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- Présidente :
- AilesdEden
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- 20 messages postés
- Date de création :
- le 04/09/2015 à 18:19
Présentation
Salut! C'est AilesdEden et je crée EFIN mon club, depuis le teps que j'attends ça! Bon Bref je vous présente mon roman Les imaginaires je vous mets le prologue et si je reçois assez d'avis et que j'ai des membres déjà ça peu aider je metrrai la suite.
- Gladice Monterais, Je m'appelle Gladice Monterais. Je viens de Marseille. J'espère qu'on va bien s'entendre !
La seconde 9 est une des meilleures classes du lycée Marcel Proust de Paris. Vais-je m'y faire ? Je ne pense pas. Moi qui n'aime que le soleil et le sable chaud, je vais être servie ! Et vu la tête qu'ils ont fait en me voyant arriver, je doute qu'ils m'apprécient un jour. En déménageant, je savais ce qui m'attendait. Je devais me faire de nouveau amis. Facile à dire, la belle affaire ! Je n'y arriverais JA-MAIS ! C'est consternant d'ailleurs. Dans mon collège, mes '' collègues de travail '' si ce n'était pas mes bourreaux, trouvaient toujours les meilleurs idées lorsque c'était pour m'embêter. M'embêter... c'est faible. Et tout cela parce que je suis discrète et renfermée. La vie est vraiment plus qu'injuste. Heureusement, je peux encore et toujours compter sur mes meilleurs amis : Jérémy et Lou-Anne. Jérémy avait déménagé en même temps que moi et nous habitons désormais à quelques mètres l'un de l'autre. En effet, Son père et ma mère travaillent dans la même boîte d'import-export de bois. Je me souviens encore de leur slogan : « Le bois ne boit jamais la tasse ! ». Honnêtement, je ne sais pas ce qu'ils avaient fumé ce jour là mais ça ne devait pas être très légale ! En tout cas rien jusqu'ici ne m'avait surprise. Jérémy reste H24 chez moi vu que ses deux parents travaillent la journée jusqu'à tard le soir, il vient squatter ma chambre après les cours. Certaines filles, jalouses que l'on soit si proches, me pourrissaient la vie mais espérons que ça change. Si elles savaient que Jérémy n'aime pas les filles je crois que idiotes comme elles le sont elles le dragueraient quand même. Ce genre de fille me consterne, toujours focalisée sur la dernière mode et à faire leur harpie new age ! Sauf qu'au lieu de pourchasser les assassins elle pourchassent les '' non-stylés ''. Pff, Parfois j'ai envie de leur sauter dessus et de leur couper leur langue de vipère ! Bon aller, il faut que tu te concentre, c'est ton premier jour de cours donc ne le rate pas ! Pas de bourdes c'est compris. Je choisis donc, en élaborant une stratégie des plus complexe, de m'asseoir dans la rangée des places du milieu près de la fenêtre et du radiateur. Pourquoi le milieu ? Quelle question ! Parce que c'est le fossé entre intellos et débiles ! Tout le monde le sait ! Bon reprenons, la fenêtre, en cas d'ennui de l'extrême, c'est primordial. Le radiateur, pour l'hiver. Aujourd'hui j'avais opté pour un pull blanc, un jean et des bottines marrons, la tenue passe partout par excellence ! Je devrais même écrire un bouquin pour avoir autant de génie et je l'appellerais... La stratégie IMPLACABLE ! Et pour seul résumé : Si vous êtes une harpie, ce livre n'est pas fait pour vous ! La porte vibre, plus un mot, la prof se tient là debout. Dardant de son regard dédaigneux toute forme humaine ressemblant à un élève. La coupe à la garçonne, brune, les yeux marrons dissimulés par d'épaisses vitres lui servant probablement de lunettes, l'air méprisant et snob. Merveilleux, nous allons encore passer une année... Fabuleuse ! Marchant tel un chat ayant de l'embonpoint, elle atteint son bureau, prend une craie et marque son nom au tableau : Monsieur Lamont. Oups ! Tu m'étonne, la coupe à la garçonne... Tout s'explique. Après avoir résolu ce mystère digne de Sherlock, IL s'avance et se tient désormais devant son bureau.
- Je suis Monsieur Lamont, votre professeur de Mathématiques ainsi que votre professeur principal. Commençons par vos emplois du temps respectif.
