» Grace & Cameron ღ
Aucun homme n’a jamais réussi à avoir cet effet-là sur moi. Je dis bien aucun. Jamais aucun. Et pourtant, j’en ai parcouru des lits différents. Assez pour arrêter de compter, d’ailleurs. Devrais-je donc appeler ça l’effet Cameron ? Aucun homme n’a jamais réussi à éveiller chez moi des palpitations dans le bas de mon ventre rien qu’en me touchant le dos. Et ce, à travers un t-shirt. Il est indéniable que Cameron a un effet très fort sur mon corps et, alors que je ne suis pas là pour ça, je venais à penser comme lui à “avancer le rendez-vous à aujourd’hui”. Après tout, pourquoi pas ? Ça ne contrarie en rien mon plan. Ce n’est pas comme si ce serait notre première fois et puis ça ne changerait rien à mes plans non plus. Ce serait juste “comme ça”. Du sexe entre “amis”. Une façon de répondre à nos besoins primaires ensemble.
Une seconde fois.
J’approche alors ma main de son visage. Et si je l’embrassais pour lui faire comprendre que dormir ne m’intéresse plus tant que ça ? Pourtant, mon bras se bloque en plein milieu de mon mouvement et je finis par le laisser retomber sur son épaule, caressant légèrement son cou avec mon doigt au passage. Ce mouvement doit paraître bizarre pour lui. Je le sais mais quelque chose m'a arrêtée. Et s'il ne veut pas au fond ? Et s’il a parlé d’avancer le rendez-vous seulement pour rire et qu’en réalité, il souhaite dormir ? Cameron est si imprévisible. Et puis, il ne faut jamais oublier qu’il ne touche qu’une fois une femme. Une fois, pas deux. Il m’a déjà touchée et là, ce serait la deuxième fois. Ai-je encore assez de fierté pour pouvoir faire face à un refus ce soir ? Je sais que non. De toute façon je n’ai jamais plus eu le courage d’affronter un rejet de la part de Cameron depuis le collège. Quand il m’a rejeté.
Je me repose finalement sur son épaule pour dormir. Je n’ai aucune envie de dormir et j’espère qu’en me reposant comme cela sur lui, il n’enlèvera pas sa main dans mon dos. J’ai honte de l’avouer mais j’aime bien la savoir là. Et son toucher sur moi est aussi quelque chose d’inqualifiable. Une chose que je ne veux même pas qualifier. Je préfère ne pas mettre de mot dessus, ça me convient comme c’est. Ambigu et incertain. C’est une partie de mon plan, c’est pour ça que je savoure ce moment, bien sûr. Petit à petit. Je dois y aller petit à petit avec Cameron.
Dans ses draps, ma tête posée sur son torse, je me mets donc à réfléchir, n'ayant rien d’autre à faire. Le sommeil ne viendra pas, je le sais. Pas tant que Cameron sera à côté de moi et je ne suis pas décidée à le laisser partir donc le sommeil ne viendra pas de la nuit. Ou vraiment tard. En attendant, je me refais cette soirée dans ma tête. Je sens mon corps recommencer à trembler sur certains moments mais il s’arrête vite et je poursuis ma rétrospective jusqu’à il y a quelques minutes. On parlait du rendez-vous et je ne l’ai pas fixé. Je ne dors pas, autant le faire maintenant. Il ne doit pas non plus dormir, comment pourrait-il dormir alors que je suis dans son lit ? Sur lui d’une certaine manière. Je remonte ma jambe sur les siennes, non pas pour l’emprisonner mais pour lui rappeler que je suis là. Je pose ma cuisse sur les siennes, il est confortable de partout. Et je suis d’ailleurs plus à l’aise comme ça que les deux jambes tendues. Si ça l’empêche de dormir, ce n’est pas grave. Ça lui fera les pieds de ne rien avoir tenté au moins.
Enfin, j’dis ça pour faire avancer mon plan bien sûr.
- Je ne te propose pas dimanche prochain mais celui d’après, je dis sans relever la tête de son torse. Si je viens là toute les semaines, je vais finir par me lasser.
C’est faux mais il n’a pas à le savoir. Il le sait sûrement déjà. Lui et son égo démesuré. Pourtant je ne veux pas jouer à la meuf collante, je n’ai pas besoin d’un homme dans ma vie et il faut qu’il voit cette indépendance qui est la mienne même si je suis dans son lit et non dans le mien. C’est vrai, ça ! Je suis dans son lit, moi et pas une autre. Pour la deuxième fois. Et si je m’amusais ? Si je dois conserver ma frustration alors lui aussi. Il est torse nu sous moi et si je ne veux pas tenter d’aller plus loin par peur qu’il me rejette, pourquoi je ne le laisserai pas venir à moi ? Si c’est lui qui me retourne sur ces draps, ça montrera que ce n’est pas moi qui insiste et qui le force mais bien lui qui en a envie.
Je suis allongée sur son épaule avec une vue plongeante sur son torse nu. Il n’a pas de poils sur le torse, seulement des marques de musculature encore présentes alors que son corps est allongé et au repos. Cet homme pourrait vraiment faire baver n’importe quelle femme. Mais je ne bave pas, je ne baverai pas devant Cameron, je ne m'abaisserai pas à ça. Jamais. Si je fais tout ça, ce n’est que pour mon plan. Ma vengeance. J’ai un plan à suivre. Du bout des doigts, je commence lentement à dessiner le contour de ses muscles. Les pectoraux, un à un. Puis les abdominaux, ils sont vraiment taillés au couteau mais je ne baverai pas. Je préfèrerai clairement les lécher. Je fais chaque muscle, doucement et en le frôlant à peine. Au fond, j’aime bien le toucher, le découvrir avec mes doigts. C’est sympa.
Lorsque je finis ses abdominaux, mes doigts s'arrêtent au niveau de quelques poils brun qui descendent sous son caleçon par la suite. Je retiens mon souffle. Ils ouvrent le chemin mais je ne peux pas mettre ma main dans son caleçon. Ce serait du harcèlement sexuel, j’en suis sûre alors, après une courte pause d’hésitation, mes doigts remontent sur sa ligne verticale. Je respire à nouveau.
J’ai si chaud.
Ça doit être la couette.










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à 18:03 le 19/03/2022
» Grace & Cameron ღ
Je la vois lever les yeux au ciel avant de se glisser sous la couette et pour seule réponse, je hausse les épaules, non sans sourire en coin. J'ai bien remarqué qu'elle ne faisait que me regarder, je sais que je ne la laisse pas du tout indifférente, mais c'est encore plus amusant de la prendre sur le fait, à me mater sans vergogne comme si je n'étais qu'un bout de viande. Ce qui est certainement le cas auprès de la gent féminine.
Savoir qu'elle est dans mon lit pour autre chose qu'une nuit de sexe me fait bizarre. Ça n'arrive jamais. Je ne ramène pas de fille chez moi pour autre chose que de la baise. Aucune à part Amelia, mais c'est ma meilleure amie, ça n'a rien à voir. Grace, c'est une de ses copines, une nana avec qui j'ai déjà couché, dans ce même lit.
Je sais pas trop ce que je fais, c'est contraire à mes principes.
À ce que je me suis imposé depuis que je ne pense plus avec mon cerveau.
Pas d'attache, pas de sentiment, que du bon temps.
Parce que je ne veux pas m'encombrer avec la même fille. Parce que j'ai pas envie de passer mon temps à répondre à ses messages et ses appels, parce que j'veux pas de sa jalousie, de ses crises car on me tourne autour. J'veux pas lui envoyer un message le matin pour lui demander comment ça va. J'veux pas lui dire que j'l'aime alors que je veux juste m'envoyer en l'air.
C'est plus simple quand c'est sans lendemain. Au moins c'est clair, elles n'ont pas besoin de s'imaginer des choses, et moi j'peux prendre mon pied sans qu'on me fasse chier.
Ah ça fait pas plaisir c'est clair. Y'en a beaucoup qui ont essayé de me changer, de me séduire pour que je tombe amoureux, mais la magie disparaît une fois la nuit passée.
Je cesse de réfléchir quand elle pose sa tête contre mon épaule, juste au niveau de la clavicule. Qu'est-ce qu'elle fait là ? Pourquoi ? Elle se fout de moi hm ? Une vieille blague pour me faire chier ? Pourtant elle ne bouge pas d'un pouce, elle reste dans la même position, et c'est à peine si j'entends sa respiration dans le silence.
Bah si j'm'attendais à ça… Je tente même pas un mouvement, je sais même pas comment je dois réagir, si je dois la laisser faire ou la repousser. Si juste elle a encore besoin d'être rassurée. Mais elle ne tremble plus, elle ne pleure plus. Je sens même son souffle régulier contre ma peau. Alors pourquoi ? Est-ce qu'elle s'attend à plus de moi ? J'suis complètement figé dans le lit, comme si mon corps ne suivait plus les indications de mon cerveau.
J'ai envie de me tourner vers elle, de croiser son regard pour comprendre. Et c'est à peine si j'ai le temps d'esquisser un mouvement, qu'elle est plus rapide que moi. Sa main repose contre mon pec et je cligne des yeux plusieurs fois avant de tourner la tête vers elle. Je ne sais pas encore quelle attitude adopter, alors elle me devance une nouvelle fois, un sourire espiègle sur les lèvres. Je fronce les sourcils, m'attendant finalement au pire. « Il me semble que j’étais déjà là dimanche dernier. Je dois prendre rendez-vous pour la semaine prochaine ou c’est acté ? » qu'elle me lance, et je souffle l'air que j'avais trop longtemps retenu dans mes poumons avant d'éclater de rire.
La situation semble tellement irréelle que c'en devient risible.
Prendre rendez-vous ?
Mon regard croise enfin le sien et je hausse un sourcil. « Je suppose qu'on peut dire que tu as été comblée et que tu demandes un nouveau round ? » que je réponds sur le même ton, le sourire ne quittant plus mes lèvres.
Contre toute attente, l'avoir contre moi n'est pas si désagréable. En fait, c'est tout le contraire. J'aime bien l'avoir tout près de moi. Et sans que je m'en rende compte, mes doigts se baladent dans son dos, par-dessus mon t-shirt.
J'avoue n'avoir pu résister à l'envie de la mater quand elle est rentrée dans ma chambre. La voir dans mon t-shirt m'a fait un effet incroyable et il a fallu que je pense à beaucoup d'horreurs pour m'éviter une trique douloureuse.
Elle ne porte rien de plus qu'une culotte avec mon haut, et si je n'avais pas de self-control, je lui aurais sauté dessus sans attendre.
« Ouais c'est ça, un rendez-vous… » que je réponds en secouant la tête, détournant le regard de son visage.
C'est fou, je l'avais encore jamais vu sans maquillage. Au lycée, bien que je ne passe pas mon temps à la mater dans les couloirs, je sais qu'elle se maquille, en soirée aussi. Et quand on a baisé… Ouais bon j'avoue que j'me suis pas attardé sur les détails.
Je repose mes yeux sur elle, sur sa peau blanche, sur les petits détails qu'elle peut parfois cacher, et je la trouve encore plus belle qu'avec tous les artifices qu'elle peut porter. Putain. Si seulement cette nana pouvait être dégueulasse. Je soupire et m'installe plus confortablement contre les oreillers, sans la repousser. « Aller, arrête de dire n'importe quoi et dors. J'me sais irrésistible mais si t'arrête pas de me mater j'vais finir par croire que tu veux avancer le rendez-vous à aujourd'hui. » je lance ça en riant, mais au fond je suis un brin sérieux.
Pas que ça me dérangerait de coucher avec elle de nouveau.
Étonnement.
J'ai du mal à me reconnaître et j'me force à me souvenir de ses larmes, de ce gros porc que j'aurais pu défoncer. Ça me calme. Elle en a eu assez pour ce soir, et j'crois que si je couche avec elle ce soir, ça serait pire.
J'sais pas. J'veux pas le savoir en fait. C'est hors de question que je remette en question des principes que j'ai bâti durant trois ans de lycée.
Faudrait peut-être que j'me tape une autre meuf pour cesser de penser à elle. Grace, c'est la pote d'Amelia, de ma meilleure amie. Je devrais juste la voir comme ça.
Pas comme une meuf que j'peux baiser.
C'est la règle, j'baise pas les potes d'Amy. C'est trop de contraintes, trop de problèmes. La semaine dernière, c'était encore autre chose, j'savais pas qu'elles étaient amies. Aujourd'hui ça change tout. Ça fait toujours des histoires, et j'veux pas que ma meilleure amie m'en veuille si je couche avec une de ses potes, elle en a plus beaucoup, alors je me doute que sa nouvelle amitié avec Grace doit lui être précieuse.
C'est pourtant pas ce qui m'empêche de caresser sa peau.
Elle s'est bien installée contre moi. Elle a bien sa main sur mon torse nu.
Puis on ne fait vraiment rien de mal, j'vois pas le problème.
Enfin si, j'le vois très bien.
C'est que Grace est une fille canon, et qu'il lui suffit de dire deux mots pour que j'la dévore sans lui laisser le temps de souffler.
Je la vois lever les yeux au ciel avant de se glisser sous la couette et pour seule réponse, je hausse les épaules, non sans sourire en coin. J'ai bien remarqué qu'elle ne faisait que me regarder, je sais que je ne la laisse pas du tout indifférente, mais c'est encore plus amusant de la prendre sur le fait, à me mater sans vergogne comme si je n'étais qu'un bout de viande. Ce qui est certainement le cas auprès de la gent féminine.
Savoir qu'elle est dans mon lit pour autre chose qu'une nuit de sexe me fait bizarre. Ça n'arrive jamais. Je ne ramène pas de fille chez moi pour autre chose que de la baise. Aucune à part Amelia, mais c'est ma meilleure amie, ça n'a rien à voir. Grace, c'est une de ses copines, une nana avec qui j'ai déjà couché, dans ce même lit.
Je sais pas trop ce que je fais, c'est contraire à mes principes.
À ce que je me suis imposé depuis que je ne pense plus avec mon cerveau.
