SailorFuku est un jeu de mode où tu incarnes une jeune lycéenne, dans la ville de SailorCity, au Japon.
Rencontre d'autres joueuses, évolue dans ta carrière et drague les personnages de ton choix !

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    le 11/05/2018 à 22:49

    Présentation
    Modifié le 08/06/2018


    Aslakhanov Yulia | 29 ans | Avocate


    « Une entaille dans la pierre »

    Ébranlant le sol poussiéreux, plaquant le mur le plus proche d’une main, écrasant tout le monde d’un regard meurtrier, tu arrivas. Pas une once de faiblesse sur ton expression, pourtant tu étais pieds nues, dans ta main ta paire de talons brisée. Ton dos voûté, tes jambes pliées, la tête baissée preuve d’un poids bien trop lourd sur ta conscience, cependant tu te redressas, relevant le visage, tu étais là. Et tu n’avais pas l’intention de partir avant d’accomplir ton objectif. Te battre pour être libérée du poids de ses gangs faisant la loi. Te battre pour la revolution. Te battre, tuer, jusqu’à ton dernier souffle. Sans pitié. Peu importe les moyens, tu étais prête à tout pour voir ses regards larmoyants réclamer de la clémence. Mais tu n’as plus de coeur, on te la prit. Tu ne veux plus rien entendre, tu ne veux plus rien voir, juste détruire. Briser les os de chacun des criminels, les démembrées, les disséquer pour récupérer la once d’humanité que tu n’as plus. Les laisser pourrir dans des bocaux, s’amuser à y plonger leurs yeux qui ont ignoré la douleur dans ceux des hommes. Tu ne voulais pas que leur mort, non, tu désirais bien plus que ça. Tu voulais les faire souffrir. En boucle. Qu’ils reviennent à la vie et que tu puisses les tuer encore une fois. Mais pas avant de les avoir clouer à une planche d’opération, d’avoir retirer lentement chaque parcelles de leur peau, d’avoir bu chaqu’une de leur larmes, d’avoir brûlé au chalumeau l’intérieur de leur bouche. Cette animosité était ta folie, celle qui allait te conduire vers le chemin corrompu que tu avais toujours combattu jusqu’à ce jour. Non, jamais tu n’avais été conçu pour être droite. Ton coeur était sombre, construit dans de l’argile, incassable. Et pourtant, une petite fêlure dans ta roche, et voilà qu’on réveillait en toi ce désir de tout détruire. Parce que tu es la plus forte. Parce que tu es Yulia, et que tu gagnes toujours en écrasant les autres.


    Ton histoire ? Quelle histoire ? Tu n’as pas d’histoire à raconter, parce que t’as vie n’est pas un conte de fée. Ce n’est pas un de ses beaux récits qu’on se plaît raconter le soir durant des veillées. Tu compares ta vie à un cv, que plus il était plein, plus tu avais de la chance d’être aimée. Pourtant, ta vie était une myriade d'événements les plus surprenants : Entre les grandes victoires sur la vie et ses moments où toutes tes erreurs te rattrapent. Calculatrice, tu faisais de plus en plus attention. Et pourtant, tu as oublié de regarder derrière toi ce jour là. Averti, pourtant tu n’avais pas assez mit en garde. Fidèle, pourtant tu m’as délaissé. J’ai toujours sut qu’en t’aimant je m’isolais de tout autres choses et te perdrait par la suite. Pourtant, attiré par tes ambitions, attiré par ton charisme, attiré par tout ce que je ne suis pas, nous avons vécu ensemble une nuit. Le reste n’avait été que du temps passé à te chercher du regard. Parce que tu es ainsi, une fois que tu possèdes ce que tu veux, tu n’en as plus besoin. Dans cette maison qu’était la nôtre, j’étais comme ce vase vide que tu avais acheté une fortune, comme cet immense écran plat constamment éteint, comme cet album photo vide. Je n’étais rien. Tu n’avais que pour fantasme la réussite, la grandeur. Vénal rimait pour toi à pouvoir, alors tu voulais devenir riche. Tu n’es rien de plus qu’une garce, tu n’as pas de compassion parce que ton coeur ne ressent que ta propre peine, femme égoïste qui ne voit que son glorieux futur dans les yeux larmoyants de ses adversaires. Mais tu n’as jamais vraiment connu l’échec. Comment le pourrais-tu avec un pouvoir pareil ? Tu as le don de tout réussir. Une avocate de génie réclamée aux quatres coins du monde. Peut-être qu’il vallait mieux que tu ne sois pas là le jour où ce gang a envahit la ville. Le monde a plus besoin de toi qu’on aurait pu l'imaginer. Sans doute le savais-tu déjà. Et alors, avec une arrogance qui t’es propre, tu as probablement prôné le fait que tu es capital à la réussite de la vie. On t’a toujours connu sûr de toi. Mais qui serais-tu si tu n’étais pas cette femme antipathique et dur de par ta méfiance. Jamais tu ne feras réellement confiance à quelqu’un, tu ne peux compter que sur toi. Alors tu restes fermé, tu parles peu de toi, tu préfères évidemment rester prudente. Tu es la plupart du temps impassible, mais ta méchanceté pourrait en déceler parfois de la colère, alors serais-tu un peu irascible ?


    Gardant tes distances, tu prends soin de n’avoir que des relations professionnelles aux risques de te retrouver seule le soir, quand tu rentres chez toi. Femme qui peut parfois se montrer mature, mais il n’en témoigne malgré tout rien de bien dans tout ce que tu puisses dire. Yulia, ta sincérité n’est là que pour rabaisser les autres. Tu refuse de voir le bon, peut-être as-tu trop longtemps été exposé à des criminelles pour croire qu’un homme, un seul, puisse avoir un réel bon fond. Pragmatique, tu attendais d’en voir un pour peut-être t’adoucir. Tu es là depuis plusieurs années déjà, faisant parti des meilleurs en temps qu’avocate, tu as pourtant la mauvaise réputations de ne pas avoir de répit avec tes associés, tes clients, tes adversaires. A tes yeux, une vie ne vaut rien si ce n’est point la tienne. Tu n’aimes pas vraiment le travail d’équipe, peut-être car tu considères toujours les autres comme des boulets. Tu préfères agir seule avec stratégie. Téméraire, tu étais prête à tout perdre pour être victorieuse. Mais malgré ton entêtement, tu t’es sûrement un peu résignée et rangée. Restant cependant froide, tu promis de faire des efforts pour tes camarades. Apprenant avec une rapidité fulgurante les multiples langues afin, tu ne prouvait là que ton envie de communiquer afin de respecter ta promesse -mais surtout de s’étendre à travers le monde-, et ça en viendrait à sous entendre ta culture sans doute large. Mais ta rancune te vide la tête, et alors tu deviens inarrêtable. Tu te surpasses toujours, comme si ta haine te rendait indestructible, et pourtant n’as-tu pas encore conscience que comme tout le monde, tu peux toi aussi mourir ?

     

     

     

    Peter Stemlosh / 31 ans/ Policier - brigade criminelle

    Sauver le plus de personnes possibles, tu t’en étais fait la promesse et jusqu’à maintenant tu avais rendu honneur à celle-ci. Forcément cela ne te suffisait pas, tu faisais souvent une fixette sur ceux que tu n’avais pas pu sauver. Tu te reprochais ce que personne d’autre ne semblait te reprocher. Mais il fallait croire que cette mauvaise habitude au lieu de te freiner dans ta lancée te permettait de t’améliorer davantage. Un mal pour un bien. Une culpabilité pour ne plus reproduire les mêmes erreurs. Tu étais l’un des plus dévoué à la brigade criminelle, c’est simple dès que tu plongeais ton nez dans une nouvelle enquête il était difficile de t’en détacher. Les heures supplémentaires, les dossiers éparpillés dans ton salon, le café infecte du bureau pour te tenir éveillé, tout cela ne te dérangeait pas. Tu aimais ton travail, réellement. Mais dans un sens tu t’enfermais dans cette routine, cette recherche continuelle d’enquêtes, pour échapper à tes pensées un peu trop sombres. En effet une fois seul dans ton appartement, sans que tu le veuilles, ton esprit divaguait vers les crimes que tu n’avais pas résolus, aux personnes perdues… Toutes ces choses qui ébranlaient l’image du parfait flic que les autres assimilaient à ta personne. Toi tu voyais bien que tu n’étais pas cet idéal, tu voyais tes erreurs et passait difficilement à côté. Mais cela n’empêchait pas le fait que tu désirais t’approcher de cet idéal. Voilà peut-être où résidait un peu de ta naïveté.