Sa voix posée et calme semble cacher une lassitude profonde de son travail. Il n'a pas envie d'être là, mais qu'il se rassure, nous non plus ! Tel une menthe religieuse, le dos courbé, il nous distribue les feuilles. Je dirai même à l'état larvaire vu son niveau d'éveil. Vient enfin mon tour, Jérémy me regarde, l'air triste. Traduction : emplois du temps pourri ! L'insecte me tend alors ma feuille. Parfait ! Je vais finir à 18 heures tous les soirs ! J'adore Paris !
Chapitre 1 : Nouveaux amis
AH ! Enfin, la sonnerie retentit. Je rejoins Jérémy devant la salle de notre adorable prof de maths. Il me sourit et me montre alors son emplois du temps. On est ensemble qu'en Histoire/Géo, en maths et en Français. Au contraire de moi qui commence toujours à 10 heures, lui commence à 8 heures et finit à 16 heures. La haine. Il n'y a que ce mot qui me vienne à l'esprit. Je regarde à nouveau nos emplois du temps, lève la tête et entame une mimique dégoûtée. Il me regarde à son tour et rit. C'est alors qu'un groupe de Geeks suivit immédiatement d'un groupe de Harpies nous abordent. Un mec du groupe des Geeks prend la parole et j'hésite alors entre compter ses boutons et lui acheter une crème anti acné ou compter ses boutons et le plaindre tout en gardant mon porte feuille intacte. Je choisis alors la deuxième option.
- Salut, vous vous appelez comment tous les deux ?
Jérémy avance d'un pas et lui répond.
- Moi c'est Jérémy et elle c'est Gladice.
- T'as un accent toi, t'es pas d'ici.
- Oui, nous venons de Marseille. Nous avons déménagé il y a deux mois.
Le Geek s'avance alors vers moi et me pince le bras.
- Hey ! Mais ça va pas la tête, faut vraiment que t' ailles voir un psychiatre et un dermatologue de toute urgence !
Le Geek avance vers moi et, reprend la parole.
- Moi, c'est Seb. Et toi, t'es une fausse marseillaise, t'as pas l'accent.
Je souris, c'est alors qu'une des filles du groupe des Harpie, une fausse blonde aux yeux marrons, arrive vers Jérémy et... Le drague. Je lève les yeux au ciel.
- Hey ! Salut toi ! Alors à ce qui paraît tu viens de Marseille ? Ravie de te rencontrer, moi c'est Abby-Gaëlle !
Jérémy décontenancé pousse les personnes lui barrant le passage et fonce vers la sortie. Profitant de cet élan de rage, je m'excuse auprès des autres et leur explique qu'il n'a pas les clefs de chez lui et qu'il les a oubliées chez moi. Oh la menteuse ! Me criais la petite voix à l'intérieure de ma tête. Je me mets à courir pour rattraper mon meilleur ami. Lorsque je l’atteins enfin, il se tourne vers moi et me dis :
- Je crois que je n'arriverai jamais à me faire de nouveaux amis ! Regarde cette fille, Abby-Gaëlle, elle cherche déjà à me draguer ! J'en ai marre Glad, j'en ai marre !
- Calme toi Jérémy. Ce n'est pas comme si c'était la première fois !
- J'ai une idée !
- Quoi ?
Voyant mon air suspicieux et inquiet il reprend :
- Non laisse tomber, tu ne voudras jamais.
- Non, aller vas-y exprime toi !
En prenant son temps il me regarde et en voyant les Harpies repartir à la charge, il m'embrasse. Je suis pétrifiée. Mon meilleur ami, supposé aimer les garçons, vient de m'embrasser ! Lorsqu'il relâche son étreinte, j'ignore si je dois faire semblant d'être à sa copine pour éviter que les Harpies lui tombent dessus ou le repousser et lui crier dessus. J'opte pour la première option. La chef des Harpies s'avance et nous dit :
- Il fallait nou'l dire si vous vouliez être seuls...
En un rire digne des plus grandes péripatéticienne de l'univers elle tourne les talons et s'en va. Ce qui est désormais sûr c'est que les harpies m'ont dans le viseur, il faut que j'essaie de les amadoués un minimum, quant au Geeks je pense les avoir dans la poche, ils ont l'air de m'apprécier. Je me tourne vers Jérémy et le regarde de l'air le plus sévère que contient la palette de mes expressions. En d'autres termes, allure du chiot en colère.
- Tu as eu de la chance que je comprenne ton petit manège, j'aurais très bien pu te gifler ou je ne sais pas moi, te crier dessus ou tout simplement partir... ça ne ce fait pas Jérémy, on embrasse pas les gens comme ça sans le leur faire deviner... fin, j'veux dire... fin, tu vois ce que je veux dire, quoi...
Il se met à rire. Ai-je l'air si ridicule que ça ?