Pas d'attache, pas de sentiment, que du bon temps.
Parce que je ne veux pas m'encombrer avec la même fille. Parce que j'ai pas envie de passer mon temps à répondre à ses messages et ses appels, parce que j'veux pas de sa jalousie, de ses crises car on me tourne autour. J'veux pas lui envoyer un message le matin pour lui demander comment ça va. J'veux pas lui dire que j'l'aime alors que je veux juste m'envoyer en l'air.
C'est plus simple quand c'est sans lendemain. Au moins c'est clair, elles n'ont pas besoin de s'imaginer des choses, et moi j'peux prendre mon pied sans qu'on me fasse chier.
Ah ça fait pas plaisir c'est clair. Y'en a beaucoup qui ont essayé de me changer, de me séduire pour que je tombe amoureux, mais la magie disparaît une fois la nuit passée.
Je cesse de réfléchir quand elle pose sa tête contre mon épaule, juste au niveau de la clavicule. Qu'est-ce qu'elle fait là ? Pourquoi ? Elle se fout de moi hm ? Une vieille blague pour me faire chier ? Pourtant elle ne bouge pas d'un pouce, elle reste dans la même position, et c'est à peine si j'entends sa respiration dans le silence.
Bah si j'm'attendais à ça… Je tente même pas un mouvement, je sais même pas comment je dois réagir, si je dois la laisser faire ou la repousser. Si juste elle a encore besoin d'être rassurée. Mais elle ne tremble plus, elle ne pleure plus. Je sens même son souffle régulier contre ma peau. Alors pourquoi ? Est-ce qu'elle s'attend à plus de moi ? J'suis complètement figé dans le lit, comme si mon corps ne suivait plus les indications de mon cerveau.
J'ai envie de me tourner vers elle, de croiser son regard pour comprendre. Et c'est à peine si j'ai le temps d'esquisser un mouvement, qu'elle est plus rapide que moi. Sa main repose contre mon pec et je cligne des yeux plusieurs fois avant de tourner la tête vers elle. Je ne sais pas encore quelle attitude adopter, alors elle me devance une nouvelle fois, un sourire espiègle sur les lèvres. Je fronce les sourcils, m'attendant finalement au pire. « Il me semble que j’étais déjà là dimanche dernier. Je dois prendre rendez-vous pour la semaine prochaine ou c’est acté ? » qu'elle me lance, et je souffle l'air que j'avais trop longtemps retenu dans mes poumons avant d'éclater de rire.
La situation semble tellement irréelle que c'en devient risible.
Prendre rendez-vous ?
Mon regard croise enfin le sien et je hausse un sourcil. « Je suppose qu'on peut dire que tu as été comblée et que tu demandes un nouveau round ? » que je réponds sur le même ton, le sourire ne quittant plus mes lèvres.
Contre toute attente, l'avoir contre moi n'est pas si désagréable. En fait, c'est tout le contraire. J'aime bien l'avoir tout près de moi. Et sans que je m'en rende compte, mes doigts se baladent dans son dos, par-dessus mon t-shirt.
J'avoue n'avoir pu résister à l'envie de la mater quand elle est rentrée dans ma chambre. La voir dans mon t-shirt m'a fait un effet incroyable et il a fallu que je pense à beaucoup d'horreurs pour m'éviter une trique douloureuse.
Elle ne porte rien de plus qu'une culotte avec mon haut, et si je n'avais pas de self-control, je lui aurais sauté dessus sans attendre.
« Ouais c'est ça, un rendez-vous… » que je réponds en secouant la tête, détournant le regard de son visage.
C'est fou, je l'avais encore jamais vu sans maquillage. Au lycée, bien que je ne passe pas mon temps à la mater dans les couloirs, je sais qu'elle se maquille, en soirée aussi. Et quand on a baisé… Ouais bon j'avoue que j'me suis pas attardé sur les détails.
Je repose mes yeux sur elle, sur sa peau blanche, sur les petits détails qu'elle peut parfois cacher, et je la trouve encore plus belle qu'avec tous les artifices qu'elle peut porter. Putain. Si seulement cette nana pouvait être dégueulasse. Je soupire et m'installe plus confortablement contre les oreillers, sans la repousser. « Aller, arrête de dire n'importe quoi et dors. J'me sais irrésistible mais si t'arrête pas de me mater j'vais finir par croire que tu veux avancer le rendez-vous à aujourd'hui. » je lance ça en riant, mais au fond je suis un brin sérieux.
Pas que ça me dérangerait de coucher avec elle de nouveau.
Étonnement.
J'ai du mal à me reconnaître et j'me force à me souvenir de ses larmes, de ce gros porc que j'aurais pu défoncer. Ça me calme. Elle en a eu assez pour ce soir, et j'crois que si je couche avec elle ce soir, ça serait pire.
J'sais pas. J'veux pas le savoir en fait. C'est hors de question que je remette en question des principes que j'ai bâti durant trois ans de lycée.
Faudrait peut-être que j'me tape une autre meuf pour cesser de penser à elle. Grace, c'est la pote d'Amelia, de ma meilleure amie. Je devrais juste la voir comme ça.
Pas comme une meuf que j'peux baiser.
C'est la règle, j'baise pas les potes d'Amy. C'est trop de contraintes, trop de problèmes. La semaine dernière, c'était encore autre chose, j'savais pas qu'elles étaient amies. Aujourd'hui ça change tout. Ça fait toujours des histoires, et j'veux pas que ma meilleure amie m'en veuille si je couche avec une de ses potes, elle en a plus beaucoup, alors je me doute que sa nouvelle amitié avec Grace doit lui être précieuse.
C'est pourtant pas ce qui m'empêche de caresser sa peau.
Elle s'est bien installée contre moi. Elle a bien sa main sur mon torse nu.
Puis on ne fait vraiment rien de mal, j'vois pas le problème.
Enfin si, j'le vois très bien.
C'est que Grace est une fille canon, et qu'il lui suffit de dire deux mots pour que j'la dévore sans lui laisser le temps de souffler.
à 12:35 le 17/03/2022
» Jason & Alexie ♡
Je l’ai rejetée jusqu’au bout. Je l’ai poussé à fuir. J’ai trouvé des raisons : tout pour son bien être sous toutes les coutures. J’ai besoin qu’elle aille bien. Si je respire, c’est parce qu’elle vit. Si je me lève le matin, c’est en espérant revoir son magnifique visage à la télé. Si je dirige cette entreprise, c’est pour la revoir sous un évènement mondain comme celui-ci. Il n’y a que ça qui compte.
Qu’elle.
C’est comme ça depuis toujours.
Et ça le sera toujours.
Je ne peux m’empêcher d’avoir un accès de colère lorsqu’elle commence à se dénigrer face à moi. Je voudrais qu’elle ait plus confiance en elle, qu’elle soit sûre de ce qu'elle représente pour moi et qu’elle comprenne ma peur. Et pourtant, ce n’est pas contre elle que je suis en colère. Je ne peux pas - plus - être en colère contre elle, c’est plus fort que moi. Elle ne mérite pas des accès de colère violents ou injustifiés, c’est pour ça que toute cette colère se dirige uniquement contre moi. Si elle a compris ça comme ça, alors c’est que je me suis mal exprimé. Encore une fois je l’ai blessée et je ne le voulais même pas. Enfin, c’est ce que je me dis mais à quoi pensais-je ? J’allais forcément la blesser en la rejetant et encore une fois, je me rends compte que je ne peux pas être son Jules. Encore moins son Roméo. Je ne mérite pas de finir avec elle, il n’y a pas d’happy end pour moi, Jason Miller.
J’aimerais être convaincu de ce que je dis jusqu’au bout et pourtant lorsqu’elle se détache de moi. Délaisse mes mains. S’écarte vers le bord du balcon. Quitte mes yeux pour de bon. Je ne suis plus rien. Il n’y a plus de colère ou de questions de mérite dans ma tête. Plus rien. Je suis profondément vide. Mon cœur ne bat plus que de tristesse alors que cette dernière s’accroche déjà à mes tripes. Je la perds. Je me perds aussi. On dit que lorsque l’être aimé vous quitte, il prend une partie de votre âme avec. Eh bien c’est faux. Elle ne prend pas qu’une partie, elle me prend littéralement toute mon âme car mon âme a été conçue pour elle. Elle n’a pas de raison d’exister si Alexie l’abandonne. Au fond, c’est la seule personne à l’atteindre et à toujours avoir essayé de la chérir. Elle la tient au creux de ses mains depuis plus de neuf ans, sans jamais s’en rendre compte aussi humble qu’elle soit.
J’ai besoin qu’elle me touche depuis qu’elle a reposé ses mains sur moi, sur mon visage, mes épaules ou même mon torse. C’est viscéral. Je ne me rappelais plus de ce que cela faisait de sentir son corps réagir à un contact, j’avais oublié qu’un simple contact de femme était capable de faire remonter des pulsions animales en moi. J’avais oublié ce pouvoir que Alexie avait sur tout mon corps à l’époque, un pouvoir qu’elle n’a pas perdu. J’espère qu’elle ne le perdra jamais, je ne veux pas qu’une autre personne me touche. Et si j’avais oublié l’effet de son corps près du mien, je n’ai jamais oublié le goût de ses lèvres. Même neuf ans après, j’aurais pu les reconnaître. On oublie pas son plus beau baiser même s’il a été volé.
Putain, j’ai besoin qu’elle m’embrasse.
Bordel, je veux qu’elle accapare mes bras.
Merde, j’ai envie qu’elle frotte sa petite tête contre mon torse.
J’ai besoin d’elle aussi égoïste que ce soit et cela, même si je dois d’abord me faire péter la gueule par son père pour tout le mal que j’ai pu lui faire auparavant. Je suis prêt à m’engager auprès de lui, lui promettre que sa douce enfant n’aura plus jamais mal, qu’il ne lui arrivera rien sans qu’elle soit vengée par la suite. Je serai son épée et son bouclier à la fois, pour elle, je suis prêt à faire des séjours en prison, s'il le faut.
Elle se retourne vers moi. Le visage défait par les larmes, ce qui me transperce le cœur. Il n’y a que pour elle que je ne suis pas insensible. Il n’y a qu’elle qui puisse me transpercer le cœur comme ça, en une simple expression de tristesse profonde. Alexie réveille l’humain bon en moi. Bon, mais maladroit. Je dois faire attention de ne pas la blesser avec cette maladresse. Elle tend la main, attrape la mienne et entrelace nos doigts. Mes yeux sont bloqués sur ce mouvement, sur ses doigts fins accrochés aux miens. Je ne vois que ça, ce rapprochement qui veut dire tellement pour moi et qui me permet de ressentir à nouveau autre chose que ce vide intersidéral qui commençait déjà à me bouffer.
Je ne relève la tête que faiblement lorsque je me rends compte que son visage bouge. Elle articule des mots mais rien ne vient jusqu’à moi. Je suis dans un autre monde, je suis ailleurs. Sur un nuage, comme on dit. Peut-être trop heureux qu’elle se soit retournée vers moi, encore une fois ? Ma dernière chance et je ne la laisserai pas m’échapper.
Coup de tête, je tire sur son bras pour la faire tomber dans mes bras. Je l’entoure de mes bras musclés, je la garde contre moi un moment. Je ne veux pas qu’elle parte. Je ne peux pas la voir s’éloigner de moi une nouvelle fois, je ne suis pas assez fort pour survivre à ça. Je lui laisse l’occasion de s’accorder, de sentir et de comprendre à quel point mon cœur ne bat aussi vite que pour elle.
-Je suis désolé, je susurre à son oreille, oublie tout ce que j’ai dit. Ne pars pas, reste avec moi, ne m’abandonne pas. Je ne suis rien sans toi, je ne me vois pas dans une vie sans toi à mes côtés. Alexie, reste, ne me lâche plus jamais.
Je l’ai rejetée jusqu’au bout. Je l’ai poussé à fuir. J’ai trouvé des raisons : tout pour son bien être sous toutes les coutures. J’ai besoin qu’elle aille bien. Si je respire, c’est parce qu’elle vit. Si je me lève le matin, c’est en espérant revoir son magnifique visage à la télé. Si je dirige cette entreprise, c’est pour la revoir sous un évènement mondain comme celui-ci. Il n’y a que ça qui compte.
Qu’elle.
C’est comme ça depuis toujours.
Et ça le sera toujours.
Je ne peux m’empêcher d’avoir un accès de colère lorsqu’elle commence à se dénigrer face à moi. Je voudrais qu’elle ait plus confiance en elle, qu’elle soit sûre de ce qu'elle représente pour moi et qu’elle comprenne ma peur. Et pourtant, ce n’est pas contre elle que je suis en colère. Je ne peux pas - plus - être en colère contre elle, c’est plus fort que moi. Elle ne mérite pas des accès de colère violents ou injustifiés, c’est pour ça que toute cette colère se dirige uniquement contre moi. Si elle a compris ça comme ça, alors c’est que je me suis mal exprimé. Encore une fois je l’ai blessée et je ne le voulais même pas. Enfin, c’est ce que je me dis mais à quoi pensais-je ? J’allais forcément la blesser en la rejetant et encore une fois, je me rends compte que je ne peux pas être son Jules. Encore moins son Roméo. Je ne mérite pas de finir avec elle, il n’y a pas d’happy end pour moi, Jason Miller.
J’aimerais être convaincu de ce que je dis jusqu’au bout et pourtant lorsqu’elle se détache de moi. Délaisse mes mains. S’écarte vers le bord du balcon. Quitte mes yeux pour de bon. Je ne suis plus rien. Il n’y a plus de colère ou de questions de mérite dans ma tête. Plus rien. Je suis profondément vide. Mon cœur ne bat plus que de tristesse alors que cette dernière s’accroche déjà à mes tripes. Je la perds. Je me perds aussi. On dit que lorsque l’être aimé vous quitte, il prend une partie de votre âme avec. Eh bien c’est faux. Elle ne prend pas qu’une partie, elle me prend littéralement toute mon âme car mon âme a été conçue pour elle. Elle n’a pas de raison d’exister si Alexie l’abandonne. Au fond, c’est la seule personne à l’atteindre et à toujours avoir essayé de la chérir. Elle la tient au creux de ses mains depuis plus de neuf ans, sans jamais s’en rendre compte aussi humble qu’elle soit.
