SailorFuku est un jeu de mode où tu incarnes une jeune lycéenne, dans la ville de SailorCity, au Japon.
Rencontre d'autres joueuses, évolue dans ta carrière et drague les personnages de ton choix !

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    le 27/04/2013 à 18:29

    Présentation
    Modifié le 21/06/2013

    Pour toutes celles qui voudrai être prévenues de lorsque je poste un nouveau chapitre, demandez-moi de vous prévenir dans les commentaires du club!!

    Liste des prévenues:

    -Adelice-kiki1919-Louckky-Mioc-Taeil-lomag


    CHAPITRE 1

     Il ne m’avait jamais parlé, moi non plus d’ailleurs. J’étais sûrement trop timide et j’attendais qu’il fasse le premier pas. Il était la seule personne que je croisais le matin sur le chemin me menant à mon arrêt de bus. Vendredi 6 septembre, 7h36. Je savais qu’aujourd’hui je le reverrai mais nous ne nous dirions pas un mot. Moi ? C’est Cassandra. Cassandra Prévert, oui, comme le poète mais bon, tout le monde m’appelle Cassie. Le garçon dont je parle, je ne connais même pas son nom. La seule chose que je sache de lui, c’est l’endroit où il habite. Cela fait plus d’un an maintenant que je le croise mais je ne lui ai jamais adressé la parole et maintenant c’est trop tard. Enfin, ça me paraît évident, je ne vais pas lui dire bonjour alors que ça fait des mois et des mois que j’ai eu l’occasion de le faire. De toute façon, il n’a pas l’air très bavard, ni très sociable. Un peu comme moi en fin de compte. Même si j’ai du mal à l’admettre, je suis renfermée et il est très rare que je parle de moi ou de ce que je ressens. Je me fiche du regard des autres, après tout, les gens nous jugeront toujours alors autant les laisser nous juger pour qui nous sommes vraiment. 

    D’apparence, je suis de taille moyenne, et j’ai de longs cheveux blonds et ondulés qui tombent en cascade sur mes épaules menues. Je ne suis pas superficielle. Après tout, pourquoi passer du temps à essayer de plaire à une personne qui ne remarquera jamais nos efforts ? Ce n’est pas pour autant que je ne prends pas soin de moi, non, loin de là mais jamais je ne changerai mon apparence pour qui que ce soit. J’ai toujours été comme ça, j’ai ma personnalité et je conçois que je ne plaise pas à tout le monde. 
    Ce qui m’attire chez les autres, c’est leur originalité, malheureusement de nos jours, tout le monde cherche à copier tout le monde. Mes amis sont ceux qui sortent du lot. Ce matin, nous nous sommes donné rendez-vous devant le lycée, pour pouvoir profiter ne-serait-ce que quelques instants afin de se voir tous ensemble, ou plutôt ce qu’il reste de notre groupe. En effet, nous avons tous été séparés suite à notre orientation pour la classe de première. Autant dire que maintenant, on se voit beaucoup moins et la plupart des personnes avec qui je passai du temps ont changé d’établissement. Dans ma classe, je ne connais absolument personne si ce n’est l’autre fille superficielle qui me sert de cousine. Elle s’appelle Anna, elle a de magnifiques cheveux châtains et pour elle, ce qui compte le plus est l’apparence. A chaque fois qu’elle voit la simplicité de ma tenue et de mon maquillage, elle pique une crise de nerf en disant que c’est une honte que je sorte comme ça et que je nuis à sa réputation. Elle passe son temps à entretenir sa popularité et se tue à essayer d’être parfaite à toute occasion. Et quand elle a une once d’espoir, elle tente de me changer en me prêtant des vêtements et en me présentant à ses amis, c’est d’ailleurs le triste sort qui m’attendait aujourd’hui. 

    CHAPITRE 2


    Cela faisait à présent 10 bonnes minutes que j’étais dans un état semi comateux avec les plis de mon oreiller encore imprimés sur ma joue. J’avais beau être assise sur le bord de mon lit, je n’arrivais pas à bouger. Manque de motivation sûrement. Cette année s’annonçait tellement ennuyante, enfin oui, c’est vrai quoi ! Je n’étais plus dans la classe de mes amis mais dans celle de personnes populaires à l’allure hautaine et superficielle. Comment j’allais bien pouvoir survivre ? C’est bien ce que je me demandais. Je me mis debout difficilement et commençai à marcher vers mon armoire jusqu’à me prendre le petit orteil dans le pied de mon lit. Je tombai au sol et me mis en tailleur en serrant mon pied gauche de toutes mes forces. Et comme si ça ne suffisait pas à me mettre de mauvaise humeur, ma cousine débarqua dans ma chambre toute surexcitée. Oui car ma cousine habite chez moi, ou plutôt, j’habite chez ma cousine. Mes parents sont séparés depuis mon plus jeune âge, mon père habite à l’autre bout du pays et à cette époque où ma mère n’allait pas bien et n’avait pas assez d’argent pour m’élever, ma tante a proposé de nous accueillir chez elle.