- Pourquoi tu ries? C'est comme ça que ma colère te fait trembler ?
Son rire redouble et vexée, j'accélère le pas. Il me rattrape aussitôt.
- Je suis désolé Glad, mais en tant que BG je dois tenir ma réputation !
- Si toi tu es BG , je suis la reine d’Angleterre, et d'abord de quelle réputation tu parles ? Tu n'en a aucune !
Il me donne un petit coup d'épaule et se met à rire de plus belle. Je souris à cause de son rire contagieux. Jérémy que ferai-je sans toi ? Ensemble nous montons les escaliers de notre immeuble et rentrons chacun de notre côté. Mais avant de fermer la porte, il se tourne vers moi et me dit :
-Je t'y vois déjà, Dear Queen !
Il se met à rire et me salut à ''l'anglaise''. J'éclate de rire et ferme la porte.
Je sors de l'entrée et fonce à la cuisine chercher un petit truc à grignoter. De la cuisine, je passe au salon où je m'affale sur le canapé de cuir marron et saisit la télécommande. Je zappe mais rien de bien intéressant n'en ressort. Je décide donc de regarder touche pas à mon poste (ce que je fais toujours en fait). J'entends la porte qui s'ouvre et se referme.
- Salut Glad !
- Salut Jacob !
Je lève le paquet de Granola que j'avais dénicher et il en prend un.
- Merci.
Il s'assoit à côté de moi et reprend la parole.
- Alors cette première journée de cours ? Ça s'est bien passé ?
- Ouais, vite fait. Le prof de maths est un insecte et j'ai un emploi du temps pourri, rien de bien nouveau quoi, tout baigne.
- A part ça tu t'es fais de nouveau amis ?
- Pas vraiment.
Je lui tend le paquet et lui propose un autre gâteau mais il fait non de la tête. Je me lève et va reposer le paquet dans le placard. Il se lève à son tour avec une élévation de sourcil pour seul expression.
- Glad, il va bien falloir un jour que tu t'adaptes à un établissement scolaire...
- C'est bon, lâche moi ! De toute façon ce n'est que le premier jour, j'ai le temps. Pas la peine de s'énerver, et de toute façon j'ai toujours Jérémy !
Il part dans son bureau en lâchant un ''si tu veux Glad, ça ne tient qu'à toi''. Quant à moi j'éteins la télé et part dans ma chambre explorer les limbes d'internet pour ne pas dire les bouses de Youtube. Après avoir écumer les listes de films à télécharger de Lou-Anne pendant près de deux heures, je me décide enfin à sortir de ta chambre après l'appel de ma mère pour aller manger. Ah ! Ma mère ! On ne trouvera pas plus maniaque qu'elle pour le ménage ! Un jour, je suis sûre que ça la tuera . Jacob et moi trouvons ça consternant mais elle n'écoute rien, à peine rentrée du boulot elle enfourche son balai et astique la maison jusqu'à tard le soir. Et le pire c'est qu'en suite elle nous accuse de ne pas l'aider, c'est la meilleure ! Quand on fait quelque chose ce n'est jamais bien car ça n'a pas était fait par Madame ! Mais bon je ne vais pas me plaindre, cela, malgré les nombreux désagréments que ça me cause, je dois bien reconnaître que ça m'épargne beaucoup de tâches quotidiennes. On peut me traiter de faignante si on le souhaite mais je ne le suis en rien. Plus tard j'aimerai devenir écrivaine pour montrer que l'imagination et la créativité sont les clés de la réussite. Mais bon, Jacob et ma mère veulent que je fasse de bonnes études. Donc je n'ai pas trop le choix. Quant à Jacob, c'est un ange. Il veut tous ce qu'il a de plus bon pour moi. Après avoir manger je reviens au lit et envoie des SMS à Jérémy et Lou-Anne. Nous parlons tous les trois de nos nouveaux emplois du temps et du fameux ''bisous'' de Jérémy. Lou-Anne hurle télépathiquement que c'est une très mauvaise idée. Je confirme. Puis je m'endor pour contempler les limbes de mon esprit pour ne pas dire les bouses de mes rêves aussi WTF qu'ils soient.
