Partie 1:

Je pourrais commencer cette histoire par ce qui est important mais ce n’est pas ce que je veux.

Je pourrais aussi commencer par le bon vieux : « il était une fois » mais ça n’aurait pas de sens car je ne suis pas dans un conte de fées mais dans le monde réel.

Je commence donc cette histoire par ce qui me paraît être le début de ma vie. Le vrai début, pas le jour de ma naissance officielle, mais le jour de la naissance de la vrai moi, celle que je suis aujourd’hui.

Mon enfance, mon adolescence, mon premier amour, toutes ces choses que j’ai cru être des évènements importants de ma vie et qui en réalité en étaient parce qu’ils m’ont permis d’être la « moi » d’aujourd’hui, mais qui n’étaient que des brouillons du vrai bonheur, celui que j’allais connaître.

C’est lors d’un repas associatif que j’ai croisé ce début de bonheur...

Partie 2:

J’étais une fille banale, sans amis, qui était miraculeusement en couple avec un garçon génial depuis presque 4 ans. Nous avions voyagé ensemble, nous étions, je le pensais, faits l’un pour l’autre, c’était mon premier amour… Mais revenons à nos moutons ! Lors de ce repas, j’ai appris à connaître quelques personnes de l’association qui m’avait invité, certains ne discutaient pas énormément, d’autres si, alors je me suis plutôt intéressée aux bavards et parmi eux, le vice-président de l’association, celui qui m’avait proposé de venir ce soir-là, attira mon attention plus que les autres. Il était gentil et en discutant, c’est presque comme si on s’était toujours connu. Pendant la soirée, tout le monde était occupé à son poste, moi y compris donc j’ai plutôt observé leur mode de fonctionnement et profité de cette soirée. Quelques semaines plus tard, je finis par rejoindre leur association et à devenir amie avec ce garçon, David.

Partie 3

Je ne le connaissais pas vraiment mais une certaine confiance s’est installée immédiatement. C’était comme si on se connaissait depuis toujours. Il commençait à me raconter sa vie et ses secrets, il était amoureux d’un garçon et il ne voulait pas que les gens soient au courant mais moi, il m’avait mise au courant. Ce fameux garçon est même venu me parler en me disant que j’étais la meilleure amie de David et que je devais donc, le connaître, savoir ce qu’il aimait et c’était le cas en effet. Triste réalité mais ce garçon n’était en réalité pas du tout la bonne personne, il n’avait aucun sentiment pour David et s’était juste servit de lui parce qu’il faut bien l’avouer, David était un garçon très naïf. Là, je l’ai vu dans sa phase « dépression » et je suis restée à ses côtés pour le soutenir, c’est normal je suis comme ça, j’aime aider les autres et leur faire plaisir en mettant mon propre intérêt de côté parce que le bonheur des autres, c’est mon bonheur à moi. Mon copain commençait à me faire des remarques parce qu’il n’aimait pas le fait que je passe du temps avec mon meilleur ami plutôt que lui…mais je lui avais dis qu’il n’avait aucune crainte à avoir puisqu’il aimait les garçons de toute façon.

Partie 4:

Voilà déjà la fin d’année.

2018 avait été une année assez sympathique : voyage à Hong Kong avec mon chéri, rencontre de nouvelles personnes et beaucoup d’autres choses.

Ma famille allait fêter Nouvel An à la côte et moi, je resterais avec mes chats parce que ces petits cœurs, je ne pouvais pas les laisser seuls ! Mon copain, lui, allait fêter ça avec sa famille et ne m’avait rien proposé.

C’est alors que David me proposa de boire un café dans le tea-room où nous allions presque toutes les semaines, c’était presque devenu un petit rituel. Mais ce jour-là, j’avais tellement de choses à faire ! Impossible pour moi d’y aller…

Alors j’ai eu une idée : je savais qu’il aimait la tartiflette et il n’en faisait jamais chez lui.

-Apportes ta boîte de café et viens chez moi, on va cuisiner ! lui ais-je dis.

-D’accord chaton.

Et nous voilà entrain de préparer à manger et de discuter de nos prévisions pour Nouvel An. A la fin de la journée, il m’invitait à fêter ça chez lui avec sa famille.

Partie 5

Le lendemain, je me suis préparée comme d’habitude et là, j’ai pensé à quelque chose de très pertinent.