    Ma chambre se trouve donc juste à côté de celle de ma cousine ce qui est, je peux vous l’assurer, vraiment insupportable. Et encore, j’ai de la chance de ne pas être dans la sienne. En poussant la porte, Anna cria alors d’une voix perçante :
    - « Oh Cassiiiiiiiiie, regarde ce que je t’ai apporté, tu vas être TROP, TROP contente ! »
    Elle tendit fièrement un t-shirt à dentelles et un collier bien trop brillant à mon goût.
    - « Je suis sûre que ça t’ira à meeeerveille ! »
    Malgré que son comportement m’énerve au plus au point, j’avais toujours été gentille avec elle. A vrai dire, j’étais toujours gentille avec pratiquement tout le monde même si je n’en pensais pas moins. Je gardais tout pour moi et rares étaient les fois où je disais tout ce que je pensais même si je m’étais souvent surprise à avoir une grande envie de le faire. Je répondis le plus calmement possible en essayant de dissimuler la mauvaise humeur qu’exerçait ma récente blessure au pied.
     

    - « Oh, c’est… C’est vraiment magnifique ! Tellement qu’il ne vaut mieux pas que tu me le prêtes, je risque de le salir. 
    - Ne dis pas n’importe quoi, je l’ai acheté exprès pour toi, je suis sûre que tu seras resplendissante une fois que tu le porteras et puis tu ne vas pas encore remettre tes vieux vêtements ! 
    - Je les aime bien à vrai dire et je me sens plus à l’aise dedans.
    - Alleeeez, pour une fois, porte au moins ce que je t’ai apporté. Je vais encore me prendre pleins de remarques et tu sais bien que combien ça me blesse. 
    - Je suis vraiment obligée ?
    - Oui, allez montre-moi ce que ça donne ! »
    Je l’enfilai rapidement et me posta devant le miroir.
    - « Franchement, il te va TROP, TROP bien ! »
    Je la remerciai en souriant pour qu’enfin elle me laisse tranquille. Après tout, il me suffisait d’enfiler un bon gros pull et je passerai inaperçue. Je finissais rapidement de me préparer et descendis prendre mon petit déjeuner. Ma mère était assise à table, le journal à la main, encore et toujours à la recherche d’un travail.
    - « C’est toi Cassie ? - elle posa son journal - Tu es ravissante comme ça, c’est Anna qui t’a prêté ces vêtements ? 
    - Oui c’est moi ! - dit Anna qui surgissait de nulle part - J’ai dû la forcer pour qu’elle le porte mais bon le résultat en vaut la peine. »
    Je souris faussement et m’installai à la table. Quelques minutes après, j’étais déjà prête tandis qu’Anna était encore en train de se maquiller, tâche qui lui prenait au moins 20 minutes. Alors que je me tenais devant l’entrée, ma tante Chloé arriva.
    - « Tu pars déjà Cassie ? Tu veux pas que je t’emmène en voiture avec Anna tout à l’heure ? 
    - Non, ne t’inquiète pas, je vais prendre le bus, ça me fera marcher un peu ! 
    - Comme tu veux, à ce soir alors ! »

     Je franchis la porte et me dirigeai vers la rue. Une fois un peu éloignée de la maison de ma tante, je sortis un vieux pull de mon sac et l’enfilai pour cacher la tenue qu’Anna m’avait forcé à porter. Puis, je m'ébouriffai un peu les cheveux, réduisant à néant la coiffure qu’elle avait eu tant de mal à me faire. Me sentant observée, je tournai la tête et vis le fameux garçon du bus qui s’était arrêté et qui me fixait d’un œil attentif.