Chapitre 2 : Grégoire
Deuxième jour de cours, espérons que je me fasse des amis. Dans l'espoir de ne pas me faire harceler par les Harpies, je soigne mon look. Je prends donc un slim bleu foncé, un pull léger à rayures bleues et blanches (alias le T-shirt à manches longues pour les gens du Nord) ainsi qu'une veste gris foncée. Je pars alors à 7h55, autrement dit à 5 minutes du début des cours, soit un retard au deuxième jour, GENIAL ! Je te hais réveil ! Je pique alors un sprint jusqu'au lycée et en passant les portes de l'entrée je vois au loin ma classe entrer en salle. Je double la cadence et fini par arriver lorsque le prof ferme la porte. OUF ! J'ai eu chaud ! J'entre alors dans la salle de notre charmante prof d'histoire. Madame Delameute. Les cheveux grisonnants tombant sur les épaules ainsi que des yeux si plissés que je n'en vois pas la couleur. Après ces deux passionnantes heures en sa compagnie je suis heureuse de retrouver les casiers qui jonchent les murs du couloir et la cour de récré, mais avant de sortir, je préfère aller poser quelques affaires. Jérémy quant à lui m'attend à la porte d'entrée. Courant de nouveau (encore et toujours décidément!) je prends au quart de tour le virage qui me sépare de mon casier pour ne pas trop le faire attendre. C'est à ce moment là en relevant la tête, pour être précise, que je me rends compte que je fonce sur un ventre blanc. Je me relève piteusement et en pensant saigner du nez regardant alors qui j'avais percuter. Heureusement, il n'y avait que moi et ma malchanceuse victime. Oh, non. Il est beau... Pourquoi tant de haine ? Il dois faire une tête de plus que moi, facile. Il est brun, les cheveux courts avec quelques mèches lui tombant devant ses magnifiques et perturbants yeux bleus turquoise.
- Je, je... je suis désolé. Je te le jure, je ne t'avais pas vu.
Il me sonde de son regard devenu sombre à croire que l'on peut y entre apercevoir l'enfer.
- C'est pas grave, fais attention la prochaine fois.
Sa voix est ferme sans être menaçante mais elle me fait l'effet de dix glaçons dans le dos. Pourquoi fallait-il que je fonce sur, sans doute, le plus beau garçons du lycée ? Je finis par penser qu'il y a vraiment quelqu'un qui m'en veut là-haut ! A ma grande surprise, alors qu'il se tourne pour partir, il sort un mouchoir de sa poche et me dit :
- Pour ton nez.
Je le regarde avec sans doute le regard le plus débile et abruti que l'univers n'est jamais connu.
- Tu saignes.
A cette précision, j'enlève mes mains de mon nez et vois qu'elles sont inondées de sang. Je voulais le remercier sauf que le temps que je relève la tête, il a disparu. Après avoir finalement atteint ma destination je pose mes livres et rejoins Jérémy.
- Et bin, t'en as mis du temps !
- J'ai foncé dans le ventre de quelqu'un.
Il se mets à rire et prends un temps de réflexion puis finit par dire :
- Tu ne plaisante pas ?!
- Est-ce que j'ai l'air ? Dis-je en lui montrant mon nez plein de sang.
- Merde ! Il devait avoir des abdos en béton armé pour te faire mal à ce point !
- Ta compassion envers mon nez me touche beaucoup !
- Désolé mais c'est la vérité !
Après l'avoir regardé pendant toute la récréation avec l'air le plus navré de l'univers devant le monologue de Jérémy sur les abdos de ma mystérieuse victime. Voilà qu'à peine arrivée dans mon nouveau lycée que je me prends pour un taureau ! Merveilleux, je la suis la reine de la Débilonie ! Nouveau pays de l'idiotie. N'empêche qu'à cause de ce sois disant meilleur ami qu'est Jérémy je n'ai pas arrêté de penser aux abdos de l'inconnu ! Pratique pour se concentrer en maths ! Je te hais Jérémy. Je hais tout le monde en cette journée pourrie ! Résultat des courses, je rendre chez moi crevée, complètement vidée de mon énergie. Je viens de comprendre mon énorme potentiel en tant que footballeuse et sprinteuse. En sport je vais tout déchirer ! En tentant d'oublier cette histoire je trouve le sommeil un peu avant 22 heures. Peu de temps après être tombée dans un sommeil profond. Je fais un rêve très...étrange. Je me retrouve dans un couloir sans fin que ce soit devant ou derrière moi. On dirait le couloir d'un vieil hôtel vu le papier peint décollé et marron à rayures beiges. Les portes noires portent toutes un numéro. Ne sachant que faire, je décide de partir à la recherche de la chambre treize en espérant tomber sur un rêve à Marseille. A ma grande surprise je me retrouve dans le couloir d'un auberge, je décide alors de m'aventurer dans ce milieu inconnu, de toute façon ce n'est qu'un rêve je ne risque rien. En T-shirt et en culotte, je dois sûrement avoir belle allure alors, j'aurais quand même pus imaginer une autre tenue. Rangeant ma déception , je descends les marches qui mène au restaurant. La salle est presque vide et la cloche du village sonne 3 heures du matin, un homme en costume du moyen âge lave des tables pendant qu'un autre range des bouteilles de vin. Je n'avais jamais fait ce genre de rêve auparavant. Il semble si réalise, je peux sentir une brise me voler dans les cheveux et caresser mon cou. L'homme qui nettoie les table me regarde et se met à rire puis finit par dire :
« Mademoiselle, ici, on ne veut pas de ce genre de clientèle, je veux dire, si...dénudée. Allez vous rhabiller s'il vous plaît, je n'ai pas envie de perdre des clients par votre faute.