     

    Si une fois rentré chez toi tu étais face à une solitude certaine, dès que tu mettais un pied à l’extérieur le monde semblait te rendre le sourire que tu lui offrais. Tu n’avais aucun mal à lier des relations avec les autres car tu savais mettre à l’aise ton interlocuteur que ce soit par ton sourire bienveillant ou le ton que tu employais. Tu étais ce qu’on pouvait qualifier de force tranquille. Tes collègues appréciaient beaucoup travailler avec toi car tu étais quelqu’un d’agréable mais aussi de réfléchi, il était rassurant de te savoir dans la même escouade. Tu étais un homme de parole et de conviction, mais le problème c’est que tu assimilais mal le fait que, parfois, il n’existait pas de solutions pour que ça finisse bien. Tu avais beau retourner le problème dans tous les sens tu ne pouvais pas toujours trouver la façon pour sauver le plus personnes, pour éviter le plus de dégâts. Tu ne pouvais pas avoir un œil partout pour protéger tes compagnons, tu ne pouvais pas prédire les imprévus, tu ne pouvais pas toujours sauver la victime et le bourreau. Car oui, tu étais de ceux qui croyait en du bon en chacun et qui préférait envoyer les coupables en prison plutôt que de leur loger une balle entre les deux yeux.

     

     

    Discussions

    Cette femme semblait n’avoir aucune faiblesse, elle ne laissait rien entacher son image froide et imperturbable, comme l’indestructible diamant qu’on ne peut espérer rayer. Pourtant son masque s’était craquelé. Car ses larmes ne pouvaient plus se cacher. Car son corps ne pouvait plus tenir. Car ses lèvres ne pouvaient plus rester scellées… Un horrible spectacle de la condition humaine s’offrait aux yeux des policiers. Celui d’un être humain impuissant et rongé par des sentiments contraires qui s’unissent sous le nom de désespoir. Cette vision laissa un goût amer dans la bouche de Peter. L’empathie avait toujours été sa corde sensible, ce qui compromettait, et paradoxalement, facilitait sa carrière dans la brigade criminelle. Il retira son blazer et le plaça sur les épaules tremblantes de Yulia, dans un geste réconfortant, et se déplaça de sorte à se retrouver face à elle et à son niveau. Peter chercha du regard les yeux de la jeune femme, ses prunelles ambrées rassurantes la scrutèrent, mais celle-ci garda la tête baissée. D’un léger mouvement de tête, Peter fît signe à ses collègues de ne pas rester plantés là et de retourner à leur poste. Il se doutait que les multiples regards dirigés vers elle n’allaient que la bouleverser davantage et dans un second temps la braquer. Il devait être difficile pour Yulia de montrer ses blessures de la sorte sans pouvoir contrôler la chose, elle qui avait prit soin de se forger une réputation forte à travers la crainte et la haine des autres. Son craquage était totalement légitime face à la rudesse des événements, et cela conforta Peter dans l’idée que Yulia n’était pas seulement ce monstre qu’on décrivait dans les journaux ou dans les potins du commissariat. Dans un élan compassionnel Peter posa sa main sur l’une des épaules de Yulia, qui frémissait au rythme de ses pleurs. A ce contact le visage de Yulia se releva vers lui, il ne savait pas réellement si ce geste l’avait dérangé ou non mais il avait eu le mérite d’attirer l’attention de la jeune femme sur lui. Il souhaitait lui montrer qu’elle n’était pas seule.

    - « N’hésitez pas à pleurer, c’est normal face au drame qui vous arrive. A défaut de pouvoir refermer ce gouffre de douleur on peut l’évacuer de temps à autre et ça fait du bien… Et puis ne soyez pas trop dur envers vous-même. Rien est de votre faute. » dit-il d’une voix douce avant de consulter sa montre. « Il est tard et vous devez être épuisée, je vais vous amener à un hôtel, d’accord ? Votre maison risque de rester quelques jours sous observation et vous sera interdite d’accès, mais tous vos frais seront pris en charge par la police. Prenez votre temps, on partira quand vous vous sentirez prête. »

    Peter avait dans l’idée de laisser du temps à Yulia pour se remettre de ses émotions ou bien encore d’écouter ce qu’elle avait sur le coeur, mais celle-ci reprît très vite ses esprits. Cela désarçonna légèrement Peter qui ne savait pas réellement comment traiter la jeune femme.
    Le voyage jusqu’à l’hôtel fût silencieux, Peter n’avait osé briser ce silence, après tout faire la discussion avec lui devait être le cadet des soucis de Yulia. Une fois à la réception et les clefs de la chambre entre les fines mains de la jeune femme, Peter se tourna vers elle une dernière fois.

    « Une de mes collègues vous ramènera un sac remplit de vos affaires demain matin… Si jamais il se passe quoi que ce soit cette nuit, vous pouvez venir me chercher, je vais rester dans ma voiture en face de l’hôtel. Donc… N’hésitez pas. Bonne nuit et reposez-vous bien. » conclût-il avant que la jeune femme ne disparaisse dans l’ascenseur.
    Peter se dirigea ensuite vers sa voiture, s’écroula dans son siège avant de trifouiller dans la boîte à gant et de ressortir le dossier de l’affaire, qu’il avait déjà feuilleté avant d’arriver sur la scène de cime. Bien qu’exténué, il savait qu’il n’arriverait pas à trouver le sommeil, pas avant qu’il ne mette la main sur une piste dans ces pages. Il savait aussi que c’était le sort qu’allaient connaître ses prochaines nuits tant qu’il n’aurait pas trouvé le coupable. Peter faisait partit de ces flics qui s’investissaient, souvent de manière démesurée, dans les affaires. Au risque de trop s’exposer.
    à 22:36 le 20/05/2019
    Peter Stemlosh qu’il lui répondu, un sourire aux lèvres. Il lui parle d’informations qui courent les rues. Il lui parle de comment il avait apprit à la connaître. Mais il ne la connaissait pas. Suffisait-il de comprendre qu’il n’avait jamais croisé son ombre, pour qu’elle devine qu’il n’avait pas conscience de son âme d’esprit de glace, et ses muscles tendus comme du fer. Elle roule des yeux à l'entente de ses paroles, et soupir à la vu de ce sourire. N’a-t-il donc aucune gêne ? Elle venait de perdre son mari, et il voulait la jouer courtoise ? Mais toutes les raisons sont bonne pour le dénigrer. C’est ainsi, la loi du plus fort à parler.

    « Ce qui m’étonne c’est que vous ne me connaissiez pas avant d’ouvrir les dossiers de l’enquête. Je suis la meilleure avocate de notre siècle, comment avez vous pu passer à côté alors que l’on travaille presque dans les mêmes bureaux ? »

    Crétin. Il fallait être un abruti pour ne pas être renseigner sur les avocats quand one st flics. Parce qu’il faut parfois les conseillers pour sauver la peau des innocents, et empêcher de sauver des criminels. Parce que finalement, tout se joue sur des mots qu’on assemble comme une pièce théâtre. Toute sa vie, elle se donne à l’art de la scène. Jusqu’à son dernier souffle, elle sera la méchante de la fable. Parce que Yulia n’a pas de coeur, elle n’est faite que de givre.
    Finalement, un policier après que Peter est transmit son portable revient essoufflé, elle dirige son regard hautain vers celui-ci. Elle ne dit en apprenant que le lieu localisé était le Lummus Park Beach, mais elle fronça les sourcils, serra vivement son poing. Restant muette, elle savait déjà que ce n’était qu’une sombre farce. Elle savait, pourtant elle voulait croire que dans un infime espoir il ne s’agissait là que d’une pure coïncidence.

    Alors ils partirent en voiture, elle aurait pu en profiter pour trouver le temps de se reposer. Mais comment dormir, quand on sait qu’on est sous les mains de quelqu’un ? Comment dormir quand on perd, sans prévenir, la personne qui nous était la plus chère ? Elle ne savait plus comment faire, et comment agir. Elle voulait juste masquer ses peines, masquer sa douleur, derrière de la colère, tout en sachant que la colère n'amène rien, et que la haine se fatigue. La colère tue à petit feu, brisant tout réceptacle par des actes irréfléchis. Elle était, de glace, ou bien de verre ? Froide, mais délicate. Elle dansait, comme sur la glace, avec des patins, elle tournait sans trouver de directions. Et tournait encore, dans l’espoir d’y perdre la raison. Si ça pouvait calmer son coeur, alors elle préférait mourir maintenant dans cette spirale infernale que de laisser une once de son âme à la portée de quiconque pouvant en décelé un semblant d’humanité. Elle ne veut pas qu’on l’aime, il n’y a que le respect qui paye. Et la peur. Si elle pouvait effrayer n’importe qui, alors son coeur pouvait se reposer de la méfiance qui l'obsède. Elle tourne. Tout comme un gyrophare, elle tourne. Comme une patineuse, comme une danseuse dans une boîte à musique. Inlassablement, elle tourne, en quête de liberté, elle est pourtant prisonnière. Elle tourne, la crainte de tomber.