J’ai besoin qu’elle me touche depuis qu’elle a reposé ses mains sur moi, sur mon visage, mes épaules ou même mon torse. C’est viscéral. Je ne me rappelais plus de ce que cela faisait de sentir son corps réagir à un contact, j’avais oublié qu’un simple contact de femme était capable de faire remonter des pulsions animales en moi. J’avais oublié ce pouvoir que Alexie avait sur tout mon corps à l’époque, un pouvoir qu’elle n’a pas perdu. J’espère qu’elle ne le perdra jamais, je ne veux pas qu’une autre personne me touche. Et si j’avais oublié l’effet de son corps près du mien, je n’ai jamais oublié le goût de ses lèvres. Même neuf ans après, j’aurais pu les reconnaître. On oublie pas son plus beau baiser même s’il a été volé.
Putain, j’ai besoin qu’elle m’embrasse.
Bordel, je veux qu’elle accapare mes bras.
Merde, j’ai envie qu’elle frotte sa petite tête contre mon torse.
J’ai besoin d’elle aussi égoïste que ce soit et cela, même si je dois d’abord me faire péter la gueule par son père pour tout le mal que j’ai pu lui faire auparavant. Je suis prêt à m’engager auprès de lui, lui promettre que sa douce enfant n’aura plus jamais mal, qu’il ne lui arrivera rien sans qu’elle soit vengée par la suite. Je serai son épée et son bouclier à la fois, pour elle, je suis prêt à faire des séjours en prison, s'il le faut.
Elle se retourne vers moi. Le visage défait par les larmes, ce qui me transperce le cœur. Il n’y a que pour elle que je ne suis pas insensible. Il n’y a qu’elle qui puisse me transpercer le cœur comme ça, en une simple expression de tristesse profonde. Alexie réveille l’humain bon en moi. Bon, mais maladroit. Je dois faire attention de ne pas la blesser avec cette maladresse. Elle tend la main, attrape la mienne et entrelace nos doigts. Mes yeux sont bloqués sur ce mouvement, sur ses doigts fins accrochés aux miens. Je ne vois que ça, ce rapprochement qui veut dire tellement pour moi et qui me permet de ressentir à nouveau autre chose que ce vide intersidéral qui commençait déjà à me bouffer.
Je ne relève la tête que faiblement lorsque je me rends compte que son visage bouge. Elle articule des mots mais rien ne vient jusqu’à moi. Je suis dans un autre monde, je suis ailleurs. Sur un nuage, comme on dit. Peut-être trop heureux qu’elle se soit retournée vers moi, encore une fois ? Ma dernière chance et je ne la laisserai pas m’échapper.
Coup de tête, je tire sur son bras pour la faire tomber dans mes bras. Je l’entoure de mes bras musclés, je la garde contre moi un moment. Je ne veux pas qu’elle parte. Je ne peux pas la voir s’éloigner de moi une nouvelle fois, je ne suis pas assez fort pour survivre à ça. Je lui laisse l’occasion de s’accorder, de sentir et de comprendre à quel point mon cœur ne bat aussi vite que pour elle.
-Je suis désolé, je susurre à son oreille, oublie tout ce que j’ai dit. Ne pars pas, reste avec moi, ne m’abandonne pas. Je ne suis rien sans toi, je ne me vois pas dans une vie sans toi à mes côtés. Alexie, reste, ne me lâche plus jamais.
à 19:19 le 10/03/2022
» Jason & Alexie ♡
Est-ce que j’ai encore le droit d’y croire ?
Y’a-t-il même une chance infime pour que l’on puisse chasser les douleurs du passé ?
Serons-nous bénis ?
Aurons-nous le droit de nous aimer ?
Les secondes s’écoulent comme des années alors que je n’ai pas quitté ses bras, et je ne sais plus quoi faire. Je le sens me serrer, mais j’ai le désagréable sentiment que ça ne suffit pas. Il y a autre chose. Et même si je suis convaincue qu’on peut y arriver ensemble, son corps me laisse percevoir tout ce qui se trame dans son esprit. Ses doigts qui exercent une pression dans le bas de mon dos, puis le corps qui se fige, comme si le monde n’existait plus que dans sa tête.
Et j’aimerai connaître ce monde, j’aimerai en faire partie, j’aimerai y avoir ma place, là-bas comme ici. J’ai les yeux fermés, et je ne dis plus rien, j’essaye de penser à ce que pourrait être ma vie sans lui, mais je n’y arrive pas, et si pendant presque dix ans, j’ai grandi loin de sa présence, je ne me vois pas vieillir ailleurs que près de lui. Ça fait si mal de se sentir dépendante d’une personne et à la fois, le sentiment est si doux, si bon. Parce que je me sens entière au creux de ses bras. Je ne me suis jamais sentie moi-même comme maintenant.
J’ai envie d’y croire.
Mais il a suffi d’un nom, d’une phrase, pour que tout espoir s’envole. Je n’avais plus entendu parler de lui depuis le procès, je n’ai jamais cherché à savoir et mon père a toujours fait en sorte que rien ne parvienne à mes oreilles. Même quand j’ai aperçu son père dans la salle de réception, je n’ai pensé à rien, je me suis laissée distraire par mon père, m’évitant ainsi de paniquer à l’idée de le voir. Il a suffi d’un nom pour anéantir tout ce que je voulais bâtir pour mon avenir, notre avenir, si Jason avait voulu de moi. « Diego sort de prison dans quelques semaines. » Cette phrase résonne encore dans ma tête alors que je suis complètement figée, tétanisée par la nouvelle. Il lui restait pourtant un peu plus de dix ans avant d’espérer sortir… J’écoute, je fais de mon mieux pour ne rien laisser paraître, mais c’est difficile, je suis bien sûr sous le choc, et la suite ne me fait pas plus plaisir. Il ne me rassure pas, il ne me pense pas assez forte, il doit se dire que je n’ai pas surmonté ça. Que je n’en suis pas capable. Je souffre juste en y pensant. Il parle avec assurance, avec froideur et les larmes que j’avais réussi à chasser coulent de nouveau le long de mes joues, et je n’ai plus la force de prendre la parole, les mots meurent sur le bord de mes lèvres.
J’essaye de prendre une longue inspiration, suffisamment profonde pour me donner le courage de le regarder. Et je recule d’un pas me séparant de l’étreinte sans pour autant briser la bulle qui nous entoure. Je sèche mes larmes et plonge mes yeux dans les siens.
« Tu souhaites autant que moi que l’on puisse être ensemble et heureux, et pourtant tu ne me crois pas capable de le supporter ? Parce qu’il sera toujours là ? Parce qu’il ne quittera pas ta vie ? Jason… Je ne suis plus la même Alexie, oui, il y aura toujours des séquelles de ce que j’ai vécu, mais j’ai surmonté le plus dur, je me suis soignée, j’ai guéri, j’ai avancé. Alors oui, j’aurai sûrement encore peur si je dois le croiser. Mais je ne suis plus toute seule. Et ça me fait tellement mal que tu me rejettes parce que tu ne crois pas en moi. »
Mes mains tremblent et je les serre en deux poings pour éviter que ça se remarque davantage. Je lui tourne le dos pour m’accrocher à la rambarde et laisse mes yeux se perdre dans les lumières des buildings.
J’ai mal au coeur, j’ai la gorge nouée à mesure de retenir mes sanglots et je n’aurai bientôt plus assez de larmes pour pleurer.
Est-ce que ça vaut encore la peine d’espérer un avenir avec lui ?
Est-ce que ça vaut encore le coup d’y croire ?
L’amour c’est tellement fragile. C’est tellement faible. C’est pourtant tellement fort aussi, tellement tout. L’amour c’est lui. Mais ça devrait être un nous. Je n’arrive pas à quitter le balcon, je n’arrive pas à m’imaginer partir d’ici. Ça serait tirer un trait sur une histoire qui n’a jamais commencé. J’ai besoin d’écrire ce livre, je le désire si fort, mais je ne pourrai jamais le faire seule.
Je finis par me retourner, mon visage n’est plus ce qu’il était, elle est loin l’élégante Alexie, elle a perdue de sa superbe, le noir de ses yeux à couler sur ses joues, le rouge à lèvres s’est perdu dans les baisers échangés, et pourtant je n’aurai jamais honte de le laisser me regarder.
Je tends ma main, cherchant la sienne où je viens y nouer mes doigts.
« Laisse moi une chance d’être avec toi. Laisse nous une chance… Tu ne peux pas me demander de partir alors que tu souhaites que je reste autant que moi. Je ne veux pas renoncer à nous, pour une fois je serai égoïste. Ma décision est prise, je veux faire ma vie avec toi Jason, je veux qu’on soit une famille tous les deux, qu’on puisse se faire confiance, s’aimer aveuglément, qu’on puisse compter l’un sur l’autre pour n’importe quoi. Je veux être ta meilleure amie, ta confidente, ta copine, ta femme, et je veux que tu sois tout ça pour moi, et même plus. Parce que je t’aime, comme je n’aimerai jamais personne. Laisse moi la chance de passer ma vie avec toi, de te montrer que je ne suis plus celle que tu as connu, que je suis devenue une femme forte et qui sait où elle va et ce qu’elle veut. »
J’essaye de me construire une assurance solide alors qu’au fond de moi, je suis morte de peur. Et s’il me rejetait encore ?
Aurai-je seulement la force de l’accepter ? Serai-je vraiment capable de le surmonter et me relever ?
Est-ce que j’ai encore le droit d’y croire ?
Y’a-t-il même une chance infime pour que l’on puisse chasser les douleurs du passé ?
Serons-nous bénis ?
Aurons-nous le droit de nous aimer ?
Les secondes s’écoulent comme des années alors que je n’ai pas quitté ses bras, et je ne sais plus quoi faire. Je le sens me serrer, mais j’ai le désagréable sentiment que ça ne suffit pas. Il y a autre chose. Et même si je suis convaincue qu’on peut y arriver ensemble, son corps me laisse percevoir tout ce qui se trame dans son esprit. Ses doigts qui exercent une pression dans le bas de mon dos, puis le corps qui se fige, comme si le monde n’existait plus que dans sa tête.
Et j’aimerai connaître ce monde, j’aimerai en faire partie, j’aimerai y avoir ma place, là-bas comme ici. J’ai les yeux fermés, et je ne dis plus rien, j’essaye de penser à ce que pourrait être ma vie sans lui, mais je n’y arrive pas, et si pendant presque dix ans, j’ai grandi loin de sa présence, je ne me vois pas vieillir ailleurs que près de lui. Ça fait si mal de se sentir dépendante d’une personne et à la fois, le sentiment est si doux, si bon. Parce que je me sens entière au creux de ses bras. Je ne me suis jamais sentie moi-même comme maintenant.
J’ai envie d’y croire.
Mais il a suffi d’un nom, d’une phrase, pour que tout espoir s’envole. Je n’avais plus entendu parler de lui depuis le procès, je n’ai jamais cherché à savoir et mon père a toujours fait en sorte que rien ne parvienne à mes oreilles. Même quand j’ai aperçu son père dans la salle de réception, je n’ai pensé à rien, je me suis laissée distraire par mon père, m’évitant ainsi de paniquer à l’idée de le voir. Il a suffi d’un nom pour anéantir tout ce que je voulais bâtir pour mon avenir, notre avenir, si Jason avait voulu de moi. « Diego sort de prison dans quelques semaines. » Cette phrase résonne encore dans ma tête alors que je suis complètement figée, tétanisée par la nouvelle. Il lui restait pourtant un peu plus de dix ans avant d’espérer sortir… J’écoute, je fais de mon mieux pour ne rien laisser paraître, mais c’est difficile, je suis bien sûr sous le choc, et la suite ne me fait pas plus plaisir. Il ne me rassure pas, il ne me pense pas assez forte, il doit se dire que je n’ai pas surmonté ça. Que je n’en suis pas capable. Je souffre juste en y pensant. Il parle avec assurance, avec froideur et les larmes que j’avais réussi à chasser coulent de nouveau le long de mes joues, et je n’ai plus la force de prendre la parole, les mots meurent sur le bord de mes lèvres.
J’essaye de prendre une longue inspiration, suffisamment profonde pour me donner le courage de le regarder. Et je recule d’un pas me séparant de l’étreinte sans pour autant briser la bulle qui nous entoure. Je sèche mes larmes et plonge mes yeux dans les siens.
« Tu souhaites autant que moi que l’on puisse être ensemble et heureux, et pourtant tu ne me crois pas capable de le supporter ? Parce qu’il sera toujours là ? Parce qu’il ne quittera pas ta vie ? Jason… Je ne suis plus la même Alexie, oui, il y aura toujours des séquelles de ce que j’ai vécu, mais j’ai surmonté le plus dur, je me suis soignée, j’ai guéri, j’ai avancé. Alors oui, j’aurai sûrement encore peur si je dois le croiser. Mais je ne suis plus toute seule. Et ça me fait tellement mal que tu me rejettes parce que tu ne crois pas en moi. »
Mes mains tremblent et je les serre en deux poings pour éviter que ça se remarque davantage. Je lui tourne le dos pour m’accrocher à la rambarde et laisse mes yeux se perdre dans les lumières des buildings.
J’ai mal au coeur, j’ai la gorge nouée à mesure de retenir mes sanglots et je n’aurai bientôt plus assez de larmes pour pleurer.
Est-ce que ça vaut encore la peine d’espérer un avenir avec lui ?
Est-ce que ça vaut encore le coup d’y croire ?
L’amour c’est tellement fragile. C’est tellement faible. C’est pourtant tellement fort aussi, tellement tout. L’amour c’est lui. Mais ça devrait être un nous. Je n’arrive pas à quitter le balcon, je n’arrive pas à m’imaginer partir d’ici. Ça serait tirer un trait sur une histoire qui n’a jamais commencé. J’ai besoin d’écrire ce livre, je le désire si fort, mais je ne pourrai jamais le faire seule.