- Mais qu'est ce que vous racontez, je rêve donc je fais ce que je veux, et si vous m'énervez je peux même casser toute les bouteilles de vin que votre ami a sagement ranger.
- Pff, j'aimerai bien voir ça ! »
Aussitôt dit, aussitôt fait. Je m'avance et prends une par une les bouteilles en prenant soin de les brisées au sol. Alors que je me retourne pour fanfaronner, je me retrouve nez à nez avec le laveur de table qui à sa tête n'a pas vraiment apprécier mon geste. Il me saisit si fort les poignets que je crois que si tout cela était réel j'en aurais des bleus.
« Je vais t'apprendre le respect jeune effrontée ! »
Il me gifla si fort que la bague qu'il avait au doigt m'écorcha la joue droite sur au moins trois centimètres. A cela, je me mis à hurler de toute mes forces. Alors que l'homme moyenâgeux me secoue, tout devient flou autour de moi et j'entends la voix de ma mère qui m'appelle. Soudain, j'ouvre les yeux, ma mère est assise sur mon lit.
« Gladice, tu as sûrement dû faire un mauvais rêve, elle allume la lampe et prends un air stupéfait, Glad, comment t'es tu faite cette écorchure à la joue, on t'as giflé ? »
Je me lève d'un bon, effarée par ce que vient de me dire ma mère. Je pique un sprint jusqu'à la salle de bain et découvre avec stupeur que ma mère dit vrai. Non...C'est impossible...Ce n'était qu'un stupide rêve sans importance... Je regarde alors mes poignets et découvre avec effroi qu'ils sont douloureux au touché. Impossible... Impossible ! Non. Ce n'est tout simplement pas possible. Soyons rationnelle ! Respirons un bon coup. J'ai dû me cogner contre la tête de lit et en dormant j'ai pris une mauvaise position et le poids de mon corps a endoloris mes poignets et dans mon rêve, alors que me faisait ces blessures, j'ai imaginé que le laveur de table me faisait mal pour me faire prendre conscience que j'avais mal. Tentant de me convaincre de mon explication, je retourne dans ma chambre et lui raconte ma version ''plausible'' des faits. Convaincu, elle repart dans sa chambre. Quant à moi, je n'ai pas fermé l’œil de la nuit. J'avais bien trop peur de retomber sur le laveur de table. Rien que de penser à lui me donner des frisons. Au fond de moi, ma ''version des faits'' ne me satisfaisait. J'étais persuader que le laveur de table m'avait réellement frapper. Pourtant je sais que c'est impossible, qu'un rêve n'est qu'une projection d'images de notre esprit. Je ne vois plus les heures passer et fini par voir qu'il fait jour. Je commence à préparer mes affaires et prends mon petit déjeuner dans la cuisine. Jacob arrive alors et dit, encore tout ensommeillé :
- Tu es bien matinale aujourd'hui Glad ! Tu ne risque pas d'être en retard !
Je regarde alors l'heure indiquée sur mon portable. 6 heures 32. Ayant fini mon petit déjeuner je me vautre sur le canapé et allume la télé pour regarder les info du matin. De toute façon, il n'y a pas vraiment de choix à cette heure ci, soit c'est les infos, soit les dessins animés pour demeurés et pour finir la cerise sur le gâteau, les téléachats. Celui qui a inventé les téléachats devait avoir perdu toute foi en l'humanité. Viens enfin 7 heures moins le quart, l'heure de partir au lycée. Arrivé là-bas en mode mort vivant, je vais à mon casier pour déposer mes affaires de l'après midi. Lorsque je le referme je découvre que l'inconnu au ventre blanc n'est d'autre que mon voisin de casier. Ne sachant que faire je lui dis :
- Salut, encore désolée pour hier.
Il me regarde de ses yeux bleus perturbants de l'enfer et fini par dire :
- T'inquiète, c'est oublié.