    Ils arrivent, elle se détache, mais alors qu’elle s’apprêtait à sortir, elle tourne la tête vers ce fameux Peter qui s’adresse à elle. Elle comprenait parfaitement, même si ça l’agaçait, elle allait attendre juste pour être sûr qu’elle ne craigne rien. Alors, ne voulant pas admettre qu’il avait raison, elle ne dit rien. Croisant les bras sur sa poitrine, elle ne fit qu’observer depuis l’intérieur de la voiture. Mais ce sourire était toujours de trop pensait-elle. Fallait-il qu’il se force pour avoir l’air gentil ? C’était minable, pitoyable, risible. Elle pesta. Et d’ici, elle se mit à attendre.

    Et à revoir chaque instants de sa vie. Mikhail, un bout de son univers. Il n’avait pas souvent été là, pourtant elle avait souvent pensé à lui. Fait semblant, comme pour tout, que rien ne pouvait l’atteindre. Finalement, elle ne lui avait jamais dit qu’il l’avait rendu heureuse. Elle aurait espéré devenir tout ce qu’elle craint aujourd’hui à ses côtés. Douce. Délicate. Sincère. Peut-être mère. Elle avait éveillé, dans ses rêves les plus profonds, des secrets qu’elle pensait enfouies. Mais rien, rien, elle se souvient de tout ce qui la rend fiévreuse. Elle se revoit marchait en ce lieu, cachant ses mains dans les poches de son long manteau crème. Elle se revoit fixer le sol de crainte de voir ses yeux doux poser sur elle. Elle pourrait visualiser la scène comme s’il s’agissait d’un film. Depuis la voiture, elle pourrait regarder l’écran abimé de sa vie grotesque. Sans fin, et elle pourrait tourner la tête pour le regarder, son fantôme. La hanter, sans jamais lui en vouloir. Parce qu’elle ne voulait pas qu’il la quitte. Qu’il lui glace le sang, qu’il la couvre de peur, qu’il glisse son ombre sur son coeur. Elle s’en fichait, elle voulait passer sa vie avec lui. Jamais elle n’avait imaginé qu’être une terreur la rendrait aussi malheureuse.

    La nuit est fraîche, mais elle n’en connaît pas les saveurs. Elle doit sortir de la voiture, ça faisait un moment qu’ils étaient tous là bas à danser sur les outre tombes de son mari. Elle devait plonger le nez dans leurs affaires, pour y retrouver les siennes. Alors, finalement, elle soupire et se fiche complètement des deux zigotos qui se doivent de la surveiller. Elle sort. Et les regardes.

    « Qui serait assez bête pour croire que quelqu’un attendrait tapis ici pour me tuer ? Ca crève les yeux que le ou les assassins de mon mari joue la carte de la sécurité. Et puis, je suis loin de ne pas savoir me battre, ou me servir d’une arme. »

    Alors, elle est partie rejoindre le groupe qui s’était formé, sans le savoir, autours de souvenirs précieux qu’elle ne pensait pas caché ici. Du moins, elle ne pensait qu’ils existaient tout court. L’oeuvre de Mikhail. Encore. Si il pouvait tout rendre plus romantique, même après la mort, alors il le faisait. Mais bon, pour le moment elle s’approche, et elle pose directement les yeux sur Peter.

    « J’ai assez attendu, vous avez trouver quelque chose ? Une piste ? » ajoute-t-elle en dirigeant son regard sur la boite. Sans savoir ce qu’elle contient, c’est sa curiosité qui la happe et la pousse à s’approcher de celle-ci pour en découvrir son contenu. Déjà ouverte, il ne lui avait suffit que de s’approcher pour froncer les sourcils en découvrant la photo de son mariage sur le dessus, ainsi que le téléphone qu’elle avait fait sonner des heures durant. Et sans doute d’autre photos sous le dessous. Elle ne voulait pas faiblir, alors elle fit mine d’être déconcerné, et agacé devant la niaiserie sur son défunt mari. « Tout ça pour ça.. »

    Elle ne voulait pas paraître fragile, mais pourtant elle ne pouvait s’empêcher de vouloir récupérer cette boite, partir avec et les regarder, encore, et inlassablement. Mais ce venger, c’est bien plus efficace que se lamenter. Et plus on se payait sa tête, plus elle voulait hurler qu’elle allait mettre ce fils de pute en prison. oh, bien sûr, la contenue, tout ça.. Mais elle emmerde la contenue ! Son mari est mort ! Et elle est la prochaine ! Putain !

    « Putain. » pense-t-elle tout haut.

    Passable pour juste de la colère, c’était pourtant un débordement de peine.
    Il manquait de glace à son coeur tremblant.

    « C’est inutile.. ! Ces photos ne nous mèneront à rien ! A la limite le téléphone.. Mais.., elle coupe sa respiration, se mordant la lèvre inférieur, l’air honteuse avant de reprendre.. ; vous y trouverez sans doute plus de messages sur le répondeur, que de preuves. »

    Elle détourne le regard, comprenant à présent que tout le monde allait savoir en écoutant ses messages qu’elle avait elle-même laissé que la situation l'atteigne. Elle savait que le règne de Yulia, yuki-onna, impératrice des glaces, était achevée. Car son coeur, flocon, s'écrasait, et s’éclatait en d’infinité de perles de cristal. Son coeur, se tuait à être trop froid Car les stalactites, tombant sur l'asphalte, se brisent de toutes parts. Parfois ils tuent, en transperçant les âmes, d’autre fois ils se meurent en pensant tuer de nouveau. C’était ça, sa vie ? Faut croire que oui. Et ça la chamboula.

    Yulia perdit pieds. A force de trop tourner, voilà qu’elle allait tomber. Son visage, tentant vainement de rester marqué de ses habituels très gelé, se sont couvert de larmes chaudes. Il suffit qu’elle sente la première glisser sur son visage, pour que tout s’écroule, que le château de cartes qu’elle avait mit des années à bâtir s'effondre sous ses pieds; et voilà, qu’elle tombait, sans savoir ce qui l’attendait. Mais elle avait toujours été seule, pourquoi avait-elle peur ? C’est vrai, elle ne l’avait jamais vraiment aimé, alors pourquoi ça lui faisait mal. Et que dans ses souvenirs, elle espérait y voir un sourire ? Elle voulait mourir, blasphème, elle pleurait devant tout le monde, sous la lune qui se languit de la lumière du soleil. Si elle tentait sans fin d’essuyer ses larmes de ses doigts fins, alors en comprenant plus elle tentait, plus elle pleurait. Elle se mit à gémir dans un éclat de terreur, car elle était perdue, comme une enfant. Jamais elle ne s’était senti aussi abattu. Mais elle l’était, alors elle pleurait. Et tremblait. Et s’écroula comme un esclave de son sort. Les ongles grattant la terre, s’agrippant à la vie alors qu’elle se décomposait sans réussir à se relever. Alors, elle hurla en laissant tomber son front contre le sol, fertile, qui a caché un milliard de morts, et de pardon.

    Elle est désolée. C’était ce qu’elle voulait crier, son coeur, son âme, tout son corps tremblait parce qu’elle était désolé ! Mais elle ne fit qu’agoniser. Elle savait que c’était vain, qu’elle ne pouvait rien faire. Tant d’années à étudier pour mettre des monstres en prisons et au final, elle ne peut même pas protéger son mari. La seule personne qu’elle chérissait, on lui avait prit. Et les seuls mots qu’elle voulait dire, c’était dissipé dans les ténèbres parce qu’elle avait trop de fierté, et trop de crainte. Elle pleure déjà trop parce que son coeur brûle de rage. Et que son esprit se noie dans les remords.