Je finis par me retourner, mon visage n’est plus ce qu’il était, elle est loin l’élégante Alexie, elle a perdue de sa superbe, le noir de ses yeux à couler sur ses joues, le rouge à lèvres s’est perdu dans les baisers échangés, et pourtant je n’aurai jamais honte de le laisser me regarder.
Je tends ma main, cherchant la sienne où je viens y nouer mes doigts.
« Laisse moi une chance d’être avec toi. Laisse nous une chance… Tu ne peux pas me demander de partir alors que tu souhaites que je reste autant que moi. Je ne veux pas renoncer à nous, pour une fois je serai égoïste. Ma décision est prise, je veux faire ma vie avec toi Jason, je veux qu’on soit une famille tous les deux, qu’on puisse se faire confiance, s’aimer aveuglément, qu’on puisse compter l’un sur l’autre pour n’importe quoi. Je veux être ta meilleure amie, ta confidente, ta copine, ta femme, et je veux que tu sois tout ça pour moi, et même plus. Parce que je t’aime, comme je n’aimerai jamais personne. Laisse moi la chance de passer ma vie avec toi, de te montrer que je ne suis plus celle que tu as connu, que je suis devenue une femme forte et qui sait où elle va et ce qu’elle veut. »
J’essaye de me construire une assurance solide alors qu’au fond de moi, je suis morte de peur. Et s’il me rejetait encore ?
Aurai-je seulement la force de l’accepter ? Serai-je vraiment capable de le surmonter et me relever ?
à 22:17 le 04/03/2022
» Grace & Cameron ღ
Tout se passe si vite. J’étais dans une ruelle insalubre, dégueulasse et puante. La seconde d’après je suis là, silencieuse, dans la chambre de Cameron.
Figée comme une vierge effarouchée.
Ce que je ne suis pas, d’ailleurs.
Il me laisse là, plantée en plein milieu de sa chambre comme une idiote alors que mon cerveau ne fait pas tous les rapprochements. Comme une enfant en état de choc, je cligne plusieurs fois des yeux alors que je ne me fais toujours pas à la situation. Suis-je bien de retour dans cette chambre ? Cette chambre dont je me suis barrée une semaine plus tôt en catimini alors qu’il dormait encore ? Cette même pièce qui n’est accessible qu’une fois pour n’importe quelle femme. J’ai sûrement l’air stupide en restant figée comme une statut dans cette pièce, face au lit. Vide, qui plus est. Je n’ose pas tourner la tête vers le miroir pour voir à quoi je ressemble, sûrement à rien à cause de mes larmes. Je n’aime pas être faible mais je ne regrette plus de l’avoir été, pas pour là où cela m’a conduit et alors que je sens encore la chaleur de sa poigne sur ma taille.
Je me souviens de la scène. Il m’a guidé pendant tout le chemin.
Je crois que je rougis en repensant à cette scène. J’ai l’air d’une imbécile d’adolescente à l’eau de rose. Beurk.
Mais j’adore cette nouvelle attention qu’il me porte. Je me sens plus en sécurité, bizarrement. Avec lui autour de moi, tout est plus coloré. Ma vie prend un sens et elle vaut le coup d’être vécue. A ses côtés, je n’ai pas à me cacher.
Grace, on se concentre sur le plan ! Il faut que je mette les bouchées doubles.
Il revient dans la chambre et je n’ai toujours pas bougé d’un pouce. Ce n’est pas en le découvrant en caleçon sur le pas de la porte, d’ailleurs, que mon cerveau s’active plus. Au contraire, il est d’autant plus au ralenti, complètement dépassé par les évènements.
Il me jette quelque chose dessus que je rattrape maladroitement avant de le déplier et de l’examiner. Un t-shirt ? Il se laisse tomber sur son lit et le message passe enfin. Mes cellules nerveuses captent de nouveau l’information et je me faufile hors de la chambre pour rejoindre la salle de bain que je me rappelle avoir entraperçue tout à l’heure. Je me démaquille, enlève mes vêtements, enfile son t-shirt. Il a son odeur et je me fais violence pour ne pas relever le col rond et le humer. Je ne le ferai pas, enfin, on va dire que je ne l’ai pas fait. Comme si de rien était, je récupère mes fringues en boule et me mate un coup dans le miroir de pied dans la salle de bain avant de partir. Le t-shirt n’est pas si long que ça, il s’arrête à mi-fesse et laisse à la vue de tous une partie de ma fesse et de mon tanga. Je n’essaie pas de baisser le t-shirt, je n’ai rien à cacher et je suis même fière de ce corps.
Je sors enfin de la salle de bain après une vingtaine de minutes et me faufile à nouveau dans la chambre. Je pose mes fringues sur une chaise et me tourne vers le lit.
Vers Cameron.
Pause. Mon corps s’arrête. Tout mon être repasse au ralenti et je me maudis pour cette réaction. Pourtant, dans l’intimité de cette chambre, je laisse mes yeux caresser son corps. Je suis littéralement sur pause alors que mes yeux s'arrêtent sur ses abdos taillés au couteau. C’est, d’ailleurs, parce que je tombe nez à nez avec son torse que je réalise qu’il s’est tourné depuis tout à l’heure.
- Bah alors, tu viens ou tu préfères dormir par terre ?
Ces mots me rappellent à l’ordre et font ressurgir ma fierté. Pour qui se prend-il ? Comment croit-il pouvoir me traiter celui-ci ? J’hallucine. Un moment de faiblesse, il n’y en aura qu’un, ça c’est sûr ! Je lève les yeux au ciel avant de soulever la couette du côté du lit qu’il m’a laissé pour m’y glisser tout doucement. Je pose ma tête sur l’oreiller avec une vision directe sur son épaule et sa clavicule.
Bon Dieu.
Je baisse la tête, alors que je mets enfin et de nouveau des mots sur la situation. Je suis dans le lit de Cameron. Cette fois, je suis sobre. Et je n’ai pas été amenée ici pour être baisée, à priori. Cela fait aussi deux fois que je mets les pieds dans cette pièce à usage unique. Un compte-rendu de la situation se forme petit à petit dans ma tête. Tout l’alcool ingéré dans la soirée à disparu, mon esprit n’est plus embrouillé et mes objectifs se remettent complètement en place.
Je n’ai qu’une mission, il faut que je la mène à bien.
Je ne l’ai approché que pour ça après tout.
Je repense à mon plan. Revois ce que j’avais prévu. En réalité, je n’avais rien de prévu, je n’avais que la finalité car le plus dur était d’approcher Cameron. De se faire une place “légitime” auprès de lui. Et maintenant, je suis là dans son lit.
Il est temps que ça avance.
Le tout pour le tout, je décide de rapprocher mon corps de lui. Je pose ma tête sur sa clavicule. Je n’ai même pas besoin d’essayer de me replacer car je suis mal calée, cette place est modelée pour mon visage. J’impose un contact, sans pour autant aller trop loin. Je n’essaie pas d’entrecroiser mes jambes avec les siennes, ni même de me coller à son bassin. Je suis à côté, tout prêt mais pas collante. J’essaie de ne pas l’étouffer. Je suis “raisonnablement” dans son lit, posée sur lui comme si c’était la chose la plus naturelle.
Je sais que ça ne l’est pas.
Vraiment pas, pour ainsi dire.
C’est peut-être pour ça que j’attends une réaction de sa part. Je ne parle pas et j’évite même de respirer pour entendre le moindre geste qu’il pourrait faire. Je ne veux pas qu’il m’écarte, pas parce que cela me ferait mal au cœur, bien évidemment que non, mais parce que ça ne ferait que reculer mon plan et flinguer notre rapprochement de cette dernière semaine. Alors que je le sens bouger, je réagis en première. Je ne sais pas ce qu’il veut faire mais, je n’ai pas du tout envie de le laisser faire. Je pose ma main sur son pecs en redressant légèrement ma tête, nous sommes proches et je suis très heureuse de m’être brossée les dents dans la salle de bains pour troquer mon haleine d’alcool par de la menthe fraîche. Je ne me laisse pas déconcentrer et j’enchaîne avec un sourire joueur, celui qui lui est toujours dédié :
- Il me semble que j’étais déjà là dimanche dernier. Je dois prendre rendez-vous pour la semaine prochaine ou c’est acté ?
S’il te plaît Dieu, qu’il ne me repousse pas.
Je veux aller plus loin !
Dans mon plan, bien entendu.
Tout se passe si vite. J’étais dans une ruelle insalubre, dégueulasse et puante. La seconde d’après je suis là, silencieuse, dans la chambre de Cameron.
Figée comme une vierge effarouchée.
Ce que je ne suis pas, d’ailleurs.
Il me laisse là, plantée en plein milieu de sa chambre comme une idiote alors que mon cerveau ne fait pas tous les rapprochements. Comme une enfant en état de choc, je cligne plusieurs fois des yeux alors que je ne me fais toujours pas à la situation. Suis-je bien de retour dans cette chambre ? Cette chambre dont je me suis barrée une semaine plus tôt en catimini alors qu’il dormait encore ? Cette même pièce qui n’est accessible qu’une fois pour n’importe quelle femme. J’ai sûrement l’air stupide en restant figée comme une statut dans cette pièce, face au lit. Vide, qui plus est. Je n’ose pas tourner la tête vers le miroir pour voir à quoi je ressemble, sûrement à rien à cause de mes larmes. Je n’aime pas être faible mais je ne regrette plus de l’avoir été, pas pour là où cela m’a conduit et alors que je sens encore la chaleur de sa poigne sur ma taille.
Je me souviens de la scène. Il m’a guidé pendant tout le chemin.
Je crois que je rougis en repensant à cette scène. J’ai l’air d’une imbécile d’adolescente à l’eau de rose. Beurk.
Mais j’adore cette nouvelle attention qu’il me porte. Je me sens plus en sécurité, bizarrement. Avec lui autour de moi, tout est plus coloré. Ma vie prend un sens et elle vaut le coup d’être vécue. A ses côtés, je n’ai pas à me cacher.
Grace, on se concentre sur le plan ! Il faut que je mette les bouchées doubles.
Il revient dans la chambre et je n’ai toujours pas bougé d’un pouce. Ce n’est pas en le découvrant en caleçon sur le pas de la porte, d’ailleurs, que mon cerveau s’active plus. Au contraire, il est d’autant plus au ralenti, complètement dépassé par les évènements.
Il me jette quelque chose dessus que je rattrape maladroitement avant de le déplier et de l’examiner. Un t-shirt ? Il se laisse tomber sur son lit et le message passe enfin. Mes cellules nerveuses captent de nouveau l’information et je me faufile hors de la chambre pour rejoindre la salle de bain que je me rappelle avoir entraperçue tout à l’heure. Je me démaquille, enlève mes vêtements, enfile son t-shirt. Il a son odeur et je me fais violence pour ne pas relever le col rond et le humer. Je ne le ferai pas, enfin, on va dire que je ne l’ai pas fait. Comme si de rien était, je récupère mes fringues en boule et me mate un coup dans le miroir de pied dans la salle de bain avant de partir. Le t-shirt n’est pas si long que ça, il s’arrête à mi-fesse et laisse à la vue de tous une partie de ma fesse et de mon tanga. Je n’essaie pas de baisser le t-shirt, je n’ai rien à cacher et je suis même fière de ce corps.
Je sors enfin de la salle de bain après une vingtaine de minutes et me faufile à nouveau dans la chambre. Je pose mes fringues sur une chaise et me tourne vers le lit.
Vers Cameron.
Pause. Mon corps s’arrête. Tout mon être repasse au ralenti et je me maudis pour cette réaction. Pourtant, dans l’intimité de cette chambre, je laisse mes yeux caresser son corps. Je suis littéralement sur pause alors que mes yeux s'arrêtent sur ses abdos taillés au couteau. C’est, d’ailleurs, parce que je tombe nez à nez avec son torse que je réalise qu’il s’est tourné depuis tout à l’heure.
- Bah alors, tu viens ou tu préfères dormir par terre ?
Ces mots me rappellent à l’ordre et font ressurgir ma fierté. Pour qui se prend-il ? Comment croit-il pouvoir me traiter celui-ci ? J’hallucine. Un moment de faiblesse, il n’y en aura qu’un, ça c’est sûr ! Je lève les yeux au ciel avant de soulever la couette du côté du lit qu’il m’a laissé pour m’y glisser tout doucement. Je pose ma tête sur l’oreiller avec une vision directe sur son épaule et sa clavicule.
Bon Dieu.
Je baisse la tête, alors que je mets enfin et de nouveau des mots sur la situation. Je suis dans le lit de Cameron. Cette fois, je suis sobre. Et je n’ai pas été amenée ici pour être baisée, à priori. Cela fait aussi deux fois que je mets les pieds dans cette pièce à usage unique. Un compte-rendu de la situation se forme petit à petit dans ma tête. Tout l’alcool ingéré dans la soirée à disparu, mon esprit n’est plus embrouillé et mes objectifs se remettent complètement en place.
Je n’ai qu’une mission, il faut que je la mène à bien.
Je ne l’ai approché que pour ça après tout.
Je repense à mon plan. Revois ce que j’avais prévu. En réalité, je n’avais rien de prévu, je n’avais que la finalité car le plus dur était d’approcher Cameron. De se faire une place “légitime” auprès de lui. Et maintenant, je suis là dans son lit.
Il est temps que ça avance.
Le tout pour le tout, je décide de rapprocher mon corps de lui. Je pose ma tête sur sa clavicule. Je n’ai même pas besoin d’essayer de me replacer car je suis mal calée, cette place est modelée pour mon visage. J’impose un contact, sans pour autant aller trop loin. Je n’essaie pas d’entrecroiser mes jambes avec les siennes, ni même de me coller à son bassin. Je suis à côté, tout prêt mais pas collante. J’essaie de ne pas l’étouffer. Je suis “raisonnablement” dans son lit, posée sur lui comme si c’était la chose la plus naturelle.