Comment allais-je rentrer de chez lui ? Je lui ai donc demandé et sa réponse me paraissait normal : « J’ai un canapé-lit en bas dans le bureau donc tu pourras dormir là et rentrer chez toi le lendemain si tu veux. »

Je me suis donc occupée de faire mon sac et je suis allée chez lui.

On a papoté comme d’habitude, bu notre café et l’heure était arrivée, les invités de ses parents allaient arriver d’ici une vingtaine de minutes. Il se prépara donc de son côté et moi, je réfléchissais à la coiffure qui irait le mieux avec ma robe. Peu importe, j’étais moche de toute façon. C’est là qu’il arriva et qu’il me conseilla de détacher ma tresse pour laisser mes beaux cheveux détachés.

Une heure plus tard, les invités étaient arrivés, ils discutaient avec les parents de David et son frère. Moi, je discutais avec David évidemment. Nous parlions de choses totalement insensées : « Et si la vie n’était qu’un rêve ? »

Après ça, nous avons discuté de ce qu’on imaginait dans le futur et là, je fus surprise par sa réponse :

-Ma réponse va s’en doute t’étonner mais plus tard, je ne me vois pas du tout avec un garçon.Je me vois avec une fille et des enfants. Une fille comme toi.

Je rougis.

-Une fille comme toi dans le sens, qu’elle soit aussi gentille et à l’écoute et qui ne juge pas.

-D’accord, je vois. Bonne chance parce que c’est rare !

-Je sais. Je compte sur toi pour être la marraine de mes enfants du coup !

-D’accord mais alors tu seras le parrain des miens.

Et nous discutions ainsi pendant tout l’apéro.

Partie 6

Le souper commença officiellement et il était assis en face de moi, me lançant de petits sourires par-ci, par-là pour me faire sourire et ça fonctionnait évidemment !

A la fin du repas, il me dit quelque chose en langage des signes.

Je suis alors devenue rouge, rouge comme une tomate je pense. Je sentais mes joues rougir et je n’arrivais plus à contrôler mes émotions.

Il fût assez surpris que je comprenne ce qu’il avait signé car il pensait que je ne comprendrais pas mais c’est simplement parce qu’il avait une mémoire de poisson rouge.

Quelques semaines auparavant, nous avions discuté et il m’avait montré comment dire cette phrase, celle qu’on connait tous et qui compte énormément : « Je t’aime ».

Il venait de me dire « Je t’aime ».

Je n’ai pas eu le temps de dire quoi que ce soit, c’était la fin de la soirée et d’ici 1 minute, nous allions passer dans l’année 2019.

Comme chaque année, il avait prévu un feu d’artifice avec son frère, donc, nous sommes tous sortis pour admirer le spectacle.

Moi, je n’ai regardé qu’une partie, je ne pouvais m’empêcher de me demander : « Pourquoi ? Pourquoi m’a-t-il dit ça ? »

Après, nous sommes rentrés et avons tous joué à des jeux de société donc pas moyen d’en discuter avec lui mais la question continuait de résonner dans ma tête.

A suivre...

La soirée toucha à sa fin, les derniers invités venaient de partir et nous, nous sommes montés. Sans un mot, il a pris ses affaires et s’est changé, dans sa chambre, pendant que je me changeais à la salle de bain.

Je me suis alors regardé dans le miroir et j’ai pensé : « Tu es stupide. Comment peux-tu croire un instant que tu aurais une chance avec lui ? Il disait ça pour te faire plaisir…Et puis, tu es en couple ! »

Sortie de la salle de bain, il m’appela. Il me laissait son lit pour la nuit et me dit « Bonne nuit », puis, il ferma la porte et s’en alla.

Dix minutes plus tard, un sms de sa part me disant qu’il était désolé pour le « je t’aime » du repas. Je lui ai répondu que ce n’était pas grave et sa réponse me fit un choc :

-En fait, j’ai peur parce que je crois que je tombe amoureux de toi .

C’est en lisant ce message que tout s’est enchainé. Vous voyez, dans les films, quand le héros voit sa vie défiler ? C’était ça, je voyais tous les moments passés avec lui et les larmes ont commencé à couler.

-Pour moi, c’est déjà trop tard, lui ais-je envoyé.