    Aujourd’hui, Yulia a mal car elle est bel et bien en deuil.
    à 23:10 le 29/08/2018
    Peter recula légèrement face à la force -et la délicatesse légendaire- dont avait fait preuve l’avocate en écrasant son portable sur son torse, pris de court par son assaut. Lorsque celle-ci l’informa que le tueur était en possession du portable de la victime il resta complètement interdit. Le tueur prendrait un risque aussi énorme… Juste pour faire la faire vriller ? L’agent repensa alors aux paroles de la blonde, elle était véritablement la personne qu’on avait essayé d’atteindre avec ce meurtre. Aux yeux du tueur elle ne devait pas mériter de mourir aussi rapidement, elle devait tout d’abord souffrir, se débattre. Comment avait-elle réussi à devenir l’objet d’une telle haine ?
    Lorsqu’elle lui demanda son prénom, d’une façon qui lui était bien propre, Peter ne pu retenir un soufflement amusé qui entraîna un sourire qui l’était lui aussi. Bon nombre de ses collègues – dont il entendait certains rirent d’ailleurs- n’auraient jamais laissé passer un affront de ce genre, surtout pas en public. Mais Peter ne s’offusqua pas, étant amusé par l’attitude de l’avocate. Il n’était pas de ceux qui montaient sur leurs grands chevaux à la moindre provocation, à protéger leur fierté mal placé, non lui préférait tout simplement prendre cela avec légèreté, avec du recul. On pensait souvent qu’il était trop « gentil » pour se fâcher, il n’en voyait juste pas l’intérêt. Les confrontations ne menaient qu’à de plus gros problèmes tandis que des compromis ou bien savoir brosser dans le sens du poil étaient beaucoup plus efficaces. Lui manipulateur ? Peut-être un peu vous répondrait-il avec un sourire.
    Il saisit tout d’abord le téléphone et interpella le groupe de policier qui se trouvait derrière eux -et qui arrêtèrent de pouffer par la même occasion- leur demandant d’emmener au plus vite l’objet à un de ses collègues spécialisé en informatique et qui pourrait trouver la localisation du destinataire en très peu de minutes, car cela n’étant pas son domaine de prédilection. Puis, il se retourna vers la femme et lui répondît enfin.

    « - Peter. Peter Stemlosh. Reprit-il solennellement en offrant un sourire à son interlocutrice.
    Pour ma part j’ai un peu triché pour connaître votre prénom, les services d’informations, tout ça, tout ça… dit-il en se grattant la nuque. »

    Il avait toujours eu du mal à se dire qu’il pouvait connaître une personne avant même de l’avoir rencontré. Une fois la scène de crime fouillée il s’était renseigné sur les proches de la victime, grâce aux services d’informations de la police, Yulia en faisant partit. Il avait déjà vaguement entendu parler d’elle par les actualités ou même au bureau, mais il connaissait désormais davantage d’informations sur elle -la plupart étant plutôt inutiles-.


    Un des policiers, essoufflé, vînt les prévenir que le lieu avait été trouvé : le Lummus Park Beach. Ils ne tardèrent alors pas à s’élancer vers une voiture de police, Peter laissant la blonde s’asseoir devant avec lui. Il n’était plus à ça près et le temps comptait.
    Un florilège de voitures et de sirènes assourdissantes se dirigeait donc vers cette partie de la plage. Le lieutenant demanda à plusieurs reprises à l’avocate si elle allait bien, après tout lui était habitué par ce genre de conduite extrême mais aussi par ce genre de situation extrême, elle peut-être moins et il s’en inquiétait. Loin de la considérer comme un fardeau il ne voulait pas non plus trop lui en imposer.

    A quelques mètres du lieu indiqué il s’empara du talkie walkie et demanda à une des voitures de police derrière eux de s’arrêter et c’est ce qu’il fît aussi. Il sortit en premier, claqua sa portière et passa sa tête à travers la fenêtre pour dire quelque chose à la femme qui se trouvait encore à l’intérieur.

    « J’ai dit que j’étais d’accord pour que vous participiez à l’enquête mais vous allez devoir rester dans la voiture, Yulia. Le lieu n’est pas encore sécurisé, il pourrait très bien vous avoir tendu un piège et vous attendre, car il semble clair que vous êtes réellement sa cible. Les vitres de cette voiture sont teintées, ce qui permettra de cacher votre présence. Et je laisse deux hommes avec vous pour votre protection, mais aussi, pour être sûr que vous ne sortirez pas d’ici. Désolée. Expliqua t-il un sourire navré sur les lèvres.

    Peter fît alors demi-tour et se dirigea seul vers la zone que plusieurs policiers avaient déjà bouclés, laissant les deux hommes de la voiture qui s’est arrêtée avec la leur s’occuper de Yulia.

    Une fois qu’il arriva on lui fît vite le topo, plusieurs civils ont été écartés de la zone mais aussi questionnés, et l’endroit exact visé par la localisation était complètement désert. Seule une boîte avait été retrouvé. Une simple boîte en carton qu’il avait maintenant sous les yeux.
    En l’ouvrant Peter fût étonné par le contenu. Il tomba nez-à-nez avec une photo de mariage et en la scrutant davantage il reconnu Yulia et son mari. Il ne l’avait pas reconnu immédiatement à cause d’un détail : son sourire. Elle était vraiment très belle, elle semblait surtout heureuse. Ce jour-là avait-il fait exception ou souriait-elle aussi avant ? Il était curieux de le savoir.
    à 01:55 le 29/08/2018
    Et dans la nuit, elle ignore le froid. Car elle la glace et que le monde bestial, elle a décidé un jour, un matin, de ne pas le craindre. Et même si elle tremble, que la température la glace, elle continue, en vain, de chercher dans le jardin. Son coeur se serre, comme elle sert ce qui lui sert de lampe. Tout semblait inutile, mais fallait-elle qu’elle éclaire au bonne endroit. Les réponses sont quelques parts, elle le sait, elle ne perd pas espoir. Il y avait trop de choses qu’elle ne savait pas. Chéri, il y a trop de choses dont on devait parler. Délicatement, elle retire ses talons pour poser ses pieds sur l’herbe humide. Elle ne l’avait jamais fait, mais Mikhail avait souvent dit que c'était relaxant parfois. Elle ne comprend pas, son coeur est gelé. Et elle refuse que la glace fonde. Finalement, sa paire de talons entre les mains, elle entend une voix qu’elle reconnaît maintenant, mais elle reste dos à lui, l’écoutant comme elle n’a sans doute jamais écouter quelqu’un. Surtout qu’elle commençait bien à comprendre que tout comme elle, il ne lui faisait pas confiance car cet agent semble la suivre partout. La raison.. Pour qu’elle ne détruise pas les preuves, par accident, ou volontairement. Sans doute aurait-elle pu tuer son mari, elle semble être brutale. C’était arrivé, parfois, qu’elle le frappe. Il n’a jamais abandonné. Elle s’en veut sans doute. Mais elle ne compte pas l’assumer. Les regrets pèsent trop pour qu’elle y fasse attention.

    Yulia restait silencieuse, écoutant les paroles sans doute plus sage que ses pensées de l’enquêteur, tout en écoutant aussi le son de ses pas qui s’approchait d’elle. Alors, elle tourna légèrement la tête vers lui, sans pour autant lever son visage pour le regarder. Elle n’observa que du coin de l’oeil sa présence, comme une ombre. Comme Mikhail. Elle fronce les sourcils, revoit son visage, mais lève les yeux. Sans ses talons, il était vrai qu’elle n’était pas grande, mais ça n’empêchait pas qu’elle ne manquait pas en présence. Elle le fixa, cet homme dont elle ne connaissait rien, laissant les bruits de la nature planer autours d’eux avant de lui donner réponse.

    « Le temps c’est de l’argent. J’ai mieux à faire que de le perdre.
    Peut-être qu’il était mieux que je le perdre. Peut-être qu’il n’était qu’une perte de temps. »