Je sais que ça ne l’est pas.
Vraiment pas, pour ainsi dire.
C’est peut-être pour ça que j’attends une réaction de sa part. Je ne parle pas et j’évite même de respirer pour entendre le moindre geste qu’il pourrait faire. Je ne veux pas qu’il m’écarte, pas parce que cela me ferait mal au cœur, bien évidemment que non, mais parce que ça ne ferait que reculer mon plan et flinguer notre rapprochement de cette dernière semaine. Alors que je le sens bouger, je réagis en première. Je ne sais pas ce qu’il veut faire mais, je n’ai pas du tout envie de le laisser faire. Je pose ma main sur son pecs en redressant légèrement ma tête, nous sommes proches et je suis très heureuse de m’être brossée les dents dans la salle de bains pour troquer mon haleine d’alcool par de la menthe fraîche. Je ne me laisse pas déconcentrer et j’enchaîne avec un sourire joueur, celui qui lui est toujours dédié :
- Il me semble que j’étais déjà là dimanche dernier. Je dois prendre rendez-vous pour la semaine prochaine ou c’est acté ?
S’il te plaît Dieu, qu’il ne me repousse pas.
Je veux aller plus loin !
Dans mon plan, bien entendu.
à 00:00 le 14/02/2022
» Grace & Cameron ღ
« Ecoute, je ne veux vraiment pas te déranger. Je ne peux pas rentrer chez moi maintenant, il ne dort pas encore. C’est trop dangereux. Mais si tu veux y aller, je peux retourner au bar, si ça te rassure et je rentrerai après. » Qu’elle me lance après un petit silence, et je roule des yeux. Si ça me rassure qu’elle retourne au bar ? Elle se fout de ma gueule ou elle est juste complètement naïve et inconsciente ? Je souffle bruyamment et donne un coup dans un vieux déchet. Ça m’énerve. Vraiment j’arrive pas à comprendre comment les nanas réfléchissent, et finalement je ne suis pas vraiment sûr de vouloir le savoir quand elle réagit comme ça.
Elle pense vraiment que je vais la laisser rentrer au bar toute seule ? Puis se taper le chemin à pied jusqu’à chez elle ? J’ai envie d’éclater de rire sur l’instant, mais je préfère me taire. Je sens qu’elle tremble toujours et je finis par me dire qu’en effet, le bar n’est pas non plus une bonne idée.
« Aller tais toi. Je sais pas si c’est parce que t’es inconsciente ou si c’est à cause des restes d’alcool, mais tu dis vraiment n’importe quoi. » Que je réponds finalement en me relevant. J’en profite pour passer mes mains sur sa taille afin de la remettre debout. « On va aller chez moi, et c’est pas la peine de négocier. Kev’ pourra pas avoir les yeux sur toi en permanence, et on sait même pas si l’autre porc traine pas encore dans le coin. Je te l’ai dit, je te laisse pas là. »
La maison de ma mère n’est pas loin de la ruelle, alors on sera vite au chaud. À cette heure-là, je doute que quelqu’un soit encore éveillé, et ça m’arrange bien. J’attrape la main de Grace pour la poser sur mon bras afin qu’elle se tienne à quelque chose dans le doute où elle ne tiendrait pas l’équilibre.
Je marche en silence sur la route, je regarde plusieurs fois dans sa direction, puis je la lâche enfin quand on passe le pas de la porte. La maison est plongée dans le noir et j’en suis soulagé. J’ai pas le temps ni l’énergie de me prendre la tête avec mon beauf ce soir, c’est mieux qu’il se trouve loin de moi cette fois encore.
Tournant la tête vers Grace, je lui intime le silence en mettant mon index contre mes lèvres, et je lui indique de me suivre dans les escaliers. J’ouvre premièrement la porte de la salle de bain, et je lui sors de quoi retirer son mascara de ses joues. Et sans la moindre pudeur, je retire mon t-shirt pour le jeter avec le linge sale. J’en fais de même avec mon jean et je quitte la salle de bain pour me rendre dans ma chambre. J’ouvre mon armoire et parmi les t-shirts qui trainent, j’en attrape un et le lui jette dès qu’elle passe la porte.
« Changes toi, tu seras mieux pour dormir. » Je lui lance dans un chuchotement fermant rapidement les volets avant de faire un aller-retour pour me brosser les dents.
Quand je rentre dans ma chambre, toujours vêtu d’un simple boxer, je ne m’attarde pas plus longtemps et tombe mollement dans mon lit.
Mon regard tombe sur Grace, et je pense la tête sur le côté.
« Bah alors, tu viens ou tu préfères dormir par terre ? » Que je demande, haussant les sourcils et souriant de toutes mes dents.
Ouais.
Je me surprends moi-même.
Mais elle semble si fragile et vulnérable ce soir que je n’ai pas le coeur à la laisser dormir seule.
C’est pas dans mes habitudes c’est clair.
C’est de notoriété publique que Cameron ne partage son lit avec la même nana qu’une seule fois. Mais serait-elle allée dans celui d’un autre si je ne lui proposais pas de dormir avec moi ?
Je préfère ne pas le savoir et me dire qu’elle est là.
C’est con. J’en ai rien à foutre des femmes normalement, je tire mon coup et je me casse. J’ai pas le temps pour faire dans les sentiments. Mais c’est visiblement plus fort que moi ce soir. Alors je laisse faire mes instincts à la con et je soulève la couette pour lui faire une place.
Mes potes me prendront pour un malade si je leur raconte ça.
Je pourrai presque rire de moi, mais finalement, avoir Grace dans mon lit n’est pas si désagréable.
« Ecoute, je ne veux vraiment pas te déranger. Je ne peux pas rentrer chez moi maintenant, il ne dort pas encore. C’est trop dangereux. Mais si tu veux y aller, je peux retourner au bar, si ça te rassure et je rentrerai après. » Qu’elle me lance après un petit silence, et je roule des yeux. Si ça me rassure qu’elle retourne au bar ? Elle se fout de ma gueule ou elle est juste complètement naïve et inconsciente ? Je souffle bruyamment et donne un coup dans un vieux déchet. Ça m’énerve. Vraiment j’arrive pas à comprendre comment les nanas réfléchissent, et finalement je ne suis pas vraiment sûr de vouloir le savoir quand elle réagit comme ça.
Elle pense vraiment que je vais la laisser rentrer au bar toute seule ? Puis se taper le chemin à pied jusqu’à chez elle ? J’ai envie d’éclater de rire sur l’instant, mais je préfère me taire. Je sens qu’elle tremble toujours et je finis par me dire qu’en effet, le bar n’est pas non plus une bonne idée.
« Aller tais toi. Je sais pas si c’est parce que t’es inconsciente ou si c’est à cause des restes d’alcool, mais tu dis vraiment n’importe quoi. » Que je réponds finalement en me relevant. J’en profite pour passer mes mains sur sa taille afin de la remettre debout. « On va aller chez moi, et c’est pas la peine de négocier. Kev’ pourra pas avoir les yeux sur toi en permanence, et on sait même pas si l’autre porc traine pas encore dans le coin. Je te l’ai dit, je te laisse pas là. »
La maison de ma mère n’est pas loin de la ruelle, alors on sera vite au chaud. À cette heure-là, je doute que quelqu’un soit encore éveillé, et ça m’arrange bien. J’attrape la main de Grace pour la poser sur mon bras afin qu’elle se tienne à quelque chose dans le doute où elle ne tiendrait pas l’équilibre.
Je marche en silence sur la route, je regarde plusieurs fois dans sa direction, puis je la lâche enfin quand on passe le pas de la porte. La maison est plongée dans le noir et j’en suis soulagé. J’ai pas le temps ni l’énergie de me prendre la tête avec mon beauf ce soir, c’est mieux qu’il se trouve loin de moi cette fois encore.
Tournant la tête vers Grace, je lui intime le silence en mettant mon index contre mes lèvres, et je lui indique de me suivre dans les escaliers. J’ouvre premièrement la porte de la salle de bain, et je lui sors de quoi retirer son mascara de ses joues. Et sans la moindre pudeur, je retire mon t-shirt pour le jeter avec le linge sale. J’en fais de même avec mon jean et je quitte la salle de bain pour me rendre dans ma chambre. J’ouvre mon armoire et parmi les t-shirts qui trainent, j’en attrape un et le lui jette dès qu’elle passe la porte.
« Changes toi, tu seras mieux pour dormir. » Je lui lance dans un chuchotement fermant rapidement les volets avant de faire un aller-retour pour me brosser les dents.
Quand je rentre dans ma chambre, toujours vêtu d’un simple boxer, je ne m’attarde pas plus longtemps et tombe mollement dans mon lit.
Mon regard tombe sur Grace, et je pense la tête sur le côté.
« Bah alors, tu viens ou tu préfères dormir par terre ? » Que je demande, haussant les sourcils et souriant de toutes mes dents.
Ouais.
Je me surprends moi-même.
Mais elle semble si fragile et vulnérable ce soir que je n’ai pas le coeur à la laisser dormir seule.
C’est pas dans mes habitudes c’est clair.
C’est de notoriété publique que Cameron ne partage son lit avec la même nana qu’une seule fois. Mais serait-elle allée dans celui d’un autre si je ne lui proposais pas de dormir avec moi ?
Je préfère ne pas le savoir et me dire qu’elle est là.
C’est con. J’en ai rien à foutre des femmes normalement, je tire mon coup et je me casse. J’ai pas le temps pour faire dans les sentiments. Mais c’est visiblement plus fort que moi ce soir. Alors je laisse faire mes instincts à la con et je soulève la couette pour lui faire une place.
Mes potes me prendront pour un malade si je leur raconte ça.
Je pourrai presque rire de moi, mais finalement, avoir Grace dans mon lit n’est pas si désagréable.
à 23:14 le 11/02/2022
» Jason & Alexie ♡
[Et si je retournais fumer, tiens ? Pour oublier ~]
Still Loving You - Scorpions
Careless Whisper - Le remix TikTok de Georges Michael
Et maintenant, que faire ?
Fuir ?
Rester ?
Sauter du balcon face à cette situation compliquée devenue impossible ?
Elle m’a dit tout ce que je voulais - ou non - entendre. Mon esprit se bat avec lui-même et mon corps alors qu’elle m’enlace comme si sa propre vie en dépendait. J’ai l’impression d’être deux dans mon corps alors que je sens sa fragilité dans ce geste qui s’accroche désespérément mon col. Ma pauvre Alexie… Suis-je vraiment bon pour toi ? Je peux te protéger du monde, de tous les hommes pourris de cette planète. Je serais prêt à te protéger d’un dictateur comme de ton propre père si tu me le demandais. Mais jamais, je ne pourrais te protéger de moi autrement qu’en te rejetant. Je suis ton bourreau autant que ton gardien. Ton ange comme ton démon. Et je suis ancré en toi, comme toi en moi.
Et pourtant, une partie de moi se persuade qu’à deux, on est plus fort. Que ça ne peut pas n’être qu’une phrase niaise de film encore plus niais. Pour elle, je peux me surpasser et il semblerait que pour moi, elle soit prête à faire de même. Ensemble, on pourrait faire face à tout, dans notre bulle et dans notre bonheur rien ne pourrait réellement nous atteindre. Avec elle, tout serait possible, rien ne nous toucherait jamais. Parce que je l’aime à en crever et qu’elle m’aime au moins assez pour tout quitter. Je serai prêt à tout si on me laisse ma chance. Je pourrais la rendre heureuse et la protéger de tout malheur.
Mon corps réagit automatiquement. Il l’entoure de ses bras musclés, il la protège de tout ce qui pourrait l’atteindre. Il est né pour ça, musclé pour elle, baraqué pour prendre les balles et les coups à sa place. Il la garde serré contre lui, il en a autant besoin qu’elle. Une main posée sur son bas du dos et l’autre à l’arrière de ses cheveux, mes doigts emmêlés dans sa couleur bleutée et violette. Je garde sa tête contre mon cœur. Il bat la chamade, il ne ment pas quand une partie de mon esprit fait tout pour la préserver. Mon corps est tendu, concentré à prendre tout ce qu’il peut. Sa chaleur, son odeur, son pouls. Sa dose d’elle.
Mon corps, comme une partie de mon esprit, l’aime égoïstement. Il la veut, près de lui. A jamais. Même dans la mort, il n’a pas de limite. Il veut tout, il a besoin de la sentir.
L’autre partie de mon esprit l’aime de la plus belle des façons. Assez pour la laisser partir afin qu’elle se construise de manière à pouvoir enfin être heureuse. Tant pis si elle le brise sur le coin de sa route.
Le combat continue entre mon désir et ma raison. Je la garde serré contre moi, incapable de desserrer ma prise alors que je commence à trembler face aux bombes et à la tempête de ma guerre intérieure. Je ne sais pas quoi dire. Je perds mes mots et tout s’emmêle au fur et à mesure alors que mon corps a des arguments - tel que son corps, son effet sur nous, sa douceur - aussi importants que ce de mon esprit - trop dangereux, on a déjà essayé et il faut se rendre à l’évidence, elle s’est construite ailleurs et on ne doit pas être la chose pour laquelle elle abandonne -. Je ne sais pas où mettre de la tête alors que devant mes yeux un ange et un démon s'affrontent. Un Dieu et une nymphe. Un dragon et un phoenix. En fait, je n’ai rien à dire.