Il repart aussitôt me laissant avec ma question : Comment tu t'appelles ?
Vu que monsieur ventre blanc ne voulait manifestement pas répondre à cette question je vais donc me tourner vers la personne la plus renseignée sur la chose. Abby-Gaëlle. Rien de mieux que la chef des Harpies elle-même ! Je cherche alors cette peste dans les moindre recoins de la cour et fini par la trouver sous un arbre avec ses fidèles. Je m'avance et l'interpelle, elle se tourne vers moi et fini par dire :
- Oui, c'est à quelle sujet ?
- Es-ce que tu connaîtrais, par hasard, un mec brun, d'environ une tête de plus que moi et aux yeux bleus perturbants ?
Elle sourit
- Tu veux sûrement parler de Grégoire le magnifique, le splendide et le réservé, me suis-je bien faites comprendre ?
- Oh, oui ne t'inquiète pas, je ne veux pas le draguer, non, je voulais juste savoir son nom parce que c'est mon voisin de cassier et qu'il n'a jamais répondu à ma question. Mais si ça ne te dérange pas, j'ai une autre question.
- Non, ça ne me dérange pas, vas-y.
- Pourquoi a-t-il l'air si triste si renfermé ?
Elle marque une pause puis se tourne vers ses amis et fini par redire ma question à ses fidèles. Celles-ci firent non de la tête.
- Sory, on ne sait pas, depuis que nous le connaissons, il a toujours été comme ça.
Je n'arrête pas d'y penser pendant les deux heures de français qui nous sépare du repas. Qu'est-ce qui le rend si triste, si froid ? Même Jérémy n'osa pas me sortir de ma bulle et heureusement le prof ne m'a pas interrogé. Je ne réfléchis pas seulement à la tristesse de Grégoire mais je réfléchis aussi à la manière de traiter mon sommeil. Il faut que je mette un pantalon et un débardeur ainsi que un couteau suisse dans ma poche. On ne sait jamais si je tombe sur le laveur de table. En sortant du cours de madame Valestère je sors et me dirige directement à la cantine, le ventre vide mais la tête pleine. Je ne remarque pas Jérémy à côté de moi. Il me saisit le poignet.
- Eh ! Tu me fais la gueule ?
Je le regarde dans les yeux et fini par dire :
- Non, je suis juste crevée, j'ai super mal dormi.
- Ouais, j'ai vu ça, tu ressemble à un zombi.
On reprends nos plateaux après s'être servit au self et partons nous asseoir.
- Jérémy, je connais le prénom du mec sur lequel j'ai foncé, il s'appelle Grégoire.
- Tu lui a demandé ?
- Non, j'ai demandé à Abby-Gaëlle. Je me suis dis qu'elle était la mieux placé pour connaître les mecs du lycée. Figures-toi que c'est mon voisin de casier.
- Oh fait, comment tu t'es blessée ?
- Je me suis pris la tête de lit je suppose, je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé, j'ai rêvé qu'on me giflait et je me suis réveillée comme ça.
- C'est bizarre. Bon mangeons, ça va refroidir.
Je l'imite. Quelques heures plus tard, de retour chez moi, je me dis que si je me suis cognée à la tête de lit il doit y avoir, ne serait-ce qu'une goutte de sang. Comme je le pensais, la tête de lit est intacte.
