Arès-Rhoswen
---
Rhoswen avait passé la matinée dans son village. Elle avait repris ses fonctions qui étaient de surveiller les vivres, faire le plein de provisions puisque la saison des chasses n'allaient pas tardé et donc les hommes envahiraient la forêt, ce qui demanderait davantage de vigilance pour les fées. En effet, lors de ses multiples voyages, Rhoswen avait pu constater que les fées fascinaient les hommes. Elles étaient comme des fantasmes qui pourraient les aider à réaliser leur plus grand rêve. Il fallait donc se faire toute discrète lorsqu'un humain arborait les bois de la forêt. Lorsque l'après-midi pointa le bout de son nez, Rhoswen décida de se rendre dans le monde des elfes, des nymphes des bois et d'autres créatures. Elle ne voulait pas jouer à cache-cache et évita donc le monde des humains. N'ayant pas envie de voler, la jeune fée se posa sur le sol et marcha, se dégourdissant ainsi les jambes. Tout était calme et reposant.
---
Ce matin-là, Arès avait décidé qu'il irait chasser dans la forêt. On était en pleine période et c'était parfait. Il emmena avec lui, quelques soldats. Vêtu de sa tenue de chasse, il était à présent équipé de son épée et d'une arbalète. Accompagné de ses soldats, ils sortirent dehors, puis montèrent tous leurs chevaux. Celui du prince était un étalon noir, vraiment magnifique. Celui-ci avait un caractère vraiment rebelle. Ils ordonnèrent à leurs cheveux d'avancer, tous les chevaux galopèrent. [...] Ils étaient à présent dans la forêt. Tous équipés d'armes, ils cherchèrent chacun leur proie pour le festin de ce soir. Les bruits de flèchent se firent entendre à toutes les 5 minutes, c'était comme un rythme régulier. Le prince s'avançait de plus en plus dans la profonde forêt, trouver des fées était extrêmement rare, mais en voir une de toute sa vie serait déjà incroyable.
---
Rhoswen marchait depuis une demi-heure déjà, ce qui lui fit resszntir un grand sentiment de bien-être. Au bout d'un moment, elle sentit la forêt s'agiter, ce qui symbolisait un mauvais présage. Cette impression se confirma lorsqu'elle entendit comme des bruits de fléchettes. Elle entendit ensuite des plaintes de souffrance provenant d'animaux blessés ou pire encore, ayant reçu un coup fatal. Comme une de ses plaintes lui paraissait proche, elle décida de s'y diriger en volant. Elle vit alors un cerf, couché sur le sol et étant blessé au niveau du flanc. La bête allait mourir et la fée ne pouvait rien y faire... Elle regarda tout de même la cause de cette blessure et vit alors une fléchette provenant sans doute de cette chose que nomme les humains d'arbalète. Cela confirmait davantage ses craintes. La période de chasse avait commencé et les hommes étaient de retour. Rhoswen décida de jouer un vilain tour à ces derniers. En effet, elle chercha parrtout dans la forêt des fléchettes. Elle en trouva seulement deux à son plus grand désespoir mais c'était suffisant pour embêter deux de ses hommes. D'ailleurs, un de ces hommes était tout proche. Elle vola donc plus haut pour ne pas qu'il puisse la voir et le piqua au niveau de la gorge sans pour autant le blesser. Ce dernier lâcha un cri qui amusa drôlement la fée. Elle s'éloigna ensuite de lui et fit subir le même sort un peu plus loin à son compatriote.