Mon esprit perd petit à petit. Il veut dire non, la rejeter, la pousser loin de moi. Loin de ses démons ancrés en moi. Pourtant, les mots de la jeune fille tournent en boucle de ma tête : “. Tu peux me rejeter, tu peux vouloir me garder à distance pour soi-disant me protéger, mais je ne renoncerai pas. Pas alors que je sais que tu m’aimes aussi…”. C’est l’argument préféré de la seconde partie de mon esprit, celle qui ferait tout pour se réveiller béat à côté d’elle demain matin. Je ne regrette pas d’avoir dit ce qu’il devait être dit mais ses mots restent l’ultimatum auquel je ne peux répondre. La rejeter et la voir toujours revenir vers moi, mettant à mal ma détermination, mon esprit et ravivant de plus belle mon amour pour cette forte tête qui n’a peut-être pas tout perdu de ce qu’elle a pu être. Ou l’accepter et la tuer de l’intérieur, à petit feu comme elle dit vouloir le souhaiter. Mais la garder représente trop de choses rien que dans ma vie qui puissent être nocives pour elle. Rien que les personnes que je côtoie pourrait la renvoyer au 36ème dessous. La confronter face à ses démons : la faire rencontrer Becca qui ne s’en sort pas sans moi depuis la mort de son frère et le rejet de ses parents et il y a ses crises de suicide aussi, sans parler de son bourreau à proprement parler qui ne devrait pas tarder à sortir de prison.
Son père est resté associé minoritaire de l’entreprise, on a refusé que sa réputation soit entachée par les actes de son fils. Un bel acte en soit, si seulement le revers de la médaille n’avait pas été rempli de rouilles. Il nous tient au courant, je l’écoute toujours les poings serrés mais c’est un fait : il va sortir pour bonne conduite. Bonne conduite après un viol, qu’il a fait passer comme trouble mental quand c’est juste un détraqué conscient excité par un refus. Son père compte lui laisser ses parts, je vais devoir travailler avec lui alors qu’il a “purgé” sa peine selon son paternel. Elle serait trop près, c’est bien trop dangereux. Pourtant, je ne la lâche toujours pas. Mon corps ne comprend pas, plongé dans son manque qu’a toujours représenté Alexie. Un manque éternel.
Et ça ne s’arrangera sûrement pas avec le temps.
- Diego sort de prison dans quelques semaines. Son père veut lui vendre sa part de mon entreprise, je ne peux rien faire. Tu ne peux pas rester, Alexie. Quand je te dis que c’est trop dangereux pour toi, écoute-moi. Je ne te rejette pas par plaisir, j’en souffre rien que de penser que tu pourrais te décoller de moi. Tu ne peux pas annuler ton billet. Je ne te laisserai pas risquer ta santé mentale en le recroisant par hasard alors que tu viens me voir. Ce n’est pas envisageable.
Mon esprit perd et face à sa détermination qui flanche, il divague. Utiliser le pire pour la faire fuir. Être un connard a toujours été la solution de facilité. Surtout, pour convaincre le corps de lâcher prise et de la laisser partir car c’est mieux ainsi pour tout le monde. Enfin non, c’est juste mieux pour elle. Mais, même lorsque que ce qui est mieux pour elle me détruit, je suis tout de même heureux de me dire que “cette fois, je l’ai protégée”.
J’aurai réussi. Réussi à me détruire. Réussi à la protéger en l’élevant plus haut qu’une reine.
Mes larmes ont pris le temps de sécher depuis que je tergiverse dans ma tête entre rester et partir. Je regarde en face de moi quand je prononce ses mots, d’un ton que je veux exprès froid, et ma prise se détend. Je suis un gros con. Mon corps refuse pour autant de la lâcher mais il ne lui veut que du bien alors il ne l’empêchera pas de se dégager. Partir en courant et même le frapper. Elle peut tout lui faire, à mon corps comme à mon esprit qui prie pour qu’elle s’éloigne avant que sa détermination ne flanche complètement, on a toujours été à son service après tout. Naître pour la rencontrer, grandir pour lui plaire, vieillir pour la rendre heureuse, mourir pour la protéger. Seulement nous avons échoué en vieillissant, contrecarrant ainsi tout le plan initial.
Et maintenant, c'est trop tard.
Trop tard pour tout, il faut que je me force à la faire fuir.
Diego m'aidera peut-être pour une fois.
Je déteste penser ça et pourtant, j'aimerais lui montrer que peu importe combien elle peut se croire forte. Elle ne doit pas être prête pour tout ça, un traumatisme est fort, il reste ancré à vie et je ne pense pas lui apprendre quelque chose. L’amour ne peut pas être aussi fort que ça. Quand bien même il le serait, j’ai peur. Peur pour elle. Peur qu’un jour, il tombe sur elle et que je ne sois pas là, encore, et qu’à nouveau elle subisse ce qu’elle ne mérite pas et ce qu’elle n’a jamais mérité. Je commettrai un meurtre pour que ça ne lui arrive plus, si il repose ses yeux ou ses mains dégueulasses sur elle, je pourrais tuer et m’en sortir. Et pourtant, ça laissera toujours des traces pour elle. Encore de la noirceur dans sa beauté pure.
Je veux que son monde soit composé des plus belles couleurs et saveurs de ce monde.
Quitte à ce que le mien devienne terne et sans saveur.
[Et si je retournais fumer, tiens ? Pour oublier ~]
Still Loving You - Scorpions
Careless Whisper - Le remix TikTok de Georges Michael
Et maintenant, que faire ?
Fuir ?
Rester ?
Sauter du balcon face à cette situation compliquée devenue impossible ?
Elle m’a dit tout ce que je voulais - ou non - entendre. Mon esprit se bat avec lui-même et mon corps alors qu’elle m’enlace comme si sa propre vie en dépendait. J’ai l’impression d’être deux dans mon corps alors que je sens sa fragilité dans ce geste qui s’accroche désespérément mon col. Ma pauvre Alexie… Suis-je vraiment bon pour toi ? Je peux te protéger du monde, de tous les hommes pourris de cette planète. Je serais prêt à te protéger d’un dictateur comme de ton propre père si tu me le demandais. Mais jamais, je ne pourrais te protéger de moi autrement qu’en te rejetant. Je suis ton bourreau autant que ton gardien. Ton ange comme ton démon. Et je suis ancré en toi, comme toi en moi.
Et pourtant, une partie de moi se persuade qu’à deux, on est plus fort. Que ça ne peut pas n’être qu’une phrase niaise de film encore plus niais. Pour elle, je peux me surpasser et il semblerait que pour moi, elle soit prête à faire de même. Ensemble, on pourrait faire face à tout, dans notre bulle et dans notre bonheur rien ne pourrait réellement nous atteindre. Avec elle, tout serait possible, rien ne nous toucherait jamais. Parce que je l’aime à en crever et qu’elle m’aime au moins assez pour tout quitter. Je serai prêt à tout si on me laisse ma chance. Je pourrais la rendre heureuse et la protéger de tout malheur.
Mon corps réagit automatiquement. Il l’entoure de ses bras musclés, il la protège de tout ce qui pourrait l’atteindre. Il est né pour ça, musclé pour elle, baraqué pour prendre les balles et les coups à sa place. Il la garde serré contre lui, il en a autant besoin qu’elle. Une main posée sur son bas du dos et l’autre à l’arrière de ses cheveux, mes doigts emmêlés dans sa couleur bleutée et violette. Je garde sa tête contre mon cœur. Il bat la chamade, il ne ment pas quand une partie de mon esprit fait tout pour la préserver. Mon corps est tendu, concentré à prendre tout ce qu’il peut. Sa chaleur, son odeur, son pouls. Sa dose d’elle.
Mon corps, comme une partie de mon esprit, l’aime égoïstement. Il la veut, près de lui. A jamais. Même dans la mort, il n’a pas de limite. Il veut tout, il a besoin de la sentir.
L’autre partie de mon esprit l’aime de la plus belle des façons. Assez pour la laisser partir afin qu’elle se construise de manière à pouvoir enfin être heureuse. Tant pis si elle le brise sur le coin de sa route.
Le combat continue entre mon désir et ma raison. Je la garde serré contre moi, incapable de desserrer ma prise alors que je commence à trembler face aux bombes et à la tempête de ma guerre intérieure. Je ne sais pas quoi dire. Je perds mes mots et tout s’emmêle au fur et à mesure alors que mon corps a des arguments - tel que son corps, son effet sur nous, sa douceur - aussi importants que ce de mon esprit - trop dangereux, on a déjà essayé et il faut se rendre à l’évidence, elle s’est construite ailleurs et on ne doit pas être la chose pour laquelle elle abandonne -. Je ne sais pas où mettre de la tête alors que devant mes yeux un ange et un démon s'affrontent. Un Dieu et une nymphe. Un dragon et un phoenix. En fait, je n’ai rien à dire.
Mon esprit perd petit à petit. Il veut dire non, la rejeter, la pousser loin de moi. Loin de ses démons ancrés en moi. Pourtant, les mots de la jeune fille tournent en boucle de ma tête : “. Tu peux me rejeter, tu peux vouloir me garder à distance pour soi-disant me protéger, mais je ne renoncerai pas. Pas alors que je sais que tu m’aimes aussi…”. C’est l’argument préféré de la seconde partie de mon esprit, celle qui ferait tout pour se réveiller béat à côté d’elle demain matin. Je ne regrette pas d’avoir dit ce qu’il devait être dit mais ses mots restent l’ultimatum auquel je ne peux répondre. La rejeter et la voir toujours revenir vers moi, mettant à mal ma détermination, mon esprit et ravivant de plus belle mon amour pour cette forte tête qui n’a peut-être pas tout perdu de ce qu’elle a pu être. Ou l’accepter et la tuer de l’intérieur, à petit feu comme elle dit vouloir le souhaiter. Mais la garder représente trop de choses rien que dans ma vie qui puissent être nocives pour elle. Rien que les personnes que je côtoie pourrait la renvoyer au 36ème dessous. La confronter face à ses démons : la faire rencontrer Becca qui ne s’en sort pas sans moi depuis la mort de son frère et le rejet de ses parents et il y a ses crises de suicide aussi, sans parler de son bourreau à proprement parler qui ne devrait pas tarder à sortir de prison.
Son père est resté associé minoritaire de l’entreprise, on a refusé que sa réputation soit entachée par les actes de son fils. Un bel acte en soit, si seulement le revers de la médaille n’avait pas été rempli de rouilles. Il nous tient au courant, je l’écoute toujours les poings serrés mais c’est un fait : il va sortir pour bonne conduite. Bonne conduite après un viol, qu’il a fait passer comme trouble mental quand c’est juste un détraqué conscient excité par un refus. Son père compte lui laisser ses parts, je vais devoir travailler avec lui alors qu’il a “purgé” sa peine selon son paternel. Elle serait trop près, c’est bien trop dangereux. Pourtant, je ne la lâche toujours pas. Mon corps ne comprend pas, plongé dans son manque qu’a toujours représenté Alexie. Un manque éternel.
Et ça ne s’arrangera sûrement pas avec le temps.
- Diego sort de prison dans quelques semaines. Son père veut lui vendre sa part de mon entreprise, je ne peux rien faire. Tu ne peux pas rester, Alexie. Quand je te dis que c’est trop dangereux pour toi, écoute-moi. Je ne te rejette pas par plaisir, j’en souffre rien que de penser que tu pourrais te décoller de moi. Tu ne peux pas annuler ton billet. Je ne te laisserai pas risquer ta santé mentale en le recroisant par hasard alors que tu viens me voir. Ce n’est pas envisageable.
Mon esprit perd et face à sa détermination qui flanche, il divague. Utiliser le pire pour la faire fuir. Être un connard a toujours été la solution de facilité. Surtout, pour convaincre le corps de lâcher prise et de la laisser partir car c’est mieux ainsi pour tout le monde. Enfin non, c’est juste mieux pour elle. Mais, même lorsque que ce qui est mieux pour elle me détruit, je suis tout de même heureux de me dire que “cette fois, je l’ai protégée”.
J’aurai réussi. Réussi à me détruire. Réussi à la protéger en l’élevant plus haut qu’une reine.
Mes larmes ont pris le temps de sécher depuis que je tergiverse dans ma tête entre rester et partir. Je regarde en face de moi quand je prononce ses mots, d’un ton que je veux exprès froid, et ma prise se détend. Je suis un gros con. Mon corps refuse pour autant de la lâcher mais il ne lui veut que du bien alors il ne l’empêchera pas de se dégager. Partir en courant et même le frapper. Elle peut tout lui faire, à mon corps comme à mon esprit qui prie pour qu’elle s’éloigne avant que sa détermination ne flanche complètement, on a toujours été à son service après tout. Naître pour la rencontrer, grandir pour lui plaire, vieillir pour la rendre heureuse, mourir pour la protéger. Seulement nous avons échoué en vieillissant, contrecarrant ainsi tout le plan initial.
Et maintenant, c'est trop tard.
Trop tard pour tout, il faut que je me force à la faire fuir.
Diego m'aidera peut-être pour une fois.
Je déteste penser ça et pourtant, j'aimerais lui montrer que peu importe combien elle peut se croire forte. Elle ne doit pas être prête pour tout ça, un traumatisme est fort, il reste ancré à vie et je ne pense pas lui apprendre quelque chose. L’amour ne peut pas être aussi fort que ça. Quand bien même il le serait, j’ai peur. Peur pour elle. Peur qu’un jour, il tombe sur elle et que je ne sois pas là, encore, et qu’à nouveau elle subisse ce qu’elle ne mérite pas et ce qu’elle n’a jamais mérité. Je commettrai un meurtre pour que ça ne lui arrive plus, si il repose ses yeux ou ses mains dégueulasses sur elle, je pourrais tuer et m’en sortir. Et pourtant, ça laissera toujours des traces pour elle. Encore de la noirceur dans sa beauté pure.
Je veux que son monde soit composé des plus belles couleurs et saveurs de ce monde.
Quitte à ce que le mien devienne terne et sans saveur.
à 20:04 le 23/01/2022
» Jason & Alexie ♡
(j'en ai encore le coeur tout retourné... sorry bebouu si c'est pareil pour toi à la fin de ta lecture, je t'aime comme alexie aime jason <3
James Arthur - Train Wreck
Sarah Cothran - As the World Caves In.)
Il a fallu que tout vole en éclat en quelques mots à peine. Il avait eu ce sourire, ce magnifique sourire qu’il me lançait chaque fois que nos regards se croisaient, quand nous étions plus jeunes. Ce sourire heureux. Ce sourire que je n’ai sans doute plus le droit d’admirer. Comme son regard pétillant, comme ses muscles qui se détendent… Je n’ai pas le droit. Ça m’apparait comme une évidence alors qu’une autre musique sort des baffles. Jason m’attrape alors par le bras et m’emmène à l’extérieur où nous serons plus au calme. Le coeur battant, les jambes tremblantes, j’appréhende cet instant comme si c’était là le moment crucial de ma vie.