    Alors, elle lui fait volte-face pour laisser tomber ses talons sur l’herbe, tombant sur la balancelle poser dans le jardin. Elle vient poser ses jambes contre sa poitrine, meurtris, mais tenant à garder sa dignité, elle refuse qu’on la voit pleurer encore une fois. Elle refuse de pleurer tout court. Elle est meilleure que ça. Yulia ne fait que regarder son téléphone, l’écran éclairant son visage à la fois dur, et pensif. On aurait pu croire qu’elle avait écouter l’homme, mais non, elle cherche des réponses là où il peut y en avoir. Elle relit les messages, encore, et sans vain, elle voit sur l’écran toutes les fois où elle n’a pas répondu. Toutes ces fois où elle n’a rien dit. Tous ces appels manqués. Son visage, bien qu’impassible prend une forme plus douce, tandis qu’elle appuie sur l’écran. Et le téléphone sonne. Sonne. Sonne. Mais personne ne réponds. Elle s’en fiche à vrai dire, si elle l’a fait c’était pour entendre sa voix sur le répondre. Bêtement, pas capable de dire sans être gêné son propre prénom. C’était risible. Mais elle n’était pas capable de vivre sans voix. Et elle rappela. Rappela. Rappela. Encore. Sans cesse, elle sentait tout son corps se brisé quand elle l’entendait dire son nom comme si il était encore là. Elle pouvait presque entendre son téléphone sonner d’ici, et lui décroché en joie de recevoir un appel de sa part. Elle pouvait presque croire, dans la chute de l’adrénaline, que le téléphone n’avait pas sonné cette fois.
    Contre son oreille, d’un coup, son regard s’agrandissant elle n’a jamais eu cette expression. Elle n’était pas folle, elle n’entendait sa voix, celle de Mikhail. Gémir de douleur au travers l’appareil. Mais elle n’a rien dit, elle n’a plus bougé. Mais là, comprenant qu’en plus qu’on se foute royalement de sa gueule, que son mari avait souffert pour qu’elle soit le bouffon de la farce. Réellement.
    Elle refusait de souffrir, alors elle reprit son expression, du moins elle essayait car fermé les yeux ne change pas la vision des autres. Mais heureusement, elle est dans le noir. Là, elle pose sa main sur sa bouche pour retenir toute sa peine, et pour être certaine qu’il n’y a pas de preuves, elle décide d’écouter son mari souffrir le martyre. Elle l’écoute mourir pendant un temps où elle, était tranquillement installée dans une chambre d'hôtel, sans même penser une seule seconde à lui. Mais en plus de ça, elle reçu un message de son mari. Du moins, du numéro qui était le sien avant qu’on ne le tue.

    “ Alors, on perd pieds Yulia ? ”

    « Sale enfoiré… » crache-t-elle avec toute sa rage. Si elle n’avait pas envie de pleurer, elle l’aurait hurler. Mais elle le sait qu’elle doit se contrôler. Le contrôle, c’est tout ce qu’elle a.

    Elle se lève et c’est clairement sur les nerfs qu’elle se jette sur l’agent qui n’arrête pas de lui coller au basket, posant - ou plutôt écrasant violemment - son téléphone contre le torse de celui-ci pour lui remettre.

    « Ils ont le téléphone de Mikhail, vous devez le localiser. Rapidement. Si ce con c’est cru plus malin que moi, il peut se fourrer le doigt dans l’oeil. Et puisque vous semblez être ma baby-sitter du groupe, j’imagine que vous devriez me donner votre nom un jour ou l’autre, à moins que je sois obligé de vous appelez trou du cul pour le reste du temps. »

    Elle se fichait bien qu’elle lui parle aussi sèchement devant ses collègues de travail, pied nu, du haut de ses 1m68. Elle ne comptait pas s’adoucir car il tentait d’être sympa avec elle, qu’il lui souriait ou qu’il acceptait sans broncher qu’elle fasse parti de l’équipe d’enquête criminelle.

    Ce n’est que le début des emmerdes sur ce coup là.
    à 02:53 le 23/07/2018
    Comme le lieutenant s’en doutait, l’avocate ne revînt pas sur sa décision. Ce qui l’étonna le plus, provoquant un léger froncement de sourcil de sa part, fût le fait que la femme laissait entendre par ses paroles qu’elle souhaitait enquêter pour elle, égoïstement. Comme si elle cherchait à réprimander l’affront de celui qui avait tué son mari, l’attaquant ainsi indirectement. Comment pouvait-elle penser à elle et à l’image qu’elle renvoyait en ce moment alors qu’à quelques mètres plus loin gisait le cadavre de son mari ? Peter ne pouvait saisir cet ego mal placé dans une situation pareille, mais surtout cette cruauté. A l’entendre parler on pouvait sérieusement douter du lien qui unissait ces deux personnes. Avait-elle déjà ressentit de l’amour pour l’homme dénudait de vie ? S’il est vrai que les mots pouvaient dépasser la pensée, Peter n’en avait jamais entendu de si creux, de si vides d’amour et d’empathie. Cela sonnait faux pour lui, personne ne pouvait penser comme cela. Il était étrange de voir jusqu’à quel point Peter croyait en la nature bienveillante de l’humain malgré toutes les monstruosités qu’il avait vu dans diverses enquêtes. Il n’avait pas choisi le métier le plus simple pour les idéalistes comme lui, souvent railler par ses camarades pour ses propos. Cela ne le rendait pas pour autant naïf ni amorphe une fois sur le terrain, s’il croyait en l’humain il y avait des points de non-retour. Les innocents devaient être protégés, engendrant ainsi l’arrestation et la sentence des criminels. C’était un droit primordial à ses yeux, la sécurité. Trop de ses collègues privilégiaient le fait d’enfermer des malfrats pour la satisfaction que cela engendrait ou pour se battre contre le « mal », le fait de faire cela pour la sécurité et le bien-être de la population passant à la trappe.
    Son sourire qui jusqu’à là avait voulu être compatissant se déforma légèrement, au fil des paroles de la blonde, en un plus mal-à-l’aise face à son attitude imposante. Avec les dernières phrases qu’elle venait de prononcer, et où Peter s’était identifié, il était maintenant certain qu’ils avaient une vision aux antipodes l’une de l’autre. Elle se détourna alors de lui et il ne chercha pas à continuer le dialogue, l’agacement de l’avocate étant palpable.
    Un autre agacement était aussi bien palpable et c’était celui de son collègue, Ryan, qui fonçait sur lui.

    « - Tu peux me dire ce que tu fais Peter ? Tu viens de te péter combien de neurones pour laisser une civile RESTER et ENQUÊTER sur une scène de crime ? Sa femme qui plus est. Lança le plus fort des deux hommes.

    - Ne t’inquiète pas je gère la situation, tu ne me fais plus confiance ? Répondit-il sur un ton léger, accompagné d’un sourire, espérant ainsi détendre l’atmosphère mais cela ne dérida aucunement l’air renfrogné de son vis-à-vis.

    Son collègue n’était pas le seul à penser de la sorte, il suffisait de constater les regards que lançaient la plupart des personnes présentes dans la salle à la blonde. Certains étaient juste intrigués tandis que d’autres étaient mécontents voire haineux. Sa décision de laisser la femme sur la scène de crime était loin de faire l’unanimité. Il reprit donc, plus sérieusement, avec des arguments que son ami serait en mesure d’accepter.

    - Tu connais sa réputation, elle est réputé pour ne jamais lâcher l’affaire dans ses procès donc on peut être sûr qu’elle ne laissera pas tomber. En plus avec sa renommée l’enquête sera fortement médiatisée et il vaudrait mieux éviter de se la mettre à dos. En attendant l’avis des supérieurs c’est à moi de décider et je préfère limiter les dégâts. Donc pour l’instant on fait comme ça, mais je ne la quitte pas des yeux, d’accord ? Dit-il en laissant sa main retomber sur l’épaule de son ami, d’un mouvement assuré. »

    En tant que lieutenant il se devait d’assumer ses choix mais aussi de rassurer et de conformer les autres aux initiatives qu’il prenait, sinon il ne le suivrait pas. Ryan se contenta alors d’un simple juron avant de repartir, signe qu’il acceptait car sinon il ne l’aurait jamais lâché aussi facilement.

    Peter balaya la pièce du regard et trouva la femme aux cheveux dorés devant le cadavre de son mari. Une absence totale de réaction. Aucun pleur, aucune lamentation, rien ne venait perturber le visage glacial de l’avocate. Vu sous cet angle, il semblait logique que certaines personnes pensaient qu’elle était impliqué dans ce meurtre. Mais malgré tout cela Peter décelait de la peine… Dans ses yeux peut-être ? Il ne savait pas réellement si cela était le fruit de son imagination ou non.
    Sans vraiment s’en rendre compte il fixa la femme, il y avait quelque chose de captivant chez elle, une distance qui la rendait intouchable, mystérieuse. Il n’y avait là aucune intention de voyeurisme, mais il ne pouvait détacher ses yeux de cette scène. Au moment où elle prit la main de son mari il sentît son coeur se serrer, il était assez ironique de se dire que le visage de Peter devait être beaucoup plus émotif que celui de la blonde qui était pourtant la principale concernée. Puis lorsque le visage de la femme se durcit, les yeux du lieutenant furent happés par la cause de ce soudain changement. Il n’y avait plus d’alliance. Au vu de sa réaction cela n’était pas normal que son mari ne la porte plus. Etait-ce possible que cela soit un message laissé par le meurtrier ? Un message qui lui serait donc directement adressé ? Si cela était bien le cas, que la femme participe ou non à l’enquête elle était d’ores et déjà en danger.
    Elle se releva alors d’un coup sec et commença à fouiller de fond en comble la maison. Peter continua de la surveiller du coin de l’oeil, la suivant quand celle-ci n’était pas dans son champ de vision. Il ne prît pas la parole -qui lui aurait sûrement valu une remarque cinglante- et se contenta, lui aussi, de fouiller une énième fois toutes les pièces. Il se trouvait un peu bête de la suivre comme cela, mais il préférait ça plutôt que de se sentir bête d’avoir fait entrer la meurtrière, sans surveillance, sur la scène de crime.