Chapitre 3 : Griva
Ça y est, c'est l'heure fatidique. Je vais enfin savoir si le laveur de table était réel ou non. Peu rassurée, je mets cette fois-ci un pantalon même si je meurs de chaud, je n'ai pas vraiment le choix, je n'ai pas envie de me faire frapper toutes les fois où je dors ! Au pire je n'aurai qu'à faire le taureau, j'ai un certain talent pour ça. Je prends une inspiration et fini par m'endormir un peu avant minuit. Lorsque je rouvre les yeux je suis à nouveau dans le fameux couloir sans fin. Je regarde à gauche puis à droite et me rends compte qu'à quelques pas de moi, la porte portant le numéro 169 est entrouverte. Si elle est entrouverte c'est qu'il y a forcément un truc important où je ne sais pas moi peut-être que... peut-être que je ne suis pas la seule à emprunter ce couloir, peut-être y a-t-il d'autre personnes comme moi qui rêve de choses qui les blesse mais si cette fois on m'agresse, je riposte ! Je pousse alors la porte et découvre des vêtements, des tas de vêtements. Non, je veux dire VRAIMENT UN TAS de vêtements, à en faire pâlir une harpie d'outre-tombe vu là encore je rêve du passé. Il s'agit de robes simples mais ouvragées au col et aux manches, aux couleurs ternes, disons que ça ne pique pas les yeux. N'empêche que je suis tombée dans le meilleur endroit si je veux me fondre dans la masse. Bon tâchons de ne pas offenser ces nobles gens. Vu la taille et le style de robe je dirai que je suis tombée à peu près à l'époque de Louis XIV. Donc l'endroit me semble évident, Versailles. Comment je le sais ? Parce que tout bonnement moi j'écoute en histoire (et je dessine en même temps mais s'il vous plaît ne me juger pas). Je sors donc de l'armoire et je crois que je suis la plus grande chanceuse de l'univers car personne n'est là, il fait nuit et des festivités ont lieu à l’extérieure. En regardant par la fenêtre j'aperçois des buissons parfaitement taillés, des fleurs réparties par couleurs et symétriques l'une à l'autre. Le tout formait un grand arc de cercle qui ont en leur centre une immense fontaine dont l'au sort autour d'une femme nue qui en surplombe d'autre sur quatre marches. Cette fontaines est encadrée par deux autres fontaines plus petites cette fois. Elles sont à peut près pareilles que la grande sauf qu'elles sont plus petites. Je suis sous les toits, j'en déduis donc que je suis dans la chambres de deux servantes étant donné que deux petits lits, une table et une chaise sont leurs seuls meubles. Je leur ''emprunte'' alors une robe que j'enfile par dessus ma tenue. Et sors de la chambre. Je descends les escaliers qui me séparent de l'extérieur. Je sors enfin et pars rejoindre la fête se trouvant dans le bosquet du théâtre d'eau. Le fait d'avoir visiter le château et ses jardins quelques mois plus tôt m'aide finalement. Bien qu'elle était très ennuyeuse vu que je n'avais rien à faire j'avais fini par écouter, malgré la réticence de mes oreilles à recevoir quelconque information. Étant pieds nus, je souffre atrocement des chemins de graviers que je ne risque pas De l'oublier. L'entrée du bosquet est surveillé par deux gardes. Ne voulant prendre aucun risque je contourne l'entrée et me cache derrière un buisson tout en ayant la vue libre sur l'assemblée du roi. Alors que j'observe toute ces nobles gens j'entends une voix derrière moi.
- Que fais-tu ici ?
Je me retourne, pétrifiée. Une servante aux longs cheveux bruns raides et brillants tressés. Elle faisait à peu près ma taille. Ses yeux noirs m'examinent et cela me stresse. Elle va me prendre pour une paysanne c'est sûre et elle va s'apercevoir que j'ai volé une robe, oh non. Elle s'avance vers moi lentement accélérant, dans la foulé, mon rythme cardiaque. Elle est désormais à quelques pas de moi et mets sa main dans la poche droite de son jupon. A ma grande surprise elle en sort une montre . Pas une montre de la renaissance, non, mais une montre en plastique, blanche et rouge avec des aiguilles fluo. Je suis choquée, surprise et terrifiée. Comment cela est-il possible ? Peut-être est-ce la personne qui avait entrouvert la porte ? Serait-elle comme moi ?
- Tu dois sûrement te demander pourquoi j'ai cette montre ?
Elle me dit cela d'une voix douce et qui se veut rassurante. Je ne réponds pas terrifiée.
- Bon je prends ça pour un oui. Elle s'avance de nouveau et me tire par le bras, me forçant à marcher.
- Ne t'inquiète pas, je ne vais pas te dénoncer, imaginaire. Fais comme moi et tout ira bien.
Elle m’emmène sur le chemin de gravier. J'essaie de ne pas trop grimacer. La prochaine fois je n'oublierai pas de mettre des chaussures ou au moins des chaussettes ! De toutes façons même si j'oublie, mes pieds me le rappelleront quand je marcherai demain matin. Maudit soit les graviers ! Deux gardes nous interpellent alors que nous nous rendons au château.
- Halte là !
L'un des deux gardes nous éclaire de sa lanterne. Il fait ma taille et est entièrement vêtu de bleu foncé. Il est brun et ses yeux son noirs, son nez aquilin avait en son bout une boule de graisse qui rendait invisible ses narines. Oh et mon dieu ! Qu'es-ce qu'ils puent ! C'est à en faire pâlir les pires cochons de l'univers ! Et en cochons je parle bien des êtres humains !
Lorsqu'il posa son regard sur la fille son visage s'illumina et il s'exclama :
- Mademoiselle Griva ! Je ne vous avait pas reconnu, toutes mes excuses.
