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Nom: Lindt
Prénom: Deirdre
Âge: 18 ans

Caractère et Histoire:

Elle tirait sur son col élastique de la chemise qu'elle portait, en réalité ce n'était pas vraiment un col mais plutôt un objet de torture qui l'étouffait. C'était dimanche, et tous les premiers dimanches du mois, la famille Lindt se retrouvait dans le domaine familiale afin de festoyer tous ensemble. Deirdre n'avait jamais su pourquoi, de toute manière, pour elle, l'on festoyait pour un rien. Lorsqu'elle avait neuf ans, ils avaient fêté la première dent du fils du cousin Nathaniel, depuis, Deirdre n'avait jamais cherché à savoir pourquoi ils étaient obligés de se revoir à ces dates précises. 

Assise à la table des petits, celles où l'on avait rassemblé tous les enfants d'un âge inférieur à 12 ans, Deirdre observait la place qu'occupait à présent son frère, d'un an plus âgé qu'elle ! Foutaises, et en plus de ça, parfois il biglait. Si, si, elle pourrait vous le jurer sur la Bible ! Non, sinon grand-père lui mettrait un gros coup de pied au cul si jamais elle s'avisait à le dire à haute voix. 
Les regards courroucés qu'elle lui lançait ne passaient pas inaperçus, de plus, ses gestes disproportionnés pour leur montrer qu'elle ne se sentait pas à son aise avec cette chemise horrible, que sa mère l'avait obligé à mettre, ne la rendait que plus irritante encore. Brusquement, elle se leva de sa chaise et resta à observer pendant une trentaine de secondes environ la petite Marjorie peindre le fils de Nathaniel avec de la purée de carotte. Sans en donner la moindre importance, elle se détourna de la scène pour se saisir d'une chaise et la trainer jusqu'à la table des grands. Les adultes firent le silence à son arrivée. Chacuns d'eux se regardèrent, interloqués puis sa mère lui demanda ce qu'elle faisait là:

"Et bien, je suis grande maintenant. Je peux manger avec vous.

--Mais...Deirdre chérie, tu sais bien qu'il faut avoir au moins 12 ans pour venir manger avec les adultes, n'est-ce pas ?

--Un enfant de 12 ans peut avoir l'âge mental d'un homme de 80 ans. Et vice-versa. Tout ça pour te dire maman que je sais que je suis plus mature que Johnny qui n'a pas un QI très élevé, n'est-ce...pas ?"

Tout le monde cligna des yeux, abasourdi par sa réponse, de plus, en face de son oncle Johnny en question. Cela n'avait pourtant pas l'air de le perturber. Pourtant Deirdre venait indirectement de le traiter de débile et quand elle lui lança un regard, son oncle fixait son steak dans son assiette, comme...absorbé par ce bout de viande cuit.
Haussant des épaules, elle glissa ses pupilles sur sa mère qui était toute rouge, de honte ou de confusion ? se demanda-t-elle en la regardant.
Depuis, elle n'eut aucune remarque sur la place qu'elle occupait en bout de table. Quoique le fait qu'elle tire plusieurs fois son col affreux, avec exagération souvent, semblait perturber tante Cassandra qui n'aimait guère être perturbé par quelque chose lorsqu'elle mangeait. Et Deirdre n'aimait pas que Cassandra lui dise comment se tenir aussi, c'était donc du donnant-donnant. 

En fin de soirée, l'on avait ordonné à son frère et elle d'aller monter dans leur chambre afin qu'ils puissent se coucher de bonne heure. 

"A 23h00, de bonne heure ? pesta Deirdre en fusillant du regard sa mère qui la regardait monter les escaliers, de peur qu'elle ne l'écoute pas. S'ils nous disaient simplement qu'ils allaient boire et fumer toute la nuit, je ne les aurais pas jugé hein !

--Tais-toi, maman va nous engueuler si tu continues à t'exclamer comme ça devant la famille. Et puis, tu sais que tatie Cassandra s'est plainte vers maman-...

--Je me fiche de ce que cette vieille bique a pu dire à maman, je plains juste oncle Johnny de la supporter tous les jours."

S'il savait que son quart d'heure venait de passer, et que sa mère venait explicitement de lui dire que si elle continuait à l'humilier, elle finirait par lui faire vivre un cauchemar...Honnêtement, elle ne voyait pas plus pire que la chemise qu'elle portait aujourd'hui et qui la grattait depuis qu'elle l'avait mise.

Son frère la frappa sur la tête arrivée en haut des escaliers. De mauvais humeur, déjà, Deirdre ne cautionna pas le fait qu'il puisse se permettre de lui mettre un coup aussi brutal sur le haut de son crâne et qu'il puisse d'ailleurs se permettre de lui dire:

"Tu es vraiment débile parfois, ils s'aiment c'est pour ça qu'il arrive à rester avec elle, mais toi, qui t'aimera si tu continues à être comme ça ?"

Le coup lui fut rendu au centuple. Énervée, Deirdre lui asséna un coup de pied au tibia qui le courba en avant.

"Ferme-là espèce de bigleux !"

Son frère, aussi impulsif qu'elle, la gifla et lui répondit:

"ça fait mal sale débile !

Elle s'était dite qu'elle l'avait mérité puisqu'il avait les larmes aux yeux à cause de son coup bien placé. Mais cette insulte...elle ne passait pas.

--Me traite pas de débile !

--Débile, débile ! T'es qu'une débile !

--Arrête de dire ça ! s'écria-t-elle ensuite."

Il continua en le criant cette fois-ci pour que tout le monde entende, ce qui la poussa dans une colère violente. Elle lui sauta au cou pour le griffer et le marteler de cou, il fut déséquilibré sur le coup mais reprit bien vite le dessus, ainsi ils continuèrent à sa bagarrer jusqu'à ce que soudainement...

La scène se passa bien trop vite devant ses yeux. Elle entendit un cri étouffé, les exclamations de sa mère depuis l'autre pièce qui s'apprêtaient à venir pour les engueuler si jamais ils continuaient à se taper dessus, des bruits sourds s'enchainer et finalement, plus rien. Il y eut un silence pesant. Ses yeux s'humidifièrent petit à petit; Des bruits de verres brisés furent entendus, un cri à la fois choqué et déchirant perça les oreilles de chacun.
Ce fut là que Deirdre réalisa qu'elle avait fait quelque chose d'irréparable.