chez moi. Je n'avais pas trouvé de motifs apparents pour l'y faire sortir. J'avais longtemps réfléchis à ma question, cependant, ma réponse n'était pas complète. L'horloge indiquait quatorze heures. Stan était allongé sur le sofa du salon, fumant sa cigarette. En avançant vers lui je la lui pris des mains et inspirais une bouffée. 
       
    - J'trouve que tu fumes un peu trop ces temps-ci. Tu devrais te contrôler. Il me sourit avant de rétorquer :

    - Excuse moi, tu me parle de contrôle ? Tu veux bien me rappeler qui est-ce qui, hier, au Can', était tellement bourré qu'il m'a confondu avec une jeune nympho' ?
    Je toussai violemment.
    - Qu, quoi !? J'ai fait quoi !?
    Il riait bruyamment, tellement qu'il en avait le souffle court.
    - Et ouais, beau gosse, à quelques minutes près tu te faisais violer.
    - J'trouve pas ça drôle ! Ça aurait pu être grave !
    - J't'assure qu'à ma place, t'aurais pas retenu tes rires ! Et puis, j'suis sûr que tu te serais éclaté. Ajouta t-il avec un clin d’œil.

    - Ferme la !

    C'était désormais notre routine. Levé à treize heures, engueulades enfantines, deux ou trois cigarettes par jour et la fin de soirée au Cannabitch. Pour la première fois de ma vie, je pouvais dire que je vivais. Stan m'avait permis de vivre, je lui devais toutes mes sensations. Je crois que ma réponse est désormais complète : Je devais le garder avec moi, car, pour une raison qui me restait inconnue, je l'appréciais. Je n'avais plus à le cacher ; Stan n'est pas stupide, il a dû le remarquer également. Je refusais sûrement de l'avouer parce que même enfant, mes yeux étaient vides. Jamais personne n'avait réussi à les éclairer. Stan, lui, y est parvenu. J'avais peut-être eu peur qui sait ? Non, ce n'était pas de la peur. J'avais été troublé. 
     

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