---
 Arès avait entendu le cri de son soldat, il en sursauta, reculant d'un pas par méfiance. Il se tourna vers le reste de la troupe derrière lui, puis leur envoya un signe. Le jeune prince fronça les sourcils, mécontent. Que s'était-il passé ? Sur leurs chevaux, la petite troupe galopa jusqu'aux cris de leurs camarades. Le prince resta derrière, se méfiant, et surveillant l'arrière. Quand il arrivèrent, certains se dépêchèrent de descendre leurs chevaux, et se diriger vers les blessés, ce n'était pas grand chose mais le prince lui demanda tout de même qui était l'auteur de cet acte. Le soldat répondit qu'il n'a pas réussi à voir son visage. Serait-ce une de ces créatures fantastiques ? Non, on racontait que ce n'étaient que des légendes, mais ça laissait les soldats très perplexes et inquiets. Alors ils décidèrent de se séparer par petit groupe, ils étaient en tout 14 soldats en plus du prince. Ils se divisèrent en 3 groupes, un groupe de 4 en plus des deux blessés, un deuxième groupe de 5 soldats et le dernier groupe était composé de 3 soldats et du prince. Ils partirent tous chasser dans leurs coins, mais le prince, lui voulait à tout prix retrouver la mystérieuse créature ayant blessé ses soldats.
---
L'étalon noir s'avançait petit à petit, tandis que les autres chevaux blancs restaient à l'arrière. Arès dirigeait son groupe, et se méfiait bien sûr. Les arbres autour semblaient être figés, pas de vent rien. Une fine brise vint les rafraîchir, Arès descendit de son cheval, puis s'arrêta, faisant signe aux autres de faire la même chose. Quelque chose ne tournait pas rond. 
<< Arrêtez-vous. Nous sommes suivis. >>
Les soldats étaient maintenant en position de défense. Ils froncèrent les sourcils, se préparant à attaquer si il le faut. Le prince, tout en se méfiant, regarda tout autour de lui avec attention. C'était bien la créature.. Et c'était la première fois qu'on les attaquait pendant la période de chasse, ce qui étonna le jeune prince.
---
Rhoswen regardait maintenant le petit troupe avançait doucement mais surement. Cependant, elle voyait que sa cible était toujours méfiant, à son plus grand malheur. S'il restait aussi méfiant, la fée ne pourrait jamais lui jouer un de ses vilains tours comme elle l'a fait précédemment à ses hommes. Lorsqu'elle vit le prince descendre de son cheval, elle fronça les sourcils. Cela n'était pas normal. Et s'il se doutait de quelque chose ? Et s'il avait tout compris ? Ce n'était pas bon cela pour la fée. Elle risquait à son tour des ennuies auprès de son peuple. Déjà qu'elle en avait assez comme ça. Malheureusement, le sort confirma ses craintes, le petit prince savait tout et soupçonnait d'être suivi. Rhoswen décida de se poser sur une des hautes branches de l'arbre derrière lequel elle était cachée pour ne pas se faire repérer auprès des hommes s'il venait à faire le tour. 
- Satané Prince. Laisse-moi te jouer mon tour... pensa-t-elle.
---
Arès entendit alors des cris très proches, puis força alors son destrier à se tourner vers ceux-ci. Le jeune prince remarqua alors que .. Deux de ses soldats avaient disparus. Ils n'étaient plus là, il fronça alors les sourcils se méfiant. Il ne restait à présent plus que lui et un autre. Assez furieux, il prit soudainement la parole. 
<< Montre-toi ! >> 
L'autre soldat, qui était en fait un des 10 lieutenants, se méfiait tout comme lui, surveillant surtout les arrières du prince. Il devait à tout prix protéger le prince, et avait compris que le coupable en voulait à sa majesté. Arès, lui, s'en était toujours pas rendu compte, mais c'est en voyant le lieutenant ainsi, qu'il saisit vite le message. Il dégaina alors silencieusement, levant en même temps son bouclier en cas d'urgence.
---
Rhoswen attendit à son tour les cris et voyant la tête que tirer le prince et son fidel soldat, il devait s'agir d'hommes l'ayant accompagné dans sa chasse. Cependant, la jeune fée se demanda quelle était la cause de ces cris. Ça ne pouvait être elle puisqu'elle était restée là, à surveiller et attendre que ce prince daigne bien atténuer sa méfiance. Or, avec ces cris, elle pouvait toujours courir. Quand elle entendit le prince s'adresser à elle, elle sourit et décida de ne pas faire comme il le souhaitait. Il avait peut être l'habitude qu'on lui obéisse mais dans la forêt, il ne représentait rien. Par curiosité, Rhoswen décida d'aller voir les autres soldats du prince et quitta donc sa branche en toute discrétion. La fée alla donc en direction des soldats. Pour titiller un peu le prince, elle décida de faire du bruit en cassant une brindille.