    La recherche devenait de plus en plus superflue et le paroxysme de son inutilité fut quand l’avocate se dirigea vers l’extérieur. Même si Peter avait du mal à la voir dans la pénombre, il remarqua de la fatigue dans sa démarche. Sûrement aussi physique qu’émotionnelle. Elle devait se calmer ou peut-être au contraire tout relâcher ?

    « - Peut-être que vous devriez faire une pause ? Simplement quelques minutes… Reprendre son calme pour émettre des possibilités sur ce que l’on cherche, sinon notre petit tour va vite devenir inutile... Vous êtes pas du genre à vous ménagez, alors je vous forcerez pas à le faire, mais ce n’est pas une honte vous savez. Ce n’est pas une faiblesse. Vous venez de perdre votre mari, un de vos repère, c’est normal d’être déboussolé. Mais si vous refusez de prendre un moment pour vous, alors prenez un moment pour remettre vos idées en place. Notre recherche n’en sera que meilleure. Dit-il en arrivant au niveau de la femme, qu’il avait jusqu’à maintenant seulement suivit de loin.
    à 00:08 le 23/07/2018
    Seule, Yulia avait toujours tout affronté. C’était une philosophie de vie pour elle, elle ne peut se reposer sur personne quitte en avoir trop sur les épaules. Elle fouille, sans sentir la moindre peine, comme si elle ne se rendait pas compte qu’elle l’avait perdu pour de bon. Ou alors, comme si ça faisait déjà une éternité qu’elle l’avait perdue. Elle ne se repose sur personne, mais pourtant Mikhail a toujours fait en sorte qu’elle se repose sur lui, quand bien même qu’elle croyait n’avoir aucun soutien. C’était parce que, sans même avoir à se parler , ils savaient tout se dire que leur relation aussi toxique qu’elle l’était, marchait aussi bien. Il avait toujours su lire entre les lignes.
    Peut-être qu’elle se voile la face actuellement, qu’elle cherche des réponses à des questions qu’elle ne veut se poser. Elle ne sait pas réellement ce qu’elle veut en cherchant le coupable. La vengeance semble être la meilleure des réponses car Yulia est butée, et que même si Mikhail aurait préféré qu’elle reste en dehors de l’affaire, il sait d’avance que seule elle était capable de prendre une décision. Et que juste pour lui tenir tête une dernière fois, elle pourrait en faire parti. Il y a sans doute milles raisons à tout ça. Mais elle s’en fiche car tout ce qu’elle veut c'est gagner. Gagner ai-je dis, oui, car on vient de lui voler le roi mais que sur ce jeu d’échec c’est la reine qui mettra fin à la partie. Elle façonne les règles à sa manière, il n’y a qu’elle qui compte et tout ce qu’elle a mit sous son toit, preuve d’une possession ultime de sa part.

    « Tenez, si vous voulez enquêter dignement mettez ça. », et c’est sur ses paroles qu’elle tourna la tête pour regarder cet homme, de nouveau, dans les yeux. Elle ne vacille pas, s’en est presque qu’elle semble plus dur et présomptueuse. Elle lui arrache les gants des mains, sans douceur, et pourtant, c’était malgré tout comme si il y avait une forme d’élégance à sa brutalité. Comme si elle avait trouver l’équilibre parfait entre force, et féminité. Avant d’enfiler les gants, elle décide cependant d’attacher ses cheveux en une queue de cheval par simple précaution avant de les enfiler. Il pouvait lui sourire aussi gentiment qu’il le pouvait, elle n’en avait strictement rien à foutre. Elle ne lui fait pas confiance, lui, et ses yeux du diable. Elle n’a confiance en personne car actuellement, tout le monde pourrait avoir tué son mari. Même un flic. Parce que Yulia sait qu’elle est réputée dans le milieu judiciaire que les ennemies sont partout, même du côté de la justice. Finalement, alors qu’elle retournait déjà à ses affaires, prenant le temps de faire le tour de sa maison avant de s’approcher du corps de son mari, sans doute dans le fond pas encore prête à voir son visage. C’est quand elle tourne vers sa cuisine, balayant ses souvenirs de sa tête, qu’elle se fait de nouveau interpeller par ce crétin d’agent qui commence à lui faire un speach sur pourquoi elle devrait ne pas se mêler à l’enquête. Elle ne l’écoute que d’une oreille, ouvrant quelques placards comme pour vérifier si tout est à sa place, puis finalement, alors qu’il s’approche de la fin, elle roule des yeux. Ce n’est qu’à son dernier mot qu’elle claque le placard le poussant jusqu’au fond au point que ça résonne dans la pièce qu’elle se tourne vers lui en soupirant d’agacement. Les sourcils bel et bien froncer par l’irritation que lui provoque l’homme à ses côtés, elle entreprend de lui répondre.

    « Je suis avocate, d’accord. Je baigne dans les meurtres, les tromperies, les drogues et les entourloupes depuis des années. Je me fiche bien de tout ces clients qui chouinent la mort de quelqu’un, mon boulot ça a toujours été de les faire gagner. Qu’il soit victime.. ou bien meurtrier. Mais vous voyez, aujourd’hui, c’est Mikhail qui s’est fait tuer, ce qui fait de moi la victime. » Rien que le mot victime lui met la rage, elle serre son poing frappant le marbre du plan de travail. « C’est moi qu’on essaye d’atteindre, c‘est moi qu’on veut détruire et juste l’idée qu’on veuille me priver de ma force, ça me rend folle de rage. Je ne suis pas la victime, pas si c’est moi qui met ce connard derrière les barreaux. » Un sourire, horriblement froid et ironique se dessine alors sur son visage. « C’est évident, qui voudrait tuer un écrivain qui n’a jamais eu le courage de se poser sur le papier ? Pourquoi lui, alors qu’il n’a même pas eu le temps d’écrire poèmes et récits ? C’est évident, c’est juste parce que je porte son nom. Mikhail est mort car il était mien. » Elle frappe la porte du placard avec son pied, prise de colère, arrivant même à éclater les planches de bois. « Je refuse d’accepter ça ! » hurle-t-elle avec détermination avant de reprendre son calme et son expression glacial. « Vous avez raison sur un point, il n’aurait jamais accepté que je me lance sur cette enquête. Il sait déjà que j’ai assez de problèmes, que sans doute je me surmène. Mais je m’en fiche, l’ambition surpasse la fatigue, surpasse la douleur, à un tel point que je ne souffre pas. Mikhail pensait toujours qu’au fond, quelque part, je souffrais de ma vie. Alors que non.Il n’a jamais comprit, que sous la glace, il n’y a que de la glace. Et que dans le coeur, il n’y a que du sang. Ce qu’il sait par contre, c’est que je ne l’ai jamais écouter. Et que si il n’est plus là pour me dire quoi faire, ça n’arrange pas les choses pour lui. Alors j’enquête avec vous. »