    CHAPITRE 3


    Il devait sûrement se demander ce que je faisais mais comme je l’ai déjà répété, je me fiche de ce que pensent les autres. Quand il comprit que je l’avais vu, il se remit à marcher et ne tarda pas à me distancer. A force de l’observer, je devinais peu à peu les traits de son caractère. Il devait sûrement être un briseur de cœurs à en juger par sa beauté, le soin qu’il appliquait à sa tenue et le comportement distant qu’il tenait. Il dégageait l’allure du brun ténébreux qui se moque de tout et qui n’a goût à rien. Que tout le monde admire sans qu’il n’ait jamais rien fais et qui a des amis par centaines. Vraiment pas mon genre, quoi. Cependant, même sans me parler, c’était comme s’il me tenait compagnie durant mon trajet. Arrivée au lycée, je pus enfin rejoindre mes amis. Parmi eux, je pouvais compter Emilie, une petite brune toujours de bonne humeur, Flore, sa nouvelle amie et Jules, un garçon que nous avons rencontré l’année dernière avec qui je m’entendais bien. Tous les autres avaient quitté notre lycée et on ne se voyait pratiquement plus. 
    On discuta un peu de notre classe mais le temps passa plus vite prévu et seulement quelques minutes après, je du aller en cours, ce dont je n’avais vraiment pas envie. A chaque fois, c’était la même chose, je ne savais pas à côté de qui me mettre et, après que j’ai choisi une table seule, un inconnu venait à côté de moi. Je ne le regardai pas et ne lui adressai encore moins la parole. A vrai dire, j’adoptai ce comportement avec toutes les personnes de ma classe, ce qui fait que je n’avais même pas retenu un quart de leurs visages. Aujourd’hui, je n’avais pas eu de chance, c’était un bavard qui s’était assis à côté de moi et il faisait tout pour me faire décrocher un mot. Je passe les « T’as une feuille ? » ou « T’as un stylo ? » auxquels je me contentai de lui donner ce dont il avait besoin sans rien dire. Armé d’un minimum de perspicacité, il remarqua assez vite que je ne parlai pas beaucoup.
    - « T’es pas une bavarde, toi… »
    Je ne voulais pas être méchante, j’étais toujours aimable avec tout le monde mais là, à ce moment même, je n’avais aucune envie de parler. J’étais juste trop déprimée par cette année qui s’annonçait loin d’être joyeuse.
    - « Non, pas trop.
    - Je vois… Et tu t’appelles comment ? dit-il essayant de lancer un sujet de discussion.
    - Cassie.
    - Ah, moi c’est Hugo.
    Je ne savais pas trop quoi répondre et à vrai dire, je ne voulais pas répondre. Je ne voulais pas parler et encore moins avec quelqu’un qui se moquerait sûrement de moi dans mon dos. Mais… Comme à mon habitude, je ne pouvais m’empêcher de montrer un minimum de gentillesse en esquissant un sourire forcé.
    - Ah, c’est super je trouve ! Enfin, comme prénom, c’est cool, quoi.
    Sur son visage se dessina un sourire qui s’effaça rapidement.
    - Arrête de mentir.
    - Quoi, comment ça ?
    - Tu penses pas un mot de ce que tu viens dire, t’as juste envie que j’arrête de te parler.
    - Pourquoi tu me dis ça ?
    - Je te dis ça parce que c’est la vérité, je le sais. Pourquoi tu veux pas me parler ? »
    Sans le remarquer, je répondis en étant sincère, en disant enfin la vérité. Mais au lieu de la lui cracher à la figure comme j’avais l’envie de le faire, j’emballai mes paroles dans un voile d’amabilité que j’avais l’habitude de porter.
    - « Je sais très bien quel genre de mec tu es… T’es comme les autres, et j’aime pas trop les gens comme ça en fait, désolé.
    - Et t’entends quoi par les gens comme ça ?
    - Tu sais de quoi je parle… Je vois bien ta façon de t’habiller ou de parler, les personnes avec qui tu traînes, tes habitudes et tout ça…
    - Alors comme ça, ça fait longtemps que tu m’observes ?
    - Non pas du tout ! répondis-je en bafouillant. C’est juste que je les connais les gars comme toi, et j’ai pas besoin de beaucoup de temps pour voir que t’es comme eux.
    - C’est faux.
    - De quoi ? »
    Je me demandais pourquoi il s’acharnait sur moi, pourquoi il n’avait pas laissé tomber l’affaire depuis longtemps. Je n’avais pas l’habitude d’échanger des discussions avec des personnes comme lui et je fus surpris de sa réaction. J’étais généralement attirée par les personnalités un peu décalées du reste des élèves. Lorsque j’apercevais une d’entre elle, l’envie de lui parler me brûlait les lèvres et c’est d’ailleurs de cette manière que je faisais toutes mes heureuses rencontres. J’aimais en spécialité les personnes de fort caractère, affirmant leur style et leur personnalité même s’il est vrai que je n’étais pas tout à fait comme ça. Je méprisais au contraire les personnes ne possédant pas de propre avis et ne vivant que par l’existence de leurs modèles. Si j’avais dû définir ce garçon, je l’aurai plutôt placé dans la deuxième catégorie, malgré son acharnement assez étrange. Après tout, c’est peut être qu’il ne pouvait tout simplement pas s’empêcher de parler, que ce soit avec quiconque lui en donne l’occasion.

    CHAPITRE 4


    Il n’empêche que je venais de lancer un débat auquel il ne pouvait s’empêcher de répondre. Il n’acceptait pas la vérité comme quoi il traînait avec des personnes superficielles et pathétiques et qu’il n’y a aucun doute comme quoi il était comme eux.
    - Ce que tu viens de dire. C’est pas parce que je traîne avec des gens comme ça que je suis comme eux. Je comprend pas pourquoi tu veux pas te faire d’amis.
    - Je suis très bien toute seule.
    - Ca se voit que non. T’as l’impression qu’on est tous pareils donc tu veux pas venir nous voir mais si tu trouvais quelqu’un à ton goût, t’hésiterais pas.
    - Comment tu peux dire tout ça sur moi ?
    - Je sais pas, je le sens, c’est tout. Ecoute, viens avec nous tout à l’heure, je te présenterais à mon groupe, je suis sûre que tu vas les aimer. Et puis comme ça tu seras plus toute seule.
    - C’est une mauvaise idée.
    - Pourquoi ?
    - Ils vont se moquer de moi, c’est sûr.
    - Pourquoi ils se moqueraient ?
    - Parce que je suis pas comme vous, je suis différente et ça, personne l’accepteras.
    - Si, moi je l’accepte et je te trouve même plutôt cool. C’est vrai quoi, t’es pas comme les autres, tu te prends pas la tête et ça c’est cool. Et puis, j’ai quand même réussi à te faire parler, Mme je-ne-suis-pas-sociable. Allez, t’es obligée d’accepter. »
    La sonnerie retentit et je me précipitai pour ranger mes affaires. Avant que je sorte de classe, Hugo m’attrapa le bras et me demanda :
    - « Alors c’est oui ? »
    Je n’eu pas le temps de répondre que tous ses potes se mirent à le charrier et à se moquer de lui. Je ne pus m’empêcher de soupirer, ils étaient bien comme je les imaginais : immatures et pathétiques.
    Je partis mais Hugo m’appela une dernière fois. Je fis non de la tête en guise de réponse et sortit définitivement de la salle. Je ne sais pas pourquoi il s’était acharné de cette façon et je n’en trouvai pas la raison.
    Une autre heure passa durant laquelle j’étais à côté d’une fille qui ne parlait pas non plus. Tant mieux. 
    La matinée s’écoula lentement mais heureusement, à aucun des cours je ne fus à côté d’Hugo. J’essayais d’éviter son regard pour ne pas qu’il me demande de nouveau de venir passer du temps avec lui et ses stupides amis. Après tout je ne le connaissais qu’à peine, et rien ne me disait que ce n’était pas qu’une simple excuse pour se moquer de moi. Remarque, ça m’aurait tout de même étonné qu’il insiste d’avantage car il n’avait aucun intérêt à le faire et devait déjà m’avoir oublié. Alors que retentissait la sonnerie de midi, Anna vint me voir aussi excitée que d’habitude.
    - « Ooooh Cassiiiiie ! T’as vu tous les beaux mecs dans notre classe, c’est PAS CRO-YABLE ! Enfin bref, ça te dirait que je te les présente tout à l’heure ? 
    - Euh non, ça va mais c’est super sympa de ta part quand même !
    - Ecoute, il faut pas que tu continues à être seule, tous le monde me pose des questions donc c’est un ordre, tu viens avec nous ce midi. C’est pour ton bien que je fais ça. »
    Je souriais faussement et parti avec elle à mon plus grand désespoir. Alors qu’on s’approchait de son groupe d’amis, je reconnu Hugo et il me vit aussi. Je m’arrêtai brusquement et essayai de trouver une excuse pour m’en aller mais Anna continua à me tirer vers eux. On se posta en face et Anna me présenta à eux.
    - « Alors, voici Cassie, ma cousine et Cassie, voici Luis, Ethan, Hugo et Noé. D’ailleurs 
    Ethan habite juste à côté de chez nous, c’est TROP, TROP COOL, non ? 
    - Ah, oui, sûrement. » répondis-je sans grande conviction.
    En effet, Ethan était en fait le garçon de mon arrêt de bus et je l’avais remarqué dès la première seconde où je l’avais aperçu parmi la bande de garçons qu’elle me présentait, Le fameux garçon à qui je n’avais jamais parlé mais qui prenait le même chemin que moi depuis plus d’un an. 
    Evidemment, Anna ne l’avait pas remarqué puisque Chloé, sa mère, l’accompagnait en voiture tous les matins. Une chose est sûre : à présent, ma cousine ferait tout pour faire le chemin de bus avec le beau Ethan, mettant un terme à mes matinées tranquilles sans que je n’ai à supporter sa voix stridente et ses manies en tous genres.
    Alors que j’étais perdue dans mes pensées, Anna, me tira pour que je m’assoie afin d’être en face des garçons. Un d’eux prit la parole.