Nous nous retrouvons rapidement seuls, et les baies vitrées se ferment enfin, nous laissant une intimité bienvenue. Le silence comble l’espace et mon regard se perd entre lui et l’horizon. La nuit est claire, et malgré la cité bercée de lumières, nombreuses sont les étoiles dans le manteau de nuit. Et alors que je me perdais dans cette brève contemplation, Jason me ramène sur terre en caressant doucement ma joue.
J’en apprécie le geste, tant que je ferme les yeux pour imprimer son touché dans ma mémoire. La peur me noue la gorge, l’angoisse me serre le ventre quand son bras vient retrouver le reste de son corps. Les secondes s’écoulent, mes yeux détaillent une nouvelle fois chaque petite chose qui me font l’aimer, et mon coeur se brise en remarquant les larmes au bord de ses yeux.
Ses mots sont comme des flèches venant transpercer mon corps, je n’ose plus esquisser le moindre mouvement, je me sens trembler, je sens ma gorge se serrer. Je peine à déglutir. Le voir pleurer me fend le coeur mais je n’ose pas encore m’approcher de lui. J’ai tellement peur qu’il me fuit, alors je le laisse se dévoiler pour la première fois.
« Je serai incapable de te rendre heureuse. »
« …Mais on ne peut pas être ensemble. »
Ses mots m’achèvent finalement, et je me retiens à la rembarre du balcon pour ne pas flancher. Les larmes coulent sur mes joues, mais je n’ai pas la force de les chasser. Je le regarde, je sais qu’il souffre autant que moi, et je regrette tellement plus tout ce mal que j’ai pu lui faire par le passé.
Je ne veux pas le perdre. Pas encore… J’ai besoin de lui, j’ai besoin d’être avec lui. Je l’aime depuis presque dix ans, et jamais je n’ai pu faire ma vie avec un autre. Ça a toujours été lui, mon premier amour, le seul, et le dernier. Il est le seul qui me rend comme ça, le seul qui peut me faire sourire, le seul qui fait battre mon coeur.
Je ne peux pas le perdre. Car si ce n’est pas lui, ça ne sera jamais personne. Alors quitte à prendre le risque de me brûler les ailes, autant que je ne tarde pas à plonger dans les feux de l’enfer. Je m’approche enfin, reniflant, cherchant à calmer ces larmes intarissables qui débordent de mes yeux. Je m’approche et je le prends dans mes bras. Mon corps tremblant semble se calmer dans ses bras… J’inspire profondément, marquant le souvenir de son odeur dans mon esprit. Mes bras le serrent, et je ne veux plus le quitter.
J’ai besoin de lui.
Il ne peut en être autrement.
Il ne peut exister une Alexie sans Jason.
Je souffle doucement, mon visage trouvant refuge contre son cou. Je n’ai pas honte d’être brisée, je n’ai pas honte d’être moi, pas avec lui. Je n’ai pas honte de nous.
« Jason… » Que je murmure, prise d’un sanglot alors que mes mains s’agrippent aux pans de sa veste.
« On peut… On a le droit de s’aimer… On a le droit d’être ensemble. Je… Je ne laisserai personne dire le contraire, pas même toi. On a souffert… Mais on peut guérir ensemble. Personne ne me fera jamais ce que toi tu me fais. Je ne peux pas renoncer à toi, je ne veux pas ! Je ne veux pas… Mon monde n’est plus celui-ci, il n’est plus comme le tien, mais mon amour pour toi dépasse tout ça Jason. Je sais que près de toi, je me sens plus forte. C’est vrai que je ne veux plus revivre tout ça, mais je veux vivre avec toi ! Je veux être avec toi. Et je suis prête à n’importe quel sacrifice… »
Je me redresse, mes mains remontant à son visage que je prends en coupe. Mes pouces viennent sécher ses larmes, et je m’approche davantage pour voler ses lèvres. J’en ai les joues brûlantes, le coeur martelant douloureusement dans la poitrine.
Les paupières closes, je mets tout mon amour dans ce baiser, avant de faire face à son regard de nouveau. Je caresse sa joue avec tendresse et je sèche les dernières larmes.
« Je t’aime, et rien ne peut aller à l’encontre de ça. On est des adultes, on est capable de surmonter tout ça, je sais qu’on en est capable… Je ne te laisserai plus jamais dire que tu ne peux me rendre heureuse Jason. Je ne te laisserai plus jamais dire qu’on ne peut pas être ensemble. Parce qu’on est les seuls à pouvoir le décider. Et moi… Moi j’ai décidé de me battre pour nous. Tu peux me rejeter, tu peux vouloir me garder à distance pour soi-disant me protéger, mais je ne renoncerai pas. Pas alors que je sais que tu m’aimes aussi… Jason, demandes moi seulement de rester et j’annule mon billet. Demandes moi d’être avec toi et je le serai. »
J’en viens à sécher mes larmes enfin. L’émotion me ravage complètement, mon corps réclame de nouveau le sien et je me laisse aller contre lui, mes bras entourant son torse, ma tête venant se poser contre son coeur que j’entends battre au rythme du mien.
Et je ferme les yeux.
Je prie.
Je prie pour qu’il m’accepte.
Je prie pour qu’il veuille bien de moi malgré tout.
Je prie pour qu’on puisse être heureux comme on le mérite.
Je prie pour que personne ne se mette en travers de ce bonheur se trouvant au bout du chemin.
(j'en ai encore le coeur tout retourné... sorry bebouu si c'est pareil pour toi à la fin de ta lecture, je t'aime comme alexie aime jason <3
James Arthur - Train Wreck
Sarah Cothran - As the World Caves In.)
Il a fallu que tout vole en éclat en quelques mots à peine. Il avait eu ce sourire, ce magnifique sourire qu’il me lançait chaque fois que nos regards se croisaient, quand nous étions plus jeunes. Ce sourire heureux. Ce sourire que je n’ai sans doute plus le droit d’admirer. Comme son regard pétillant, comme ses muscles qui se détendent… Je n’ai pas le droit. Ça m’apparait comme une évidence alors qu’une autre musique sort des baffles. Jason m’attrape alors par le bras et m’emmène à l’extérieur où nous serons plus au calme. Le coeur battant, les jambes tremblantes, j’appréhende cet instant comme si c’était là le moment crucial de ma vie.
Nous nous retrouvons rapidement seuls, et les baies vitrées se ferment enfin, nous laissant une intimité bienvenue. Le silence comble l’espace et mon regard se perd entre lui et l’horizon. La nuit est claire, et malgré la cité bercée de lumières, nombreuses sont les étoiles dans le manteau de nuit. Et alors que je me perdais dans cette brève contemplation, Jason me ramène sur terre en caressant doucement ma joue.
J’en apprécie le geste, tant que je ferme les yeux pour imprimer son touché dans ma mémoire. La peur me noue la gorge, l’angoisse me serre le ventre quand son bras vient retrouver le reste de son corps. Les secondes s’écoulent, mes yeux détaillent une nouvelle fois chaque petite chose qui me font l’aimer, et mon coeur se brise en remarquant les larmes au bord de ses yeux.
Ses mots sont comme des flèches venant transpercer mon corps, je n’ose plus esquisser le moindre mouvement, je me sens trembler, je sens ma gorge se serrer. Je peine à déglutir. Le voir pleurer me fend le coeur mais je n’ose pas encore m’approcher de lui. J’ai tellement peur qu’il me fuit, alors je le laisse se dévoiler pour la première fois.
« Je serai incapable de te rendre heureuse. »
« …Mais on ne peut pas être ensemble. »
Ses mots m’achèvent finalement, et je me retiens à la rembarre du balcon pour ne pas flancher. Les larmes coulent sur mes joues, mais je n’ai pas la force de les chasser. Je le regarde, je sais qu’il souffre autant que moi, et je regrette tellement plus tout ce mal que j’ai pu lui faire par le passé.
Je ne veux pas le perdre. Pas encore… J’ai besoin de lui, j’ai besoin d’être avec lui. Je l’aime depuis presque dix ans, et jamais je n’ai pu faire ma vie avec un autre. Ça a toujours été lui, mon premier amour, le seul, et le dernier. Il est le seul qui me rend comme ça, le seul qui peut me faire sourire, le seul qui fait battre mon coeur.
Je ne peux pas le perdre. Car si ce n’est pas lui, ça ne sera jamais personne. Alors quitte à prendre le risque de me brûler les ailes, autant que je ne tarde pas à plonger dans les feux de l’enfer. Je m’approche enfin, reniflant, cherchant à calmer ces larmes intarissables qui débordent de mes yeux. Je m’approche et je le prends dans mes bras. Mon corps tremblant semble se calmer dans ses bras… J’inspire profondément, marquant le souvenir de son odeur dans mon esprit. Mes bras le serrent, et je ne veux plus le quitter.
J’ai besoin de lui.
Il ne peut en être autrement.
Il ne peut exister une Alexie sans Jason.
Je souffle doucement, mon visage trouvant refuge contre son cou. Je n’ai pas honte d’être brisée, je n’ai pas honte d’être moi, pas avec lui. Je n’ai pas honte de nous.
« Jason… » Que je murmure, prise d’un sanglot alors que mes mains s’agrippent aux pans de sa veste.
« On peut… On a le droit de s’aimer… On a le droit d’être ensemble. Je… Je ne laisserai personne dire le contraire, pas même toi. On a souffert… Mais on peut guérir ensemble. Personne ne me fera jamais ce que toi tu me fais. Je ne peux pas renoncer à toi, je ne veux pas ! Je ne veux pas… Mon monde n’est plus celui-ci, il n’est plus comme le tien, mais mon amour pour toi dépasse tout ça Jason. Je sais que près de toi, je me sens plus forte. C’est vrai que je ne veux plus revivre tout ça, mais je veux vivre avec toi ! Je veux être avec toi. Et je suis prête à n’importe quel sacrifice… »
Je me redresse, mes mains remontant à son visage que je prends en coupe. Mes pouces viennent sécher ses larmes, et je m’approche davantage pour voler ses lèvres. J’en ai les joues brûlantes, le coeur martelant douloureusement dans la poitrine.
Les paupières closes, je mets tout mon amour dans ce baiser, avant de faire face à son regard de nouveau. Je caresse sa joue avec tendresse et je sèche les dernières larmes.
« Je t’aime, et rien ne peut aller à l’encontre de ça. On est des adultes, on est capable de surmonter tout ça, je sais qu’on en est capable… Je ne te laisserai plus jamais dire que tu ne peux me rendre heureuse Jason. Je ne te laisserai plus jamais dire qu’on ne peut pas être ensemble. Parce qu’on est les seuls à pouvoir le décider. Et moi… Moi j’ai décidé de me battre pour nous. Tu peux me rejeter, tu peux vouloir me garder à distance pour soi-disant me protéger, mais je ne renoncerai pas. Pas alors que je sais que tu m’aimes aussi… Jason, demandes moi seulement de rester et j’annule mon billet. Demandes moi d’être avec toi et je le serai. »
J’en viens à sécher mes larmes enfin. L’émotion me ravage complètement, mon corps réclame de nouveau le sien et je me laisse aller contre lui, mes bras entourant son torse, ma tête venant se poser contre son coeur que j’entends battre au rythme du mien.
Et je ferme les yeux.
Je prie.
Je prie pour qu’il m’accepte.
Je prie pour qu’il veuille bien de moi malgré tout.
Je prie pour qu’on puisse être heureux comme on le mérite.
Je prie pour que personne ne se mette en travers de ce bonheur se trouvant au bout du chemin.
à 18:04 le 23/01/2022
» Grace & Cameron ღ
Il relève son t-shirt laissant apparaître un torse tout simplement parfait. Putain… Il est beau. Je m’imagine complètement lécher son torse alors que mon cerveau divague sur notre dernière nuit ensemble. La seule et sûrement l’unique. j’avais déjà vécu bien des nuits de sexe, je n’étais plus aussi pur et coincée qu’au collège. J’avais en quelque sorte de l’expérience et pourtant même quelques semaines plus tard, je ne trouvais toujours pas les mots pour la décrire. Magique, ce serait celui qui s’en rapproche le plus mais ce n’est pas assez fort. C’était plus que ça. J’avais cru sentir une connexion entre nous, que ce soit nos corps, nos pensées ou nos plaisirs. Mais je l’avais peut-être imaginé aussi. Ou alors j’avais été la seule de nous deux à la sentir. Cameron ne serait pas si… indifférent, sinon ?
Enfin, Cameron était Cameron.
Je sens que je décuve petit à petit. Pourtant mes tremblements, eux, ne partent pas alors je décide de me concentrer sur eux. Les faire cesser est le plus pratique à faire. Surtout quand on sait que je n’aime pas du tout être dans cet état. Je baisse la tête, pose mes mains sur les côtés de ma tête et je me concentre. J’essaie de me rassurer. En vain.
J’écoute aussi Cameron en même temps, j’espère que sa voix puisse me bercer. Même si ce ne sera peut-être pas la solution à laquelle je pourrais me référer à chaque fois, je me dis que juste pour ce soir, je peux essayer. Imaginer qu’il sera toujours là. Me bercer d’illusions qui puissent, ne serait-ce que pour ce soir, me calmer. Et mine de rien, cela marche. Je tremble moins, toujours un peu mais c’est bien moins flagrant.
Je vais sûrement avoir un mal pas possible à m’endormir mais bon.
Des doigts puissants s’emparent de mon menton et je suis contrainte de lever la tête. Je ne pense ni à mon haleine, ni même à la tête que je peux avoir. Je suis simplement lasse, je mets toute mon énergie dans le contrôle de mon corps. Et ce contrôle n’est réellement que partiel vu que je continue de trembler.