    Un écrivain ne laisse pas l’amour sans un mot. Dans le fond, oui, elle ne voulait l’admettre qu’il était parti pour de bon. Car elle le connaît sans doute mieux qu’on aurait pu le croire vu la froideur de son regard. Elle le connait, lui et ses rêves des idéalistes. Les yeux d’amoureux et le coeur bondissant. C’est un romantique qui ne laisse pas l’histoire se terminer ailleurs que sur le papier. Mais il y avait milles autre raisons encore qui faisait qu’elle ne perdait pas de temps à le chercher. La vengeance, la colère, la peine, l’incompréhension, la miséricorde, la solitude, l’amour et la haine. Dans le fond, elle n’était sans doute pas la première à vouloir enquêter, mais elle ne sera pas réellement en deuil tant qu’elle n’aura pas trouver ses adieux. Elle n’admettra pas qu’elle a perdue, cette fois, en le perdant tant qu’il ne lui aura dit clairement à l’encre noir, indélébile. Yulia détourne avec langueur le regard, pour observer le cadavre de son mari. Elle se demandait, si elle approchait, si il portait encore son alliance. Elle décide alors de s’approcher de lui, touchant son alliance comme pour se rassurer. Finalement, elle se retrouve à côté de lui, jetant un regard vers les médecins légistes pour qu’il le laisse tranquille. Elle s’accroupit, devant alors lever la tête pour regarder son visage. Longtemps, elle le regarde presque sans le regarder. Elle avait beau rester neutre, il était certains que de la peine se dégageait d’elle. Peut-être même qu’elle avait envie de pleurer, là, comme elle n’a jamais pleurer. Mais qui le sait, elle refuse de croire qu’elle a un coeur. Finalement, elle dirige son regard vers sa main ou se trouve son alliance, mais elle n’est pas là. Son expression s’écorche pendant une fraction de seconde. Là, d’un coup, au milieu du chaos, elle comprend qu’on lui a plus que jamais voler son mari. Elle prend sa main. Malgré les gants, elle sent sa main complètement froide. Yulia ferme les yeux, son expression empreinte à la douleur. Cependant, elle se reprend bien vite, se relevant pour se diriger d’un pas déterminé dans une autre pièce. On avait prit l’alliance, ça a forcément un sens. Alors peut-être qu’il y avait autre chose. Ailleurs, elle voulait le trouver ce qui allait trahir ce foutu connard qui a tué son mari. Elle fouillait, cave, grenier, chambre d’amis et débarra. Sa chambre encore une fois, le salon et la salle à manger. Il y avait forcément un indice. Peut-être dans le jardin. Alors elle y va, éclairant avec son téléphone portable. Elle ne sait pas où chercher. Peut-être même qu'elle ne cherche pas, hormis à essayer de se reprendre ses esprits. Elle n'en sait rien, elle se perdrait presque dans son jardin comme elle est. C'est stupide. Ou peut-être pas.
    à 18:12 le 22/07/2018
    [ J'aime trop Yulia o/]
    à 03:34 le 22/07/2018
    L'atmosphère tendue est facilement palpable dans la pièce, la perturbatrice aux cheveux dorés en étant la principale cause. Perchée sur ses talons aiguilles et avec son air assuré personne n'ose l'interrompre, laissant ainsi ses paroles perturber le policier. Il avait songé à la froideur du regard de la femme, mais désormais il n'égale pas la froideur de ses dires. Des paroles encore plus glacées que ses yeux bleus.
    Peter a déjà été témoin de réactions plus ou moins extrêmes suite à l'annonce du décès de la victime à un de ses proches. Des pleurs -c'est presque toujours le cas-, un état de choc, de la colère -ça arrive plus fréquemment qu'on le pense-. Alors effectivement il a déjà entendu la volonté de certaines personnes de participer à l'enquête, cela étant sûrement la façon la plus évidente à leurs yeux de rendre justice à leur proche et en quelque sorte d'accepter la mort de celui-ci. Mais cela ne s'est jamais réalisé. Cependant Peter décèle une lueur déterminée noyée dans cet océan déchaîné que sont ses yeux. Elle ne renoncera pas. D'ailleurs elle commence déjà à se diriger vers la scène du crime, sans attendre aucun feu vert, laissant pantois les policiers présents dans la pièce, intimidés sans vouloir l'admettre par l'aura qui émanait de l'avocate.
    L'agent brun doit prendre une décision et vite, sans la présence du capitaine de la brigade criminelle c'est à lui, lieutenant, d'endosser les choix primordiaux de cette enquête. Son comportement médiateur le pousse généralement à faire des compromis et face à la blonde il sait d'ores et déjà qu'il va devoir en faire pour éviter tout conflit inutile. De plus, même si la femme est sous l’emprise de la colère actuellement, il ne met aucun doute sur le fait que celle-ci n’hésiterait pas à mettre ses paroles à exécution. La vengeance peut être tellement destructrice et il en a été témoin à maintes reprises. Il ne peut prendre le risque que la femme se mette en danger en enquêtant de son côté, s’il lui permet de rester il aura un œil sur elle et cela la dissuadera peut-être de faire cavalier seul. C’est le moins risqué et s’il peut éviter la mise en danger de quelqu’un en bousculant seulement le protocole alors il n’y a pas à hésiter.
    Le lieutenant s’élance alors sur les pas de l’avocate, étant le plus réactif de ses collègues, et arrive au niveau de celle-ci.

    - « Tenez, si vous voulez enquêter dignement mettez ça. » dit-il, un sourire poli aux lèvres, en tendant une paire de gant en latex à la femme aux yeux bleus évitant ainsi que celle-ci laisse des empreintes sur la scène de crime.

    Elle enfile les gants sans broncher et retourne à l’examination minutieuse qu’elle avait déjà entamé, étant obnubilée par celle-ci. Peter ne tarde pas à la rejoindre tout en la surveillant toujours du coin de l’oeil, il venait quand même de faire rentrer une civile sur une scène de crime. Il demande d’ailleurs discrètement à un de ses subalternes de vérifier l’alibi de l’avocate et il vérifie que celle-ci ne laisse pas trop traîner ses mains à un endroit, qu’elle ne dissimule rien. Une femme qui engage un criminel dans le but d’évincer son mari ne semble pas si sordide que ça, ou plus audacieusement une coupable qui vient s’assurer qu’il ne reste aucunes preuves sur la scène de crime. On ne peut rejeter aucune option à ce stade de l’enquête. Peter a beau se répéter ça, il pense tout autrement. Il a reconnu dans le discours de la femme une véritable détresse qui sonne trop juste à ses oreilles, mais il serait trop irresponsable de sa part de se baser essentiellement sur son ressentit. Après tout on lui reproche souvent ça, trop de tendresse et de sentiments pour ce métier.

    - « Je pense que je connais déjà vote réponse mais vous savez vous pouvez encore faire marche arrière et ne pas vous engager davantage dans cette enquête. Vous êtes tellement proche de la victime que participer à l’enquête signifierait vous exposer directement et ce n’est sûrement pas ce que votre mari souhaiterait. Même si cela est difficile au début il est plus bénéfique pour vous d’évoluer… « hors » de tout cela. Dit-il en désignant brièvement le cadavre de Mr.Aslakhanov qui commence à se faire embarquer par les médecins légistes.
    Je vous promets de faire tout mon possible pour votre mari, nous trouverons le coupable, mais vous savoir en sécurité et loin de l’enquête serait préférable pour l’évolution de celle-ci. Bien sûr nous vous tiendrons au courant de son avancé et nous serons là pour vous aider, vous. Ne ménageait pas le réconfort dont vous allez avoir besoin pour vous remettre de cet événement, pensez à vous. Finit-il en laissant un sourire compatissant naître sur son visage.

    Peter n’est pas dupe, ce n’est sûrement pas ces quelques mots qui feront changer d’avis la femme bien décidée en face de lui, mais il veut l’aider à ne pas tomber dans cette auto-destruction néfaste qui la guette. Derrière cette couche de glace qu’il a perçu doit exister une douce chaleur, tout le monde en possède une, et celle-ci mérite de ne pas s’effacer davantage.
    à 03:34 le 22/07/2018
    Seul la lumière des gyrophares, et l’hurlante sirène aurait pu la résonner.

    Le bruit de ses talons résonnent sur le carrelage, se mélangeant pourtant dans ses milles bruits résonnent. On pouvait de l’intérieur pourtant discerner facilement le bruit fort d’un avion qui décolle. Sa légère valise qu’elle tient d’une main ferme, se fait broyer par ses doigts lorsqu'elle croise le regard d’un clochard. Elle le fixe longuement, sans que son visage ne change d’expression avant de finalement lui faire volte-face, regardant face à elle, fin prête à se concentrer sur sa prochaine affaire. Ses yeux bleus, bien plus beau que l’étendu du ciel n’en témoignait aucune bonté. Elle avait en son creux, les glaciers : Aslakhanov Yulia. Ses cheveux longs parfaitement lissé brillent d’un éclat doré. Quelle est belle, une beauté froide, qu’elle en a sans doute figé plus d’un. Rien d’étonnant, comment ne pas la regarder quand une femme si belle semble indomptable ? Elle est parfaite. Parfaite qu’on vous dit ! Parce qu’elle a le charisme d’une battante, et l’élégance d’une patineuse. Dans son costume de travaille, elle n’était rien d’autre que sexy, chacunes de ses courbes ressortant à merveille. Femme fatale à la teinte légèrement bronzé et les lèvres pulpeuses. Son téléphone sonne, mais on est tellement subjugué par sa beauté qu’on ne le remarque point. Elle ne décroche pas, regarde longuement son écran en fronçant les sourcils, lâche un soupir avant de finalement répondre, alors quand elle place son téléphone près de son oreille on la voit enfin, comme une évidence : L’alliance. Et elle part, laissant sur le carreau ses coeurs brisés de tous ses fantasmes à la James Bond.