---
Arès n'ignora pas le son, venant de la brindille, il leva la tête, cherchant d'où provenait celui-ci. Il envoya un signe au lieutenant, puis comprit que la créature s'en allait. Mais vers où ? Il n'en avait sûrement pas terminé avec eux. Mais ce qu'il savait, c'est que cette créature en allait payer le prix de sa vie, après avoir énerver le prince. Il réfléchit longuement avant que son lieutenant prenne la parole : 
<< Les autres soldats ! >> 
Le visage du prince se fit sérieux, donnant un coup de talon au destrier, celui-ci galopa à toute vitesse, le lieutenant le suivant à la trace. 
Arès voulait commencer une belle journée de chasse, voilà que cette période commence bien, même très bien.
---
Rhoswen sourit en voyant que ce bruit alerta directement le prince. Cela amusait fortement la jeune fée de jouer avec les nerfs de ce dernier. Le temps que le soldat et le prince comprirent où elle allait, Rhoswen était presque arrivée au lieu où se trouver les autres soldats. La fée entendit de là où elle était, le prince s'exclamer. Apparemment, il devait penser qu'elle était là pour leur faire du mal. Peut être que cette plaisanterie avait assez duré. Mais maintenant qu'elle avait tourné au vinaigre et ce n'était pas sa faute d'ailleurs ! Qu'allait-elle faire ? Se rendre ? Il la tuerait forcément à part si elle sauvait ses gardes. Rhoswen décida donc de se dépêcher avant que les autres n'arrivent. Elle finit par arriver et regarda donc les lieux.
---
Arès se posait la question sur ce qu'était cette créature, son lieutenant, lui se dépêchait. Le jeune prince fronçait les sourcils, de toute façon même si c'était une simple et ridicule plaisanterie, il n'arrêta pas ici, oh que non. Ils avaient perdu la moitié de leur temps à se méfier de cette créature alors qu'en ce moment même, ils devraient être en train de chasser tranquillement de sorte qu'à la fin de cette dure journée, un grand et beau festin aura lieu entre tous les villageois grecs ! Mais apparemment, ce n'est pas ce que le prince avait prévu. Il décida alors de trouver cette créature, seul. Il envoya le lieutenant retrouver tous les autres soldats, de continuer la chasse, environ 3, 4 bêtes, puis de rentrer, tout ce qu'ils avaient chassé devrait amplement suffire pour le dîner de ce soir. Il mit un coup de talon sur le destrier à la robe ébène, avant de s'en aller. 
---
La petite fée regardait les hommes présents en dessous d'elle. Elle pouvait voir que le prince ordonner à ses hommes de le laisser seul et de partir chasser quelques gibiers. Après cette petite plaisanterie qui faillit du moins c'est ce qu'elle pensait tourner au vinaigre, Rhoswen décida de ne pas se mettre en plein milieu de leur chasse cette fois-ci. Cependant, la chose qui l'intriguait était que le prince reste seul. Elle le regarda donc partir au galop et lui suivit de près, s'aidant des arbres pour ne point qu'il puisse la voir.
---
Arès n'était pas aussi stupide. Il savait très bien qu'il était suivi, et savait clairement que c'était la mystérieuse créature. Cependant, il refusait de s'attaquer à elle, et fit comme si de rien n'était, il attendait le bon moment, le bon moment.. 
<< Le bon moment.. >> se répétait-il.