    CHAPITRE 5

    - « C’est marrant mais vous vous ressemblez pas du tout toi et ta cousine. Enfin je veux dire que c’est pas comparable quoi, toi t’es un canon et Cassie… Comment dire, tu pourrais être jolie, hein. Enfin peut être, mais c’est ta façon de t’habiller quoi, c’est quoi ce pull, sérieux ? » dit-il entraînant le rire de ses amis. 
    Si je me souviens bien, c’était Noé qui avait parlé. En plus d’avoir une allure complètement superficielle, il est l’archétype du mec qui passe son temps à critiquer, bref, tout ce que je déteste. D’apparence, il est assez grand avec les cheveux châtain clair et des yeux marron. Sa peau est légèrement bronzée et il a une carrure plutôt musclée.
    Suite à la moquerie de Noé, Hugo ajouta :
    - « Moi je le trouve cool son pull. »
    Ses amis rirent de plus belle, ne le prenant sûrement pas au sérieux. Anna toussota, gêné alors qu’à moi, leurs remarques ne faisaient rien. Elles ne m’atteignaient même pas, j’avais tellement l’habitude. Anna tenta tout de même de me défendre :
    - « Oui, enfin, elle a mis ce pull parce qu’il faisait froid, ne vous inquiétez pas, elle s’habille pas, mais alors, pas du tout comme ça d’habitude ! Mais puisqu’il fait chaud, tu peux enlever ton pull, maintenant. Hein, Cassie ! Cassie ?
    Je sortis de mes pensées lorsqu’elle me mit un léger coup de coude dans les côtes.
    - Euh non, il fait encore un peu froid je trouve.
    - Mais non voyons, tu dis n’importe quoi, regarde, personne n’est en pull ici, alors enlève-le ! »
    C’est alors qu’Ethan me fit un regard pénétrant, comme d’un air de défi. J’avais l’impression qu’il lisait dans mes pensées et ça m’était insupportable. Il savait pertinemment ce que je portais en dessous et semblait deviner que je voulais cacher ce que ma cousine m’avait imposé de porter.
    Je ne voulais pas lui donner raison, je voulais qu’il arrête de me fixer comme ça et brusquement, je retirai mon pull laissant découvrir le haut que m’avais offert Anna.
    - « C’est bon, tout le monde est content ? dis-je agacée.
    Noé ajouta alors :
    - Ah mais c’est que toi aussi t’es pas mal quand t’es bien habillée.
    - Oui c’est vrai qu’elle est toute jolie, pas autant que moi bien sûr mais bon, quand même, hein Cassie ?
    - Ouais. Bon, je suis désolée mais il faut vraiment que j’y aille.
    - Quoi ? Tu vas où ? Non restes un peu, on a même pas encore discuté, allez, Cassie, s’il te plaaaîîît ! »
    De toute façon, je n’avais pas le choix, elle me tenait le bras, m’empêchant de partir. Je soupirai et me rassis sur le banc à contrecœur. Je ne les écoutais pas, rien de ce qu’ils ne disaient ne m’intéressait à vrai dire. Et puis, il faut dire que je ne pouvais m’empêcher de fixer Ethan. Je ne l’avais jamais vu de près auparavant et découvrir enfin le visage de ce mystérieux garçon me troublait un peu. Il avait des cheveux bruns de nature plutôt lisses mais qui ne tombaient pas sur son visage. Il avait la fameuse coiffure que tous les mecs de la terre entière ne peuvent s’empêcher de se faire. Si, vous savez, les cheveux courts sur les côtés et plus longs sur le dessus de leur crâne pour la plupart sans cervelle. C’était triste à dire, mais je ne pouvais m’empêcher de penser que ça lui allait merveilleusement bien et c’était le cas.
    Ses yeux, eux, étaient un mélange de gris et de bleu arborant un air malicieux et frimeur. 
    Je ne sais pas pourquoi, mais malgré que je ne le connaisse pas encore, quelque chose m’énervait chez lui, sans que je ne sache quoi. Sûrement son air supérieur et son regard faisant comprendre qu’il savait tout sur tout. Je ne sais pas, en tout cas, rien que le regarder m’agaçait et pourtant, je ne pouvais détourner les yeux. 
    Au bout d’un moment, il se sentit observé et me fixa à son tour mais je ne détournais pas le regard pour autant. Cette fois-ci c’était le deuxième round et je me devais de gagner. Je ne voulais pas qu’il ait une seule victoire, son air de je-suis-mieux-que-tout-le-monde ne marchait pas avec moi et ce n’est pas un pauvre gars comme lui qui m’intimiderait. Il avait tout de suite compris à quoi je jouais à en juger le petit sourire en coin qu’il arborait à présent. Il leva les yeux au ciel puis se mit à me fixer avec un léger sourire. C’était difficile de détourner le regard, il faisait tout pour me déstabiliser, en vain. C’est finalement Anna qui causa ma défaite lorsqu’elle me secoua le bras et dit :
    - « Et toi Cassie ? »
    Je soupirai tandis qu’Ethan souriait de plus belle en guise de victoire.