    24 heures plus tard.

    Le bruit de ses talents résonnent sur le carrelage, écrasant d’un claquement irrégulier tout autre sons environnant. Depuis la baie vitrée on pouvait discerner les avions garé ainsi qu’un atterrir. Elle porte sa valise contre ses seins car elle est mal fermée, certains papiers débordent mais, elle n’a pas le temps, n’est-ce pas ? Puis, dans sa course, alors que sa respiration devient forte elle le voit le fixer, ce clochard. Elle s’arrête, face à lui, reprenant sa respiration tout en lui révélant à lui seul le secret de son visage, brisé, tordu, par cette larme solitaire qui glisse sur sa peau douce. Alors, elle lui fait volte-face, et essui toutes ses faiblesses du revers de la main, son visage s’emparant d’une expression de colère, trop fière, honteuse de paraître aussi faible : Cheveux légèrement en bataille et une chemise mal mise. C’est qu’elle est en retard, ne croyez vous pas ? Elle avait en son être, les brasiers : La femme de Aslakhanov Mikhail. Elle court à présent, mais après quoi ? Après le prochain vol, ou bien après l'instant égaré ? Elle a les lèvres gercés et les yeux légèrement cernés. Regrette-t-elle d’être passé à côté de la destination idéale, de ne pas avoir décroché le bon vol, de ne pas avoir emmené avec elle de plus gros bagage ? Regrette-t-elle d’avoir hésité parfois à décrocher quand il l’appelait ? … Alors, c’était trop tard, elle avait beau essayé d’appeler son portable, elle ne pouvait que lui laisser encore, ce même message. En boucle. Encore. La voix brisée se masquant sous la rigidité.

    « Pas toi. »

    Yulia sort du bâtiment se trouvant dans les rues bondées de la ville de New York. Elle cherche de ses yeux, rapidement, un taxi qu’elle appelle, se jetant sur la route pour être certains qu’il ne la loupe pas. Il klaxonne le chauffeur à l’intérieur, balance sans doute deux-trois jurons mais elle, elle ouvre la porte et lui dit sèchement de se diriger à son adresse. Son pied frappe le sol de la caisse, nerveusement. Elle n’y croit pas, elle se persuade que ce n’est pas vrai. Mais, si elle est là, c’est que c’est bien arrivé et qu’elle n’a jamais hésité à y croire. Yulia ordonne au chauffeur de se presser. Il peste, mais elle le reprend. Savez vous qui je suis ? Yulia Aslakhanov, célèbre avocate. Alors si j’étais vous, j’éviterais de vous comporter ainsi car si je vous lance un procès, vous pouvez être certains que je vous collerais une putain de fiche S. Enculé. Alors il n’a plus rien dit et a mit la gomme jusqu’à l’arrivé. Elle donne rapidement de l’argent, sans doute un peu plus car elle n’a pas le temps de récupérer la monnaie et c’est ainsi que sur le trottoir devant sa maison, elle stagne devant ses célèbres bandes jaunes qu’elle n’avait vu que dans les séries policières. Le taxi part, rapidement, les pneus vont même à criser emportant légèrement les vêtements ainsi que les cheveux de la femme dans le courant d’air de l’accélération. Elle est dévastée, là, devant une maison qu’elle ne reconnaît plus. Pourtant, il y a cette curiosité qui la pousse à avancer. Elle se fiche des flics qui tournent, elle se met à vagabonder, perdu dans une vague de souvenirs tout en gardant une expression très sérieuse, froide, impénétrable. Elle se rappelle des soirées où il était dans la cuisine et qu’elle venait parfois s’installer sur la table à côté pour le regarder faire à manger pendant qu’elle travaillait, sans un mot, comme si elle en avait eu honte de l’aimer parfois. Elle se rappelle de toutes ses fois où elle oubliait de dormir, perdu dans ses yeux noirs rieurs. Elle se rappelle de toutes ses fois où ils étaient installé sur la terrasse, lui, souriant, faisant la lecture à sa femme elle qu’elle n’osait dire qu’elle le trouvait que plus beau. Parce qu’elle a eu trop de fierté à chaque fois, elle est passé à côté de tout les moments de sa vie amoureuse. Parce qu’elle a eu trop de fierté, à chaque fois qu’elle se rappelait, c’était toujours les moments où il essayait de la reconquérir. En boucle. Encore. La voix brisée se masquant sous la joie. Parce qu’à chaque fois qu’ils étaient beaux, c’était car elle l’avait ignorée une seconde de trop. Qu’elle avait hurler trop fort. Ou qu’elle lui avait rappelé trop de fois qu’ici, c’était elle qui gagnait car lui n’était rien qu’un petit écrivain minable. Pourtant minable, elle s’était mit à fouiller partout, dans chaque tiroirs et chaques recoins de tables si il lui avait gravé des mots sur du bois, ou bien gratteur de papier il aurait laissé son coeur porté avant de la quitter. Mikhail, les écrivains ne peuvent partir en laissant une page vierge.

    « Mikhail, les écrivains ne peuvent partir en laissant une page vierge ! » hurla-t-elle de colère tout en jetant sur le sol la commode dans sa chambre, alarmant enfin la police qui ne l’avait pas vu se faufiler dans la maison. A l’écouter, elle en voulait à son mari. Parce qu’à présent, elle était veuve et qu’elle ne l’avait jamais souhaité. Et pourtant, c’était elle qui partait sans arrêt, l’abandonnant dans le froid de ce lieu bien trop triste. Il était le seul feu qui avait un jour réussi à allumer son coeur. Et le voilà, braise, parti en poussière avec le souvenir que sa femme ne l’avait jamais aimé. On tenta de lui dire de se calmer, elle n’entendait rien, abrutisée par le vide qui bourdonnait dans ses oreilles. Elle refusait d’admettre qu’il était parti. Qu’il n’était plus, et que rien, nul part, n’était capable de la ramener à lui. Comme s’il n’avait jamais existé. C’était des pensées sinistres, douloureuses, qu’elle encaissait, avec difficulté, mais elle était assez forte pour garder cette expression horrible qui la rendait presque insensible à la mort de son amant. Elle se laisse tomber sur son lit, posant ses mains sur ses cuisses tout en se lançant dans des réflexions longues et compliqués. Yulia ne comptait pas le laisser partir ainsi, parce qu’il était sous sa possession. Alors, elle devait savoir, comprendre, afin de le retrouver. Lui, et ses maux écrit en son âme. Finalement, quand elle commença à entendre que les agents sur place commençaient à se rametter dans la chambre, elle tourna la tête vers la porte afin de les regarder avec ce regard vaniteux qui lui colle à la peau. Un semble vouloir prendre la parole, mais elle se lève et se dirige vers eux tout en la lui volant.

    « Je savais qu’il était incapable de se débrouiller seule. Je pars une journée et voilà qu’on le retrouve mort. C’est un incapable, un idiot.. un égoïste, crache-t-elle avant de prendre une pause. Mais c’était mon mari. Si quelqu’un aurait du lui donner une correction, c’était à moi, et uniquement à moi de le faire. C’est ma maison. C’est mon affaire. Je me fiche clairement de ne pas être flic ou quoique ce soit d’autre. J’enquête avec vous. Et si vous refusez, je me chargerais de l’enquête de mon côté. Mais si je trouve ce connard avant vous, je promet de le tuer.. J’ai du annulé mon rendez vous et envoyer un collègue à la place pour se charger de mon client. Alors, je ne perdrais pas mon temps à tourner en rond qu’on m’annonce le pourquoi du comment. »

    Si tout du long, elle n’avait sans doute plus regarder que du vide que réellement quelqu’un, elle trouva finalement le regard d’un agent, brun, les yeux de l’avarice, ambre mais qui se laisse porter à des moeurs plus doux que l’argent. Elle ne flanche pas devant eux, quitte à paraître cruelle. Mais c’était son problème, Yulia, c’est qu’elle n’avait pas de coeur. Les yeux bleus plus avares que ceux aux couleurs d’une pépite d’or. Finalement après avoir jeté l’ancre dans ses yeux mais sans doute dans sa tête, car en voilà une réaction étrange quand on perd un mari n’est-ce pas ? Elle sort de la chambre, poussant légèrement ceux qui la gêne sur son chemin et elle étudie la scène avec assiduité, sans même chercher à ce qu’on lui donne une réponse. Parce qu'à la fin, elle le sait, qu'elle gagne toujours ses audiences.
    à 01:43 le 11/07/2018
    Wouhouu ! o/
    à 15:41 le 10/07/2018