---
Rhoswen suivait toujours le prince de près. Elle se demandait pourquoi il a avait voulu se retrouver seul. Après tout, ses soldats étaient là pour le protéger de toutes éventuelles menaces, se débarrasser d'eux, était quelque chose de dangereux, de stupide même. Cependant, elle se souvint que le prince voulut voir quelle était la créature qui avait osé perturber sa partie de chasse. La petite fée soupira. Fallait-elle qu'elle se dévoile ou devait-elle rester cachée pour sa propre sécurité ? Elle y réfléchit un moment avant de faire porter sa voix dans l'espace de la forêt où se trouvait le prince. 
- Jeune prince. J'apprécie ton courage mais que veux-tu à une créature telle que moi qui ne voulait que s'amuser en ce premier jour de chasse ? demanda-t-elle, restant pour le moment cachée.
---
Arès sourit.. D'une façon victorieuse. A peine eut-il entendu la voix de la créature, qu'il se saisit de son épée, il la leva, puis la pointa sous la gorge de la créature. Il s'était déplacé à une vitesse incroyable, il attendait juste que la créature prenne la parole, il avait alors tranché les feuilles de trop, pour pointer sa lame vers la créature, bloquant alors chaque mouvement qu'elle puisse faire. 
<< Vu. Qui es-tu.. Fée ? Pourquoi es-tu venue gâcher mon premier jour de chasse de cette période ? >>
Il la regardait d'un air cruel, et presque impitoyable. Il voulait qu'elle réponde vite, si elle ne voulait pas périr sous sa lame tranchante. Mais se méfiait légèrement, sachant tout de même que c'était une fée. Il la détailla longuement.. 
Son grand-père disait que les fées étaient de magnifiques créatures fantastiques, et il n'avait pas tort. Mais la fée ne s'était pas entièrement montrée, et il attendait qu'elle avance, enfin pas trop tout de même.
---
Rhoswen fut surprise en sentant la lame du prince sous sa gorge. Elle ne s'était pas attendue à un tel revirement de situation. Elle ne s'attendait même pas à ce qu'il la retrouve par le simple son de sa voix. Il était donc doué mais aussi futé. La fée en profita pour détailler le jeune prince qui se tenait désormais à quelques centimètres d'elle. Il était encore plus beau et charmant de près. Enfin, en oubliant cet air presque impitoyable et méfiant émanant de son visage mais plus précisément de son regard. Rhoswen décala sans mouvement brusque et avec une grande doucement la lame pointée sous sa gorge.
- Cet objet tranchant pourrait causer ta perte, cher prince. Dit-elle sans aucune arrière pensée ni même sous un ton menaçant.
La jeune fée s'approcha du prince, décalant toujours son épée afin qu'il puisse la voir de plus près ainsi que de la tête au pied. Elle inclina ensuite sa tête.
- Je me nomme Rhoswen. Rhoswen Sérégon et je suis une fée de ces bois. Navrée d'avoir mise à mal ta partie de chasse mais cela me faisait mal au cœur de ne pas vous souhaiter une bonne période de chasse avec une petite farce. Finit-elle par dire.
---
Arès l'écoutait parler. Quand elle s'approcha, il put voir plus clairement son apparence, son visage. Il l'identifia du regard, la regardant d'haut en bas. 
La jeune fée avait la peau très claire, elle paraissait douce au toucher. Un visage fin et élégant, deux rubellites étincelantes à la place des yeux, des lèvres, des lèvres minces, presque pincées, et un délicat nez, droit et fin. 
Elle était aussi grande, il la dépassait de quelques centimètres à peine, mais son regard était déterminé. Il abaissa son épée, la regardant toujours avec une pointe de méfiance dans les yeux. 
<< Petite farce dis-tu ? Ne sais-tu pas que les humains ne t'épargneront pas pour une petite farce ? >>
---
Rhoswen décida de poser ses pieds sur terre et de détailler toujours du regard l'homme qui se tenait devant elle. Ses cheveux étaient d'un blond aussi doré que des pièces d'or, ses yeux d'un bleu saphir à en faire tomber plus d'une fille. Cette dernière pourrait se noyer dedans. Son nez était droit et légèrement fin. Ses lèvres étaient d'un beau corail. Elles n'étaient ni trop épaisses ni trop fines. La fée baissa son regard sur maintenant le corps du jeune prince et pouvait deviner malgré son accoutrement qu'il était bien ficelé. A cela s'ajoute une peau clair. Il devait la dépasser du tête sans doute. En tout cas, il était d'une grande beauté à en faire envier, le dieu de l beauté lui-même, Apollon. Rhoswen l'écouta parler avant d'afficher un léger sourire.