    CHAPITRE 6


    Je tournai la tête vers Anna et demandai en souriant :
    - « Euh, je sais pas, vous parliez de quoi ? 
    - Alala Cassie, toujours autant dans la lune ! On parlait des mecs et des filles de la classe, y’en a que tu trouves mignons toi ?
    - Euh… Je sais pas, oui sûrement ! J’ai pas trop regardé à vrai dire… Mais enfin ils le sont sûrement !
    - Bien sûr qu’ils le sont ! D’ailleurs, il va falloir que je t’en trouves un !
    - Euh… Ne t’inquiète pas pour moi, je suis très bien comme ça… 
    - Ne dis pas de conneries, hein les garçons que j’ai raison ? »
    Ils marmonnèrent une sorte de « mouais » sans grande conviction. Je me réjouis alors de voir que je n’étais pas la seule à ne pas m’intéresser aux discussions de ma cousine. Après une conversation des plus inintéressantes auxquelles je ne participai pas, nous sommes allés manger. C’est Anna qui nous avait placé et je m’étais retrouvée entre elle et Noé avec Luis en face. Je ne leur avais jamais parlé, et je n’en avais aucune envie. Ils ne pensaient qu’à se moquer des gens ce qui avait le don de m’insupporter. Anna, elle, s’était placée en face d’Ethan et à côté d’Hugo. Elle ne faisait que raconter sa vie à Ethan et il n’avait pas l’air de s’y intéresser. Quant à Hugo, lui, il ne cessait de faire des blagues et de plaisanter avec ma cousine. En fin de compte, j’étais la seule à ne pas dire un mot. 
    Enfin… Pas tout à fait. Luis, celui qui était assis en face de moi, n’avait pas sorti un son depuis que je l’avais rencontré. Même si ça ne faisait qu’il n’y a que quelques heures, cela m’intriguait un peu. Tous ses amis ne faisaient que parler, même le mystérieux Ethan. Luis avait l’air différent des autres, je ne sais même pas ce qu’il faisait avec eux.
    Il avait les cheveux très blonds avec des grands yeux bleus comme un ciel d’été. Il avait la peau assez claire et était de taille moyenne. La discussion n’étant pas ma principale occupation durant ce repas, je me contentai d’observer ces nouvelles personnes que je ne connaissais pas malgré que je devine leur caractère. A part ce fameux Luis qui paraissait différent. 
    Si je devais donner une première impression, je les décrirais ainsi : Hugo est simple d’apparence. Il est sociable et plutôt bavard d’après ce que j’ai vu. Il a des cheveux châtains, assez courts et des yeux marron. Il s’habille un peu comme tous le monde et se comporte un peu comme tout le monde. A vrai dire, il se fond tout simplement dans la masse. Passons à Noé… A vrai dire, je ne le connais pas mais du peu de ce que j’en ai vu, il est l’archétype du mec superficiel qui passe son temps à critiquer. Luis, je ne sais rien sur lui mais une chose est sûre : il est soit timide, soit il n’aime pas trop sa bande « d’amis » et refuse de parler. Je ne sais pas trop quoi penser de lui, il est peut être gentil après tout… Ou alors il est exactement comme les autres ce qui ne m’étonnerait pas non plus puisqu’il traîne avec eux. Et pour finir mes premières impression : Ethan. Il est agaçant, frimeur, superficiel, égocentrique, trop sûr de lui, et sûrement tout un autre tas de défauts. Je ne le connais pourtant pas tellement mais je ne sais pas pourquoi, j’ai un avis vraiment négatif à son propos. 
    Au bout d’une bonne vingtaine de minutes, tout le monde avait enfin terminé de manger et je pu sortir de table. En compagnie de ma cousine, j’avais l’impression d’être à un dîner de famille ! Elle m’interdisait presque de quitter la table tant que tout le monde n’avait pas fini malgré que je m’ennuyais à mourir, ce que je ne mentionnai pas, bien entendu. Après ce repas, je pu enfin me séparer de ma cousine et de ses amis. J’en profitai alors pour passer un peu de temps seule. A vrai dire, je m’ennuyai un peu mais je réussi à me persuader que ça ne pouvait pas être pire que de passer du temps avec des personnes que je n’apprécie pas. Comme on dit : « mieux vaut être seul que mal accompagné. » Ne sachant pas quoi faire, et me restant encore une bonne heure avant mon prochain cours, je sortis et m’asseyais en tailleur sur la pelouse du lycée. Je fermai doucement les yeux en mettant mes écouteurs aux oreilles. Je ne savais pas ce qui m’arrivait en ce moment. J’avais habitude de détester la solitude et d’être bienvenante et je me retrouvai là, à préférer être seule plutôt qu’avec d’autres personnes. Je ne me reconnaissais plus moi-même. En temps normal, j’étais gentille avec tout le monde, même parfois plus qu’il ne faudrait alors que là, je me surprenais à répondre méchamment, être sur la défensive et me méfier de tout et de tout le monde. 
    Alors que je méditai sur l’étrange comportement que je tenais envers les autres, quelqu’un vint s’asseoir à mes côtés. Je ne remarquai pas tout de suite sa présence, ce n’est qu’à l’odeur nauséabonde de sa cigarette que je tournai la tête.