- Quand tu te sentiras de te lever, je te ramènerai chez toi. À moins que tu préfères dormir ici ? Ça me semble plutôt confortable.
Mes tremblements reprennent automatiquement. Aussi fort qu’avant peu importe ma concentration, bien que mise à mal par la proximité de Cameron. Je sais parfaitement ce qu’il m’attend. On est samedi soir ou dimanche d’ailleurs, je ne sais plus trop. Dans tous les cas, c’est soirée foot tout le week-end à la maison. Qui dit soirée foot, dit que les amis de mon beau-père sont à la maison en train de défoncer leur foie à coup de bière basse qualité achetée en un nombre d'exemplaires bien trop important. Maman me dit toujours de partir ces soirs-là et je sors à chaque fois. Ce week-end n’échappe pas à la règle, je suis sortie pour échapper à tout ça et je ne peux pas me pointer avant 4 heures du matin à ma maison. Pourquoi 4 heures du mat’ ? C’est environ l’heure à laquelle s’endort mon beau-père après avoir fait dormir ses invités dans la chambre d’amis, dans le pire des cas, ou après qu’ils soient partis. Ce sont tous des vieux ivrognes vicieux alors je ne rentrerai pas avant. Surtout ce soir alors que je tremble comme une enfant. Je vois bien, pire que ça je le sens bien, je suis faible ce soir. Ça fait mal à ma fierté.
Il doit à peine être 1 heure.
Plus que 3 heures donc ?
- Si tu veux pas rentrer chez toi, on va chez moi. Mais j’te laisse pas seule là.
J’crois que j’ai rougi. En tout cas, cette proposition m’a fait quelque chose. Je ne pense pas que même si je rougis, ça soit réellement visible sur mon visage qui doit être rempli de mon mascara séché après avoir coulé à cause de mes larmes.
Je réfléchis à cette opportunité mais mon ventre se tord quand je me rends compte que je vais sûrement dormir dans la chambre d’ami et pas dans son lit. Je ne suis pas sûre de réussir à dormir dans ma propre chambre, mon propre lit alors dans une chambre qui n’est pas la mienne ? Et seule, qui plus est. Je ne dormirai pas, c’est sûr. Je passerai sûrement la nuit à cogiter mais ce n’est pas vraiment ça qui me dérange le plus. Je ne veux pas dormir dans sa putain de chambre d’ami. Je préfère dormir dans cette ruelle jonchée de débris de verre plutôt que de me taper sa chambre d’ami merdique. Je ne veux pas être la pote de sa pote, je ne l’ai jamais voulu et peu importe mes motivations. Je ne lui laisserai pas croire que je prendrais ce rôle de la pote d’Ami. Pas dans sa vie, à lui en tout cas. C’est son lit et avec lui, ou rien.
Or, il ne me le proposera pas, pas selon les règles du Grand Cameron. Si je n’étais pas aussi fatiguée, j'aurais fait l’allusion. Poser des conditions mais là, je n’ai pas envie de me battre. Je me battrai la prochaine fois que j’en aurais l’occasion.
- Ecoute, je ne veux vraiment pas te déranger. Je ne peux pas rentrer chez moi maintenant, il ne dort pas encore. C’est trop dangereux. Mais si tu veux y aller, je peux retourner au bar, si ça te rassure et je rentrerai après.
J’en ai trop dit. Vive les résidus d’alcool !
Et en plus, j’ai été conciliante. Non mais j’hallucine !
Il relève son t-shirt laissant apparaître un torse tout simplement parfait. Putain… Il est beau. Je m’imagine complètement lécher son torse alors que mon cerveau divague sur notre dernière nuit ensemble. La seule et sûrement l’unique. j’avais déjà vécu bien des nuits de sexe, je n’étais plus aussi pur et coincée qu’au collège. J’avais en quelque sorte de l’expérience et pourtant même quelques semaines plus tard, je ne trouvais toujours pas les mots pour la décrire. Magique, ce serait celui qui s’en rapproche le plus mais ce n’est pas assez fort. C’était plus que ça. J’avais cru sentir une connexion entre nous, que ce soit nos corps, nos pensées ou nos plaisirs. Mais je l’avais peut-être imaginé aussi. Ou alors j’avais été la seule de nous deux à la sentir. Cameron ne serait pas si… indifférent, sinon ?
Enfin, Cameron était Cameron.
Je sens que je décuve petit à petit. Pourtant mes tremblements, eux, ne partent pas alors je décide de me concentrer sur eux. Les faire cesser est le plus pratique à faire. Surtout quand on sait que je n’aime pas du tout être dans cet état. Je baisse la tête, pose mes mains sur les côtés de ma tête et je me concentre. J’essaie de me rassurer. En vain.
J’écoute aussi Cameron en même temps, j’espère que sa voix puisse me bercer. Même si ce ne sera peut-être pas la solution à laquelle je pourrais me référer à chaque fois, je me dis que juste pour ce soir, je peux essayer. Imaginer qu’il sera toujours là. Me bercer d’illusions qui puissent, ne serait-ce que pour ce soir, me calmer. Et mine de rien, cela marche. Je tremble moins, toujours un peu mais c’est bien moins flagrant.
Je vais sûrement avoir un mal pas possible à m’endormir mais bon.
Des doigts puissants s’emparent de mon menton et je suis contrainte de lever la tête. Je ne pense ni à mon haleine, ni même à la tête que je peux avoir. Je suis simplement lasse, je mets toute mon énergie dans le contrôle de mon corps. Et ce contrôle n’est réellement que partiel vu que je continue de trembler.
- Quand tu te sentiras de te lever, je te ramènerai chez toi. À moins que tu préfères dormir ici ? Ça me semble plutôt confortable.
Mes tremblements reprennent automatiquement. Aussi fort qu’avant peu importe ma concentration, bien que mise à mal par la proximité de Cameron. Je sais parfaitement ce qu’il m’attend. On est samedi soir ou dimanche d’ailleurs, je ne sais plus trop. Dans tous les cas, c’est soirée foot tout le week-end à la maison. Qui dit soirée foot, dit que les amis de mon beau-père sont à la maison en train de défoncer leur foie à coup de bière basse qualité achetée en un nombre d'exemplaires bien trop important. Maman me dit toujours de partir ces soirs-là et je sors à chaque fois. Ce week-end n’échappe pas à la règle, je suis sortie pour échapper à tout ça et je ne peux pas me pointer avant 4 heures du matin à ma maison. Pourquoi 4 heures du mat’ ? C’est environ l’heure à laquelle s’endort mon beau-père après avoir fait dormir ses invités dans la chambre d’amis, dans le pire des cas, ou après qu’ils soient partis. Ce sont tous des vieux ivrognes vicieux alors je ne rentrerai pas avant. Surtout ce soir alors que je tremble comme une enfant. Je vois bien, pire que ça je le sens bien, je suis faible ce soir. Ça fait mal à ma fierté.
Il doit à peine être 1 heure.
Plus que 3 heures donc ?
- Si tu veux pas rentrer chez toi, on va chez moi. Mais j’te laisse pas seule là.
J’crois que j’ai rougi. En tout cas, cette proposition m’a fait quelque chose. Je ne pense pas que même si je rougis, ça soit réellement visible sur mon visage qui doit être rempli de mon mascara séché après avoir coulé à cause de mes larmes.
Je réfléchis à cette opportunité mais mon ventre se tord quand je me rends compte que je vais sûrement dormir dans la chambre d’ami et pas dans son lit. Je ne suis pas sûre de réussir à dormir dans ma propre chambre, mon propre lit alors dans une chambre qui n’est pas la mienne ? Et seule, qui plus est. Je ne dormirai pas, c’est sûr. Je passerai sûrement la nuit à cogiter mais ce n’est pas vraiment ça qui me dérange le plus. Je ne veux pas dormir dans sa putain de chambre d’ami. Je préfère dormir dans cette ruelle jonchée de débris de verre plutôt que de me taper sa chambre d’ami merdique. Je ne veux pas être la pote de sa pote, je ne l’ai jamais voulu et peu importe mes motivations. Je ne lui laisserai pas croire que je prendrais ce rôle de la pote d’Ami. Pas dans sa vie, à lui en tout cas. C’est son lit et avec lui, ou rien.
Or, il ne me le proposera pas, pas selon les règles du Grand Cameron. Si je n’étais pas aussi fatiguée, j'aurais fait l’allusion. Poser des conditions mais là, je n’ai pas envie de me battre. Je me battrai la prochaine fois que j’en aurais l’occasion.
- Ecoute, je ne veux vraiment pas te déranger. Je ne peux pas rentrer chez moi maintenant, il ne dort pas encore. C’est trop dangereux. Mais si tu veux y aller, je peux retourner au bar, si ça te rassure et je rentrerai après.
J’en ai trop dit. Vive les résidus d’alcool !
Et en plus, j’ai été conciliante. Non mais j’hallucine !
à 04:02 le 22/01/2022
C'est peut-être là la seule chance qu'il me reste pour être auprès de lui. Et je compte les secondes qui s'écoulent dans l'espoir que le temps s'arrête à cet ultime moment. J'ai peur oui, et le mot est faible. Je suis tétanisée. Parce qu'au moindre de ses gestes, au moindre de ses mots, tout peut s'effondrer. Un tout peut nous unir, un rien peut nous séparer. Mon destin est coincé entre ses lèvres, prisonnier de ses mains, et j'ose à peine relever les yeux vers lui quand je le sens me tirer le bras. Je prie pour retomber contre lui et c'est lorsque je ressens enfin le tissu de sa veste, que j'ose un regard vers lui.
Entourée de sa chaleur, bercée de son odeur, j'ai l'impression de renaître. Je suis même incapable de décrire ce que je ressens tellement tout se mélange dans ma tête, et tout mon être. Il me serre dans ses bras, et je m'accroche à lui, je m'accroche à tout dans cet ultime espoir que tout n'est pas fini, que tout n'a pas encore commencé. Je l'entoure de mes bras moi aussi, je le serre aussi fort que je le peux. La tête contre son coeur, je le sens battre si vite… Est-ce qu'il bat ainsi pour moi ? Je ferme les yeux, écoute son cœur dont les battements répondent aux miens. J'en ai le souffle coupé durant quelques secondes, avant que sa voix ne brise le silence. Des mots que je rêvais d'entendre. Des mots qui sonnent si fort à mes oreilles. Des mots qui enterrent mon chagrin, et toutes mes peurs.
Parce qu'il veut que je reste.
Parce qu'il ne peut pas vivre sans moi.
Comme je ne suis que l'ombre de moi-même sans lui.
Je ravale mes larmes alors que mes mains froissent le tissu de sa veste. Le myocarde tambourine jusque dans mes tympans. Et j'esquisse un faible mouvement de la tête. Je ne partirai pas. Je ne prendrai pas cet avion. Je n'irai nulle part ailleurs que là où il m'attend. Je suis incapable d'aller loin de lui, de le laisser vivre une vie dont je ne fais pas partie. Comme je ne veux pas qu'il m'abandonne, je ne bougerai plus de ses bras.
A-t-il seulement une idée de tout ce qu'il représente pour moi ? Je me redresse, laissant mes mains remonter vers son visage que je prends en coupe. « Je t'aime Jason. Tu m'entends ? Je t'aime. Et je ne compte plus partir. » Je ne pourrai pas aller bien loin sans que mon cœur ne se brise, sans que mon corps ne se sente vide de cette présence. Mes larmes ont depuis longtemps disparu de mon visage, ne laissant que les vestiges de cette souffrance qui en cet instant ne veut plus rien dire.
Jason ne veut pas que je parte.
Jason ne veut pas vivre loin de moi.
Et moi ? En suis-je même capable ? Aurai-je le cran de rejeter cet amour qui me porte depuis tant d'années ? Mes doigts caressent ses joues alors que je m'approche encore un peu plus pour l'embrasser. J'ai besoin de ses lèvres, de ses bras, de tout son être contre le mien. J'ai besoin de son amour, de son assurance, de sa présence. J'ai besoin de rien, juste de lui. « Je vais annuler mon billet d'avion, je ne veux pas partir loin de toi. » je murmure contre sa peau, telle une promesse que je jure de toujours tenir pour lui, et pour nous.
Le temps s'écoule et la nuit est plus noire que jamais, mais nous n'avons pas bougé, enfermés dans ce cocon qui nous offre quelques heures de répit avant de retourner à l'effervescence de la soirée. Peut-être que certains nous recherchent depuis un moment, peut-être qu'on a échappé à nombre d'obligations, mais qu'importe. J'avais tellement besoin de ce moment, besoin de lui dire tout ce que je ressens, tout ce que j'ai enterré durant des années, tout ce que j'ai même voulu cacher ce soir encore, peut-être par fierté. Je tourne le regard vers les portes vitrées et je réalise alors que mon père m'attend sûrement encore. Et je ne peux m'empêcher de rire. « Je suis en train d'imaginer mon père fouiller dans le building pour me retrouver… Je suis sûre qu'il se dit que tu m'as kidnappée ! » que je souffle dans un sourire. Le connaissant, c'est même certain. Je n'ai pas de sac à main ni de pochette, c'est donc lui qui a mon téléphone dans l'une des poches de son smoking, et ne pas pouvoir m'appeler doit être une véritable angoisse pour lui. Malgré les années, il me considère toujours comme une enfant à protéger de tout le monde, même de Jason qu'il souhaite pourtant que je fréquente. « Dites-moi monsieur Miller, dans votre incroyable société, y aurait-il un endroit où je pourrais me rafraîchir le teint ? Je n'aspire pas vraiment à retourner dans la salle de réception avec mon mascara coulant ! » Je devrai peut-être penser à prendre une pochette dans les soirées mondaines, ça m'éviterait ce genre de situation. « Ou alors, vous me kidnappez réellement et je n'ai pas besoin d'arranger mon teint puisque vous le voyez déjà ainsi. » Je lui offre un sourire, c'est peut-être la solution qui me plait le plus. J'ai 26 ans aujourd'hui, je peux très bien me débrouiller sans mon cher papa, et puis, pouvoir fuir avec Jason me semble quand même plus excitant.