- S'ils ne m'épargneront pas comme tu dis, pourquoi baisses-tu ton arme ? Lui répondit-elle en désignant sa lame.
- Si tu veux me le faire payer, à ta guise. Ma gorge est tout à toi. Rajout a-t-elle en dégageant sa gorge qui révélait une peau blanche.
---
Le prince aux cheveux d'or se permit un petit sourire. Il avait de drôles d'idées en tête, et n'avait pas l'intention de les abandonner. Il prit alors la parole, se mettant à sa hauteur : 
<< C'est très juste. Si j'abaisse mon arme, c'est parce que tu es une créature drôlement intéressante. Ne crois pas que j'épargnerai ta vie, par contre si tu fais ce que je te demande de faire, qui sait ce que je pourrai faire. Quitte à demander à mes soldats de raser toute la forêt sans aucune pitié, ni aucun remord. Alors si tu tiens vraiment à sacrifier d'autres vies, fais ce que je te demande. >> 
Il lui disait tout ceci tout en gardant son air supérieur et hautain, un sourire malsain vissé aux lèvres. Le prince se releva, il rangea ensuite son arme, le bruit métallique de l'épée raisonnant dans toute la forêt, puis se détourna de la jeune fée. Il lui annonça de le rejoindre ici-même, le lendemain à la même heure, sinon elle saurait ce qu'il se passera. Après avoir terminé tout ce qu'il avait à dire, il s'en alla, montant son étalon noir.
---
En voyant le petit sourire du prince qui se tenait devant elle mais aussi son air malintentionné, Rhoswen fut prise d'une légère angoisse mais également d'un petit regret. Si elle n'avait pas voulu s'amuser, elle n'en serait pas là à l'heure qu'il est. Alors quand la fée entendit les paroles de cet odieux personnages, elle s'en mordit presque les doigts. Cependant, elle ne montra rien, voulant garder la tête haute face à lui. Alors sur un ton tout d'abord ironique, elle lui répondit:
- C'est trop d'honneur... Dommage que je ne puisse en dire autant de vous...
Bien qu'elle n'était pas en posture pour dire une telle chose avec une telle insolence, Rhoswen ne regrettait pas ses paroles. Cet humain l'agaçait. Elle qui pensait que sa race pouvait se montrer compréhensive, encore plus en sachant le rang royal de celui qui lui faisait face mais apparemment, elle s'était lourdement trompée. Ce prince avait beau en apparence, il ne l'était qu'en apparence. Son intérieur était aussi laid que l'extérieur d'un troll. Quoi qu'il en soit, la menace que lui fit ce dernier, ne faisait que retentir dans sa tête. Elle '!avait pas d'autres choix que d'accepter. Après tout, elle l'avait bien cherché et était en tort mais la vie de centaines de créatures étaient maintenant entre ses mains. La jeune fée gonfla alors ses joues et ajouta:
- Très bien... Je m'exécuterai.
Rhoswen ne voulait plus le regarder ni même sentir sa présence, son air supérieur l'insupportait voire la dégoûtait. Encore plus lorsqu'un sourire aussi perfide se dessinait sur son visage. La fée attendit alors son départ qui se fit bruyant et lui promit d'être là demain à la même heure. Elle partit ensuite sans se retourner,
---
- Quelle tête ! Pauvre fée, on aurait dit qu'elle avait vu la mort !, pensa-t-il avec amusement, tout en galopant sur le cheval. 