    CHAPITRE 7


    Alors que je méditai sur l’étrange comportement que je tenais envers les autres, quelqu’un vint s’asseoir à mes côtés. Je ne remarquai pas tout de suite sa présence, ce n’est qu’à l’odeur nauséabonde de sa cigarette que je tournai la tête. 
    Je reconnus alors Luis, le garçon aux cheveux blonds. A le voir la cigarette à la bouche, je ne pu m’empêcher de le juger et me demander quelle était sa motivation pour se détruire ainsi la santé. Bien entendu je ne dis rien et détournai juste la tête en mettant ma main au visage afin de ne pas respirer sa fumée. Il remarqua aussitôt mon geste et s’exclama :
    - « Je… Je suis désolé. Je te présente mes excuses. »
    Je ne pus m’empêcher de rire à l’entendre parler ainsi. Il avait un petit accent légèrement marqué et je lui fis savoir.

    - « Tu n’es pas français, je me trompe ?
    - C’est visible tant que ça ?
    Je souris et répondis :
    - Très légèrement on va dire.
    - Ah… En fait, je ne viens pas de la France mais de… de Suède ? On dit comme ça ?
    Je fis oui de la tête et il poursuivit :
    - Je suis venu ici pour mes études mais j’ai un peu du mal avec le français. Je me suis fait accueillir par le directeur et lui m’a expliqué comment ça fonctionnait ici et il a dit à des élèves de me montrer comment était le lycée mais je m’ennuis un peu avec eux. Je t’ai vu et je suis viens ici. Je sais que tu ne parles pas beaucoup et comme moi non plus, ça m’arrange. »
    Un rire mélodieux sorti de ma bouche.
    Il avait à présent terminé sa cigarette et alla jusqu’à la poubelle pour jeter ce qu’il en
    restait. Malgré que le voir fumer m’ait un peu déçu, ce geste de sa part fit légèrement remonter mon estime de lui. Lorsqu’il revint, il me demanda timidement :
    - « Pourquoi tu ne parlais pas pendant le midi ?
    Je réfléchis quelques secondes et répondis :
    - Je ne parle pas avec les personnes que je ne connais pas et encore moins avec celles que je n’aime pas.
    - Ah… Je vois. »
    Je regrettai instantanément ma réponse. Pourquoi fallait il toujours que je trouve le moyen d’être désagréable ? J’essayai de me rattraper tant bien que mal :
    - Mais, toi je t’aime bien. Enfin, je ne te connais pas mais au moins je ne te déteste pas. Je ne déteste personne, c’est… C’est juste qu’il y en a certains que je n’aime pas mais ce n’est pas ton cas, enfin… Voilà, quoi.
    - Tu as le droit de ne pas m’aimer moi. »
    Je ne savais pas quoi répondre et d’ailleurs, je ne répondis rien. Je n’avais aucunes obligations envers lui et envers personne. « La vie est bien trop courte pour rester avec des personnes et faire des choses qui ne te rendent pas heureux. » Si seulement je pouvais agir ainsi… Plus rien ne me rendait vraiment heureuse. Ma famille, il ne m’en restait plus que ma pauvre mère au bord de la dépression. Mes amis, c’était fini à présent et je n’avais plus personne avec qui passer mon temps tout en étant réellement heureuse. Je dis réellement car faire semblant, je sais très bien le faire. C’est sûrement la seule chose que je sais faire et celle que je fais le mieux. Porter un masque affichant un sourire mensonger, complimenter les personnes et leur cacher ce que je pense vraiment. Ma triste vie devait donc se résumer à ça ? Malheureusement. Du moins c’est ce que je pensais à ce moment là. Prise d’une soudaine nostalgie, je m’allongeais sur le dos et contemplai le ciel. Je remis mes écouteurs en place laissant vibrer en mes oreilles une musique à l’humeur mélancolique. J’étais triste et ne pouvais m’empêcher de mettre une chanson qui allait me rendre d’avantage déprimée. Luis s’allongea à son tour et retira l’un de mes écouteurs pour le mettre à son oreille. Je ne réagissais pas, ni même ne me demandai pourquoi il se comportait de cette façon. C’est clair qu’il était différent de nous. Sa culture et son caractère étaient influencés par ses habitudes de son pays natal. C’était agréable de rencontrer une personne qui ne se posait pas de questions et qui n’avait pas peur de ce que pouvaient penser les autres. Il voulait faire quelque chose, il le faisait. C’est tout et c’était bien assez. J’aurai aimé être comme lui, envers les autres et envers moi-même. Être avenante et attentionnée. Arrêter de me mentir et être naturelle, dire ce que je pense et penser ce que je dis. 
    Mes pensées furent soudainement interrompues par Luis qui me posa une question.