Cette nuit-là, je n’ai pas dormi. J’ai sans doute pleuré une bonne partie de la nuit, je n’arrêtais pas d’y penser. Les mêmes phrases qu’au moment où je me suis regardée dans le miroir : « Tu es stupide. Comment peux-tu croire un instant que tu aurais une chance avec lui ? Il disait ça pour te faire plaisir…Et puis, tu es en couple ! »

Après, le mois de janvier fût long, je ne l’avais pas vu avant la fin des examens, c’est-à-dire, pas avant le 20 janvier. Tout était redevenu comme avant et ça me convenait, enfin, à moitié. J’avais tenté d’oublier cet épisode du Nouvel An mais mon cœur ne voulait pas.

Mes sentiments pour lui étaient de plus en plus forts mais j’arrivais à les cacher. Mon copain et moi, n’arrêtions pas de nous prendre la tête et je m’étais rendue compte qu’il me manipulait. Du coup, bonne idée de David, fêter la Saint-Valentin entre célibataires.

Comme ma mère n’était pas au courant de ma rupture programmée et qu’elle était du genre à me mettre mal à l’aise, je lui ai fait croire que je ferais ça avec lui.

Le 14 février, ma journée de stage se termine. J’envoie un message à David et il me dit que sa mère veut nous commander des pizzas et qu’il y a un match de foot. Pas de soucis ! Une petite soirée sympa entre amis, c’est génial.

Cette soirée se déroula exactement comme nous l’avions dit : pizzas, le match de foot, des rires et la soirée toucha à sa fin. Comme à Nouvel An, il me laissait son lit et se dirigea vers la porte pour sortir de la chambre.

Je lui pris la main et lui dis :

-Attends ! Je te dois un câlin non ?

On avait fait un pari, s’il m’écrivait un texte touchant, je lui ferais un câlin (je n’étais pas à l’aise avec ça). Nous nous sommes donc fait un câlin et puis, il m’a regardé dans les yeux, puis ma bouche et il m’a embrassé.

Après, il s’est excusé et a voulu repartir mais j’ai eu ce réflexe. J’ai attrapé son t-shirt, il s’est retourné et je l’ai embrassé, moi aussi.

Une très belle soirée débuta alors. Le lendemain matin, mon réveil sonna. Sept heures. Je devais partir, reprendre le train et aller sur mon lieu de stage. Au lieu de ça, je l’ai regardé, couché à côté de moi, et j’ai envoyé un mail à ma prof pour lui dire que je ne serais pas présente aujourd’hui. J’ai passé la journée avec lui, bisous discrets pour ne pas éveiller les soupçons chez ses parents et nos discussions habituelles.

J’étais tellement bien. Mais, en rentrant chez moi, seule, j’ai pensé à mon copain. J’étais un monstre, je l’avais trompé. Je l’ai quitté ce jour-là, il était triste, il ne comprenait pas, mais hors de question de lui dire, ça lui ferait plus de mal.

Le soir même, il vint sonner chez moi avec un bouquet et demanda à me parler. Je l’ai écouté. Il voyait son futur avec moi, il m’aimait et surprise, une bague. Il comptait me demander en mariage. Nous avions 21 ans mais il s’en foutait. Il voulait que je réfléchisse et je lui ai dis que j’allais réfléchir mais je ne pouvais pas retourner avec lui, j’étais un monstre. Quelques jours plus tard, je vis qu’il sortait avec quelqu’un et ce déjà depuis un mois.

Finalement, il était aussi monstrueux que moi. Cette situation fût le premier coup que je reçu dans le cœur mais le pire, c’était la suite.

Début mars, j’ai accompagné David à une de ses formations, comme tous les lundis, et il commença à me parler de nos amis communs qui se posaient des questions sur la Saint-Valentin. Personne n’était au courant évidemment. Et il me dit :

-Il faudrait qu’on fasse comprendre aux autres qu’il n’y a rien entre nous.

Choc au cœur. Rien entre nous ? Donc, je n’étais rien pour lui. Ok.

J’ai donc annoncé à tous ceux qui se posaient la question qu’il n’y avait rien du tout entre nous. Et évidemment, une des filles est venue me prendre la tête directement parce qu’elle était amoureuse de lui. Je l’ai dit à David et il m’a répondu : …

Et puis, jusqu’au mois d’avril, il ne m’a plus parlé. Le cœur brisé, c’est ce que j’ai eu.