Au fond, le prince était assez enfantin. Il était "méchant" et trouvait ça amusant de l'être. Enfin bon, tant qu'il dominait. Il était bien trop fier pour se rabaisser à cette magnifique gracieuse fée. Mais.. Un peu trop insolente et rebelle à son goût. Quand Arès arriva enfin au palais, une troupe de gardes l'attendaient, tous en ligne. Le jeune homme descendit calmement de l'étalon avant de poser les pieds sur le sol. Les gardes de l'armée royale le saluèrent tous convenablement et avec respect. Sans oublier le magnifique tapis rouge. Plutôt exagéré à vrai-dire. Le jeune prince monta les longues marches sans faire attention aux salutations. Tout en les montant, il se posa des questions qui vinrent embrouiller toutes ses pensées. Pourquoi l'avait-il menacé ? Si c'était son père, il la tuerait directement. Mais lui, il l'a fait à sa façon. Et puis qu'allait-il faire ? La torturer ? Discuter ? Ou .. Son regard se posa sur une carte enroulée avec un ruban rouge, posée sur un meuble au bout des escaliers. Des gens disent que c'est vrai, d'autres non. Enfin, il allait peut-être le découvrir. Après tout, voir des fées, c'est extrêmement rare n'est-ce pas ? Elles étaient très douées pour se cacher et se faufiler, enfin pas celle-ci. Il rit à cette pensée, voir une telle haine dans les yeux de la créature l'avait satisfait. Après tout, elle l'avait provoqué non ? 
Il soupira, lassé, par cette longue journée puis se dirigea directement vers sa chambre. Il se laissa tomber sur son grand lit, tel une banale poupée de chiffon sans vie. Il sourit en pensant au lendemain, qu'il attendit impatiemment.
---
- Quel odieux personnage, ce prince ! Je n'ai jamais rencontré un être tel que lui ! Même un troll est d'autant plus sympathique et aimable que lui. Dit-elle à voix haute, encore furieuse de cette rencontre. 
D'ailleurs sa colère se voyait rien qu'à son visage qui arborait une teinte rougeâtre ainsi qu'à ses ailes qui battaient rapidement si ce n'est pas dire à toute vitesse. Comment avait-il pu oser la menacer, et encore plus, lui faire un tel chantage !? Il la sous-estimait à un tel point qu'il se pensait au-dessus d'elle et qu'il se permettait tout !? Et de quel droit se permettait-il de la menacer en lui disant qu'il pourrait détruire cette forêt qui ne lui appartenait en aucun cas et révéler leur existence !? Ses questions ne faisaient que trotter dans sa tête, elle résonnait même. Afin de ne pas faire sortir de la fumée de ses oreilles, elle s'arrêta près d'un ruisseau. Elle passa ensuite ses mains qu'elle avait mouillées au préalable, sur son visage. Cela lui permettait de souffler et de se calmer un peu. Elle resta un moment à entendre le bruit de l'eau puis finit par reprendre sa route jusqu'à son village, situé en haut d'un grand chêne qui dominait parmi d'autres arbres cette forêt. De là, elle se dirigea vers sa petite maison qu'elle avait construite avec les éléments des bois qui l'entouraient. Elle n'oublia pas de saluer les fées qu'elle croisait malgré sa colère. Une fois rentrée chez elle, elle alla s'écrouler sur son lit, fait de pétales de roses et de plumes et soupira. Elle ne pouvait s'empêcher de repenser à ce prince. La fée l'injuriait même en disant qu'il n'était qu'un prince de pacotille, un idiot fini, le plus grand des trolls et j'en passe. Rhoswen prit son coussin et le mit sur sa tête pour laisser échapper un cri. Une fois calmée, elle soupira de nouveau. Elle ne se languissait pas d'être au lendemain. Après tout, elle devrait revoir cet affreux personnage et se pliait à ses désirs. Cependant, elle priait pour se tromper, qu'il ne voudrait que discuter ou encore mieux, s'excuser mais elle savait que ce n'était qu'un rêve et qu'il ne se réaliserait pas. Fatiguée et excédée par sa journée, Rhoswen s'endormit, une certaine angoisse dans l'estomac.
---

---