- Ce n'est rien Messire, ne vous inquiétez pas, il arrive à tout le monde de se méprendre un jour ou l'autre.
- Oui mais comment ne pourrai-je point reconnaître des traits si fins et délicats que les vôtres, très chère ?
- Vous m'en voyez flattez mais je vous prie de m'excusez je n'ai point le temps de plaisanter. Voyez vous j'ai trouvé cette pauvre fille de basse naissance qui observait la fête d'un air intéressé et comme je connais ses parents je m'en vais de ce pas la ramener chez eux pour qu'ils la réprimande.
- Oh, mais si vous voulez toujours festoyer, je peux m'occuper de cette ingrate.
A cette idée, mon sang se glaça. Non seulement la fille m'avait trahit et en plus cette homme veut me ramener chez une famille que je n'ai pas. Après un instant de réflexion. Griva, si tel est son nom, répondit :
- Non je pense que je vais m'en charger, ses parents son loyaux envers ma famille et je me dois de respecter leur progéniture si je veux à mon tour me faire respecter. Je suis néanmoins navré de vous quittez en des lieux si propices aux festivités mais je dois m'acquitter de cette tâche, tel est le devoir d'une demoiselle après tout, n'est-ce pas messire ?
- Oui, c'est tout naturel, mademoiselle.
- Je vous souhaite une douce soirée messire.
Il la salua d'un hochement de tête et repartit avec son acolyte en direction du bosquet.
- Ouf, on a eu chaud!dit-elle soulagée.
En tout cas si elle vient de la même époque que moi je doute qu'un jour je puisse parler comme ça. On jurerai qu'elle est née ici. Peut-être est-ce le cas d'ailleurs ? Oh, arrête de te torturer avec ces questions et demande-lui !
J'exécute alors mon ordre intérieur alors que nous arrivons devant le château. Je lui lâche la main et lui dis :
- Qui es-tu ? Comment ça ce fait que tu ais une montre comme ça ? Pourquoi m'avoir appeler imaginaire ?
Elle me regarda et me fit signe de s'asseoir sur les marches à ses côtés.
- Je m'appelle Griva Leonardi et nous venons de la même époque.
Choquée et abasourdi je demande :
- Comment ce fait-il que les gens te connaissent ici, tu es là depuis longtemps ?
- Je suis là depuis cinq ans, jour et nuit.
- Alors tu es piégé dans ton propre rêve ! Mais c'est...
- Impossible ? Mais pourtant c'est la réalité. Tu es une imaginaire.
- Et tes proches, ils doivent se faire du soucis pour toi !
Elle prit un air triste et une larme roula sur sa joue.
- A vrai dire, cela fait cinq ans, jour pour jour, que je suis dans le coma.
Je mets la main devant ma bouche, stupéfaite.
- Je... Je suis désolé Griva. As-tu des amis qui sont au courant de ton secret à qui je pourrais le dire, il seront sûrement contents de le savoir. Et s'ils sont comme nous ils pourront venir te voir.
- Tu veux vraiment m'aider ?
- Oui bien sûr, c'est le moins que je puisse faire.
Elle remit sa main dans sa poche et ressortit la montre en plastique. Elle me prit la main et mit la montre dans ma paume.
- Où habites-tu, imaginaire ?
- A Paris, dans le 19ème, je suis au lycée Marcel Proust.
Son visage s'illumina et un grand sourire s'en suivit.
- C'est vrai ! Celui à qui j'ai tout appris est là-bas. C'est mon meilleur ami même si j'ai cinq ans de plus que lui, je peux dire qu'en quelque sorte, il était mon élève. Je t'en pris, donne lui cette montre pour lui prouver que mon esprit est encore là.
- Mais comment s'appelle-t-il et quel âge a-t-il ?
- Il doit avoir 17 ans à présent, il s'appelle Grégoire, Grégoire Deplérence.
Mon cœur se figea, S'agit-il bien du Grégoire que je connais, mon voisin de casier. Cela expliquerait pourquoi il est si triste et renfermé. Alors que j'aperçois les premiers rayons du soleil à l’horizon. Griva se lève et ferme mon poing.
- Prends-en soin, je te fais confiance imaginaire. Ne m'oublie pas.
Ce sont les derniers mots que j'ai entendu avant que ma vision ne devienne flou et que j'entende le son de mon réveil. J'ouvre les yeux et sens quelque chose dans ma main droite. Je l'ouvre, une montre en plastique blanche aux aiguilles fluo me fait face. Maintenant j'en suis sûre, le laveur de table était réel et je ne me suis pas fait ces blessures toute seule. Griva était réelle. Je suis une imaginaire.