    CHAPITRE 8


    - « C’est une chanson triste, tu es triste ? 
    - Non. 
    Je réfléchis quelques instants.
    - Je ne sais pas, je crois. Sûrement.
    Toujours armé de sa simplicité il poursuivit :
    - Tu es triste et perdue.
    Je souris.
    - C’est exactement ça.
    - Regarde ce nuage, il est en la forme d’un cœur. Pense aux personnes que tu aimes et ça suffira pour sourire. »
    Je dois dire qu’il avait une bonne imagination car si j’avais dû donner mon avis, j’aurai plutôt dis que si ce nuage était en forme de cœur, ça devait être un cœur un peu atrophié. Cette petite pensée ne m’empêcha pas de réfléchir aux personnes que j’aimais, mais il me fallut du temps avant d’en trouver une qui me redonnerait le sourire.
    Je pensais alors à ma mère sûrement en train de discuter avec ma tante autour d’une tisane. Seulement ça ne me redonna pas le sourire. Je pensai alors à Emilie, mon amie que j’avais revue ce matin mais que je ne reverrai sûrement pas avant longtemps. Je pensais ensuite à Anna, que j’aimais malgré tout et finalement, ce fut la seule qui me redonna le sourire simplement en pensant à elle et toutes ses manières. Le ton de sa voix lorsque je l’exaspère. Ses petits gestes des mains et ses cris stridents lorsque elle est heureuse. Elle n’est peut être pas très intelligente mais au moins elle ne se pose pas de questions. Elle est heureuse, elle. Je crois que tout ce qui m’énerve chez elle, ce sont également les choses que j’aime et en cherchant bien, je dois sûrement l’aimer un peu.
    Luis tourna la tête et me regarda.
    - « Tu vois qu’il y a des personnes que tu aimes.
    Je riais en repensant à Anna.
    - J’aurai jamais cru que penser à cette personne me ferait sourire à vrai dire. J’aurai même préféré que ce soit quelqu’un d’autre.
    - Tu pensais à qui ?
    - Anna.
    - Tu l’aimes bien ?
    - Je ne sais pas, peut être un peu.
    - Tu n’as pas à avoir honte. Elle est juste un petit peu… Je ne sais comment dire ça… Elle est bizarre mais gentille sûrement.
    - Je ne pense pas que gentille soit le mot exact, elle est… C’est Anna, quoi. 
    Il souriait.
    - Tu as l’air mieux que tout à l’heure. »
    Je réalisai alors que c’était vrai, sa simple présence avait réussie à me détendre. Je ne le connaissais pas mais rien que rester en sa compagnie me faisait oublier mes problèmes. Enfin, il ne fallut pas grand chose pour me les rappeler. Le simple vibreur de mon téléphone suffisait.
    Je le sortis de ma poche et lu le nouveau message provenant d’un numéro inconnu.
    « Alors, tu vois que tu as passé du temps avec nous. »
    Luis s’approcha et dit doucement :
    - « C’est le numéro d’Hugo de la classe je crois. »
    Evidemment, ça ne pouvait être que lui. S’en suivait alors d’un autre message de sa part.
    « C’est Hugo au fait. Et si tu te demandes, c’est Anna qui m’a passé ton numéro pour que tu te fasses des amis ou un truc du genre. »
    Je soupirai d’exaspérèrent.
    Si je lui avais répondu ce que je pensais vraiment, j’aurai écris « pas besoin de toi pour me faire des amis, merci. » 
    Cependant, ma continuelle gentillesse m’obligea à écrire « Tu lui diras merci de ma part. »
    Il répondit aussitôt :
    « Et par rapport à ce que je t’ai dis, tu vois que j’avais raison. »
    « C’est Anna qui m’a forcé à venir si tu veux tout savoir.. »
    « Et t’as aimé le temps passé avec nous ? »
    « Bien entendu. » 
    Réponse tout sauf sincère.
    Luis qui lisait mes messages depuis tout à l’heure dit alors :
    - « C’est vrai ce que t’écris ?
    - Non pas vraiment…
    - Et tu mens toujours à tous les personnes ?
    - En partie, oui. 
    - Pourquoi tu ne me mens pas à moi ?
    Je réfléchissais sans trouver de réponse
    - Je ne sais trop…
    - Tu n’aimes pas répondre à mes questions, hein ? dit-il en riant.
    - Et toi tu es bien curieux ! répondis-je sur le même ton.
    - Tu dis ça parce que j’ai regardé tes messages ?
    - Tu trouves pas ça être curieux, toi ?
    Il retourna sa tête vers le ciel.
    - Si, peut être un peu. »
    Je souriais et me plaçai comme lui. 
    On passait toute l’heure comme ça à écouter des musiques jusqu’à que la sonnerie retentisse. 
    J’avais le même cours que ce matin où j’étais censée être à côté d’Hugo. Je me levai, accompagnée de Luis qui fuma une dernière clope avant d’aller en cours.
    - « C’est pas bien pour ta santé ça, tu sais ? 
    - Et être malheureuse, c’est bon pour la santé ? »
    Je ne répondis rien. 
    Arrivée en classe, je m’assis à la même place que d’habitude où Hugo vint me rejoindre. Il avait l’air mécontent et il ne manqua pas de le faire remarquer.

    CHAPITRE 9

    - « Alors comme ça tu t’en vas et tu veux « soi-disant » ne pas passer du temps avec nous mais par contre tu restes pendant plus d’une heure avec l’autre blond ?
    - Mais non, je t’ai dis que j’aimais bien rester avec vous.
    - Tu as mentis, encore. Je le sais alors arrêtes !
    - C’est peut être vrai mais je te dois rien, je t’ai rencontré ce matin et je vois pas pourquoi tu t’énerves contre moi.
    - T’es pathétique.
    Je ne comprenais pas du tout sa réaction. Mais, pour ne pas être plus malheureuse encore, j’adoptai l’aptitude de Luis : règle n°1, ne pas se poser de questions. 
    On passa toute l’heure dans le silence le plus total mais ça ne me dérangeait pas. Je connaissais à peine Hugo et sa rencontre n’avait pas changée ma vie. Même si je dois avouer que c’était le seul jusqu’à présent qui décelait mes mensonges. L’après-midi passa assez vite et je ne parlai à personne pour ne pas faire d’histoires. Avoir des amis était tellement compliqué. C’est inévitable : je n’avais jusqu’à ce moment que des connaissance et j’avais déjà une histoire qui me prenait la tête. 
    Le soir venu, je rentrai en bus là où je reconnu Hugo, Ethan et Luis assis ensembles. Je n’avais jamais remarqué la présence d’Hugo et Luis mais à partir de maintenant, tout avait changé. Je les avais rencontré et ces personnes qui me paraissaient semblables aux autres se révélaient finalement plutôt différentes. C’était comme si ce paysage qui se déroulait sous mes yeux était en noir et blanc hormis ces trois jeunes hommes en couleur. L’un s’était révélé très étrange et plutôt irascible tandis que l’autre était la personne la plus simple que je n’avais jamais rencontré.
    Insouciamment et le plus naïvement du monde, Luis me fit signe pour que je m’assoie aux places de quatre avec eux. Un peu exclu de la bande, il était seul sur un banc de deux places et m’indiquait de venir combler ce vide. Bien entendu, il ne savait pas que je ne supportai pas Ethan et que je ne voulais pas revoir Hugo mais suite à son signe, ces deux derniers se retournèrent. J’étais à présent démasquée si on peut dire et je n’avais plus d’excuses pour ne pas venir. Je m’avançais doucement et m’asseyais sans dire un mot. 
    - « Tu comptais quand même pas rester seule ? Ajouta Luis comme s’il n’en avait pas fais assez.
    - Non, bien sûr que non. »
    Ethan et Hugo affichèrent un sourire narquois, l’un ne croyant pas à mes mensonges et l’autre lisant dans mes pensées. Seul Luis arborait une mine satisfaite de ma réponse, croyant dur comme fer à ce que je lui racontais. Tout le trajet se passa dans le silence tandis que le bus se vidait. Hugo partit en premier, puis ce fut au tour de Luis me laissant seule avec Ethan. Je me décalai pour être côté fenêtre et ne quittai pas des yeux le paysage qui défilait, évitant ainsi le regard exaspérant d’Ethan. Quelques minutes passèrent et ce fut à nous de descendre. Je ne savais pas si je devais l’attendre, si nous allions parler ou encore si je devait l’ignorer. Je me persuadai de ne pas me poser de questions et me dis que puisque je ne l’aimai pas, je n’avais aucun devoir envers lui. Je marchai rapidement mais lui et ses grandes jambes ne tardèrent pas à me rattraper. Il marchait à présent à la même allure que moi, me surplombant du regard. Je m’efforçai de fixer mes pieds mais il ne me fallut que peu de temps pour m’énerver contre lui.
    - « Qu’est ce que tu veux à la fin ? dis-je en m’arrêtant.
    - Je t’ai demandé quelque chose ?
    - Réponds à ma question !
    - C’est bien, tu arrêtes enfin de cacher ta personnalité.
    - Ma vie ne te regarde pas alors laisse moi tranquille !
    - Ce n’est pas moi qui ai engagé la conversation.
    - Comment tu fais ?
    - Pour ?
    - Pour toujours lire dans mes pensées et avoir le dessus sur la conversation.
    - Pourquoi tu veux savoir ça ?
    - Arrêtes d’éviter mes questions, et réponds !
    - Là c’est toi qui ne réponds pas aux miennes. »
    Cette fois-ci c’en était trop. C’était impossible de tenir un discours avec lui. C’était la première fois que je lui parlais et j’espérai que ce serait aussi la dernière. Je partis en colère et rentrai le plus vite possible chez ma tante. Je claquai la porte et m’allongeai sur mon lit. Anna déboula dans ma chambre.
    - « Tout va bien Cassie ?
    - Oui, ça va super, je suis juste un peu fatiguée. » dis-je en souriant.
    Elle repartit en me déposant un papier sur mon bureau.
    Je me levai doucement et saisit la feuille que j’allai bientôt regretter d’avoir lue.

    Les chapitres 10 et 11 sont posté dans le nouveau club: Chronique d'une adolescente in love (2)

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